En Europe, derrière la caméra, on est encore très loin de la parité

Posté par vincy, le 13 décembre 2016

A l’occasion du Festival de cinéma européen des Arcs, une étude sur l’émergence d’une nouvelle génération de réalisatrices européennes, coréalisée avec le soutien de France Télévisions, la Fondation Sisley et le CNC a été publiée alors que le Festival met à l’honneur ces mêmes jeunes réalisatrices. La compétition est d’ailleurs paritaire. Jérémy Zelnik, Responsable des événements professionnels du festival, veut, par cette étude, « faire bouger les choses ». Et c’est en effet nécessaire. « On est très loin de la parité » insiste-t-il.

Le constat est douloureux : sur quatre ans, de 2012 à 2015, dans 30 pays, seuls 19,4% des films sont réalisés par des femmes. Même dans les pays les plus « féminisés » comme la Norvège ou la Suède, la proportion ne dépasse par un film sur trois. Les cinémas italiens et britanniques sont en queue de peloton, tandis que le cinéma français atteint les 25%, se situant ainsi au dessus du niveau moyen européen. Cette étude recoupe les chiffres d'une autre étude de l'European Women's Audiovisual Network, "Rapport sur l'égalité des genres au sein de l'industrie cinématographique européenne", parue au moment du Festival de Cannes où 21% des films dans les 7 pays étudiés était réalisés par une femme.

La parité n’est pas forcément souhaitable. Pour Jérémy Zelnik, « l’importance c’est l’égalité des chances. Les femmes n’ont pas moins de talents que les hommes ». Dans des pays où la production n’est pas très importante, la parité n’est pas l’objectif principal. Par ailleurs, la politique de quotas peut s’avérer contre-productive et doit s’adapter au temps nécessaire de la création. L’an dernier les femmes étaient majoritaires aux Work in Progress des Arcs, cette année, elles sont minoritaires. "La parité est plus intéressante à imposer dans les comités de décision ou les écoles de cinéma" selon lui. Mais Jérémy Zelnik confirme qu’il faut constamment porter une attention particulière pour que les femmes ne soient pas oubliées. C’est l’idée de ce focus aux nouvelles femmes réalisatrices européennes, accompagné de deux tables rondes : mettre en lumière ces nouveaux talents.

Car le renouvellement des générations est l’autre grand axe de l’Etude, et l’autre problème dans une grande partie des pays. Une fois de plus, le cinéma italien se fait remarqué par l’âge de ses réalisatrices : avec la moyenne la plus élevée, il s’agit du cinéma qui se renouvelle le moins. Face à ce cinéma le plus ancien, on peut opposer des cinémas « plus jeunes » comme ceux de Lettonie, Bulgarie, Slovénie, Belgique, Slovaquie, Irlande ou Norvège. « En Europe, les hommes qui ont réalisé un film entre 2012 et 2015, en sont à leur 3,7ème film, tandis que pour la même période les femmes en sont à leur 2,7ème film. Le cinéma européen féminin est en moyenne plus jeune d’une génération par rapport au cinéma européen masculin » explique l’étude.

Encore une fois, l’Italie est en tête de file, avec 5,7 films réalisés en moyenne par les hommes et 3,06 par les femmes. En Suède, de la même façon, on passe de 4,19 films réalisés par les hommes à 1,93 films réalisés par les femmes. En France, ce sont 2,53 films pour les femmes contre 4,07 films pour les hommes.

Il y a quand même une évolution. Ainsi, si 19,4% des films ont été réalisés par des femmes en France, 22,44% des premiers et deuxièmes films sont l’œuvre d’une cinéaste. Pour les premiers et deuxièmes films, la proportion atteint même plus de 35% pour la Suède et la Norvège. En France, le chiffre est à 28,2% mais si « l’évolution transgénérationnelle française existe », elle reste « progressive ». En revanche, au Royaume Uni, en Turquie comme en Italie, on reste en dessous des 15%. « Si les chiffres du Royaume-Uni sont donc bas et, en plus de cela, ne présentent aucune évolution transgénérationnelle » ceux de « L’Italie, au contraire, bien qu’elle se situe en bas de l’échelle en termes de proportion de femmes réalisatrices, gagne des échelons dans les jeunes générations. »

Globalement, la présence des femmes derrière la caméra est en hausse dans de nombreux pays, à quelques exceptions. Grâce à des politiques dédiées, la Norvège, la Suède et la Suisse font figure de bons élèves. La France, l’Allemagne et la Slovaquie, sans avoir de politiques spécifiques concernant le cinéma au féminin, sont au dessus de la moyenne et continuent de miser sur de nouveaux talents féminins. Des pays comme la Roumanie, la Russie, l’Italie, la Pologne, la Turquie et le Portugal connaissent des évolutions et révolutions culturelles « qui vont mettre un peu de temps à s’installer » souligne l’étude. Et puis il y a les cancres comme le Royaume Uni et la Grèce, tous deux très en retard.

Les Arcs 2016: trois projets de films récompensés

Posté par vincy, le 12 décembre 2016

Le jury professionnel présidé par Bertrand Bonello au Festival du cinéma européen des Arcs a distingué deux films en "work in progress" parmi les 16 films sélectionnés.

Le très convoité prix Eurimages Lab Project a été remis à The Hidden City de l'espagnol Victor Moreno (The Building, Goya 2012 du meilleur documentaire). Cette coproduction espagnole (El Viaje Films) et française (Pomme Hurlante Films) a reçu 50000€. Il s'agit d' "un projet innovant et non traditionnel en termes de contenu et de production" et la dotation devrait permettre de boucler la post-production.

Le prix Hiventy (10000€ de prestations de post-production par le laboratoire) revient à Good Luck de l’américain Ben Russell, qui fut donc honoré du prix Hiventy. Coproduction entre la France (KinoElektron) et l’Allemagne (CaSk Films), ce documentaire se concentre sur les employés d’une mine souterraine en Serbie et d’une mine d’or illégale au Suriname.

La sélection Work In Progress était aussi composée de All You Can Eat Buddha de Ian Lagarde (Canada), Cemetery de Carlos Casas (Espagne), Dog de Florin Serban (Roumanie) , Dovlatov de Alexey Guerman Jr (Russie), Hier de Balint Kenyeres (Hongrie), I Am Not A Witch de Rungano Nyoni (Royaume Uni), In My Room de Ulrich Köhler (Allemagne), Koko-di Koko-da de Johannes Nyholm (Suède), La part sauvage de Guérin Van Der Vorst (Belgique), My Happy Family de Nana & Simon (Géorgie/Allemagne), Sans Titre de Olmo Omerzu (République tchèque), The Elephant in a Dark Room de Konstantin Bojanov (Bulgarie), The Gulf de Emre Yeksan (Turquie) et The Real Estate de Mans Mansson et Axel Petersén (Suède).

Par ailleurs, la chaîne franco-allemande Arte, partenaire du Festival, a donné le 3e Arte International Prize (4000€) au projet The Father Who Moved Mountains, parmi les 21 projets de la sélection Village des coproductions. Ce drame roumain de Daniel Sandu, qui avait déjà présenté One Step Behind the Seraphims dans la sélection Work-in-Progress l’an dernier. Produit par Mobra Films, la société de Cristian Mungiu, il a déjà réuni les deux tiers de son budget (1,6 M€).

Cette sélection avait dans sa liste L'enfance Martha Jane Cannary de Rémi Chayé, The Last Words de Jonathan Nossiter, Magic City de Eva Ionesco et Sad Liza de Caroline Deruas, qui présentait L'indomptée, son premier film dimanche en compétition.

Les Arcs 2016: un festival sous le signe de la diversité et de l’enthousiasme

Posté par vincy, le 11 décembre 2016

La 8e édition du Festival du cinéma européen des Arcs a été lancée samedi soir après un petit cocktail où le vin savoyard frappait un peu les festivaliers. La salle était remplie. Cofondateur du festival, avec Guillaume Calop, Pierre-Emmanuel Fleurantin était aux anges: "ça fait du bien d'avoir autant d'ouverture d'esprit et d'enthousiasme. Ça rend optimiste par les temps qui courent."

120 films seront présentés entre Bourg Saint-Maurice dans la vallée et les cimes savoyardes, aux Arcs 1800, 1950 et 2000. Cette année, plutôt que de faire un focus sur une cinématographie nationale, les Arcs ont privilégié les femmes cinéastes. En Europe, un film sur cinq seulement est réalisé par une femme. "Aux Arcs, cette statistique nous heure, nous questionne, comme un cailloux dans une chaussure" explique la responsable des RP, Fabienne Silvestre-Bertoncini, appelant tous les festivaliers à se "mobiliser pour faire changer les choses."

Le président Claude Duty animait la soirée d'ouverture et a présenté le jury, présidé par Radu Mihaileanu qui a "félicité la diversité et la beauté de l'expression en Europe".

De la diversité et de la beauté humaine, il y en avait dans le film d'ouverture, Patients (Step by Step pour les marchés internationaux). Réalisé par Mehdi Idir et Grand Corps Malade, librement inspiré de son roman en grande partie autobiographique, cette comédie douce-amère, tantôt drôle, tantôt dramatique, "un rollercoaster" comme le définirait Frédéric Boyer, directeur artistique du festival, est un quasi huis-clos dans un centre de rééducation pour tétra et quadriplégiques, porté par un groupe d'acteurs formidables. Le film est promis à un joli succès en salles. Gaumont le sortira le 1er mars 2017.

Les Arcs 2016: le cinéma européen au sommet

Posté par vincy, le 9 décembre 2016

Du 10 au 17 décembre, le Festival de cinéma européen des Arcs célèbrera sa 8e et ambitieuse édition sous le signe des femmes. Cette année le festival a décidé de célébrer la jeune génération de femmes réalisatrices européennes à travers un programme "Nouvelles Femmes de cinéma". Outre la sélection de 10 réalisatrices qui viendront présenter leur film, la manifestation publiera une étude sur le thème, organisera deux tables rondes et une masterclass de la compositrice Béatrice Thiriet en plus d'ateliers "boîte à idées" et de la venue de Valéria Golino, invitée d'honneur du Festival. De plus la moitié des films en compétition sont l'œuvre d'une cinéaste.

Les 10 "Nouvelles Femmes de cinéma":
Houda Benyamina (Divines) ; Rebecca Daly (Mamal) ; Laura Bispuri (Vierge sous serment) ; Veronika Franz (Goodnight Mommy) ; Jessica Hausner (Lourdes) ; Agnes Kocsis (Fresh Air) ; Alanté Kavaïté (The Summer of Sangaile) ; Rachel Lang (Baden Baden) ; Nanouk Leopold (Brownian Movement) ; et Pia Marais (Layla Fourie)

EVENEMENTS

Ouverture: Patients, de Grand Corps Malade et concert du groupe La Femme.
Clôture: La communauté de Thomas Vinterberg et concert de The Pirouettes
Masterclass: Bertrand Bonello, invité d'honneur, qui accompagnera trois films dans le cadre sa carte blanche - Scum d'Alan Clarke, Deep End de Jerzy Skolimowski et Le braqueur de Benjamin Heisenberg

BUSINESS

Les Arcs c'est aussi un rendez-vous B2B avec le village des coproductions Arc 1950 du 10 au 13 décembre avec 20 projets en développement et notamment trois projets québécois en plus d'une conférence "Coproduire avec le Québec" ; Work in Progress avec 15 projets de films européens en post-production en quête de financements complémentaires et/ou de distributeurs ; Le sommet des Arcs, du 13 au 17 décembre, rencontre s professionnelles pour les distributeurs et les exploitants avec en parallèle le Laboratoire des initiatives, L'atelier des sorties et Les ateliers di Sommet (dont l'un consacré à l'utilisation des réseaux sociaux)

FUN

Le festival a d'autres atouts:
- Du futurisme avec Drive Test 360° ; Everest VR ; Drone l'Expérience ; Le Village VR
- Du son avec un quiz cinéma-musique le dimanche, des concerts, des DJ sets
- De la glisse avec l'Igloo Party (non non non ce n'est pas ce que vous pensez)
- Des cocktails.

JURYS

- longs métrages: Radu Mihaileanu (Président), Mélanie Doutey, Mélanie Bernier, Ólafur Darri Ólafsson, Sebastian Schipper, Catherine Corsini et Bruno Coulais.
- courts métrages: Antonin Peretjatko (Président), Alice de Lencquesaing, Lola Bessis, Audrey Estrougo,  Finnegan Oldfield, Grégory Audermatte et François Theurel.

FILMS

La compétition:
- Clair obscur de Yesim Ustaoglu (Turquie)
- Home de Fien Troch (Belgique)
- Glory de Kristina Grozeva et Petar Valchanov (Bulgarie)
- Layla M de Mijke De Jong (Pays-Bas) accompagné d'un ciné-débat avec le jeune publuc
- L'indomptée de Caroline Deruas (France)
- Miséricorde de Fulvio Bernasconi (Suisse)
- Lady Macbeth de William Oldroyd (Royaume Uni)
- Pyromaniac de Erik Skjoldbaerg (Norvège)
- The Fixer de Adrian Sitaru (Roumanie)
- Zoology d'Ivan Tverdovskiy (Russie)

Sélection Playtime:
- Indivisibili d'Edoardo de Angelis (Italie)
- King of Belgians de Jessica Woodworth et Peter Brosens (Belgique)
- Jamais contente d'Emilie Deleuze (France)
- Paris pieds nus de Fiona Gordon et Dominique Abel (Belgique)
- Primaire d'Hélène Angel (France)
- Une vie ailleurs d'Olivier Peyon (France)
- The Oath de Baltasar Kormakur (Islande)

Sélection Hauteur:
- Belle dormant d'Ado Arrietta (France)
- L'ami (François d'Assise et ses frères) de Renaud Fely et Arnaud Louvet (France)
- It's not the time of my life de Szabolcs Hajdu (Hongrie)
- Orpheline d'Arnaud Des Pallières (France)
- Quit staring at my plate de Hana Jusi (Croatie)
- The Last Family de Jan Matuszynski (Pologne)

Sessions frayeurs:
- Grave de Julia Ducounrau (France)
- Cave de Henrik Martin Dahlsbakken (Norvège)
- Dans la forêt de Gilles Marchand (France)
- Goodnight Mommy de Veronika Franz et Severin Fiala (Autriche)

Le film islandais Sparrows décroche la Flèche de Cristal et trois autres prix aux Arcs

Posté par vincy, le 18 décembre 2015

Sparrows de Runar Runarsson a été récompensé d'une Flèche de Cristal ce vendredi 18 décembre au Festival de cinéma européen des Arcs. Le jury était présidé par Sylvie Pialat et composé de Clotilde Hesme, Ludovic Bource, Malgorta Szumowska, Anders Danielsen Lie et Daverio Costanzo. Pour Sparrows, il s'agit d'une consécration après la Coquille d'or à San Sebastian en septembre (meilleur film), le prix du meilleur nouveau réalisateur à Chicago, le prix du meilleur scénario et du meilleur film à Sao Paulo ou encore le prix du meilleur film à Varsovie. Le film reçoit aussi le prix d'interprétation masculine pour Atli Oskar Fjalarsson et le prix de la meilleure photographie pour Sophia Olsson. A cela s'ajoute le Prix de la presse. Il n'a toujours pas de distributeur en France.

5 prix pour Ad Vitam

Ce n'est pas le cas des autres films récompensés. Ad Vitam fait d'ailleurs une belle razzia avec Bang Gang (une histoire d'amour moderne) d'Eva Husson - qui repart avec le Grand prix du Jury et le prix de la meilleure musique originale (White Sea) mais aussi le prix Cineuropa et le prix du jury Jeune - et Peur de rien de Danielle Arbid récompensée par un prix d'interprétation féminine pour Manal Issa.

Le public a préféré le film irlandais Room, de Lenny Abrahamson, déjà plébiscité par le public du Festival de Toronto en septembre, et dont l'actrice, Brie Larson, est l'une des favorites pour l'Oscar cette année.

Le prix Arte-Village des Coproductions a choisi le projet franco-italien de Giacomo Abbruzzese, Disco Boy. Le jury du Prix Work in Progress a décerné le prix Digimage à Son of Sofia de la grecque Elina Psykou.

Pour sa 7e édition, le festival a accueilli 20 000 spectateurs.

Oscars 2016: 9 finalistes pour la catégorie du meilleur film en langue étrangère

Posté par vincy, le 18 décembre 2015

Ils étaient 80. Ils ne sont plus que 9. La "short-list" pour l'Oscar du meilleur film en langue étrangère s'est considérablement affinée. Ils ne seront que 5 le 14 janvier lorsque les nominations aux Oscars seront révélées.

Six d'entre eux ont été choisis par les membres de l'académie et les trois autres ajoutés par le comité spécial en charge de cette catégorie. Première constatation : l'Europe domine la sélection. Seuls les films de Jordanie et de Colombie font de la résistance. Deuxième constat: le Festival de Cannes place quatre films, dont trois provenant de la Quinzaine des réalisateurs aux côtés du Grand prix du jury de la compétition. Troisième chose à retenir: ni Ours, ni Palme, ni Leopard ni même Lion d'or dans cette sélection. Quatrième détail important: hormis El Club (Chili), les quatre nominés au Golden Globe du meilleur film en langue étrangère sont dans la liste. Y compris The Fencer, film qui n'a eu aucun prix jusqu'à présent et n'a été dans aucun festival majeur. Enfin, quatre des finalistes sont des nouveaux talents, qui entrent la cour des grands dès leur premier film.

Allemagne: Le labyrinthe des mensonges de Giulio Ricciarelli (Toronto 2014, Prix du Public aux Arcs) - premier long métrage
Belgique: Le tout nouveau testament de Jaco Van Dormael (Quinzaine des réalisateurs 2015)
Colombie: L'étreinte du serpent de Ciro Guerra (Quinzaine des réalisateurs 2015, Prix CICAE Cannes 2015) - en photo
Danemark: Krigen (A War) de Tobias Lindholm (Venise 2015)
Finlande: The Fencer de Klaus Härö
France: Mustang de Deniz Gamze Ergüven (Quinzaine des réalisateurs 2015, 20 prix dans le monde) - premier long métrage
Hongrie: Le fils de Saul de Laszlo Nemes (Cannes 2015, Grand prix du jury) - premier long métrage
Irlande: Viva de Paddy Breathnach (Telluride 2015)
Jordanie: Theeb de Naji Abu Nowar (Venise 2014, Meilleur réalisateur sélection Orrizzonti) - premier long métrage

Les Arcs couronnent The Fool de Yuruy Bykov

Posté par vincy, le 19 décembre 2014

durak l'idiot the fool

Le successeur d'Ida (lire le palmarès 2013) est un film russe. The Fool de Yuriy Bykov a remporté la Flèche de Cristal lors de la 6e édition du Festival du cinéma européen des Arcs ce vendredi 19 décembre. Le film a également reçu le prix de la meilleure photographie (Kirill Klepalov) et le prix du Jury Jeune.

En compétition au dernier Festival de Locarno, où il a récolté quatre prix (meilleur acteur, jury oecuménique, jury jeune et une mention pour le prix Don Quichotte), The Fool (L'idiot/Durak) est le portrait d'un jeune homme banal, intègre et incorruptible. Dima Nikitin est un père de famille simple et honnête, plombier afin de financer ses études à l'université. Un nuit, il est appelé en urgence dans une cité peuplée des marginaux, d'alcooliques et de femmes battues, où ont explosé des conduits. L'immeuble de cette banlieue déshumanisée est dans un état insalubre. Il faudrait évacuer les habitants mais le maire de la ville et les bureaucrates préfèrent faire la fête...
Le film a également été présenté au dernier Festival d'Arras.

Le jury présidé par Cédric Kahn a décerné cinq autres prix. Le Grand prix du jury a distingué le croate Ognen Svilicic pour son film There are the rule (une mention spéciale a été attribuée à Labyrinthe du silence de l'allemand Giulio Ricciarelli) ; le prix d'interprétation féminine a récompense la comédienne Bianca Kronlöf pour son rôle dans le film suédois Underdog de Ronnie Sandhal ; le prix d'interprétation masculine a consacré le comédien Peter Ferdinando pour son rôle dans le film anglais Hyena de Gerard Johnson ; le prix de la meilleure musique est revenu à Stephen Rennicks pour le film de l'irlandais Lenny Abramson, Frank.

Labyrinthe du silence a également obtenu le prix du public. Le prix de la presse a préféré Fidelio, L'odyssée d'Alice du français Lucie Borleteau (qui sera mercredi en salles). Le prix Cineuropa a choisi Wasteland du belge Pieter Van Heese. Enfin le prix ARTE - Village des coproductions a été décerné à The Voice de György Palfi (lire notre actualité du 27 octobre).

Ida remporte le Prix LUX 2014

Posté par vincy, le 17 décembre 2014

Ida de Pawel PawlikowskiLe film polonais Ida de Pawel Pawlikowski a re!u un prix supplémentaire avec le Prix Lux du Parlement européen. Nominé aux Golden Globes, 5 fois primé aux European Film Awards, 5 fois récompensé au Festival de Gijon, Meilleur film l'an dernier au Festival du cinéma européen des Arcs, Meilleur film au Festival de Londres, meilleur film en langue étrangère pour le cercle des critiques de cinéma de New York et pour l'association des critiques de cinéma de Los Angeles (qui ont aussi distingué l'actrice), Ida est logiquement favori pour les Oscars.

Il a surclassé L'ennemi de la classe de Rok Bicek et Bande de filles de Céline Sciamma, les deux autres finalistes.

En recevant son prix, le réalisateur a déclaré: "Ida est un film qui a réussi à toucher le public de toute l'Europe, ce qui montre que le cinéma a encore un rôle à jouer dans notre société." Il ajoute "Le Prix Lux a créé un nouveau titre pour les cinéastes européens (..) et a également permis à des milliers de citoyens européens de partager une émotion commune".

La présidente de la commission de la culture et de l"éducation du Parlement européen, l'italienne Silvia Costa a rappelé que "L'initiative du Parlement européen concernant le Prix Lux est quelque chose d'unique: 3 films sous-titrés en 24 langues, diffusés dans 28 pays, dans au moins 18 festivals, dans plus de 40 villes européennes, des débats sur l'Europe grâce au même produit culturel. C'est quelque chose qui n'a jamais été fait par personne". Pour cette année elle pense "également que nous devrions souligner l'attention accordée aux nouvelles générations par les auteurs européens, aux jeunes qui parlent de jeunesse, comme c'était le cas des finalistes cette année. Le cinéma peut ainsi devenir un outil pour le dialogue et la connaissance, et aider les politiques à réellement comprendre l'univers des jeunes, et à éviter les stéréoptypes et les
généralisations
".

Le Parlement remet le prix chaque année pour aider à promouvoir des films qui se plongent au cœur du débat européen. C'est la première fois qu'un film polonais était finaliste de ce prix, créé en 2007. Pour l'instant le Prix Lux a été remis à deux films français, deux films belges, un film allemand, un film autrichien et un film italien. Les cinémas de Roumanie, du Portugal (deux fois), de Hongrie (deux fois), de République Tchèque, de Suède, du Royaume Uni et de Slovénie ont été finalistes.

Une ciné-thérapie au prochain Festival de cinéma européen des Arcs

Posté par vincy, le 7 novembre 2014

affiche festival les arcs 2014La 6ème édition du Festival de Cinéma Européen des Arcs se déroulera du 13 au 20 décembre prochain. Les films sélectionnés ont été révélés en début de semaine.

12 films, dont quatre avant-premières nationales, seront en compétition officielle.

- 1001 Grams de Bent Hamer (Norvège)
- Durak (The Fool) de Yury Bykov (Russie)
- En chance til (A Second Chance) de Susanne Bier (Danemark)
- Fidelio, l'odyssée d'Alice de Lucie Borleteau (France)
- Frank de Lenny Adrahamson (Irlande)
- Hyena de Gerard Johnson (Royaume-Uni)
- Labyrinth of Lies (Labyrinthe du silence) de Giulio Ricciarelli (Allemagne)
- These are the Rules d'Ognjen Svilicic (Croatie)
- The Duke of Burgundy de Peter Stricklan (Royaume-Uni)
- Underdog de Ronnie Sandahl (Suède)
- Waste Land de Pierter Van Hees (Belgique)

10 avant-premières se rajoutent à ce programme.

- Amour Fou de Jessica Hausner (Autriche)
- Kein System ist sicher (Who I Am) de Baran bo Odar (Allemagne)
- Gaby Baby Doll de Sophie Letourneur (France)
- L'enquête de Vincent Garenq (France) - film de clôture
- Les Merveilles d'Alice Rohrwacher (Italie)
- Snow Therapy (Force majeure) de Ruben Ôstlund (Suède)
- Loin des hommes de David Oelhoffen (France)
- The Tunring Tide in the Life of Men de Loïc Jourdain (France) - avant-première mondiale
- X+Y de Morgan Matthews (Royaume Uni)
- Valentin Valentin de Pascal Thomas (France) - avant-première mondiale

Un focus sur le cinéma irlandais (14 longs métrages dont quelques nouveautés), la section Panorama (les meilleurs films européens de l'année), une séance jeunesse avec Paddington, des séances spéciales avec  une thématique "Films musicaux" (Eden de Mia Hansen-Love, notamment) et une session "Frayeurs" mais aussi une Masterclass avec Bertrand Tavernier et même la projection à 3200 mètres d'altitude Snow Therapy complètent un agenda chargé.

Parmi les nouveautés, les Arcs inaugureront le Music Village, soit 3 jours de concerts, DJ set et showcase, de 22h à l'aube. Ski, fête et cinéma: quoi de mieux pour entrer dans l'hiver.

Reste à savoir qui aura la Flèche d'or du Festival de cinéma européen des Arcs 2014 pour succéder à Ida, de Pawel Pawlikowski, lauréat l'an dernier.

Le Festival de Cinéma Européen des Arcs couronne Ida de Pawel Pawlikowski

Posté par vincy, le 20 décembre 2013

Ida de Pawel Pawlikowski

Le 5e Festival de Cinéma Européen des Arcs s'achève ce soir par la traditionnelle remise des prix. Le dernier grand grand rendez-vous cinématographique français de l'année se termine sous la neige et avec le sourire. Incontestablement, le Festival a pris de l'ampleur au fil des éditions. Pour preuve, il s'est offert cette semaine une avant-première nationale prestigieuse avec la projection de la première partie de Nymphomaniac, de Lars Von Trier.

Le jury présidé par Nicole Garcia, qui était entourée d'Anna Mouglalis, Anaïs Demoustier, Jonathan Coe, Larry Smith, Dedomir Kolar et Eric Neveux, a décerné huit prix. Ida du polonais Pawel Pawlikoswki a été sacré par le prix du meilleur film mais aussi pour ses deux comédiennes. Autre grand vainqueur, le britannique David Mackenzie dont le film Starred Up (Des poings contre le mur) qui repart avec le prix du public et celui du meilleur acteur.

- Flèche de cristal du meilleur film : Ida, de Pawel Pawlikowski, qui sort en France le 12 février prochain. Le film avait déjà remporté plusieurs prix au Festival de Gijon, le prix du meilleur film au Festival de Londres, le Grand prix au Festival de Varsovie.

- Grand prix du jury : Of Horses and Men, de Benedikt Erlingsson, déjà récompensé par le prix du Nouveau talent au Festival de San Sebastian et par le prix de la mise en scène à Tokyo.

- Mention spéciale du jury : I am Yours, d'Iram Haq.

- Prix d'interprétation féminine : Agata Kulesza et Agata Trzebuchowska pour Ida.

- Prix d'interprétation masculine : Jack O'Connell pour Starred Up (Des poings contre le mur), de David Mackenzie. l'acteur avait été nominé aux British Independent Film Awards pour ce rôle.

- Prix de la meilleure musique : David Dor Jonsson pour Of Horses and Men.

- Prix de la meilleure photographie : Pau Esteve Birba pour Canibal de Manuel Martin Cuenca.

- Prix du public : Starred Up de David Mackenzie.

D'autres prix ont été distribués lors du festival.

- Prix du jury jeune : Le grand cahier de Janos Szasz.

- Prix de la presse : We are the Best, de Lukas Moodysson. Mention spéciale : Starred Up, de David Mackenzie.

- Prix Cineuropa : Class Enemy, de Rob Bicek.

- Prix "Femme de Cinéma" : la réalisatrice Jasmila Zbanic.

- Prix du Work In Progress : No One's Child de Vuc Rsumovic.

Cette année, le FCEA a présenté 12 films en compétition et rendu hommage aux pays de l'ancienne Yougoslavie (Bosnie-Herzégovine, Croatie, Macédoine, Serbie et Slovénie). Plus de 15 000 entrées ont été enregistrées, battant ainsi le record de fréquentation de 2012. Avec 600 accrédités qui se sont croisés au Village des Coproductions, au Village des Ecoles, au Work In Prgress et aux journées DIRE, sans oublier les pistes de skis et les bars de la station, le Festival se professionnalise un peu plus.