2017 dans le rétro: les séries qu’il fallait voir !

Posté par wyzman, le 26 décembre 2017

2017 touchant presque à sa fin, il est temps pour nous de faire un tour sur ce que cette année nous a offert en termes de séries. Qu'elles soient nouvelles ou de retour, bonnes ou extrêmement bonnes, les séries qui suivent ont marqué 2017. Scénarios atypiques, personnages captivants, intrigues impressionnantes... Ces programmes ont été largement commentés, souvent à juste titre. Pour éviter toute jalousie, nous les avons rangées par ordre alphabétique.

13 Reasons Why - saison 1 (Netflix). Mise en ligne le 31 mars, le show créé par Brian Yorkey et adapté du roman de Jay Asher a longtemps été présenté comme "la série de Selena Gomez", simple productrice. Centré sur les 13 cassettes qu'une adolescente harcelée et violentée (Hannah) laisse à l'un de ses amis (Clay), 13 Reasons Why a permis de mettre en lumière l'important taux de suicide chez les adolescents. La mise en scène est impeccable, à l'instar de la bande originale. Mais c'est bien le jeu de ses acteurs (Dylan Minnette, Katherine Langford, Alisha Boe, Brandon Flynn, Miles Heizer) qui en a fait le teen show le plus réaliste que l'on ait jamais vu. Intense et dense, 13 Reasons Why reviendra en 2018 pour une deuxième saison qui ne s'intéressera plus directement au calvaire de Hannah mais aux répercussions des viols et des accusations de viol de la première salve d'épisodes. Si vous ne l'avez pas commencée, un conseil : foncez !

American Gods - saison 1 (Starz). Mêlant drame et fantasy, American Gods est l'un des plus gros ovnis de l'année. Un ancien détenu (Ombre) devient le garde du corps d'un étranger rencontré dans un avion (Voyageur). Ensemble, ils vont sillonner les Etats-Unis à la recherche d'anciens dieux et de personnages issus du folklore afin de mener une lutte sans merci contre Internet, les médias, l'automobile, etc. Vous l'aurez compris, American Gods est une série sacrément barrée mais qui a le mérite de nous offrir des scènes de sexe d'anthologie. A l'image de cette scène onirique entre Omid Abtahi et Mousa Kraish qui a nécessité d'être retournée. Pour info, c'est la première fois que deux hommes musulmans ont un rapport aussi explicite à la télévision américaine. Après avoir "trouvé où étaient les trous", l'équipe d'American Gods s'est vantée d'avoir tourné la scène de sexe la plus chaude depuis Sense8.

Big Little Lies - saison 1 (HBO). Niveau sexe, la série écrite par David E. Kelley et réalisée par Jean-Marc Vallée n'a pas démérité. Portée par Reese Witherspoon, Nicole Kidman et Shailene Woodley, Big Little Lies s'intéresse au quotidien bouleversé de trois mères de famille (Madeline, Celeste, Jane) après qu'un meurtre a eu lieu au cours d'une soirée caritative. Ecriture précise, réalisation soignée, Big Little Lies n'a eu de cesse d'être commentée et évoquée par la presse et sur les réseaux sociaux en raison des scènes de sexe sulfureuses et violentes de Nicole Kidman et Alexander Skarsgard ainsi que pour la relation toxique qu'ils ont ont brillamment mise en scène. Nommée 6 fois aux Golden Globes, 5 fois aux Critics's Choice Awards et 4 fois aux SAG Awards, Big Little Lies peut se vanter d'avoir décroché 16 nominations aux derniers Emmy Awards. Un phénomène qui n'est pas sans rappeler Game of Thrones et qui a valu à ce qui ne devait être qu'une mini-série une saison 2...

Dear White People - saison 1 (Netflix). Pour s'assurer que la série adaptée de son film serait entre de bonnes mains, Justin Simien a fait appel à la crème de la crème : lui-même. Aidé à la réalisation par Barry Jenkins (Moonlight), Justin Simien a poursuivi ce qu'il avait entamé trois ans plus tôt. Sa série traite ainsi des rivalités et crises identitaires entre étudiants blancs et noir sur le campus de Winchester. Plus poussée et aboutie que le film, la série Dear White People a le mérite d'avoir su changer quelques acteurs-clés : Tessa Thompson laisse place à Logan Browning, Tyler James Williams est remplacé par DeRon Horton tandis que Gabe n'est plus joué par Justin Dobies mais par John Patrick Amedori. Plus que jamais ancrée dans la réalité, Dear White People propose même une parodie de Scandal plus vraie que nature !

Game of Thrones - saison 7 (HBO). La série la plus commentée de ces dernières années était de retour cet été pour une salve réduite d'épisodes. Au lieu des traditionnels 10 épisodes, ce sont finalement 7 sacrés bébés qui ont tenu les fans captivés. Marquée par des hacks de HBO et des leaks d'épisodes, cette septième saison a vu se produire la mort des Frey, la mise à mal des Sand, l'alliance de Daenerys avec les frère et sœur Grejoy ainsi que le retour au pouvoir de Cersei Lannister. Handicapée par des sauts temporels majeurs, cette fournée a été l'occasion d'assister à la naissance d'une romance longtemps rêvée par les fans et à la mort d'un personnage on ne peut plus haï. Suivi par plus de 12 millions d'aficionados, le dernier épisode a quant à lui offert à HBO un record d'audience ainsi que les prémisses d'une saison 8 immanquable en 2019.

How to Get Away with Murder - saisons 3 et 4 (ABC). Constamment bousculés par la performance exceptionnelle de Viola Davis, on en oublie souvent que celle-ci est épaulée par une brochette d'acteurs au talent certain et qui portent également le programme. Brillants et courageux, les scénaristes ont signé des intrigues sensationnelles : disparition d'un personnage principal, grossesse compliquée, destruction d'une carrière, réhabilitation, etc. Tout ça en gardant le même ton, très sombre, et en explorant davantage leurs personnages plus complexes les uns que les autres. Sur une chaîne nationale américaine, cela a tout du jamais-vu !

Riverdale - saisons 1 et 2 (The CW). Disponible sur Netflix au lendemain de sa diffusion en prime-time, on oublie souvent que Riverdale est bien une série de The CW, la chaîne qui nous a offert entre autres Gossip Girl, 90210, The Vampire Diaries, Arrow, The 100 et Jane The Virgin. En s'intéressant aux aventures d'Archie Andrews, un adolescent beau gosse qui vit dans une ville paisible jusqu'à la mort de Jason Blossom, autre lycéen populaire, Riverdale a offert au teen soap un virage twinpeaksien. Bourrée d'imperfections voire d'incohérences, Riverdale est tout de même parvenue à générer de véritables débats sur le body shaming, les agressions sexuelles et la drogue auprès des adolescents. Avec son esthétique rétro et ses acteurs au physique de mannequin, Riverdale offre une dose hebdomadaire de fous rires et de moments WTF.

Star Trek Discovery - saison 1 (CBS All Access). Produit d'appel de la plateforme de streaming de CBS, DIS (pour les fans) est la 7e série issue de l'univers Star Trek. Située une dizaine d'années avant l'action de la série originale, Star Trek Discovery a fait du bruit en raison de son casting diversifié : héroïne noire, femme capitaine asiatique, couple homosexuel, romances interraciales, etc. Semblable à un Stargate sur le plan de la narration, la série de Bryan Fuller (Hannibal, American Gods) et Alex Kurtzman (Edge of Tomorrow, La Momie) a rapidement su trouver son public. Les 9 premiers épisodes ont été proposés sur le même modèle que Riverdale (diffusion sur le site-mère puis le lendemain sur Netflix) tandis que les 6 prochains arriveront début 2018.

Stranger Things - saison 2 (Netflix). Une chose est sûre, la série de science-fiction horrifique aura fait le bonheur des internautes. Complètement fans de la première saison, ils sont jetés en masse sur la seconde, certes moins réussie mais tout aussi captivante. Le Démogorgon laisse cette fois place à des créatures plus nombreuses et plus dangereuses... Avec ses influences et ses références aux univers créés par Steven Spielberg, John Carpenter ou encore Stephen King, Stranger Things a su brasser un public large. Les plus de 30 ans y voient un retour en enfance quand les moins de 30 ans y ont trouvé un objet rétro, loin de la politisation actuelle des programmes audiovisuels. Si Winona Ryder risque de voir son rôle de mère un brin folle lui coller à la peau pendant un moment, retrouver "Onze" et sa bande d'amis demeure un régale.

The Good Fight - saison 1 (CBS All Access). Série dérivée de The Good Wife, le premier bébé de la plateforme de streaming de CBS n'a pas tardé à dépasser sa grande sœur. Plus féministe et audacieuse, The Good Fight est parvenue en seulement 10 épisodes à éclipser The Good Wife en travaillant plus frontalement sur la limite entre bien et mal et sur l'importance d'avoir la loi de son côté. Grâce à Rose Leslie (Game of Thrones) et Justin Bartha (Very Bad Trip), l'intrigue principale s'est offerte un coup de jeune quand la réalisation et l'écriture ont gardé sobriété et finesse. Plus politique que jamais, The Good Fight débute avec la victoire de de Donald Trump. Une victoire vécue "en direct" par Christine Baranski, la véritable star de The Good Wife qui a bien fait de patienter le temps d'avoir sa propre série. La saison 2 débute le 4 mars 2018.

Outre ces 10 séries, d'autres ont également retenu notre attention. A commencer par House of Cards ! Si les frasques de Kevin Spacey ont sonné la fin de la série, la cinquième saison a permis à Claire Underwood de monter encore et toujours en puissance. Et ça, on ne peut que valider - surtout lorsque l'on sait que c'est désormais son interprète, la géniale Robin Wright qui tiendra les reines de la sixième et ultime saison. A côté, Legion a parfaitement tenu la route. Nouvelle série Marvel diffusée sur FX, le programme de Noah Hawley s'est attiré les grâces de la presse spécialisée américaine. L'autre série Marvel à ne pas manquer, c'est bien évidemment Runaways, dont la saison est actuellement en cours de diffusion sur Hulu. Produite par Josh Schwartz et Stephanie Savage (Gossip Girl, Dynasty), Runaways dispose d'un rythme bien à elle et d'acteurs au charme certain.

Cette année, il ne fallait pas non plus manquer Mindhunter, la nouvelle-née de Netfix signée Joe Penhall, réalisée en partie par David Fincher et produite par Charlize Theron. Très loin de son rôle de gay trentenaire à la recherche du grand amour, la star de Looking Jonathan Groff se mue ici en agent du FBI particulièrement couillu. Toujours à la recherche d'un nouveau hit pouvant combler prendre la relève de Game of Thrones, HBO a dégainé The Deuce, drame historique issue de l'esprit de David Simon (The Wire, Treme). The Deuce s'intéresse à la montée du porno dans le New York des années 1970. Au casting, on retrouve James Franco et Maggie Gyllenhaal. Les amateurs d'action pure seront déçus, les historiens ravis.

Enfin, impossible de ne pas évoquer la série féministe de cette année : The Handmaid's Tale. Adaptée du roman éponyme, la série de Bruce Miller raconte comment, dans un futur proche, une secte a pris le pouvoir aux Etats-Unis et tente de lutter contre le faible taux de natalité en catégorisant les femmes, démises de leur statut de citoyenne. Dure mais nécessaire, le programme a fait un tabac dans les mêmes cérémonies de remises de prix que Big Little Lies !

Edito : Netflix, nouveau roi du mème ?

Posté par wyzman, le 27 avril 2017

"Croix de bois, croix de fer, si je spoile je vais en enfer" C'est avec ce message cocasse que le service de streaming Netflix s'est récemment adressé à ses 211 000 followers francophones sur son compte Twitter. Le message a depuis été partagé plus de 13 000 fois et résume pleinement l'intertextualité et l'intermédialité dont le géant américain raffole.

En disposant de deux films présents au prochain festival de Cannes (la production Okja et l'achat The Meyerowitz Stories), Netflix continue de faire enrager ceux qui le pensent responsable de la mort du cinéma, car il s'avère plus redoutable que jamais. Déjà auteur de Beasts of No Nation, Barry et 13th, le roi du streaming risque de continuer à faire des jaloux pendant un long moment. Notamment parce que de manière on ne peut plus rapide, il est parvenu à entrer dans la pop culture et à développer sa propre culture !

Désormais connu de tous et craint par beaucoup, Netflix a parfaitement intégré les codes propres aux séries, les sujets porteurs et les acteurs qui marchent. L'entreprise sait comment rendre ses abonnés accro, en intéresser de nouveaux et faire revenir les déçus. Et cela s'est encore vu ce mois-ci, lorsque l'entreprise américaine a dégainé 13 Reasons Why, série dramatique dans laquelle une lycéenne explique sur 13 cassettes les raisons qui l'ont poussée à se suicider. En lien direct avec le film One Kiss (en salles aujourd'hui), 13 Reasons Why a donné naissance au mème (un phénomène viral souvent exprimé grâce à un montage photo) "Welcome to your tape", sorte de cri d'agonie impliquant l'envie de se suicider.

Et l'implication de Netflix dans la création de mèmes ne risque pas de diminuer dans les jours qui viennent puisque le service a désormais atteint son rythme de croisière en termes de séries. Ainsi, en plus de proposer depuis peu Chewing Gum et la sitcom féministe Girlboss, Netflix dévoilera ce vendredi l'adaptation du film Dear White People (déjà perçue comme faisant l'apologie du racisme anti-blanc) et les nouvelles saisons de l’ode à la diversité Sense 8 (le 5 mai), le bébé de tous les nouveaux nerds Master of None (le 12 mai), la meilleure série comique du moment Unbreakable Kimmy Schmidt (le 19 mai), la géniale Bloodline (le 26 mai) et la cruelle House of Cards (le 30 mai).

Passé l'apogée du GIF, il va sans dire que Netflix a parfaitement pensé sa stratégie de communication et devrait désormais asseoir sa position de roi du mème. Plus pratique en termes de partage et plus facilement imprégné par son audience, le mème devrait connaître ses lettres de noblesse dans les semaines qui viennent. Vous ne direz pas que l'on ne vous avait pas prévenus !