Spike Lee, président du jury du Festival de Cannes 2020

Posté par vincy, le 14 janvier 2020

On ne pouvait pas avoir un président plus engagé (politiquement) et plus anti-trumpiste en pleine année présidentielle, pour ce 73e Festival de Cannes (12-23 mai).

Le réalisateur américain Spike Lee sera le Président du Jury de Cannes. Scénariste, acteur, monteur et producteur, révolté permanent, "Il est celui qui lève le poing, rappelle le Festival. Il est aussi celui qui rend hommage à Robert Mitchum avec les mots « amour » et « haine » gravés sur ses bagues lors de son entrée remarquée dans la grande salle du Palais des Festivals en 2018."

Son dernier film, Blackkklansman a reçu le Grand prix du jury à Cannes en 2018, avant d'être honoré pour la première fois de sa carrière aux Oscars pour le prix du scénario. Un film tourné vers le public, tout en étant un pamphlet, un polar, une scrutation des liens entre noirs et blancs, et un décryptage de la montée de l'extrême droite aux USA.

Dans leur communiqué, Pierre Lescure, Président, et Thierry Frémaux, Délégué général du festival, se réjouissent d’accueillir "l’artiste autant que le citoyen". Pour eux, "Le regard de Spike Lee est plus que jamais précieux. Cannes est une terre d’accueil naturelle et une caisse de résonnance mondiale pour ceux qui (r)éveillent les esprits et questionnent chacun dans ses postures et ses convictions. La personnalité flamboyante de Spike Lee promet beaucoup."

La déclaration complète de Spike Lee

"Tout au long de ma vie, les événements heureux me sont arrivés de façon inopinée sans que je m’y attende. Quand on m’a appelé pour devenir Président du Jury de Cannes en 2020, je n’en suis pas revenu, j’étais à la fois heureux, surpris et fier.

À titre personnel, le Festival de Cannes (outre le fait qu’il soit le plus grand festival de cinéma au monde – sans vouloir offenser qui que ce soit) a eu un impact énorme sur ma carrière de cinéaste. On pourrait même aller jusqu’à dire que Cannes a façonné ma trajectoire dans le cinéma mondial.

Tout a commencé en 1986. Mon premier long métrage She’s Gotta Have It (Nola Darling n’en fait qu’à sa tête) a remporté le Prix de la jeunesse à la Quinzaine des Réalisateurs. Le film suivant, en 1989, Do the Right Thing, était en Sélection officielle, et en Compétition. Et je n’ai ici ni le temps ni la place pour décrire l’explosion cinématographique que cela a engendré et se fait encore sentir trente ans plus tard.

Puis Jungle Fever en 1991 en Compétition, Girl 6 en 1996 Hors Compétition, Summer of Sam en 1999 à la Quinzaine des Réalisateurs, Ten Minutes Older en 2002 au Certain Regard.

Et enfin la présence de BLACKkKLANSMAN en 2018 en Compétition, où il a remporté le Grand Prix, est devenue la rampe de lancement de sa sortie en salles dans le monde entier et m’a valu de remporter l’Oscar du meilleur scénario.

Donc, pour ceux qui tiennent les comptes, cela fait sept « Spike joints » à avoir été sélectionnés.

Pour couronner le tout, je suis honoré d’être la première personne de la diaspora africaine (États-Unis) à assurer la présidence du Jury de Cannes et d’un grand festival.

La famille Lee remercie sincèrement le Festival de Cannes, Pierre Lescure et Thierry Frémaux, ainsi que le merveilleux public français qui soutient ma carrière cinématographique depuis quatre décennies.

Je porterai toujours dans mon cœur cette relation particulière.

Peace and Love,"

Spike Lee, Da People's Republic Of Brooklyn, New York.

L'enfant de Brooklyn a mis un coup de pieds dans la fourmilière du cinéma américain dès les années 1980 avec des sujets audacieux, des dialogues travaillés, des bande-son contemporaines, une mise en scène évolutive et adaptative, des récits profondément humains. Il aura touché à tous les genres, du thriller de braquage à la comédie romantique, du polar urbain au biopic politique, du documentaire aux épopées universalistes: Nola Darling n’en fait qu’à sa tête (She’s Gotta Have It), Nola Darling n’en fait qu’à sa tête (She’s Gotta Have It), Mo' Better Blues, Jungle Fever, Malcom X, Girl 6, He Got Game, Summer of Sam, La 25e Heure, Inside Man, Miracle at St. Anna... Spike Lee a séduit autant que déconcerté, touché la gloire et traversé le désert.

Ce qui l'intéresse ce sont les enjeux de son époque, de la culture machiste à la représentation des afro-américains dans les médias et dans l'Histoire, de la perte des valeurs morales à un discours universel sur la tolérance. Baskets, lunettes et casquette comme tenue de combat (ça va colorer le tapis rouge), provocateur, trublion, malicieux, facétieux, enragé, sniper, il est devenu le parrain de tout un cinéma afro-américain, tout autant qu'un des auteurs phares du cinéma mondial, œuvrant à ses causes tout en refusant l'injustice.

Oscar d'honneur en 2016, César d'honneur en 2003, ce cinéaste controversé, souvent mis à l'écart par le système hollywoodien (qui a quand même pu engranger 430M$ de recettes au box office grâce à ses films), professeur de cinéma à la New York University, devrait apporter du rythme et un regard singulier sur la prochaine compétition. Fan d'Hitchcock et de grands maîtres japonais, de David Lean et de Federico Fellini, de Truffaut et de Mad Max, on imagine d'avance que ses choix seront éclectiques dans une compétition qui devra succéder à une édition exceptionnelle.

La question est maintenant de savoir si son nouveau film, Da 5 Blood, prévu par Netflix sur sa plateforme cette année, pourra être projeté à Cannes, hors-compétition. Ce film sur les effets de la guerre du Vietnam réunit Giancarlo Esposito, Paul Walter Hauser, Chadwick Boseman, Jean Reno, Jasper Pääkkönen et Mélanie Thierry.

Blink Blank : le cinéma d’animation a enfin sa revue !

Posté par MpM, le 14 janvier 2020

La création d'une nouvelle publication sur le cinéma est toujours une bonne nouvelle, mais là, il faut avouer que l'on est particulièrement heureux de vous annoncer l'arrivée d'une revue bi-annuelle entièrement consacrée au cinéma d'animation !

Blink Blank, puisque c'est son nom, en hommage au film Blinkity Blank de Norman McLaren, Palme d'or du court métrage à Cannes en 1955, a pour ambition d'accompagner le grand élan actuel du cinéma d'animation et de "contribuer à sa reconnaissance en proposant une approche critique de l'animation en tant qu'art".

Né de la volonté conjointe de NEF Animation, de la Cinémathèque québécoise et des éditions Warm, ce bel objet s'adresse à ceux qui aiment déjà l'animation comme à ceux qui ont envie de mieux la connaître, et proposera dans chaque numéro un état des lieux critique de la production de courts comme de longs métrages, ainsi que différents dossiers thématiques.

Disponible en librairie et sur internet depuis le 10 janvier, le premier numéro s'interroge sur la maturité du cinéma d'animation ("enfin adulte ?") et revient sur les grands moments de 2019, de J'ai perdu mon corps de Jérémy Clapin à La Fameuse invasion des ours en Sicile de Lorenzo Mattotti, en passant par L'Heure de l'ours d'Agnès Patron ou Le Voyage du prince de Jean-François Laguionie.

Au-delà des éclairages critiques et analytiques,  il faut noter la grande richesse des rencontres et des interviews, qu'il s'agisse de Félix Dufour-Laperrière pour Ville Neuve ou des Frères Quay pour leur court métrage The doll's breath, sans oublier Anca Damian pour L'extraordinaire voyage de Marona et Florence Miailhe pour son premier long métrage, La Traversée, attendu (à Cannes ?) cette année.

Un autre grand maître du cinéma d'animation, Takahata Isao, est également présent par l'intermédiaire d'un texte inédit en France, issu des propos du réalisateur au moment de la production du Tombeau des Lucioles. Il y confie notamment son désir de faire un film dans lequel "la plus grande attention possible apportée aux détails permettra, sans que l'on sache quand ni comment, de faire surgir la beauté ineffable et la fragilité tragique de l'existence. " On sait maintenant avec quel virtuosité il y est parvenu, ce qui rend son témoignage d'autant plus fort et touchant.

Enfin, il faut citer parmi les innombrables contenus passionnants de ce premier numéro de Blink Blank un dossier sur les Looney Tunes, un portrait du réalisateur David OReilly, une rencontre avec la dessinatrice suisse Félicie Haymoz, character designer pour Fantastic Mr Fox et L'île aux chiens de Wes Anderson, ou encore une plongée dans les carnets de recherche de la réalisatrice Alice Saey pour son projet Careful.

On a hâte de découvrir les prochains numéros de cette revue indispensable, qui devrait s’ouvrir à d’autres regards, d’autres réflexions, d'autres facettes du cinéma d'animation, pour en raconter avec ferveur et passion l’histoire passée et contemporaine, mais aussi ses nombreux avenirs.

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Blink Blank, janvier 2020, numéro 1
Abonnement ou achat au numéro sur le site de la revue

Oscars 2020 : Joker de Todd Phillips domine (légèrement) les nominations

Posté par wyzman, le 13 janvier 2020

Netflix domine les nominations, avec 24 citations, même si on ajoute Fox Searchlight à Disney (17+6). C'est une razzia pour la plateforme de streaming qui place plusieurs de ses films dans les catégories reines. C'est aussi un bouleversement qu'il faut suivre, tant cela bouscule les stratégies actuelles de "branding" des majors. A l'inverse, l'indépendant "hype" A24 est complètement absent. On notera par ailleurs la belle performance des studios classiques: Sony avec 20 nominations, Warner Bros avec 12 et Universal avec 13 si on prend en compte les 2 pour Focus Features.

C'est le retour des auteurs. Scorsese, Mendès, Tarantino avec 10 nominations chacune pour des films très personnels, auxquels ont peut ajouter les quatre fois six nommés : Jojo Rabbit, Les filles du docteur March, Marriage Story et Parasite. On regrettera l'absence de réalisatrice dans la catégorie du meilleur réalisateur. Et dans la catégorie du meilleur film, seule une productrice émerge. Mais il est clair que, loin du box office, les votants aux Oscars, de plus en plus divers (sexe, nationalité, âge, ...), préfèrent toujours les films non issus de franchises et aux tons personnels, les sagas romanesques et les œuvres aux soustexte politique et solcial aux divertissements purs.

Bataille ouverte avec 4 films plus de 10 fois nommés, dont le Joker, 11 fois cité.Le Lion d'or de Venise fait la course en légère tête et pourrait être le premier film basé sur un comics à remporter l'Oscar. L'enjeu est complexe puisque The Irishman vaudrait aussi à Netflix son premier Oscar du meilleur film et Once upon a Time in Hollywood le premier couronnement de Tarantino. Par défaut, 1917, Golden Globe du meilleur film dramatique, pourrait emporter la mise. Les quatre ont, en plus, l'avantage, d'avoir été des succès en salles. Avec la Palme d'or, Parasite et le Tarantino, en plus des Misérables, Douleur et Gloire (deux fois cité) et J'ai perdu mon corps, le Festival de Cannes s'offre une belle représentation aux Oscars cette année.

Il y a peu de chance qu'un film fasse une razzia cette année. Une grande partie des principaux nommés repartira avec au moins une statuette. Scarlett Johansson sera à la fois la grande gagnante et la grande perdante. Peu de chances qu'elle reparte avec un Oscar alors qu'elle rentre dans le club select des double nommés la même année (actrice et second-rôle féminin) avec deux films d'auteurs formellement différents. On peut reprocher le manque de visibilité des minorités dans cette liste (une seule actrice noire, un seul acteur latino, un réalisateur asiatique et un autre d'origine maori), mais il est clair que la globalisation continue. De la Nouvelle-Zélande au Royaume-Uni, de la France, avec 5 nominations (musique, film international, film d'animation, court métrage animé, court métrage de fiction) à l'Espagne, de la Corée du sud à la Syrie, les Oscars veulent représenter un certain cinéma mondial, qui pour l'instant a toujours son plafond de verre dans les catégories reines.

Ce manque de visibilité, on le constate notamment parmi les snobés, ces favoris primés dans divers palmarès et évincés de la liste: Jennifer Lopez, Awkwafina, Danny Glover, Lupita Nyong'o, Alfre Woodward, Jamie Foxx, Eddie Murphy, Kang-Ho Song... Mais c'est aussi le cas de Taron Egerton, pourtant Golden Globe du meilleur acteur dans une comédie/musical, Adam Sandler, plébiscité par la critique, George McKay, ou d'habitué des Oscars, Robert De Niro, Christian Bale, Matt Damon, Saoirse Ronan... Les électeurs ont préféré surprendre avec Antonio Banderas, Jonathan Pryce, Anthony Hopkins, Kathy Bates, Cynthia Erivo ou Florence Pugh. Les deux plus grosses surprises restent du côté de Disney avec l'absence de La Reine des neiges 2 (en film d'animation) et de Spirit, la chanson de Beyoncé dans Le Roi Lion. Elton John est quand même représenté avec Rocketman, film finalement assez snobé, tout comme et Ad Astra de James Gray et The Lighthouse de Robert Eggers (une citation chacun). Sans parler d'Uncut Gems des frères Safdie, L'adieu de Lulu Wang, The Last Black Man in San Francisco de Joe Talbot, complètement ignorés. Et on pourrait en citer une dizaine d'autres, de Portrait de la jeune fille en feu à Waves, de Clemency à Booksmart, d'Une vie cachée à Wild Rose, d'Her Smell à Apollo 11. Et bien entendu d'Atlantique.

Le cinéma indépendant, la narration non conformiste et les films de femmes sont finalement les grands perdants de cette sélection pourtant très classe.

Résultat des courses le 9 février.

Voici la liste complète des nominations:

Meilleur film

Ford v Ferrari
The Irishman
Jojo Rabbit
Joker
Little Women
Marriage Story
1917
Once Upon a Time in Hollywood
Parasite


Meilleur réalisateur

Martin Scorsese, The Irishman
Todd Phillips, Joker
Sam Mendes, 1917
Quentin Tarantino, Once Upon a Time in Hollywood
Bong Joon Ho, Parasite

Meilleur acteur

Antonio Banderas, Pain and Glory
Leonardo DiCaprio, Once Upon a Time in Hollywood
Adam Driver, Marriage Story
Joaquin Phoenix, Joker
Jonathan Pryce, The Two Popes


Meilleure actrice

Cynthia Erivo, Harriet
Scarlett Johansson, Marriage Story
Saoirse Ronan, Little Women
Charlize Theron, Bombshell
Renee Zellweger, Judy

Meilleur acteur dans un second rôle

Tom Hanks, A Beautiful Day in the Neighborhood
Anthony Hopkins, The Two Popes
Al Pacino, The Irishman
Joe Pesci, The Irishman
Brad Pitt, Once Upon a Time in Hollywood

Meilleure actrice dans un second rôle

Kathy Bates, Richard Jewell
Laura Dern, Marriage Story
Scarlett Johansson, Jojo Rabbit
Florence Pugh, Little Women
Margot Robbie, Bombshell

Meilleur scénario original

Knives Out, Rian Johnson
Marriage Story, Noah Baumbach
1917, Sam Mendes and Krysty Wilson-Cairns
Once Upon a Time in Hollywood, Quentin Tarantino
Parasite, Bong Joon-ho, Jin Won Han

Meilleur scénario adapté

The Irishman, Steven Zaillian
Jojo Rabbit, Taika Waititi
Joker, Todd Phillips, Scott Silver
Little Women, Greta Gerwig
The Two Popes, Anthony McCarten

Meilleurs décors (et direction artistique)

The Irishman, Bob Shaw and Regina Graves
Jojo Rabbit, Ra Vincent and Nora Sopkova
1917, Dennis Gassner and Lee Sandales
Once Upon a Time in Hollywood, Barbara Ling and Nancy Haigh
Parasite, Lee Ha-Jun and Cho Won Woo, Han Ga Ram, and Cho Hee

Meilleurs costumes

The Irishman, Sandy Powell, Christopher Peterson
Jojo Rabbit, Mayes C. Rubeo
Joker, Mark Bridges
Little Women, Jacqueline Durran
Once Upon a Time in Hollywood, Arianne Phillips

Meilleurs maquillages et coiffures

Bombshell
Joker
Judy
Maleficent: Mistress of Evil
1917

Meilleure photographie

The Irishman, Rodrigo Prieto
Joker, Lawrence Sher
The Lighthouse, Jarin Blaschke
1917, Roger Deakins
Once Upon a Time in Hollywood, Robert Richardson

Meilleur montage

Ford v Ferrari, Michael McCusker, Andrew Buckland
The Irishman, Thelma Schoonmaker
Jojo Rabbit, Tom Eagles
Joker, Jeff Groth
Parasite, Jinmo Yang

Meilleur montage son

Ford v Ferrari, Don Sylvester
Joker, Alan Robert Murray
1917, Oliver Tarney, Rachel Tate
Once Upon a Time in Hollywood, Wylie Stateman
Star Wars: The Rise of SkyWalker, Matthew Wood, David Acord

Meilleur mixage de son

Ad Astra
Ford v Ferrari
Joker
1917
Once Upon a Time in Hollywood

Meilleurs effets visuels

Avengers Endgame
The Irishman
1917
The Lion King
Star Wars: The Rise of Skywalker

Meilleure chanson originale

“I Can’t Let You Throw Yourself Away”, Toy Story 4
“I’m Gonna Love Me Again”, Rocketman
“I’m Standing With You”, Breakthrough
“Into the Unknown”, Frozen 2
“Stand Up”, Harriet

Meilleure musique de film

Joker, Hildur Guðnadóttir
Little Women, Alexandre Desplat
Marriage Story, Randy Newman
1917, Thomas Newman
Star Wars: The Rise of Skywalker, John Williams*The King, Nicholas Britell

Meilleur film en langue étrangère

Corpus Christi, Jan Komasa
Honeyland, Tamara Kotevska, Ljubo Stefanov
Les Miserables, Ladj Ly
Pain and Glory, Pedro Almodovar
Parasite, Bong Joon Ho

Meilleur film d’animation

How to Train Your Dragon: The Hidden World, Dean DeBlois
I Lost My Body, Jeremy Clapin
Klaus, Sergio Pablos
Missing Link, Chris Butler
Toy Story 4, Josh Cooley

Meilleur film documentaire

American Factory, Julia Rieichert, Steven Bognar
The Cave, Feras Fayyad
The Edge of Democracy, Petra Costa
For Sama, Waad Al-Kateab, Edward Watts
Honeyland, Tamara Kotevska, Ljubo Stefanov

Meilleur court-métrage de fiction

Brotherhood, Meryam Joobeur
Nefta Football Club, Yves Piat
The Neighbors’ Window, Marshall Curry
Saria, Bryan Buckley
A Sister, Delphine Girard

Meilleur court-métrage d’animation

Dcera, Daria Kashcheeva
Hair Love, Matthew A. Cherry
Kitbull, Rosana Sullivan
Memorable, Bruno Collet
Sister, Siqi Song

Meilleur court-métrage documentaire

In the Absence, Yi Seung-Jun and Gary Byung-Seok Kam
Learning to Skateboard in a Warzone, Carol Dysinger
Life Overtakes Me, Kristine Samuelson and John Haptas
St. Louis Superman, Smriti Mundhra and Sami Khan
Walk Run Cha-Cha, Laura Nix

BAFTA 2020: 1917, seul favori britannique dans la course

Posté par redaction, le 7 janvier 2020

Les "Oscars" britanniques ont plébiscité trois productions américaines Joker, Once Upon a Time in Hollywood et The Irishman. Les Bafta, British Academy of Film and Television’s Film Awards, ont donné respectivement 11 nominations au premier et 10 nominations aux deux autres. 1917, fort de son Golden Globe du meilleur film dramatique hier, en récolte 9, alors qu'il s'agit d'une production bien plus anglaise.

Les Bafta ne sont pas à l'abri d'une polémique avec un manque de diversité flagrant tant dans les films nommés que dans leurs composantes: des films d'hommes blancs. Même du côté des acteurs, il n'y a aucune diversité. Tous blancs. Les femmes ne représentent qu'un tiers des nommés. La Palme d'or sud-coréenne Parasite semble l'arbre qui cache le désert.

Scarlett Johansson obtient une double nomination pour Marriage Story et Jojo Rabbit. Et Margot Robbie est deux fois nommée dans la même catégorie (meilleur second-rôle féminin) avec Once Upon a Time in Hollywood et Bombshell.

Notons que les Bafta ont aussi introduit une nouvelle catégorie, celle des chefs de casting.

Côté cinéma britannique, les nominations ont privilégié 1917, le documentaire Pour Sama, Rocketman, The Two Popes, Bait et Sorry We Missed You. Tandis que dans la catégorie des films en langue étrangère, Pour Sama est en compétition avec L'Adieu, Douleur et gloire, Parasite et Portrait d'une jeune fille en feu.

Résultats le 2 février pour cette 73e cérémonie qui sert d'antichambre aux Oscars et démontre un peu plus chaque année la colonisation du Royaume-Uni par Hollywood. Car dans toute cette liste, il y a majoritairement des américains.

Meilleur film
1917 ; THE IRISHMAN ; JOKER ; ONCE UPON A TIME IN HOLLYWOOD ; PARASITE

Meilleur film britannique
1917 ; BAIT ; FOR SAMA ; ROCKETMAN ; SORRY WE MISSED YOU ; THE TWO POPES

Meilleur première œuvre (scénario, réalisation, production)
BAIT ; FOR SAMA ; MAIDEN ; ONLY YOU ; RETABLO

Meilleur film en langue étrangère
THE FAREWELL ; FOR SAMA ; PAIN AND GLORY ; PARASITE ; PORTRAIT OF A LADY ON FIRE

Meilleur documentaire
AMERICAN FACTORY ; APOLLO 11 ; DIEGO MARADONA ; FOR SAMA ; THE GREAT HACK

Meilleur film d'animation
FROZEN 2 ; KLAUS ; A SHAUN THE SHEEP MOVIE: FARMAGEDDON ; TOY STORY 4

Meilleur réalisateur
1917 - Sam Mendes ; THE IRISHMAN - Martin Scorsese ; JOKER - Todd Phillips ; ONCE UPON A TIME IN HOLLYWOOD - Quentin Tarantino ;
PARASITE - Bong Joon-ho

Meilleur scénario
BOOKSMART ; KNIVES OUT ; MARRIAGE STORY ; ONCE UPON A TIME IN HOLLYWOOD ; PARASITE

Meilleure adaptation
THE IRISHMAN ; JOJO RABBIT ; JOKER ; LITTLE WOMEN ; THE TWO POPES

Meilleure actrice
JESSIE BUCKLEY - Wild Rose ; SCARLETT JOHANSSON - Marriage Story ;SAOIRSE RONAN - Little Women ; CHARLIZE THERON - Bombshell ;
RENÉE ZELLWEGER - Judy

Meilleur acteur
LEONARDO DICAPRIO - Once Upon a Time in Hollywood ; ADAM DRIVER - Marriage Story ; TARON EGERTON - Rocketman ; JOAQUIN PHOENIX - Joker ; JONATHAN PRYCE - The Two Popes

Meilleur second-rôle féminin
LAURA DERN - Marriage Story ; SCARLETT JOHANSSON - Jojo Rabbit ; FLORENCE PUGH - Little Women ; MARGOT ROBBIE - Bombshell ;
MARGOT ROBBIE - Once Upon a Time in Hollywood

Meilleur second-rôle masculin
TOM HANKS - A Beautiful Day in the Neighborhood ; ANTHONY HOPKINS - The Two Popes ; AL PACINO - The Irishman ; JOE PESCI - The Irishman ; BRAD PITT - Once Upon a Time in Hollywood

Meilleure musique
1917 - Thomas Newman ; JOJO RABBIT - Michael Giacchino ; JOKER - Hildur Guonadóttir ; LITTLE WOMEN - Alexandre Desplat ; STAR WARS: THE RISE OF SKYWALKER - John Williams

Meilleur chef de casting
JOKER ; MARRIAGE STORY ; ONCE UPON A TIME IN HOLLYWOOD ; THE PERSONAL HISTORY OF DAVID COPPERFIELD ; THE TWO POPES

Meilleure image
1917 ; THE IRISHMAN ; JOKER ; FORD V FERRARI ; THE LIGHTHOUSE

Meilleur montage
THE IRISHMAN ; JOJO RABBIT ; JOKER ; FORD V FERRARI ; ONCE UPON A TIME IN HOLLYWOOD

Meilleurs décors
1917 ; THE IRISHMAN ; JOJO RABBIT ; JOKER ; ONCE UPON A TIME IN HOLLYWOOD

Meilleurs costumes
THE IRISHMAN ; JOJO RABBIT ; JUDY ; LITTLE WOMEN ; ONCE UPON A TIME IN HOLLYWOOD

Meilleurs maquillages et coiffures
1917 ; BOMBSHELL ; JOKER ; JUDY ; ROCKETMAN

Meilleur son
1917 ; JOKER ; FORD V FERRARI ; ROCKETMAN ; STAR WARS: THE RISE OF SKYWALKER

Meilleurs effets visuels
1917 ; AVENGERS: ENDGAME ; THE IRISHMAN ; THE LION KING ; STAR WARS: THE RISE OF SKYWALKER

Meilleur court métrage d'animation britannique
GRANDAD WAS A ROMANTIC. ; IN HER BOOTS ; THE MAGIC BOAT

Meilleur court métrage britannique
AZAAR ; GOLDFISH ; KAMALI ; LEARNING TO SKATEBOARD IN A WARZONE (IF YOU’RE A GIRL) ; THE TRAP

Prix du nouveau talent
AWKWAFINA ; KAITLYN DEVER ; KELVIN HARRISON JR. ; JACK LOWDEN ; MICHEAL WARD

Golden Globes 2020 : 1917 et Once Upon a Time… in Hollywood gagnent gros

Posté par wyzman, le 6 janvier 2020

Comme annoncé début décembre, Netflix était cette année le grand vainqueur des nominations pour les Golden Globes. En effet, côté cinéma, Mariage Story décrochait à ce moment-là 6 nominations et The Irishman 5. Parmi les autres projets très attendus lors de la 77e cérémonie des Golden Globes présentée par Ricky Gervais, on retrouvait sans surprise Once Upon A Time… in Hollywood (5 mentions), Joker et The Two Popes (4 mentions). Si la catégorie meilleur film en langue étrangère accueillait de belles surprises (Parasite et Douleur et Gloire), c’est avec un certain chauvinisme que nous avions accueilli les nominations de Portrait de la jeune fille en feu et Les Misérables. Côté série, Chernobyl (5 nominations ; HBO) était le seul programme capable de faire de l'ombre aux produits de Netflix (The Crown et Unbelievable ayant décroché 4 nominations chacune).

De cette édition 2020, on retiendra sans le sacre de 1917 de Sam Mendes (meilleur film dramatique et meilleur réalisateur) et la razzia de Once Upon a Time... in Hollywood (meilleur film comique, meilleur acteur dans un second rôle pour Brad Pitt et meilleur scénario). Pour le petit écran, difficile de trouver un grand gagnant puisque Fleabag et Succession repartent toutes deux avec deux prix.

Pour rappel, l'an dernier coté cinéma, Bohemian Rhapsody a été sacré meilleur film dramatique, Green Book meilleur film comique, Roma meilleur film en langue étrangère, Spider-Man: Into the Spider-Verse meilleur film d'animation, The Americans meilleure série dramatique et The Kominsky Method meilleure série comique et The Assassination of Gianni Versace meilleure mini-série.

Cinéma

Meilleur film dramatique

  • 1917
  • Les Deux Papes (The Two Popes)
  • The Irishman
  • Joker
  • Marriage Story

Meilleur film musical ou comédie

Meilleur réalisateur

  • Bong Joon-ho pour Parasite
  • Sam Mendes pour 1917
  • Todd Phillips pour Joker
  • Martin Scorsese pour The Irishman
  • Quentin Tarantino pour Once Upon a Time… in Hollywood

Meilleur acteur dans un film dramatique

  • Christian Bale pour le rôle de Ken Miles dans Le Mans 66 (Ford v. Ferrari)
  • Antonio Banderas pour le rôle de Salvador Mallo dans Douleur et gloire (Dolor Y Gloria)
  • Adam Driver pour le rôle de Charlie Barber dans Marriage Story
  • Joaquin Phoenix pour le rôle d'Arthur Fleck / Le Joker dans Joker
  • Jonathan Pryce pour le rôle du cardinal Jorge Mario Bergoglio dans Les Deux Papes

Meilleure actrice dans un film dramatique

  • Cynthia Erivo pour le rôle de Harriet Tubman dans Harriet
  • Scarlett Johansson pour le rôle de Nicole Barber dans Marriage Story
  • Saoirse Ronan pour le rôle de Joséphine « Jo » March dans Les Filles du docteur March (Little Women)
  • Charlize Theron pour le rôle de Megyn Kelly dans Scandale (Bombshell)
  • Renée Zellweger pour le rôle de Judy Garland dans Judy

Meilleur acteur dans un film musical ou une comédie

  • Daniel Craig pour le rôle de Benoît Blanc dans À couteaux tirés
  • Roman Griffin Davis pour le rôle de Jojo « Rabbit » Betzler dans Jojo Rabbit
  • Leonardo DiCaprio pour le rôle de Rick Dalton dans Once Upon a Time… in Hollywood
  • Taron Egerton pour le rôle d'Elton John dans Rocketman
  • Eddie Murphy pour le rôle de Rudy Ray Moore dans Dolemite Is My Name

Meilleure actrice dans un film musical ou une comédie

  • Ana de Armas pour le rôle de Marta Cabrera dans À couteaux tirés
  • Awkwafina pour le rôle de Billi Wang dans The Farewell
  • Cate Blanchett pour le rôle de Bernadette Fox dans Bernadette a disparu (Where'd You Go, Bernadette)
  • Beanie Feldstein pour le rôle de Molly Davidson dans Booksmart
  • Emma Thompson pour le rôle de Katherine Newbury dans Late Night

Meilleur acteur dans un second rôle

  • Tom Hanks pour le rôle de Fred Rogers dans Un ami extraordinaire (A Beautiful Day in the Neighborhood)
  • Anthony Hopkins pour le rôle du pape Benoît XVI dans Les Deux Papes
  • Al Pacino pour le rôle de James Riddle « Jimmy » Hoffa dans The Irishman
  • Joe Pesci pour le rôle de Russell Bufalino dans The Irishman
  • Brad Pitt pour le rôle de Cliff Booth dans Once Upon a Time… in Hollywood

Meilleure actrice dans un second rôle

  • Kathy Bates pour le rôle de Bobi Jewell dans Le Cas Richard Jewell (Richard Jewell)
  • Annette Bening pour le rôle de Dianne Feinstein dans The Report
  • Laura Dern pour le rôle de Nora Fanshaw dans Marriage Story
  • Jennifer Lopez pour le rôle de Ramona Vega dans Queens (Hustlers)
  • Margot Robbie pour le rôle de Kayla Pospisil dans Scandale

Meilleur scénario

  • Les Deux Papes - Anthony McCarten
  • The Irishman - Steven Zaillian
  • Marriage Story - Noah Baumbach
  • Once Upon a Time… in Hollywood - Quentin Tarantino
  • Parasite - Bong Joon-ho

Meilleure chanson originale

  • Beautiful Ghosts dans Cats - Taylor Swift et Andrew Lloyd Weber
  • (I'm Gonna) Love Me Again dans Rocketman - Elton John et Bernie Taupin
  • Into the Unknown dans La Reine des neiges 2 (Frozen II) - Kristen Anderson-Lopez et Robert Lopez
  • Spirit dans Le Roi Lion (The Lion King) - Beyoncé, Ilya Salmandazeh et Labrinth
  • Stand Up dans Harriet - Cynthia Erivo et Joshuah Brian Campbell

Meilleure musique de film

  • 1917 - Thomas Newman
  • Brooklyn Affairs (Motherless Brooklyn) - Daniel Pemberton
  • Les Filles du docteur March - Alexandre Desplat
  • Joker - Hildur Guðnadóttir
  • Marriage Story - Randy Newman

Meilleur film en langue étrangère

  • L'Adieu (The Farewell) de Lulu Wang
  • Douleur et gloire de Pedro Almodovar
  • Les Misérables de Ladj Ly
  • Parasite de Bong Joon-ho
  • Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma

Meilleur film d'animation

Télévision

Meilleure série dramatique

  • Big Little Lies
  • The Crown
  • Killing Eve
  • The Morning Show
  • Succession

Meilleure série musicale ou comique

  • Barry
  • Fleabag
  • La Méthode Kominsky (The Kominsky Method)
  • Mme Maisel, femme fabuleuse (The Marvelous Mrs. Maisel)
  • The Politician

Meilleure mini-série ou meilleur téléfilm

  • Catch-22
  • Chernobyl
  • Fosse/Verdon
  • The Loudest Voice
  • Unbelievable

Meilleur acteur dans une série dramatique

  • Brian Cox pour le rôle de Logan Roy dans Succession
  • Kit Harington pour le rôle de Jon Snow dans Game of Thrones
  • Rami Malek pour le rôle d'Elliot Alderson dans Mr. Robot
  • Tobias Menzies pour le rôle de Philip Mountbatten dans The Crown
  • Billy Porter pour le rôle de Pray Tell dans Pose

Meilleure actrice dans une série dramatique

  • Jennifer Aniston pour le rôle d'Alex Levy dans The Morning Show
  • Olivia Colman pour le rôle de la reine Élisabeth II dans The Crown
  • Jodie Comer pour le rôle de Villanelle / Oksana Astankova dans Killing Eve
  • Nicole Kidman pour le rôle de Céleste Wright dans Big Little Lies
  • Reese Witherspoon pour le rôle de Bradley Jackson dans The Morning Show

Meilleur acteur dans une série musicale ou comique

  • Michael Douglas pour le rôle de Sandy Kominsky dans La Méthode Kominsky (The Kominsky Method)
  • Bill Hader pour le rôle de Barry Berkman / Barry Block dans Barry
  • Ben Platt pour le rôle de Payton Hobart dans The Politician
  • Paul Rudd pour le rôle de Miles Elliot dans Living with Yourself
  • Ramy Youssef pour le rôle de Ramy Hassan dans Ramy

Meilleure actrice dans une série musicale ou comique

  • Christina Applegate pour le rôle de Jen Harding dans Dead to Me
  • Rachel Brosnahan pour le rôle de Miriam Maisel dans Mme Maisel, femme fabuleuse (The Marvelous Mrs. Maisel)
  • Kirsten Dunst pour le rôle de Krystal Stubbs dans On Becoming a God in Central Florida
  • Natasha Lyonne pour le rôle de Nadia Vulvokov dans Poupée russe (Russian Doll)
  • Phoebe Waller-Bridge pour le rôle de Fleabag dans Fleabag

Meilleur acteur dans une mini-série ou un téléfilm

  • Christopher Abbott pour le rôle de John Yossarian dans Catch-22
  • Sacha Baron Cohen pour le rôle de Eli Cohen / Kamel Amin Thaabet dans The Spy
  • Russell Crowe pour le rôle de Roger Ailes dans The Loudest Voice
  • Jared Harris pour le rôle de Valeri Legassov dans Chernobyl
  • Sam Rockwell pour le rôle de Bob Fosse dans Fosse/Verdon

Meilleure actrice dans une mini-série ou un téléfilm

  • Kaitlyn Dever pour le rôle de Marie Adler dans Unbelievable
  • Joey King pour le rôle de Gypsy Blanchard dans The Act
  • Helen Mirren pour le rôle de Catherine II dans Catherine the Great
  • Merritt Wever pour le rôle de Karen Duvall dans Unbelievable
  • Michelle Williams pour le rôle de Gwen Verdon dans Fosse/Verdon

Meilleur acteur dans un second rôle dans une série, une mini-série ou un téléfilm

  • Alan Arkin pour le rôle de Norman Newlander dans La Méthode Kominsky (The Kominsky Method)
  • Kieran Culkin pour le rôle de Roman Roy dans Succession
  • Andrew Scott pour le rôle du Prêtre dans Fleabag
  • Stellan Skarsgård pour le rôle de Boris Chtcherbina dans Chernobyl
  • Henry Winkler pour le rôle de Gene Cousineau dans Barry

Meilleure actrice dans un second rôle dans une série, une mini-série ou un téléfilm

  • Patricia Arquette pour le rôle de Dee Dee Blanchard dans The Act
  • Helena Bonham Carter pour le rôle de la princesse Margaret dans The Crown
  • Toni Collette pour le rôle de Grace Rasmussen dans Unbelievable
  • Meryl Streep pour le rôle de Mary Louise Wright dans Big Little Lies
  • Emily Watson pour le rôle d'Ulana Khomyuk dans Chernobyl

Un palmarès éclaté pour le 11e festival des Arcs

Posté par vincy, le 22 décembre 2019

Vendredi soir Les Arcs Film festival a décerné son palmarès. C'est le cinéaste ukrainien Valentyn Vasyanovych qui a remporté la Flèche de Cristal avec Atlantis, récit dystopique où l'eau est devenue rare dans une Ukraine désertique. Un vétéran pas très en forme psychologiquement rencontre une jeune femme et vont tenter de reconstruire une vie normale. Le film n'a aucun distributeur en France pour l'instant.

C'est le seul prix remporté par le film dans un palmarès éclaté.

Le seul vainqueur qui se détache est Instinct de la néerlandaise Halina Reijn, reparti avec trois récompenses: un des prix d’interprétation pour Carice Van Houten, le prix Cineuropa et le prix du jury jeune. Le film, présenté à Locarno, et qui était le candidat néerlandais pour les Oscars,suit une psy oeuvrant en prison et qui devient obsédé par l'un de ses patients, un violeur en série qui doit bientôt être mis en liberté conditionnelle.

Il y a eu deux autres prix d'interprétation, pour Nichola Burley et Roxanne Scrimshaw dans Lynn + Lucy du britannique Fyzal Boulifa.

Le Grand prix du jury a été décerné à Rocks de la britannique Sarah Gavron, qui sortira en France le 29 avril. Rocks est le nom d'une jeune fille de 15 ans, qui vit à Londres avec sa mère et son petit frère. Quand du jour au lendemain leur mère disparait, une nouvelle vie s’organise avec l’aide de ses meilleures amies tout en essayant d échapper aux services sociaux.

Autre film qui sortira sur les écrans français, Echo de l'islandais Runar Runarsson, récompensé pour la musique de Kjartan Sveinsson. En salles le 1er janvier. Le prix de la photo a été remis au réalisateur et chef opérateur suisse Basil Da Cunha pour O fim do mundo, court-métrage présenté en mai à la Quinzaine des réalisateurs. Puisqu'on parle court métrage, le Grand prix a distingué Beast d’Aasne Vaa Greibrokk. Le jury a aussi donné deux mentions spéciales à All Inclusive de Corina Schwingruber Ilic à Héloïse Valle pour son interprétation dans Matriochkas de Bérangère McNeese.

Et quand on dit qu'il n'y a pas eu consensus cette année, il suffit de voir les deux autres derniers prix majeurs de ce palmarès.

Le public a choisi Benni (Systemsprenger) de l'allemande Nora Fingscheidt, qui sortira le 4 mars. Prix Alfred-Bauer1 à Berlin en février dernier, plusieurs fois nommé aux European Film Awards, le film suit Benni, neuf ans, égligée par sa mère, enfermée depuis sa petite enfance dans une violence qu'elle n'arrive plus à contenir. Prise en charge par les services sociaux, elle n'aspire pourtant qu'à être protégée et retrouver l'amour maternel qui lui manque tant. De foyer en foyer, son assistante sociale et Micha, un éducateur, tenteront tout pour calmer ses blessures et l'aider à trouver une place dans le monde.

Quant à la presse, le jury a choisi Lara Jenkins de l'allemand Jan-Ole Gerster (en salles le 26 février), déjà doublement primé au festival de Karlovy Vary. Comme tous les matins, Lara débute sa journée par une cigarette et une tasse de thé. Aujourd'hui est un jour important : elle a 60 ans et c'est le premier concert de piano donné par son fils Viktor. Elle le soutient depuis ses débuts et se considère comme déterminante dans son succès. Mais Viktor est injoignable depuis des semaines et Lara semble ne pas être conviée à l'événement, contrairement à son ex-mari et sa nouvelle compagne. La journée va alors prendre un tour inattendu.

Les Arcs 2019: un virage écolo et des projets primés

Posté par vincy, le 19 décembre 2019

Le 11e Arcs Films Festival bat son plein depuis le 14 décembre. Il s'achèvera le 21 décembre après avoir projeté 120 films européens. Le festival rend hommage cette année aux actrices Isabelle Huppert, ambassadrice du Talent Village, et Barbara Sukowa. Son focus annuel met la Finlande et les pays baltes à l'honneur.

Le jury présidé par Guillaume Nicloux, entouré de Santiago H. Amigorena, Ildikó Enyedi, Nina Hoss et d'Atiq Rahimi, choisir l'un des dix films de la compétition pour lui décerner la Flèche de Cristal.

La compétition

A Thief’s Daughter de Belén Funes (Espagne)
Atlantis de Valentyn Vasyanovych (Ukraine)
Benni de Nora Fingscheidt (Allemagne)
Echo de Rúnar Rúnarsson (Islande, France, Suisse)
Instinct de Halina Reijn (Pays-Bas)
Invisible de Ignas Jonynas (Lituanie, Lettonie, Ukraine)
Lara Jenkins de Jan-Ole Gerster (Allemagne)
Lynn + Lucy de Fyzal Boulifa (Royaume-Uni, France)
O Fim Do Mundo de Basil Da Cunha (Suisse)
Rocks de Sarah Gavron (Royaume-Uni)

Les Arcs présente également deux autres sélections et une série d'AP.

La section Playtime

Disco de Jorunn Myklebust Syversen (Norvège)
La communion de Jan Komasa (Pologne)
Notre-Dame du Nil d’Atiq Rahimi (France)
Patrick de Tim Mielants (Belgique)
Pelican Blood de Katrin Gebbe (Allemagne)
Romulus & Remus – The First King de Matteo Rovere
Sanctuary de Álvaro Longoria (Espagne)
Sing me a Song de Thomas Balmès (France, Suisse, Allemagne)

La sélection Hauteur

Aga’s House de Lendita Zeqiraj (Kosovo, Croatie, France, albanie)
Kongo de Hadrien La Vapeur et Corto Vaclav (France)
Let there be Light de Marko Skop (Slovaquie, république Tchèque)
Nocturnal de Nathalie Biancheri (Royaume-Uni)
Stitches de Miroslav Terzic (Serbie, Slovénie, Croatie)
Douze mille de Nadège Trebal (France)
Tommaso d’Abel Ferrara (Italie)

Les avant-premières

Les traducteurs de Régis Roinsard (ouverture)
La Sainte famille de Louis-Do de Lencquesaing
Deux de Filippo Meneghetti
Mes jours de gloire d’Antoine de Bary
Play d’Anthony Marciano
Revenir de Jessica Palud
Selfie de Thomas Bidegain, Marc Fitoussi, Tristan Aurouet, Cyril Gelblat et Vianney Lebasque
Un fils de Mehdi M. Barsaoui
Voir le jour de Marion Laine
Woman de Anastasia Mikova et Yann Arthus-Bertrand

Le Festival a déjà décerné des prix, mais il a aussi initié un nouveau volet pour accompagner les films de manière engagée. Un virage écolo qui a commencé hier soir avec la remise du Prix "cinéma et engagement environnemental", en partenariat avec TV5 Monde au film français Au nom de la terre et à son équipe, Guillaume Canet, Édouard Bergeon et Christophe Rossignon .

Cette année, Les Arcs a lancé le Cinema Green Lab avec la création d’un nouveau prix et celle d’un fonds dédié dans le cadre de son volet professionnel, pour l’édition 2020. Ce nouvel angle répond à un constat, la rareté des projets traitant de l'écologie, hors documentaires. Un comble alors que la littérature en a fait un genre entier, le Cli-fi. Le Festival alimentera ce fonds d'encouragement avec sa compensation carbone.

Par ailleurs, un prix Les Arcs Green Project, doté de 10000 euros sera destiné à financer l'écriture d'un projet de long-métrage de fiction issu du Village des Coproductions. Les deux critères retenus sont le sujet ou la narration qui devra évoquer une problématique environnementale ou l’avenir de la planète, et le cadre qui devra se situer, partiellement ou totalement dans une région montagneuse, et de préférence de l'arc alpin.

Le projet participera à l’Industry Village.

L'Industry Village a d'ailleurs délivré son palmarès mardi dernier. Cinq prix et une mention ont été remis lors de la clôture de cette partie professionnelle du festival.

Le T-Port Award, pour le Talent Village, doté de 1500 euros: La cinéaste israélienne Dana Lerer, cinéaste israélienne, pour son projet Double Happiness.

Une mention spéciale a été attribuée à la Hollandaise Thessa Meijer pour Volcano Girl.

Le prix ArteKino International Festival, doté de 6000€ euros, pour un projet du Village des Coproductions: Rabia de Mereike Engelhardt, coproduction franco-allemande des Films Grand Huit et de Starhaus (Wasiliki Bleser).

Le prix Alphapanda Audience Engagement, nouveau prix doté de 5000 euros, (en frais promotionnels et conseil en marketing digital), dans le cadre du Work in Progress: The Hill Where Lionnesses Roar de Luana Bajrami (Kosovo), produit par Vents Contraire et OrëZanë Films.

Le Titra Film Prize, toujours dans le cadre du WIP, doté de 10000 euros (en services de post-production): To Sail Close to the Wind, documentaire grec de Gregoris Rentis.

Le prix Eurimages , doté de 50000 euros: Figures in the Urban Landscape projet de documentaire russe d’Ekaterina Selenkina.

Oscars 2020: Parasite, Douleur et Gloire, Atlantique et Les Misérables toujours dans la course

Posté par redaction, le 17 décembre 2019

Ils ne sont plus que dix à concourir pour l'Oscar du meilleur film international, dont Parasite, Palme d'or et toujours large favori, et Atlantique, Grand prix du jury à Cannes. Les Misérables reste dans la course pour la France. Huit des dix films sont européens, et cinq sont même d'Europe centrale et de l'Est. La liste des 5 titres retenus sera annoncée quant à elle le 13 janvier et le lauréat sera dévoilé le 9 février 2020.

Atlantique de Mati Diop (Sénégal)
La communion (Boze cialo) de Jan Komasa (Pologne)
Douleur et gloire (Dolor y gloria) de Pedro Almodóvar (Espagne)
Honeyland de Tamara Kotevska et Ljubomir Stefanov (Macédoine du Nord)
Parasite (Gisaengchung) de Bong Joon-ho (Corée du Sud)
Les misérables de Ladj Ly (France)
The Painted Bird (Nabarvené ptáce) de Václav Marhoul (République tchèque)
Akik maradtak de Barnabás Tóth (Hongrie)
Truth and Justice (Tõde ja oigus) de Tanel Toom (Estonie)
Une grande fille (Dylda, Beanpole) de Kantemir Balagov (Russie)

Les Oscars ont révélé cette nuit les semi-finalistes de plusieurs catégories: long métrage documentaire, court métrage documentaire, maquillage et coiffure, musique (originale), chanson (originale), court d'animation, court métrage, effets spéciaux.

On notera que Douleur et Gloire est aussi cité dans la catégorie de la meilleure musique (où l'on retrouve aussi Alexandre Desplat pour Les filles du Docteur March de Greta Gerwig). Parasite est également mentionné dans la catégorie de la meilleure chanson avec "A Glass of Soju”.

Les votes sont ouverts pour le Prix Alice Guy 2020

Posté par redaction, le 16 décembre 2019

Les votes sont lancés pour la 3e édition du Prix Alice-Guy. Vous pouvez choisir cinq films français réalisés ou coréalisés par une cinéaste et sorti en France cette année. Les votes sont ouverts jusqu'au 15 janvier. Les cinq finalistes seront soumis à un jury de professionnels.

La liste comprend des films d'animation (Minuscule 2, Les hirondelles de Kaboul), des documentaires (M, De cendres et de braises), des premiers longs (Tu mérites un amour, Atlantique), des films primés (Portrait de la jeune fille en feu, C'est ça l'amour), des réalisatrices installées (Les estivants, Notre Dame), des beaux portraits de femmes (Un monde plus grand, Proxima)...

En 2018, Paris la blanche de Lidia Terki avait été la première lauréate de ce prix qui distingue le meilleur film d'une réalisatrice. En. 2019, Un amour impossible de Catherine Corsini avait été distingué.

War Horse et Funny Girl: après le cinéma, la scène!

Posté par vincy, le 15 décembre 2019

Défiez les grèves, prenez un taxi, un bus, un vélo, et pourquoi pas un cheval pour aller voir deux sublimes spectacles qui se produisent ce mois-ci à Paris.

Cheval de guerre est un film mésestimé de Steven Spielberg, adapté d'un roman culte pour la jeunesse de Michael Morpurgo, paru en 1982. Le prestigieux National Theatre à Londres créé la pièce qui en est l'adaptation en 2007. Depuis War Horse a tourné dans 13 pays et près de 100 villes, devant 8 millions de spectateurs éblouis par les prouesses des marionnettistes  qui font "vivre" les chevaux (et autres animaux) sur scène. Actuellement à La seine musicale, à Boulogne-Billancourt, le spectacle se base sur un récit simple - un jeune paysan voit son cheval, son seul véritable ami, partir sur le front de la première guerre mondiale, et fera tout pour le retrouver.

Epoustouflant

Le cheval respire, bouge ses oreilles, n'est jamais immobile. il suffit en pus d'un décor dessiné sur un écran en forme de bout de papier déchiré pour comprendre où se déroule l'histoire. Avec un minimum de décors, on voyage de la ferme au village, de la France aux tranchées. Rarement, le théâtre parvient à produire une sensation "cinématographique", proprement émotionnelle. C'est le cas ici avec War Horse, à quelques reprises. Quand Joey se métamorphose de poulain à bel étalon, c'est un premier choc. Et que dire des scènes de guerre - avec le char ou dans le piège des barbelés - époustouflantes. Sans oublier le suspens vers l'épilogue où les deux héros manquent de se retrouver. Bien sûr, la plus belle scène est proprement théâtrale: la mort de Topthorn où l'on frissonne à la simple vue de son âme incarnée par ses marionnettistes.

Cette création a récolté 5 Tony Awards à Broadway, dont celui de la meilleure pièce. Amplement mérité. Et après, on vous conseille de (re)voir) le film de Spielberg. Attention, la dernière représentation est le 29 décembre. En espérant que ces chevaux reviennent à Paris.

Dans le centre de Paris, au très beau théâtre Marigny complètement rénové, c'est un autre film qui débarque sur les planches. Funny Girl est, en fait, à l'origine, un musical typique de Broadway, créé en 1964 au Winter Garden Theatre de Broadway, avec Barbra Streisand dans le rôle principal. Mais c'est sa version cinématographique en 1968, réalisée par William Wyler avec Barbra Streisand et Omar Sharif, qui l'a fit connaître dans le monde entier. C'est avant tout une histoire inspirée de faits réels, celle de Fanny Brice (1891-1951), star comique de cinéma et chanteuse vedette des Ziegfeld Follies à Broadway, et de sa relation houleuse avec l'entrepreneur et joueur Nicky Arnstein.

Le film a été huit fois nommé aux Oscars (pour le meilleur film notamment) et n'en a ramené qu'un: celui de la meilleure actrice pour Streisand.

Bianco fait banco

Difficile de passer après la star américaine, pourtant c'est l'exploit de ce revival (entièrement en anglais, tout comme War Horse, même si certaines traductions laissent à désirer dans les sous-titrages). Bien sûr, l'époque où il se déroule rend certainement quelques dialogues un peu sexistes, en tout cas, peu féministes. Le parcours de Fanny Brice montre cependant qu'une femme peut s'émanciper du patriarcat à condition de ne pas se soumettre pour son beau jabot.

Christina Bianco est proprement fabuleuse, aussi bien en tant que comédienne qu'en tant que chanteuse. Elle envoie, comme on dit. Charismatique, malgré sa petite taille, elle dévore le show du début à la fin, au milieu d'une troupe au casting parfait. Respectant tous les codes de la comédie musicale américaine, Funny Girl offre de l'espace pour les seconds-rôles, notamment la mère et la tante, véritables mères juives excessives. Certaines séquences sont spectaculaires et drôles, à l'image de cette parade patriotique presque parodique.

Le succès est tel que le théâtre Marigny a annoncé des prolongations jusqu'à début mars.