Et si on binge-watchait… Devs sur Canal+

Posté par kristofy, le 27 mai 2020

En attendant la fin de cette crise sanitaire, Ecran Noir vous propose de (re)découvrir certaines séries passées mais encore sur vos écrans. Et parce que cette période de confinement-déconfinement, qui semble sans fin, est propice à diverses réflexions sur l'ancien monde et un possible nouveau monde, alors on vous recommande la mini-série (8 épisodes), Devs, dispo sur Canal +.

Alex Garland et son univers
Avant de s'être fait un nom avec des images d'un futur imaginaire, Alex Garland était scénariste d'anticipation prémonitoire après avoir été auteur de romans de dimension parallèle : ses histoires sont liées à la science-fiction mais il s'agit surtout de sciences humaines. Il s'intéresse à nos rapports (à soi, aux autres) dans une société un peu différente de celle qu'on connaît... C'est son roman La Plage qui sera adapté au cinéma par Danny Boyle avec Leonardo DiCaprio (entouré de Guillaume Canet, Virginie Ledoyen, et Tilda Swinton!) qui attire l'attention. Son roman suivant - Tesseract - devient un film de Oxide Pang avec Jonathan Rhys Meyers (et toujours la Thaïlande comme décor). C'est le réalisateur Danny Boyle qui va le conduire au scénario de cinéma pour les films 28 jours plus tard plein de zombies et Sunshine dans l'espace. Les 3 films qu'ils ont en commun explorent le même thème: celui de redéfinir des règles de vivre ensemble dans un contexte de survie et dans un microcosme de société voué à disparaître (une île, une épidémie, un vaisseau spatial). Alex Garland est aussi scénariste de Never let me go réalisé par Mark Romanek avec Keira Kinightley, Andrew Garfield et Carey Mulligan, un récit à propos de clonage humain, qui a, encore, le thème d'une fin de l'humanité... Désormais, Alex Garland veut devenir réalisateur et mettre en image lui-même ses interrogations futuristes : Ex Machina avec Alicia Vikander en robot développant une intelligence artificielle, et Annihilation (en adaptant cette fois lui le roman d'un autre) avec Natalie Portman et un mystérieux phénomène de mutation.
C'est ce même Alex Garland qui a fait la série Devs, ce qui donne une bonne raison de la regarder !

Une ambiance de complot sophistiquée
Le futur est l'univers dans lequel baigne Alex Garland. Dans Devs, cela ne fait pas exception. Une grosse entreprise informatique, qui génère beaucoup d'argent, développe en secret un futur projet appelé "Devs". Personne ne sait vraiment ce dont il s'agît mais les meilleurs programmateurs sont repérés pour rejoindre ce projet comme Sergueï. Retrouvé 'suicidé', sa compagne et collègue Lily cherche à savoir pourquoi il est mort et ce qui se cache derrière ce Devs... Dès le début, le spectateur sait qu'il ne s'agit pas d'un suicide. On découvrira les faits en même temps que l'héroïne de la série. Une autre originalité de cette série est son casting  hétéroclite : le personnage principal est une femme asiatique Sonoya Mizuno (une fidèle de Alex Garland), entourée de Karl Glusman (révélé surtout par Gaspar Noé), Alison Pill (trop discrète au cinéma), Cailee Spaeny (qui a changé d'apparence), et la jeune Linnea Berthelsen (de la série Stranger Things).

Le pouvoir de l'esprit
Une nouvelle fois Alex Garland convoque un décorum SF pour y étudier des comportements humains parfois excessifs. Cette quête a pour décor une entreprise high-tech futuriste au milieu d'une forêt et surtout une construction en forme de cube et s'imprègne d'une musique aux notes dissonantes : à chaque séquence un élément visuel ou sonore renforce le sentiment d'étrangeté. Le secret de Devs est dévoilé progressivement et révélé à la fin de la série. Les épisodes racontent aussi de l'espionnage, une dépendance au numérique, un drame intime... Beaucoup de dialogues seront familiers aux fans de la trilogie informatique Matrix comme cette réflexion sur la relation de cause à effet, le libre arbitre, la prédiction d'évenements, le déterminisme. L'intrigue de Devs qui est de résoudre un mystère est en effet accompagnée de métaphysique quantique, mais tout cela reste centré sur l'Humain qui cherche à...
se réinventer ?

Devs disponible sur Canal+ ici.

Plus de 130 films au festival en ligne « We are one »

Posté par vincy, le 26 mai 2020

Organisé par le festival Tribeca à New York, le festival "We are one : a global film festival" - qui regroupe 21 festivals de la planète dont Annecy, Berlin, Cannes, Locarno , San Sebastian, Sundance et Venise - proposera du 29 mai au 7 juin des séances gratuites sur Youtube (Tout le programme sur le site).

Sur environ 135 films, on dénombre 34 longs métrages. Parmi eux, seront diffusés plusieurs films ayant brillé dans différents festivals: 45 Days in Harvar, Air Conditioner, Amreeka, Bridges of Sarajevo, Eeb Allay Ooo, Late Marriage, Mystery Road, Ticket of No Return...

Il y a au total 23 films d'animation, principalement grâce à Annecy, et 33 films documentaires dans la programmation. On retrouvera entre autres les premiers courts métrages de Dreamworks Animation, les courts métrages animés en avant-première que sont Shannon Amen de Chris Dainty et Le cortège de Pascal Blanchet et Rodolphe Saint-Gelais. Cannes a opté pour les courts métrages de sa 72e édition (Anna, Butterflies, The Distance Between The Sky And Us - Palme d'or du court -, The Jump...)

Et on pourra aussi voir des films en réalité virtuelle, des web séries et des documentaires.

"La plupart de ces titres feront des débuts au cours du festival, avec une programmation composée de plus de 100 films, dont 13 premières mondiales, 31 premières en ligne et cinq premières internationales en ligne" précise le communiqué.

Enfin, des conversations et masterclasses seront organisées avec des personnalités comme Francis Ford Coppola, Jane Campion, Nadav Lapid, Steven Soderbergh, Guillermo del Toro, John Waters, Claire Denis, Diego Luna, le duo acteur-réalisateur Song Kang-ho et Bong Joon-ho, Ang Lee avec Hirokazu Kore-eda ou encore Jackie Chan.

Et si on regardait… La grande illusion

Posté par vincy, le 13 mai 2020

C'est au tour de France 3 de proposer du cinéma l'après-midi. La case sera réservée aux films de patrimoine. Ce mercredi 13 mai à 13h45, la chaîne proposera La grande illusion (1937), chef d'œuvre de Jean Renoir avec Jean Gabin, Pierre Fresnay et Erich von Stroheim.

Renoir a écrit le scénario avec Charles Spaak, l'un des plus grands scénaristes français, à qui l'on doit aussi La Kermesse héroïque, Thérèse Raquin et Cartouche. A deux ans de la seconde guerre mondiale, alors qu'Hitler commence à terroriser l'Europe, les deux auteurs livrent ici une œuvre profondément humaniste, un vibrant appel à la paix, à une possible amitié franco-allemande et à la fraternisation des peuples, transcendée par cette "Marseillaise" devenue hymne collectif à la libération des peuples.

Le film se déroule durant la première guerre mondiale, vingt ans plus tôt. L'avion du lieutenant Maréchal et du capitaine de Boëldieu est abattu par le commandant von Rauffenstein, un aristocrate connaissant par hasard la famille du capitaine de Boëldieu. Les deux officiers sont envoyés dans un camp en Allemagne. Les prisonniers de toutes nationalités et de toutes classes sociales cohabitent dans un quotidien peu optimiste. Les multiples tentatives d'évasion échouent. Les mois passent. Maréchal et Boëldieu sont transférés dans un camp en montagne, dirigé par von Rauffenstein, blessé et infirme depuis leur dernier rencontre. Une amitié ambivalente se noue entre les ennemis. Maréchal va tenter une ultime évasion vers la Suisse.

Aussi surprenant soit-il, ce film, considéré comme une référence par tous les grands cinéastes dans le monde (notamment Scorsese qui en a fait un de ses films de chevets), et cité parmi les meilleurs films du siècle, a pu être financé grâce au soutien de Jean Gabin, plus grande star française de l'époque. Imposé par la production, Erich von Stroheim, réalisateur réputé et acteur notoire, a contraint Renoir à étoffer son rôle.

Il faudra attendre 1958 pour voir La grande Illusion dans son intégralité. A sa sortie, on en avait coupé 18 minutes. Enorme succès au box office avec 6 millions d'entrées et autant lors de ses ressorties ultérieures. Mais pour Joseph Goebbels, le film était "l'ennemi cinématographique numéro un" et le dirigeant nazi a voulu en détruire toutes les copies. Le film fut d'ailleurs interdit durant toute l'Occupation de la France durant la seconde guerre mondiale. Il faut dire que les antisémites haïssaient la dernière partie du scénario où Maréchal se lie d'amitié avec un Juif, Rosenthal.

Cela rend le film d'autant plus intéressant, et légitime dans son propos. Mais c'est bien la mise en scène de Renoir, et ses magnifiques travellings, qui en fait un film majeur.

Film de guerre, film de prison, film d'hommes aussi. Film d'hiver et point de vue optimiste, film d'action captivant et aventure humaine (même captivée), La Grande illusion est surtout une galerie de portraits et une déclaration politique. Tout est clair, cadré, solide. Il y a une maîtrise du récit comme des enjeux qui en font une leçon de cinéma. Renoir ne laisse pas place à l'interprétation, jouant à la fois sur une théâtralité atemporelle et sur un réalisme universel. Le film n'a pas vieilli. Même son noir et blanc reste sublime et confère une forme de poésie visuelle.

Loin d'être classique, la mise en scène atteint un formalisme pur, où tout conduit de la guerre à l'amour, du conflit à la fraternité. Ce qui séduit le plus d'ailleurs est cette composition de visages, de tempéraments, de caractères formée par les prisonnier. C'est toute la beauté de cette Grande illusion: nous faire comprendre le message sans le souligner. Ici les murs sont multiples: culturels, patriotiques, sociaux. Cette "internationale" n'est plus liée à une fusion des nations mais bien à l'union des peuples. "C’est l’idée de frontière qu’il faut abolir pour détruire l’esprit de Babel et réconcilier les hommes que séparera toujours cependant leur naissance" écrivait François Truffaut.

Car on ne retient finalement que l'humanité qui se dégage de tout le récit.

Et si on binge-watchait… Hollywood

Posté par vincy, le 11 mai 2020

En attendant le retour des films en salles, la rédaction d’Ecran Noir vous recommande régulièrement un programme à visionner en streaming. Aujourd’hui, on vous emmène à Hollywood, dans les années 1950, à l'âge d'or des studios, avec la nouvelle série de Ryan Murphy diffusée sur Netflix.

Le pitch: À Los Angeles, quelque temps après la Seconde Guerre mondiale, des aspirants acteurs, scénariste et réalisateur sont prêts à tout pour démarrer une carrière dans l'industrie cinématographique. En plein âge d'or hollywoodien, ils vont découvrir les coulisses d'une industrie remplie d'inégalités notamment envers les personnes de couleur, les femmes ou les homosexuels… Ils vont donc devoir se battre pour réaliser leurs rêves.

Ryan Murphy, prince de Bel-Air. Il est sans aucun doute l'un des showrunners les plus en vogue de ces vingt dernoires années avec les séries Nip/Tuck, Glee, American Horror Story, Pose et, l'an dernier The Politician. Hollywood est de loin la plus classieuse de tous. Et une fois de plus ses thèmes de prédilection - la tolérance, l'antiracisme, l'homosexualité - se retrouvent dans cette série de 8 épisodes d'un peu moins d'une heure. Critique de la norme et ode à la diversité, Hollywood met en lumière des femmes, afro-américains, asiatiques, seniors, gays (refoulés ou assumés), gigolos, métis, face à un patriarcat assez réac et peu reluisant. Nus ou en slip, imitant Isadora Duncan ou s'envoyant en l'air avec une ex-vedette des twenties, les autres mâles exposent pourtant davantage leurs failles que leur corps. Murphy continue d'explorer la vulnérabilité des victimes de la norme et en fait un défilé de carnaval où il donne le beau rôle à ceux qu'on conspue ou qu'on juge, surtout à l'époque.

Une utopie antihistorique. Car l'intérêt d'Hollywood est ailleurs. Si Murphy cible explicitement le public LGBT et féminin, il universalise son propos avec une histoire de pouvoir dans l'industrie cinématographique. Certes, dans ces fifties, ce n'est pas Dreamland pour ces personnages marginaux et ces lieux interlopes pour invertis (c'est une forme d'histoire du Los Angeles gay qu'il esquisse ici). Même si tout finit bien (trop bien, mais c'est le propre d'Hollywood: on change les tragédies en love story, les échecs en succès, les illusions en mirages). Il y a du coup un double utopie: la première, sous couvert de ses bonnes intentions, est de faire croire que des minorités méprisées durant un siècle et des poussières peuvent rétroactivement et par cette fiction retrouver une part de gloire, redevenir visible, prendre leur revanche sur la réalité historique en transformant cette même réalité. C'est le principe d'Inglourious Basterds et de Once Upon a Time in Hollywood de Quentin Tarantino: on refait le match.

Voyage dans l'âge d'or des studios. La deuxième utopie est plus cynique. Dans une belle esthétique à la fois art-déco et baroque des années 1950, la série montre comment fonctionnait Hollywood à l'époque, avec ses acteurs et techniciens sous contrats, le racisme ordinaire, la misogynie, l'homophobie, mais aussi le formatage et le contrôle des comédiens. Ryan Murphy s'en prend pourtant davantage au système hollywoodien contemporain. Ironique de la part d'un "talent" qui doit tout à Hollywood (enfin à Netflix surtout). Il ne critique pas le processus de création d'Hollywood, d'ailleurs. Il assume même parfaitement le "soft power" de l'industrie, l'impérialisme des patrons de studios, la puissance des agents, le nombre de produits de divertissements balancés pour faire du cash. Tout juste dégomme-t-il l'ingérence des avocats.

Au total, ces deux utopies forgent l'intérêt d'Hollywood. "Et si...?" Et si on avait produit un film avec une actrice noire, une actrice d'origine asiatique, un scénariste noir et gay, un réalisateur métis, une actrice un peu ridée... Et si les studios avaient fait ce qu'ils font depuis quelques années, c'est-à-dire, lancer des films écrits, réalisés, interprétés par tous les visages de l'Amérique et pas seulement des blancs. Selon la théorie de Murphy, Hollywood en aurait été changé. Et la société américaine, de facto, aussi. Mais, l'Histoire n'est pas vraiment celle-là.

Inexactitudes mais inégalités réelles. Certes, il y a eu un précédent:  l'Oscar pour Hattie McDaniel (la mama dans Autant en emporte le vent, qu'on voit ici raconter la cérémonie de 1940), qui fut la première interprète noire à être nommée (et à avoir gagné). Sinon il faudra attendre 1958 pour avoir un acteur noir en tête d'affiche et nommé à l'Oscar (Sidney Poitier) et 1954 pour une actrice nommée à l'Oscar d'interprétation féminine (Dorothy Dandridge), avant un grand vide jusqu'aux années 1970. Et pour les autres catégories, il n'y aura aucun noir avant les années 1960. L'immense star Yul Brynner, en 1956, fut le premier interprète d'origine asiatique oscarisé. Côté LGBT, même si certains se cachaient, les interprètes, scénaristes ou cinéastes furent plus chanceux, et ce dans toutes les catégories, y compris Rock Hudson, George Cukor et Noel Coward, tous présents dans la série.

Aussi, ce qu'Hollywood raconte est un peu exagéré historiquement. Le système avait déjà intégré les minorités dans ses productions. En fait, Ryan Murphy a imaginé avant tout un plaidoyer où celles-ci, victimes de la haine comme du harcèlement sexuel, prendraient le pouvoir: des femmes d'un certain âge aux homos. En cela c'est bien queer. La série est un combat contre la haine, ses injustices et ses inégalités, avec une élégance séduisante et un scénario de sitcom/soap opéra jubilatoire.

Un casting entre fiction et personnages réels. On peut toujours hurler aux stéréotypes, il n'empêche: on a découvert en voyant la série des acteurs formidables, beaux et attachants (par l'écriture de leur rôle). David Corenswet en acteur qui monte, Darren Criss en réalisateur déterminé, Laura Harrier en comédienne ambitieuse, Jeremy Pope en scénariste doué, Samara Weaving en héritière qui cherche sa place sont de belles révélations. A leurs côtés, il y a des vétérans, excellents, comme Joe Mantello en sublime directeur de production incorruptible et malheureux, Holland Taylor en fabuleuse directrice d'acteurs et d'actrices, Dylan McDermott en génial maquereau au grand cœur, Mira Sorvino, ex-oscarisée dans les années 1990, et ici en actrice vieillissante sur le retour, Maude Apatow (fille de Judd), en épouse pas comblée, le réalisateur Rob Reiner en patron de studio, et son épouse dans la fiction, Patti LuPone, star de Broadway et volant toutes les scènes où elle passe.

Mais le plus drôle est évidemment de ressortir des cadavres exquis, des personnages ayant vraiment existé: Vivien Leigh (Katie McGuinness), Anna May Wong (Michelle Krusiec), Tallulah Bankhead (Paget Brewster), George Cukor (Daniel London), Noel Coward (Billy Boyd), Hattie McDaniel (Queen Latifah) et Eleanor Roosevelt (Harriet Sansom Harris). Ceux qui fontt le lien entre la fiction - la troupe de jeunes talents en devenir - et le réel, c'est Rock Hudson, incarné par Jake Picking et Jim Parsons, en Harry Willson, son agent manipulateur et réel agent artistique de Hudson. Once upon a Time in Queer Hollywood.

Et si on binge-watchait… Kingdom sur Netflix

Posté par wyzman, le 5 mai 2020

En attendant le déconfinement, la rédaction d’Ecran Noir vous recommande régulièrement un programme à visionner en streaming. Aujourd’hui, zoom sur la série sud-coréenne que vous ne pensiez pas vouloir regarder, j’ai nommé Kingdom !

C’est une série dramatique, historique et d’horreur à la fois. Quelques années après les invasions japonaises de la Corée, des rumeurs sur l’état de santé du roi forcent le prince héritier à sauver le pays d’une maladie qui se propage rapidement. Voilà pour le pitch ! Vous l’aurez compris, les amateurs de la culture sud-coréenne devraient être les plus réceptifs. Mais si la mondialisation réussit si bien à Netflix, c’est parce que chacun de ses programmes originaux réussit à toucher au-delà du public-niche qu’il vise au premier abord.

Le mélange des genres a parfaitement réussi à des séries telles que House of Cards et Orange Is the New Black et c’est encore le cas ici avec Kingdom. En plongeant le spectateur au milieu des rivalités claniques sud-coréennes, celui-ci découvre les coutumes, le mode de vie et les préoccupations de la population au début des années 1600. Plus encore, les manipulations et rebondissement directement liés à l’Histoire du pays sont autant de raisons qui nous empêchent de décrocher. Et on ne va pas se mentir, la quête d’informations sur le mal qui touche le pays est extrêmement prenante.

C’est une grande série. Sans surprise, la mise en scène de Kingdom est soignée. Outre les décors particulièrement fidèles à la réalité et l’attention portée aux costumes, la série de Kim Eun-hee envoie du lourd parce qu’elle ne se refuse rien. La production est impeccable. Comprenez par là que la photographie permet l’immersion tandis que les dialogues permettent d’avancer rapidement dans les intrigues, sans jamais dénaturer la tension dramatique. Peu de séries actuellement diffusées sont capables d’un tel exploit.

Plus sérieuses que Santa Clara Diet et plus intenses que The Walking Dead et ses dérivées, Kingdom vous fera réfléchir à deux fois avant de dire que vous n’aimez pas les séries avec des zombies. Humanisés au maximum, ceux de Kingdom font avant tout peine à voir — ce qui ne les empêche pas d’être effrayants pour autant. Et si l’autre grande série à laquelle Kingdom nous fait penser (Game Of Thrones) avait pour habitude de placer stratégiquement ses séquences de bravoure, le programme de Netflix en est bourré. Chaque épisode contient ses scènes de combat dignes de blockbusters et ses courses-poursuites haletantes. De quoi vous donner l’impression que chaque épisode est synonyme de révélations mais nécessite d’en regarder un autre !

C’est un programme au casting irréprochable. Particulièrement rentables, les productions sud-coréennes ont, à l’instar de l’Inde, rarement besoin de dépasser les frontières pour être considérées comme des succès. Voilà pourquoi la distribution de Kingdom est essentiellement composée d’acteurs sud-coréens, souvent inconnus du public européen. Ce qui n’enlève rien à leur talent car il suffit de deux épisodes pour comprendre que leur jeu vaut son pesant d’or. Loin d’être inexpressifs ou interchangeables, ils apportent tous une charge dramatique à un programme qui ne manque pas de subtilité.

Ju Ji-hoon, l’interprète du prince héritier Lee Chang, vous a déjà fait tourner la tête sur des publicités Calvin Klein tandis que l’acteur qui joue son antagoniste dans la série, Ryu Seung-ryong était récemment à l’affiche de Psychokinesis (également disponible sur Netflix). Les amateurs des séries du géant de streaming ne manqueront pas de reconnaître Bae Doo-na de Sense8 dans la peau de l’assistante du médecin royal.

Kingdom, 2 saisons disponibles sur Netflix ici.

Et si on binge-watchait… Arde Madrid

Posté par vincy, le 3 mai 2020

En attendant la fin du confinement, la rédaction d’Ecran Noir vous recommande toutes les semaines dans L'Instant Zappette un programme à visionner en streaming. Aujourd’hui, retour sur une série espagnole - car il n'y a pas que La Casa de Papel et Elite - discrètement cachée sur le replay de France Tv, Arde Madrid.

C'est Ava Gardner qui rencontre le général Peron. Coécrite, coproduite, réalisée et interprétée par Paco Léon (on vous recommande son Instagram parfois "caliente"), Arte Madrid est partie d'une histoire vraie: Ava Gardner (Debi Mazar, vue dans Entourage et Good Vibes, déjà une Gloria Swanson dans Return to Babylon), en manque de bons projets alors qu'elle est au sommet de sa gloire, perturbée par un mariage tourmenté avec Franck Sinatra, vient vivre à Madrid en 1955, seul anachronisme du film. Pour la série, elle a pour voisin le général Juan Peron (Osmar Nunez), président de l'Argentine, veuf de Evita, marié à une ancienne danseuse de cabaret, Isabel (Fabian Garcia Lago). Peron ne s'installera vraiment à Madrid qu'en 1958 et ne se mariera avec Isabel qu'en 1961. Avec la mort d'Ernest Hemingway qui survient durant la série et la préparation des 55 jours de Pékin, qui se tournera en 1962, on peut donc dater l'intrigue à 1961. Ce sont les seuls faits réels insufflés dans le scénario.

Car pour le reste, tout est pure fiction. L'histoire d'Arde Madrid est celle d'Ana Mari (l'impeccable Inma Cuesta, vue dans Julieta de Pedro Almodovar), une femme boiteuse (à cause de la polio), honnête, pieuse et stricte, qui est missionnée pour espionner l'actrice américaine, qu'on suspecte d'accointances communistes. Embauchée comme femme de ménage, elle doit simuler un mariage avec le chauffeur, Manolo (l'imprévisible Paco Leon, repéré dans la série La cas de las flores), magouilleur et baratineur. Dans le petit personnel, on croise aussi Pilar (Anna Castillo), qui va se lier d'amitié avec la star. Autour, des parasites: le frère d'Ana Mari, schizo, une bande de gitans hystériques, un secrétaire qui n'en peut plus, un bijoutier fétichiste du léchage de pieds, deux caniches, deux flics de la garde civile, ou encore une caporale franquiste faussement dure. En 8 épisodes 30 minutes environ, la chronique est bouclée avec une intrigue sans enjeu, hormis une suite de quiproquos et de malentendus, à commencer par le collier Bulgari de Gardner, objet de toutes les convoitises et de toutes les bêtises.

C'est une chronique féministe. Derrière le générique qui font tout le monde en sous-vêtements (de l'époque), pop et presque tarantinesque, il y a donc l'histoire d'une femme coincée et vertueuse qui va découvrir les plaisirs de la chair, d'une star qui ne sait pas comment combler son ennui, d'un adulescent qui ne sait pas comment se sortir de ses arnaques à la petite semaine, et d'une Espagne dirigée par Franco. Il y a ces machos espagnols et ces femmes soumises. En apparence. Car la liberté d'Ava Gardner est contagieuse. Et c'est bien l'émancipation d'Ana Mari et de Pilar, la domination de l'épouse (possessive, excessive, jalouse) de Vargas et le caractère affirmé d'Isabel (future présidente de l'Argentine). Tout est résumé dans le dernier épisode, avec, notamment, le discours final d'Ana Mari, qu'on pressent craquer pour Manolo et qui va faire un vibrant plaidoyer en faveur de l'autonomie de la femme dans une société patriarcale. Or, on le voit bien au fil des épisodes: les mâles sont faibles. Péron est insomniaque, a besoin de faire du yoga et se sent déclassé et humilié; Vargas se fait mener par le bout du nez pour une histoire de culotte en dentelles ; le frère, non binaire, n'a plus toute sa tête ; le secrétaire est soumis ; et Manolo a besoin d'Ana Mari pour s'en sortir à chaque péripéties.

Fun is beautiful. Le ton est résolument exubérant et burlesque. Il suffit de voir ces deux gardes civils qui ont des airs de Dupont et Dupont dans des silhouettes de Laurel et Hardy. Si le fond est dramatique, Paco Leon n'hésite par à toujours faire un pas de côté pour amener le plan dans un délire inattendu (comme cette chèvre sur un piano en pleine "party", le fantasme sexuel et chorégraphié du dépucelage ou cette élection de Miss Nations unies qui prend feu). Il offre aussi au spectateur cette culture espagnole de la fête (flamenco à gogo) et de la tolérance (du queer à l'avortement). Mais ce qui rend Arde Madrid si particulière c'est bien cette photo en noir et blanc, lumineuse et soignée. La splendeur de l'image fait presque oublier le format "série", comme si nous étions plongés dans une telenovela d'antan, entre une photo du studio Harcourt et un mélo des années 1950 restauré, situations stéréotypées (du vaudeville au suspens) et direction artistique jamais formatée. C'est ce décalage permanent entre le fond (pas si sérieux) et la forme (volontairement sublimée), entre les micro-drames en surface et l'intimité des grandes dames qui font d'Arde Madrid un petit bijou caché, loin des séries contemporaines, plus proche d'un film aussi furieux que fantaisiste de Blake Edwards.

Il n'y aura pas de deuxième saison. Paco Leon a refusé de donner une suite à sa série malgré l'insistance de Moviestar +.

Et si on regardait… 14 grands films du cinéma japonais

Posté par redaction, le 1 mai 2020

Sur le le vidéo-club de Carlotta Films, à partir d'aujourd'hui 1er mai, Yasujiro Ozu est à l'honneur avec 6 films du maître.

Eté précoce (1951), Le goût du riz au thé vert (1952), Voyage à Tokyo (1953), Crépuscule à Tokyo (1957) sont quatre films en noir et blanc qui dépeignent la femme, le couple, la famille japonaise dans l'après guerre, soit une étude de mœurs plus ou moins mélodramatique ou légère sur la transformation d'un pays et de ses habitants.

En couleur, Bonjour (1959) et Le goût du Saké (1962), considéré comme l'un de ses chefs d'œuvre, complètent le programme, et offrent une nouvelle variation du cinéma de Ozu, scrutateur du quotidien et déjà désillusionné par un pays qui tourne le dos à ses valeurs traditionnelles.

Toujours dans le vidéo-club de Carlotta, ne manquez pas l'étrange et fascinant film de Toshio Matsumoto, Les funérailles des roses, film queer et audacieux sur la communauté homosexuelle des années 1960, entre tabous et emprise des sens.

En cette période de confinement, Hanabi a enrichi son vidéo-club avec 7 films japonais à petits prix pour tous les âges, pour tous les publics, pour tous les goûts.

On retrouve ainsi deux merveilles de l'animation nippone, Silent Voice de Naoko Yamada et Wonderland, le royaume sans pluie de Keiichi Hara.

C'est aussi l'occasion de découvrir l'œuvre magnifique, toute en subtilité et sentiments de Ryûsuke Hamaguchi avec la saga Senses, Passion et Asako I & II, sélectionné en compétition à Cannes.

Enfin, cette programmation est complétée par l'inquiétant Invasion de Kiyoshi Kurosawa et le feel-good La saveur des ramen d'Eric Khoo.

Pinocchio sur Amazon

Posté par vincy, le 30 avril 2020

Présenté à Berlin hors-compétition, Pinocchio, dans une version réalisée par Matteo Garrone (Gomorra, Dogman) devait sortir en salle le 18 mars 2020. Pour cause de confinement, Jean Labadie, président du producteur-distributeur Le Pacte, avait pris en compte la fermeture des salles et reporté le film: "Notre seule ressource est la salle puisque le piratage a tué la vidéo qui autrefois pouvait rattraper un échec en salle. L’investissement très important de Le Pacte déjà pris pour que ces films existent nous oblige à la prudence."

Le film avait alors été décalé au 1er juillet. Or, les salles sont toujours fermées. Et une éventuelle réouverture le 1er juillet reste hypothétique pour l'instant.

L’adaptation moderne du conte avec Roberto Benigni dans le rôle de Gepetto ne sera finalement visible que sur Amazon Prime Video. Un choix étrange de la part du Pacte tant Amazon symbolise, en tant que Gafas, la non exception culturelle. Certes, ce n'est pas Netflix (qui veut anéantir la chronologie des médias). Les films d'Amazon studios sortent en salles. Mais pour avoir accès à Prime Video, il faut être membre du service Prime du géant du e-commerce, condamné en France le 14 avril pour non respect des règles sanitaires, l'obligeant à fermer ses entrepôts. Et on ne parle pas de l'évasion fiscale pratiquée à un haut niveau par le groupe de Jeff Bezos. Un pacte avec le diable?

Toujours est-ils que les consommateurs d'Amazon (un tiers des acheteurs de produits en ligne en France) pourront voir Pinocchio dès le 4 mai. Nommé 15 fois aux David di Donatello (les César italiens), le film est une coproduction franco-italienne. Amazon Prime Video avait déjà récupéré un film prévu en salles le 18 mars la comédie de Katia Lewkowicz, Forte, avec Valérie Lemercier, Melha Bedia et Alison Wheeler, disponible depuis le 15 avril sur la plateforme.

Irrfan Khan (1967-2020), de Bollywood à Hollywood

Posté par vincy, le 29 avril 2020

L’acteur indien Irrfan Khan est décédé des suites de complications au niveau du colon ce mercredi matin. Il avait 53 ans et se battait contre un cancer depuis deux ans environ. Né le 7 janvier 1967, de son vrai nom Sahabzade Irrfan Ali Khan, marié à l'écrivaine Sutapa Sikdar, il a débuté dans de nombreuses séries TV avant de devenir une star de cinéma.

Ses débuts sur grand écran ne furent d'ailleurs pas très glorieux. Une scène coupée au montage dans Salaam Bombay! de Mira Nair, des rôles oubliés dans des films bollywoodiens. Il doit patienter jusqu'en 1998 pour être remarqué en second-rôle (le père du héros) dans Such a Long Journey, film britannico-canadien réalisé par Sturla Gunnarsson.

En 2001, il est propulsé au premier plan, après quinze ans de carrière remplie de feuilletons pour le petit écran, grâce au réalisateur britannique d'origine indienne, Asif Kapadia. Il tient le rôle principal, très intériorisé et quasi mutique, de The Warrior, où il incarne l'homme de main d'un riche propriétaire du Rajasthan qui renonce à sa profession de tueur et part chercher le salut dans les hauteurs himalayennes. Le film reçoit le Prix du meilleur film britannique aux BAFTA, le Douglas Hickox Award aux British Independent Film Awards et l'Hitchcock d'or à Dinard.

Il enchaîne alors les bons choix: une version de Macbeth, Maqbool, par Vishal Bhardwaj, Haasil, qui lui vaut le Prix du meilleur vilain aux Filmfare Awards 2004, Rog, où il est enfin en tête d'affiche d'un film bollywoodien, Life in a Metro (Anurag Basu) pour lequel il reçoit le Prix du meilleur second-rôle masculin aux Filmfare Awards. En 2006, il est à l'affiche de The Namesake (Un nom pour un autre) de Mira Nair, qui termine dans le Top 10 des films indépendants du National Boaord of Review américain.

Alternant productions indiennes de premier plan et films internationaux, rôles de méchants et personnages bienveillants, Irrfan Khan s'impose tranquillement parmi les vedettes du"world cinema" des années 2000. Il a cette faculté des acteurs indiens à pouvoir jouer drame, comédie ou polar, et cette particularité très occidentale d'être en retenue, sensible et énigmatique. On le voit ainsi, aux côtés d'Angelina Jolie dans le beau mélodrame inspiré d'une histoire vrai, Un cœur invaincu de Michael Winterbottom et, dans la comédie colorée de Wes Anderson, À bord du Darjeeling Limited.

Cependant c'est bien l'année suivante, en 2008, que tout va décoller. Il s'offre un gros succès en Inde, Krazzy 4 (Jaideep Sen), et Mumbai Meri Jaan de Nishikant Kamat, prix de la critique aux Filmfare Awards 2009. En flic intrigué et un poil blasé, intègre et un brin autoritaire, il marque les esprits dans Slumdog Millionaire de Danny Boyle, Oscar du meilleur film l'année suivante. De quoi séduire Hollywood qui ne va plus le lâcher entre trois ou quatre films bollywoodiens. On le voit en double rôle dans The Amazing Spider-Man de Marc Webb, en adulte narrant son improbable survie dans L'Odyssée de Pi d'Ang Lee, et plus tard dans Jurassic World de Colin Trevorrow, propriétaire un peu barré du parc d'attraction et dans Inferno de Ron Howard. Irrfan Khan est aussi invité sur le divan d'En Analyse, en patient du psychiatre vedette de la série de HBO. Et en inde, il était la voix de Balou dans la nouvelle version du Livre de la Jungle.

Réalisateur de films pornos dans The Killing of a Porn Filmaker, coiffeur dans Billu de Priyadarshan, poète dans 7 Khoon Maaf, père contrarié dans Le Secret de Kanwar, père obsessionnel dans Hindi Medium (qui lui vaut un "Oscar" indien), joaillier dans New York I Love you, policier repenti dans Jazbaa, l'acteur n'a jamais étiqueté dans un rôle ou un genre. Avec le biopic Paan Singh Tomar de Tigmanshu Dhulia en 2012, il reçoit une pluie de récompenses.

Son film le plus emblématique, celui où il su et pu montrer toute l'étendue de son talent est d'ailleurs une coproduction indo-franco-allemande, The Lunchbox, de Ritesh Batra, présenté à Cannes en 2013 à la Semaine de la critique, et lauréat de plusieurs prix (Grand prix aux Asian Pacific Awards, prix de la critique à Toronto). Il est récompensé par le prix du meilleur acteur aux Asian Film Awards pour son personnage de comptable solitaire, méticuleux, chrétien, qui reçoit par erreur de savoureux plats d'une femme qu'il ne connait pas...

Il était un homme d'affaires accompli dans son dernier film, Angrezi Medium, de Homi Adajania, sorti sur les écrans français le 13 mars dernier, juste avant le confinement. Irrfan Khan, bon joueur de cricket, avait la volonté d'exporter le cinéma indien et ses talents à l'étranger. Il était de loin le comédien indien le plus respecté hors des frontières avec Anil Kapoor. Reconnaissant qu'en inde, il n'y a pas cette culture du jeu réaliste, qu'il a souvent défendu, préférant les personnages complexes et dérangés aux premiers rôles romantiques, faisant le pont entre les cinémas, il affirmait: "J'ai réalisé que mon «destin», ou une force, m'a poussé à identifier la recherche de votre zone de confort comme une sorte de limitation. Et tout le monde a tendance à tomber dans la zone de confort." Clairement, il a choisi d'en sortir durant près de 40 ans.

Chaplin, Lynch, Kieslowski, Dolan et Demy en mai sur Netflix

Posté par vincy, le 28 avril 2020

En attendant Resnais, Haneke et Kusturica, et après avoir mis sur sa plateforme 12 films de François Truffaut, Netflix vient d'annoncer le programme des classiques du catalogue MK2 qui arriveront en mai. Une salve de film où l'on retrouve les plus grands Chaplin, la merveilleuse trilogie de Kieslowski, trois films cultes de Xavier Dolan, quatre films mythique de David Lynch et l'intégrale de Jacques Demy.

Collection Charlie Chaplin
Sur Netflix le 1er mai

L'Opinion Publique (1923) - A Woman in Paris
Le Cirque (1928) - The Circus
Les Lumières de la Ville (1931) - City Lights
Les Temps Modernes (1936) - Modern Times
Le Dictateur (1940) - The Great Dictator
La Ruée vers l'Or (1942) - The Great Rush
Monsieur Verdoux (1947)
Le Feux de la Rampe (1952) - Limelight
Un Roi à New-York (1957) - A King in New York

Sélection David Lynch
Sur Netflix le 1er mai
Dune (1984)

Sur Netflix le 8 mai
Eraserhead (1977)
Twin Peaks : Firewalks with me (1992)
Lost Highway (1996)

Sélection Xavier Dolan
Sur Netflix le 8 mai

Les Amours Imaginaires (2010)
Laurence Anyways (2012)
Tom à la Ferme (2013)

Sélection Krzysztof Kieslowski
Sur Netflix le 8 mai

Trois couleurs : Bleu (1993)
Trois couleurs : Rouge (1994)
Trois couleurs : Blanc (1994)

Collection Demy
Sur Netflix le 15 mai

Lola (1961)
La Baie des Anges (1963)
Les Parapluies de Cherbourg (1964)
Les demoiselles de Rochefort (1966)
Peau d'âne (1970)
Le Joueur de flûte (1972)
L'évènement le plus important depuis que l'homme a marché sur la lune (1973)
Une chambre en ville (1982)
Parking (1985)