Cécile de France et Daisy Ridley vous accompagnent dans la grotte Chauvet en réalité virtuelle

Posté par vincy, le 2 mars 2020

Cécile de France en français et Daisy Ridley en anglais. Les deux comédiennes prêtent leur voix à une expérience immersive en réalité virtuelle. Avec un casque VR, vous découvrez ainsi la grotte Chauvet dans un film de 10 minutes. La grotte, qui se situe en Ardèche, et dispose, comme Lascaux, d'une réplique, est classée au patrimoine mondial de l'UNESCO. Fermée au public depuis sa découverte en 1994, elle est remarquablement conservée et on peut y admirer des fresques, dessins et gravures datant de 36000 ans. C'est la plus ancienne trace artistique de l'humanité.

Cette exploration en réalité virtuelle a été rendue possible grâce à Google Arts & Culture. Dans un premier temps, le spectateur découvre les chefs d'œuvres pariétaux à la lueur d'une torche enflammée. Puis il découvre la grotte à travers une visite libre et commentée.

On peut aussi partir à la découverte de cette grotte grâce à la Pocket Gallery (Android et OS), une fonctionnalité d'exposition immersive accessible sur l’application mobile de Google Arts & Culture, qui est aussi intégrée dans le moteur de recherche dans le monde entier : dès que vous effectuez une recherche sur la grotte Chauvet sur Google, vous avez la possibilité de voir les fresques de la grotte Chauvet en 3D. On trouve enfin 21 expositions thématiques sur la plateforme Google Arts & Culture et un quiz.

Claire Burger filme Adèle Haenel pour Kompromat

Posté par vincy, le 5 février 2020

Le nouveau clip vidéo de Kompromat a été mis en ligne aujourd'hui, 5 février. "De mon âme à ton âme" est réalisé par Claire Burger, co-réalisatrice de Party Girl, Caméra d'or à Cannes, et réalisatrice de C'est ça l'amour, l'un des meilleurs films français de 2019, injustement snobé par les votants aux César.

Dans ce clip, Claire Burger met en scène Adèle Haenel, sublimée sous toutes les lumières et dans tous les registres, dramatique, glamour, joyeux, comique ou érotique. Elle assume l'influence visuelle de L'enfer d'Henri-Georges Clouzot, avec une Adèle Haenel reprenant le mystère de Romy Schneider. La cinéaste a aussi assuré le montage.

Le single est extrait de l'album Traum und Existenz. Kompromat est un nouveau groupe formé par Vitalic et Rebeka Warrior, influencé par la techno berlinoise et le punk des années 1980. Ils sont en tournée européenne à partir du 14 février.

Votez pour les courts du 10e Nikon Film Festival !

Posté par kristofy, le 26 janvier 2020

La 10e édition du Nikon Film Festival se déroule en ce moment avec deux temps forts : fin 2019, un appel à réaliser un court-métrage d'une durée inférieure à 2 minutes et 20 secondes avec un thème imposé, et début 2020 un vote des internautes à soutenir sur la plateforme leurs films favoris. Le concours est ouvert à tous, autant aux étudiants en cinéma qu'aux amateurs qui se font des vidéos...

Après l'année passée le thème imposé de "partage", il fallait cette année réaliser un court récit avec le thème de la "génération". Beaucoup de courts proposés répondent à ce sujet avec des histoires de décalage ou de transmission entre une jeune génération et celle de leurs parents ou grand-parents et beaucoup évoquent les avantages/dangers des réseaux sociaux. Certains courts profite de ce thème "génération" pour raconter une histoire, en 2 minutes et 20 secondes donc, en prise  directe avec certains sujets de société...

A l'issue du festival se tiendra une cérémonie pour récompenser les meilleurs, avec de nombreux prix synonymes de diffusion plus large des courts primés (en salles, en festivals de cinéma, à la télé sur Canal+). Le jury est présidé par Cédric Klapisch, les acteurs Jonathan Cohen et Rod Paradot, les actrices Ana Girardot et Eye Haïdara, les journalistes Guillemette Odiccino et Thierry Chèze, et divers professionnels ciné. Et il y a aussi VOUS, internautes, pour le Prix du Public : plus un court est soutenu par les internautes et plus il aura de chances d'être remarqué par les autres jurés... Le vote est ouvert jusqu'au 1er mars.

La plateforme en ligne du Nikon Film Festival propose de découvrir 1241 courts inspirés par ce thème "génération" avec de l'animation, de la comédie, du drame, du documentaire, de la romance... Rendez-vous sur https://www.festivalnikon.fr/films : voici une sélection en particulier que nous vous invitons à regarder, et peut-être à soutenir :

The wait, l'attente d'un sms amoureux...

Le jaune lui va si bien, une actrice en quête de rôle à succès pour gagner un César...

Grace (de et avec Ophélie Bau), des milliers de fans dans une salle de concert attendent leur chanteuse-star qui est encore dans sa chambre d'hôtel...

Mon étoile (de et avec Alexia Chardard), une demoiselle doit se séparer de son petit frère...

Lovers, plusieurs déclarations d'amour en plusieurs langues avec les vers de Roméo et Juliette en un seul plan-séquence... (avec notamment Dylan Robert)

Génération gueule de bois, inquiétudes sur le devenir de l'humanité en animation...

Ringard, un père essaie de mieux communiquer avec son fils avec le nouveau langage des jeunes...

Un jour exceptionnel, une mignonne inversion des rôles entre une fillette et son papa...

Spike Lee, Riz Ahmed, M.I.A. : des clips musicaux pour lutter contre les « murs »

Posté par kristofy, le 17 janvier 2019

Spike Lee est l'un des cinéaste américain qui aura marqué 2018 avec BlackKklansman, Grand Prix du jury à Cannes, en revisitant le passé raciste des Etats-Unis en écho d'ailleurs avec le présent. Les dernières images étaient celles des manifestations de Charlottesville de 2017 qui avaient été suivies d'une déclaration polémique du président Trump.

Voici le nouveau film de Spike Lee qui est un commentaire en direct de l'actualité: un clip pour illustrer The land of the free, nouvelle chanson du groupe The Killers. Les images ont été filmées fin 2018 à proximité de la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis avec le passage de plusieurs familles de migrants. Depuis le 22 décembre, les Etats-Unis sont dans une période de 'shutdown', un blocage économique pour de nombreuses activités gouvernementales consécutif à un budget non-voté  pour le financement d'un mur à cette frontière voulu par Trump.

Les paroles de la chansons évoquent divers problèmes américains comme le racisme ("the wrong color skin"), les multiples condamnations à la prison ("incarceration's become big business"), les armes à feu ("we got a problem with guns"), l'éventuel mur ("down at the border, they're gonna put up a wall"). Les images de Spike Lee sont surtout à propos des migrants d'Amérique centrale comme la fameuse caravane partie du Honduras qui traversent le Mexique pour aller vers les Etats-Unis et repoussés par notamment des gaz lacrymogènes.

A noter que Spike Lee n'est bien entendu pas le premier à livrer un clip aux accents anti-Trump. En 2017 c'était l'acteur Riz Ahmed qui s'engageait pour une chanson à charge, tout en étant enrôlé dans les hollywoodiens Rogue One: A Star Wars Story et Venom. Le clip The Hamilton Mixtape: Immigrants (We Get The Job Done) démontrait justement une volonté d'intégration des immigrés. Riz Ahmed a co-écrit la chanson qui fait entendre "it's really astonishing that in a country founded by immigrants "Immigrant" has somehow become a bad word... I got one job, two job, three when I need them".

Le sujet des migrants et des frontières est bien entendu aussi une problématique actuelle de l'Europe. Et déjà en 2016, avant les gros titres des médias de l'année dernière pour les bateaux en Méditerranée, le sujet était illustré par le clip de M.I.A. Borders.

Le court gayromantique « In a Heartbeat » passe le cap des 20 millions de vues sur Youtube

Posté par vincy, le 7 août 2017

C'est assez rare pour être souligné: un court métrage d'animation a dépassé les 20 millions de vues hier sur Youtube. Et c'est réjouissant de voir qu'il s'agit, en plus, d'une histoire romantique entre deux personnes de même sexe.

Esteban Bravo et Beth David ont réussi en quelques jours un joli coup avec la rencontre amoureuse de Sherwin et Jonathan dans In a Heartbeat.

Dans un style assez proche de Pixar (y compris avec la métaphore du cœur qui jaillit de celui qui a le coup de foudre), l'histoire de 4 minutes réalisée par ces deux étudiants américains montre à la fois la difficulté d'aimer, et celle d'afficher un amour homosexuel au grand jour. A partir de ces risques, le conte romantique se déroule avec ses petits rebondissements et gags. Pour eux il s'agissait de répondre au manque de représentation des homosexuels dans la culture populaire. "Il est très rare qu'un personnage LGBT soit mis en avant", a expliqué récemment Esteban Bravo à à NBC News, ajoutant: "Spécialement dans les films d'animation majoritairement destinés aux familles et aux enfants."

Le film est aussi décliné sur un compte Tumblr et une page Facebook.

Mais le plus simple, c'est de le voir...

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Cannes 2017: « Carne y Arena », ovni en réalité virtuelle sur la Croisette

Posté par vincy, le 14 avril 2017

Annoncé hier dans le cadre des événements du 70e anniversaire du Festival de Cannes, Carne Y Arena (Virtually Present, Physically invisible), le nouveau film d'Alejandro G. Inarritu est le premier film en réalité virtuelle en sélection officielle du Festival. Le film sera ensuite présenté à la nouvelle Fondazione Prada de Milan à partir de juin avant de faire un tour de musées dans le monde l'année prochaine.

Le dossier de presse indique qu'il s'agit d'une exploration de la condition humaine, des migrants et des réfugies, une installation conceptuelle en réalité virtuelle et une occupation inédite d'un vaste espace visuel original.

Historiquement, c'est de facto le tout premier programme de réalité virtuelle présenté en Sélection officielle du Festival. Le fait qu'il soit signé par un réalisateur oscarisé (deux Oscars du meilleur réalisateur, un Oscar du meilleur film, un Oscar du meilleur scénario original) et également primé à Cannes (prix de la mise en scène pour Babel, Grand prix de la semaine de la critique pour Amores Perros) légitime en soi ce choix. D'autant que la photographie est assurée par le triple-oscarisé Emmanuel Lubezki (et indirectement palmé grâce à son travail avec Terrence Malik pour The Tree of Life ­L’Arbre de vie).

La condition humaine

Produite et financée par Legendary Entertainment et la Fondazione Prada, cette installation en réalité virtuelle est à la fois expérimentale et visuelle. "À partir de faits bien réels, les lignes qui semblent habituellement séparer le sujet observé de son observateur se trouvent ici brouillées quand chacun est invité à se déplacer à l’intérieur d’un vaste espace, en suivant des réfugiés et en en vivant intensément une partie de leur périple" explique le dossier. Ce qui n'éclaire pas vraiment et attise la curiosité. On sait juste que le film utilise la technologie virtuelle "pour créer un espace infini de narrations multiples peuplé de personnages réels."

Cela ne dure que six minutes trente. Même s'il a fallu quatre ans pour le faire. Cet "ovni" cinématographique est cependant (avant tout?) politique dans le contexte actuel (on le rappelle: le POTUS Donald Trump souhaite construire un mur entre les Etats-Unis et le Mexique). "J’ai eu la chance de rencontrer et d’interviewer de nombreux réfugiés arrivant du Mexique et d’Amérique centrale. Ce qu’ils me racontaient de leur vie continuait à m’obséder, je leur ai donc proposé de collaborer à mon projet", confie le cinéaste. "Je souhaitais pouvoir utiliser la réalité virtuelle pour explorer la condition humaine tout en m’affranchissant de la dictature du cadre ­à l’intérieur duquel on ne peut être que simple observateur ­ pour prendre possession de la totalité de l’espace dans lequel je propose au visiteur de vivre l’expérience réelle des migrants, en marchant avec eux, en pénétrant sous leur peau et au plus profond de leur cœur" précise-t-il.

Transition et transformation

Selon Germano Celant, responsable des Arts et des Sciences au sein de la Fondazione Prada, "C’est une véritable révolution dans la façon de communiquer : quand, au cinéma, voir se transforme en ressentir, l’engagement physique est total. Il s’agit bien là d’une transition, d’un passage de l’écran au regard de l’homme dont tous les sens se trouvent alors sollicités."

Fusion des identités, dualité entre organique et artificiel, rapport vision/expérience: les éléments de langage n'aident pas forcément à comprendre ce projet qui sera, à coup sûr, pris d'assaut par les journalistes durant le Festival. Un espace sera dédié et Thierry Frémaux a promis que la presse serait un public privilégié pour vivre cette expérience.

Peu importe si le résultat apparaît comme un gadget aux yeux des critiques: le Festival de Cannes ne voulait pas manquer le train. L'an dernier, Michel Reilhac avait présenté "Viens!" à Sundance. Venise a annoncé il y a quelques semaines que la VR aurait sa compétition, en plus d'avoir déjà installé l'an dernier un atelier permettant de financer des projets (lire notre article du 29 mars. Les salles de cinéma commencent à s'en équiper (notamment MK2 et la Géode à Paris). Après la révolution numérique, le retour de la 3D, l'émergence de la 4D, le cinéma continue d'avancer pour rendre le spectacle encore plus immersif. A défaut de nouveau langage, il s'aventure là où la technologie l'emmène: vers un horizon mystérieux, où l'Homme, curieux, tâte le terrain, avec un casque.

Susan Sarandon et Kristen Stewart en voiture avec Justice et les Rolling Stones

Posté par kristofy, le 3 décembre 2016

A quelques jours d'intervalle deux stars du grand écran se sont laissées tenter par les petits écrans du web pour un clip musical. Ce type de 'petit boulot' offre souvent l'opportunité à la star de se montrer avec un talent différent ou avec un nouveau visage : comme par exemple le groupe Massive Attack qui a fait danser Rosamund Pike de manière possédée (voir Voodoo In My Blood) ou qui a fait se désagréger Cate Blanchett (voir The Spoils)... Il s'agit tout de même d'un 'rôle principal', c'est un peu plus rare qu'il s'agisse juste de faire un peu de 'figuration' : cette semaine Susan Sarandon puis Kristen Stewart ont joué les figurantes de luxe pour faire du buzz avec un clip musical faisant la promo des nouveaux disques respectivement de Justice et des Rolling Stones.

Le duo Justice, ambassadeurs d'une nouvelle 'french touch' à travers le monde, ont sorti leur 3ème disque en novembre et un nouveau clip est apparu il y a quelques jours : une voiture vintage est préparée pour un road-trip, et elle sera conduite par Susan Sarandon. Si celle-ci danse en jouant avec la séduction de son décolleté blanc (oui une femme est sexy à 70 ans) sa présence dans cette vidéo est bien entendu très symbolique : la revoilà au volant d'une décapotable 25 ans après son rôle culte dans Thelma et Louise.

Le groupe The Rolling Stones, plus de 50 ans de carrière au compteur, toujours en tournée mondiale, viennent de sortir ce 2 décembre un nouveau disque: il s'agit de reprises de titres de blues. C'est leur premier album studio depuis 11 ans. Là aussi une voiture vintage brille, mais elle est conduite par Kristen Stewart. Elle aussi danse de manière sensuelle avec un petit tshirt blanc, elle est prête à se défendre contre un homme qui l'importune : et elle prend son pied en roulant à fond, cigarette aux lèvres et majeur dressé au final (sexe drogue et rock 'n roll ?). Pour mémoire Kristen Stewart a déjà interprété le rôle d'une icône du rock (Joan Jett dans le biopic Les Runaways), mais surtout ce clip fait écho à son rôle dans le film Sur la route avec l'expérience de la liberté en partant en voiture...

Terry Gilliam : Don Quichotte repoussé, le Sacré Graal ressuscité!

Posté par vincy, le 22 octobre 2016

40 ans après Monty Python : Sacré Graal !, la troupe anglaise continue d'exploiter le sacré filon. John Cleese et Eric Idle font une tournée américaine avec leur duo sur scène, Together Again At Last…For The Very First Time. Michael Palin (l'amoureux des animaux dans Un poisson nommé Wanda) continue de promouvoir le troisième tome de son journal, Diaries 1988-98. Terry Jones a sorti coup sur coup un long métrage Absolutely Anything et un documentaire Boom Bust Boom, à quelques mois d'intervalle. Et Terry Gilliam?

On espérait vous annoncer le tournage de son Don Quichotte, confirmé au dernier festival de Cannes. Le projet qu'il traine depuis vingt ans a encore été frappé de malédiction (ce qui donnera peut-être un Lost in la Mancha 2). Le tournage devait commencer début octobre et faire son avant-première mondiale à Cannes l'année prochaine. Mais voilà Paulo Branco a jeté l'éponge. Gilliam le confirme: "Ça a été légèrement repoussé. J’avais ce producteur, un type portugais, qui prétendait qu’il aurait rassemblé l’argent à temps. Et puis il y a quelques semaines, il s’est avéré qu’il n’avait pas l’argent. Donc nous sommes encore en train de chercher des fonds.” Et d'ajouter: “Le projet n’est pas mort. Je mourrai avant que le film existe!”

Car les Monty Python, on le voit bien, sont toujours vivants. Et la bonne nouvelle c'est la résurrection sur le compte YouTube de la troupe de séquences d'animation de Terry Gilliam inutilisées pour le Sacré Graal.

AXN de Jean-Marie Villeneuve en lice pour le Label Film MFC 2016

Posté par MpM, le 14 juin 2016

En 2014, on vous parlait de Jean-Marie Villeneuve et de son long métrage Tout est faux, sorti au cinéma parisien le St André des arts dans le cadre de ses "découvertes".

Cette année, entre divers projets et des courts qui tournent en festivals, le cinéaste indépendant est de retour avec AXN, un court métrage ambitieux et décapant qui concourt pour le Label Film 2016 de la Maison du Film court, un prix décerné à une proposition cinématographique singulière pour la réalisation d'un nouveau projet. Il est en lice avec neuf autres courts métrages qui seront présentés le mercredi 15 juin à 19h chez Commune Image.

L'occasion idéale de parler de ce film qui ne laisse pas indifférent ceux qui le voient, à la fois en raison de son ambiance envoûtante et de sa mise en scène élégante, servie par un noir et blanc somptueux. Dans une époque indéterminée, un couple se défait, un autre se forme, un tueur rôde, et la mort, elle, est partout. Il faut accepter de se laisser dérouter par ce que son auteur qualifie de "cauchemar éveillé sur fond d'épuisement conjugal", un film-puzzle qui déconstruit les codes traditionnels de narration, distord les voix et le récit, et laisse une part primordiale à l'intelligence de son spectateur.

Avec AXN, comme avec la veine parfois la plus captivante d'un certain cinéma fait de sensations et d'images plus que de sens et de dialogues, il ne faut en effet pas vouloir comprendre à tout prix ce que dit chaque scène du film, mais plutôt l'appréhender comme une expérience globale où les sensations (malaise, absurdité, humour, tension...) comptent plus que la sacro-sainte "intrigue". Une séquence du début, faussement documentaire, dans laquelle la figure du réalisateur évoque celle d'un démiurge tout puissant, peut ainsi éclairer a posteriori le film... ou n'être qu'une piste parmi d'autres, selon ce que le spectateur choisira d'y voir ou d'en retenir.

Jamais programmatique, le film nous fait toucher du doigt l'étrangeté d'un monde que l'on voudrait explorer plus avant, où les meurtriers convoient leurs victimes en barque vers un au-delà dont on ne sera jamais sûr de la nature, et où la mort vient littéralement frapper à la porte des défunts. Pourtant, cet univers plein de promesses ne se livrera jamais, comme s'il était l'aperçu alléchant d'une oeuvre encore à venir. Il nous laisse donc frustré, et c'est sans doute là sa petite faiblesse. Mais Jean-Marie Villeneuve refuse la facilité du sens et des explications et préfère se concentrer sur le style et la recherche d'une forme cinématographique qui se suffise à elle-même. Il évite ainsi le naufrage des œuvres si intrigantes qu'elles se dégonflent au moment du dénouement, suivant la voie plus difficile de celles justement bâties sur leur incompressible part de mystère.

Une démarche artistique que l'on croise trop peu souvent, même dans l'économie a priori plus libre du court métrage, et dont on a pourtant l'intuition qu'elle a encore beaucoup à livrer, entre singularité innée et recherche sincère. Parce que si Jean-Marie Villeneuve peut livrer un objet aussi intrigant et personnel avec des moyens ultra-limités, on est impatient de découvrir ce qu'il peut faire avec un budget plus confortable et une équipe technique étoffée. Heureusement, qu'il reçoive ou non le Label de la Maison du Film court, on sait qu'on aura bientôt de ses nouvelles : il ne cesse de tourner.

Les dix films en lice pour le Label Film MFC 2016

Soleil de Sonia Joubert
Je suis pas un bon modèle de Sabrina Tenfiche
L'enfant aux yeux verts d'Edouard Lanneau
Et après de Marc Ory
AXN de Jean-Marie Villeneuve
Séparation de Sylvie Audcoeur
La mer est ma mère de Luana Rocchesani
Dopado de Piotr Wieckowski
Les tigres en papier de Margot Pouppeville
Ultreïa de Jérôme Steinberg

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Projection spéciale Label Film MFC 2016
Mercredi 15 juin à partir de 19h, entrée libre

COMMUNE IMAGE
8, rue Godillot
93400 Saint Ouen

Du cinéma « hors-pistes » au Centre Pompidou ce week-end

Posté par vincy, le 22 janvier 2016

Durant le week-end du 22 janvier, les cinémas du centre Pompidou accueillent le cycle "Hors Pistes Productions". 13 films singuliers, courts et moyens métrages, produits ou co-produits par le festival Hors Pistes qui abordera pour sa 11e édition (22 avril-8 mai) l'art de la révolte.

Au programme ce vendredi 22 janvier : Les images parfaites de Béatrice Plumet et deux films de Gaëlle Boucand, JJA et Changement de décor, portrait d'un octogénaire exilé en Suisse et très solitaire. Samedi 23 janvier, seront diffusés Les lecteurs, Le jour du retour et La cartographie du voyage, films de Fabrice Reymond et François Nouguies, puis Spectographies de Dorothée Smith, road-movie sous forme de docu-fiction, et Spectacle sans objet de Louise Gevé et Chloé Maillet. Enfin, dimanche 24 janvier Agnès de Cayeux présentera Une jeune femme vue du ciel, avec et Maëlla-Mickaëlle M. comme actrice, qui elle accompagnera son premier film, Et si le monde. Joachim Olender avec sa vidéo postée sur Youtube sur le carnage d'Utoya, Gurwann Tran Van Gie avec Expérience septentrionale, étrange film sur des séances d'hypnose telluriques et Joao Vieira Torres avec Il me souvient complètent cette fin de festival. Olender et Torres sont notamment passés par Le Fresnoy.

Toujours fidèle à sa matière première — l’image en mouvement — "Hors Pistes" se veut le miroir d’une création en train de s’inventer.