Netflix, Amazon: le gouvernement français très gourmand

Posté par vincy, le 15 janvier 2020, dans Business.

Franck Riester continue de préparer sa réforme de l'audiovisuel, qui doit passer devant le parlement au printemps. Le ministre de la Culture a annoncé vouloir fixer à 25% du chiffre d'affaires réalisé en France le taux minimum que les plateformes de vidéo en ligne comme Netflix et Amazon, spécialisée dans les fictions, devront investir dans la production française et européenne. C'est un niveau largement supérieur à celui évoqué auparavant. Pour les plateformes de flux généralistes, le taux minimal serait de 16%.

Il s'agit de revoir le modèle de financement des films et des œuvres audiovisuelles en France alors que les aides du CNC devraient être plus sélectives, et ne sont pas extensibles, et que les budgets des chaînes de télévision, notamment Canal +, ne sont plus au top, et s'orientent davantage vers les séries. L'objectif est d'ailleurs de rééquilibrer les règles entre ces chaînes TV déjà soumises à de nombreuses obligations réglementaires, et ces plateformes en ligne, qui captent une large audience sans règlementation contraignante.

Le ministère annonce également des exceptions que pour le service public, les chaînes thématiques, ou les services de vidéo à la demande.

Ces taux ne seront appliqués que si les négociations entre les filières du secteur ne trouvent pas d'accord.

On attend cependant la nature des sanctions promises par le ministre si les plateformes ne respectaient pas leur obligation. La menace d'une interdiction de diffusion de leurs contenus en France parait hautement improbable. Cette décision serait impopulaire et techniquement hasardeuse, ouvrant la voie au piratage: Netflix compte plus de 6 millions d'abonnés et vient de signer un partenariat avec Canal +, Amazon lie sa plateforme à son service de fidélité pour les achats de biens de consommation et culturels en ligne. Cela devrait aussi concerner Disney + lancé ce printemps, et HBO Max, attendu pour 2021.

On n'en arrivera certainement pas là. Netflix a déjà annoncé plusieurs projets français (et européens) dont l'investissement est à la fois important pour eux et une infime partie de ses milliards dépensés annuellement dans tous les contenus de fiction. Et ça ne change rien pour l'instant au réel problème de la chronologie des médias, qui empêche les cinéphiles français de voir ses films en salles.

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