Le patron du CNC veut revoir les aides, la chronologie des médias et investir dans l’écriture

Posté par vincy, le 31 janvier 2020

Dominique Boutonnat, le nouveau président du CNC a accordé un entretien au journal Le Monde, en dévoilant quelques axes de sa politique. Sa nomination l'été dernier avait été accompagnée de grincements de dents, suite au rapport qu'il avait rendu deux mois avant sur le financement de la production et de la distribution pour les œuvres audiovisuelles.

Une refonte des aides

Il rappelle que l'enjeu de ce rapport était "de trouver de nouveaux moyens de renforcer notre secteur, fragilisé par la baisse des autres financements, et non de remplacer les fonds publics". Aussi, il lancera en février, "pour une durée de six mois, une révision générale de l’ensemble des dispositifs d’aides et de soutien", conscient que certains sont obsolètes et d'autres inexistants pour répondre aux besoins actuels: "il faudra peut-être en supprimer, en fusionner et en créer."

Recréer le lien avec le public de moins de 35 ans

Avec une exportation fragile, des jeunes qui se détournent de la salle et encore plus des films français, des nouveaux paramètres à intégrer comme l'égalité homme-femme et l'environnement, et le surgissement des plateformes telles Netflix, Disney + ou Amazon Prime, tout le monde comprend que le cinéma est en période de mutation, malgré une fréquentation toujours au dessus des 200 millions d'entrées annuelles. La diminution de la part des jeunes dans le public en salles est un enjeu stratégique. En se détournant des œuvres culturelles françaises, la jeunesse se coupe d'un pan de sa propre culture. Aussi le président de l'institution veut en faire "un enjeu culturel majeur." "Nous allons travailler avec des groupes d’experts (sociologues, philosophes, chercheurs en sciences sociales) pour comprendre comment l’image a une influence sur le développement d’une culture commune. Cela fera partie des objectifs de la revue générale des aides du CNC" annonce-t-il.

Revoir la chronologie des médias

Ainsi sur Netflix, Dominique Boutonnat explique qu'il faut trouver un compromis: Netflix "demande à ce que ses films soient diffusés sur sa plate-forme plus tôt dans la chronologie des médias, avant les dix-sept mois actuellement prévus. Il faut une discussion pour les rapprocher de Canal+ et d’OCS. On ne peut pas travailler sur un projet de loi de cette envergure sans rouvrir le sujet. L’idée, cette fois, est d’aller assez vite. Si l’on s’y prend bien, tout le monde devrait y gagner." A discuter pendant les débats sur la Loi de l'audiovisuelle, promise pour ce printemps, où il faudra bien donner quelque chose en échange de l'exigence voulue par le ministre, celle que les plateformes devront investir un quart de leur chiffre d'affaires dans la production.

Pour lui, les liaisons entre le grand et le petit écran doivent évoluer: publicité de films à la télévision, abandon des jours interdits... "Les jours interdits n’ont plus de sens aujourd’hui. On peut voir des films partout, quand on veut. Même les salles ne sont plus hostiles à ce principe" affirme-t-il.

Réinvestir dans l'écriture et donner de l'oxygène aux producteurs

Côté production comme diffusion, il est partisan là aussi d'une évolution. "A l’heure où la demande explose grâce aux plateformes, je ne peux pas dire qu’il y a trop d’œuvres de cinéma. Ce que l’on voit, c’est que le budget moyen des films a diminué. Certains films ne sont pas assez travaillés, pas assez préparés, notamment le scénario, par manque de temps ou d’argent. (...) Nous allons mieux soutenir la phase d’écriture (...). Certains films pourraient trouver une exploitation immédiate sur d’autres supports que la salle" détaille le patron du CNC.

Enfin, avec le fonds de 225 millions pour les industries culturelles et créatives de BpiFrance, il espère que les producteurs développeront "davantage leurs entreprises, donc leurs projets, avec plus d’autonomie envers les diffuseurs."

Berlinale 2020: une compétition intimiste et un programme ambitieux

Posté par vincy, le 30 janvier 2020

La 70e Berlinale, avec son nouveau directeur artistique Carlo Chatrian, a dévoilé sa compétition: soit 18 films de 18 pays. Si on note la présence d'auteurs respectés et admirés, on remarque l'absence de grosses productions. Berlin est allé cherché un cinéma plutôt intimiste, cosmopolite et éclectique, allant du cinéma expérimental au récit documentaire. Trois films français et deux coproductions françaises seront en lice pour l'Ours d'or, remporté l'an dernier par le film franco-israélien Synonymes, boudé par les César. On se réjouit aussi des retours de Tsai Ming-Liang, Mohammad Rasoulof, Kelly Reichardt, Sally Potter et Christian Petzold, comme on est intrigué par le nouveau Delépine/Kervern et peu surpris des présences de Rithy Panh, Abel Ferrara et Hong Sangsoo.

Pinocchio, Pixar, Fontaine et Fallardeau

Hors-compétition, Berlin s'offre quand même Matteo Garrone avec son Pinocchio et le nouveau Pixar, En avant. Les grands noms sont plutôt là, avec Jia Zjhangke et Johann Johannsson en documentaire, Philippe Falardeau (en ouverture) Agnieszka Holland, Anne Fontaine et le récemment libéré Oleg Sentsov en fiction.

Dans les autres sections, on croisera Sébastien Lifshitz, Guillaume Brad, Patric Chiha (Panorama), Atiq Rahimi (Generation 14plus), Nibuhiro Suwa, Maïmouna Doucouré, Anaïs Barbeau-Lavalette (Generation Kplus), Jonathan Rescigno et le film posthume de Raul Ruiz, co-réalisé avec Valeria Sarmiento (Forum).

Jeremy Irons présidera le jury du festival qui se tiendra du 20 février au 1er mars.

Compétition :
- Berlin Alexanderplatz de Burhan Qurbani
- DAU. Natasha d’Ilya Khrzhanovskiy et Jekaterina Oertel
- Domangchin yeoja (The Woman Who Ran) de Hong Sangsoo
- Effacer l’historique de Benoît Delépine et Gustave Kervern
- El prófugo (The Intruder) de Natalia Meta
- Favolacce (Bad Tales) de Damiano & Fabio D’Innocenzo
- First Cow de Kelly Reichardt
- Irradiés de Rithy Panh
- Le sel des larmes de Philippe Garrel
- Never Rarely Sometimes Always d’Eliza Hittman
- Rizi (Days) de Tsai Ming-Liang
- The Roads Not Taken de Sally Potter
- Schwesterlein (My Little Sister) de Stéphanie Chuat et Véronique Reymond
- Sheytan vojud nadarad (There Is No Evil) de Mohammad Rasoulof
- Siberia d’Abel Ferrara
- Todos os mortos (All the Dead Ones) de Caetano Gotardo et Marco Dutra
- Undine de Christian Petzold
- Volevo nascondermi (Hidden Away) de Giorgio Diritti

Berlinale Special Gala :
- My Salinger Year de Philippe Falardeau (ouverture)
- En avant de Dan Scanlon
- Curveball de Johannes Naber (Allemagne)
- DAU. Degeneratsia d’Ilya Khrzhanovskiy et Ilya Permyakov
- Speer Goes to Hollywood de Vanessa Lapa
- Pinocchio de Matteo Garrone
- Persian Lessons de Vadim Perelman
- Police d'Anne Fontaine
- Docteur Jerry et Mister Love (The Nutty Professor) de Jerry Lewis (1963)
- High Ground de Stephen Maxwell Johnson
- Sa-nyang-eui-si-gan de Yoon Sung-hyun
- Nomera d'Oleg Sentsov, en collaboration avec Akhtem Seitablaiev
- Charlatan d'Agnieszka Holland
- Minamata d'Andrew Levitas
- Golda Maria de Patrick Sobelman et Hugo Sobelman
- Hillary de Nanette Burstein
- Last and First Men de Jóhann Jóhannsson
- Yi Zhi You Dao Hai Shui Bian Lan de Jia Zhang-ke

Pourquoi aller voir L’odyssée de Choum au cinéma

Posté par MpM, le 29 janvier 2020


Parce que c'est un très joli programme de courts pour les tout petits
Si l'on veut donner le goût du cinéma aux enfants, il faut commencer par les emmener très jeunes en salles, pour y découvrir toutes sortes de films, et pas seulement les blockbusters estampillés Disney qui battent des records au box-office. Or voilà l'occasion rêvée avec ce programme tout doux, vraiment idéal dès trois ans, qui réunit Le Nid de Sonja Rohleder, L'oiseau et la baleine de Carol Freeman et L'Odyssée de Choum de Julien Bisaro. On y suit un bel oiseau coloré prêt à tout pour se faire des amis, un baleineau qui se lie d'amitié avec un petit oiseau en cage, et enfin une petite chouette qui part à l'aventure un peu malgré elle.

Parce que l’histoire de Choum est vraiment adorable
C'est le film le plus long du programme, qui lui donne d'ailleurs son nom : L'Odyssée de Choum suit un bébé chouette à peine éclos qui, suite à une tempête, doit partir à la recherche de sa mère. Elle entraîne dans l’aventure son frère qui n’est toujours pas sorti de son œuf. S’en suit un très joli conte initiatique qui s’adresse aux plus jeunes spectateurs en abordant des thèmes qui leur sont familiers comme la complicité au sein d’une fratrie et la prise d'indépendance, et d’autres plus graves comme la perte ou l’abandon. Les aventures des deux bébés chouettes sont à la fois pleines de rebondissements et d'humour, mais également propices à la rêverie et à la contemplation. Le rythme n'en est donc pas trépidant, et la narration demeure d'une grande simplicité tout en essayant de sensibiliser les jeunes spectateurs à des enjeux environnementaux simples. Par exemple, les animaux sont véritablement considérés comme tels (ils ne parlent pas, par exemple), et non comme des "peluches vivantes".

Parce que c'est très beau
Qu'il s'agisse du Nid, avec ses taches colorées sur fond noir, de L'oiseau et la baleine avec sa splendide scène de tempête en peinture sur verre, ou de l'Odyssée de Choum qui magnifie la nature, les trois films jouent la carte d'un graphisme doux et tout en rondeur qui est assez réussi. Le Nid propose ainsi des passages quasi abstraits, dans lesquels n'existent plus que la couleur et le mouvement mêlés. Plus classique, mais aussi plus émotionnel, L'oiseau et la baleine s'amuse avec l'esthétique des fonds marins. Quant à L'odyssée de Choum,  on doit reconnaître qu'il nous cueille avec la frimousse excessivement mignonne de la petite chouette, mais aussi avec ses décors très travaillés et cette jolie idée de représenter le petit frère de Choum en transparence dans son oeuf, attendant son heure pour naître.

César 2020: J’accuse, Les Misérables, La belle époque et Portrait de la jeune fille en feu en tête des nominations

Posté par vincy, le 29 janvier 2020

Florence Foresti sera la maîtresse de la 45e cérémonie des César, qui aura lieu le 28 février à la salle Pleyel et sera retransmise en direct et en clair sur Canal+. Sandrine Kiberlain présidera la cérémonie. Et l'affiche rend hommage à Anna Karina.

Les favoris des prochains César sont quatre : 12 nominations pour J'accuse, 11 ex aequo pour Les misérables et La belle époque et 10 pour Portrait de la jeune fille en feu. Notons quand même que Grâce à Dieu et Hors Normes cumulent 8 nominations et Roubaix, une lumière 7. Autant dire qu'il faut s'attendre à un palmarès façon puzzle, sans véritable vainqueur au final.

Meilleur film
La belle époque
Grâce à Dieu
Hors normes
J'accuse
Les misérables
Portrait de la jeune fille en feu
Roubaix, une lumière

Meilleure réalisation
Nicolas Bedos - La belle époque
François Ozon - Grâce à Dieu
Eric Tolédano, Olivier Nakache - Hors normes
Roman Polanski - J'accuse
Ladj Ly - Les misérables
Céline Sciamma - Portrait de la jeune fille en feu
Arnaud Desplechin - Roubaix, une lumière

Meilleure actrice
Anais Demoustier dans Alice et le maire
Eva Green dans Proxima
Adèle Haenel dans Portrait de la jeune fille en feu
Noémie Merlant dans Portrait de la jeune fille en feu
Doria Tillier dans La belle époque
Karin Viard dans Chanson douce
Chiara Mastroinanni dans Chambre 212

Meilleur acteur
Daniel Auteuil dans La belle époque
Damien Bonnard dans Les misérables
Vincent Cassel dans Hors normes
Jean Dujardin dans J'accuse
Reda Kateb dans Hors normes
Melvil Poupaud dans Grâce à Dieu
Roschdy Zem dans Roubaix, une lumière

Meilleure actrice dans un second rôle
Fanny Ardant  dans La belle époque
Josiane Balasko dans Grâce à Dieu
Laure Calamy dans Seules les bêtes
Sara Forestier dans Roubaix une lumière
Hélène Vincent dans Hors normes

Meilleur acteur dans un second rôle
Swann Arlaud dans Grâce à dieu
Grégory Gadebois dans J'accuse
Louis Garrel dans J'accuse
Benjamin Lavernhe dans Mon inconnue
Denis Ménochet dans Grâce à dieu

Meilleur espoir féminin
Céleste Brunnquell dans Les Eblouis
Lyna Khoudri dans Papicha
Luàna Bajrami dans Portrait de la jeune fille en feu
Nina Meurisse dans Camille
Mama Sané dans Atlantique

Meilleur espoir masculin
Anthony Bajon dans Au nom de la terre
Benjamin Lesieur Hors normes
Alexis Manenti Les misérables
Liam Pierron La vie scolaire
Djebril Zonga Les misérables

Meilleur premier film
Atlantique de Mati Diop
Au nom de la terre de Edouard Bergeon
Le chant du loup d'Antonin Baudry
Les misérables de Ladj Ly
Papicha de Mounia Meddour

Meilleur film étranger
Douleur et gloire de Pedro Almodovar
Le jeune Admed de Jean-Pierre et Luc Dardenne
Joker de Todd Philips
Lola vers la mer de Laurent Micheli
Once upon a time in Hollywood de Quentin Tarantino
Parasite de Bong Joon-Ho
Le traitre de Marco Bellocchio

Meilleur film documentaire
68, mon père et les cloux de Samuel Biguiaoui
La cordillière des songes de Patricio Guzman
Lourdes de Thierr Demaizière et Alban Teurlay
M de Yolande Zauberman
Wonder boy Olivier Rousteing, né sous X de Anissa Bonnefont

Meilleur film d'animation

Long métrage animation
La fameuse Invasion des ours en Sicile de Lorenzo Mattotti
Les Hirondelles de Kaboul de Zabou Breitman et Eléa Gobbé-Mévellec
J’ai perdu mon corps de Jérémy Clapin

Court métrage animation

Ce magnifique gâteau
Je sors acheter des cigarettes
Make it soul
La nuit des sacs plastiques

Meilleur court métrage
Chien bleu de Fanny Liatard, Jérémy Trouilh
Beautiful loser de Maxime Roy
Le chant d'Ahmed de Foued Mansour
Netfa football club de Yves Piat
Pile poil de Lauriane Escaffre, Yvonnick Muller

Meilleur scénario original
Céline Sciamma pour Portrait de la jeune fille en feu
François Ozon pour Grâce à Dieu
Nicolas Bedos pour La belle époque
Eric Tolédano, Olivier Nakache pour Hors normes
Ladj Ly, Giordano Gederlini, Alexis Manenti pour Les misérables

Meilleure adaptation
Costa Gavras - Adults in the room
Roman Polanski, Robert Harris - J'accuse
Jérémy Clapin, Guillaume Laurant - J'ai perdu mon corps
Arnaud Desplechin, Léa Mysius - Roubaix une lumière
Dominik Moll, Gilles Marchand - Seules les bêtes

Meilleure musique originale
Alexandre Desplat pour J'accuse
Fatima Al Qadiri pour Atlantique
Dan Lévy pour J'ai perdu mon corps
Marco Casanova, Kim chapiron pour Les misérables
Grégoire Hetzel pour Roubaix, une lumière

Meilleure image
Nicolas Bolduc pour La Belle époque
Pawel Edelman pour J'accuse
Julien Poupard pour Les Misérables
Claire Mathon pour Portrait de la jeune fille en feu
Irina Lubtchansky pour Roubaix, une lumière

Meilleur montage
La belle époque
Grâce à dieu
Hors normes
J'accuse
Les misérables

Meilleur son
La belle époque
Le chant du loup
J'accuse
Les misérables
Portrait de la jeune fille en feu

Meilleurs costumes
La belle époque
Edmond
J'accuse
Jeanne
Portrait de la jeune fille en feu

Meilleurs décors
La belle époque
Le chant du loup
Edmond
J’accuse
Portrait de la jeune fille en feu

Triplé gagnant pour Les Misérables aux prix Lumières 2020

Posté par vincy, le 28 janvier 2020

La 25e Cérémonie des prix Lumières de la presse internationale, diffusée pour la première fois sur Canal+, était présidée par Isabelle Huppert. C'était surtout un festival cannois avec trois prix pour Les Misérables, deux autres pour Portrait de la jeune fille en feu, un prix chacun pour Roubaix, une lumière, J'ai perdu mon corps et It Must be Heaven. Les Misérables, nommé aux Oscars, prix du jury à Cannes et Grand prix de la critique, part favori pour les César.

Les journalistes étrangers basés à Paris ont osé sacrer Roman Polanski, malgré les polémiques dans la catégorie réalisateur.

L’Académie des Lumières, composée de 130 correspondants représentant plus de quarante pays, a tenu à rendre un hommage spécial au réalisateur Costa-Gavras pour sa contribution au rayonnement mondial du cinéma français et à Roberto Benigni, lauréat d’un Lumière du meilleur film étranger lors de la 4e cérémonie pour La vie est belle.

Meilleur Film
LES MISÉRABLES de Ladj Ly

Meilleure Mise en scène
ROMAN POLANSKI - J’accuse

Meilleure Actrice
NOÉMIE MERLANT Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma

Meilleur Acteur
ROSCHDY ZEMRoubaix, une lumière de Arnaud Depleschin

Meilleur Scénario
LADJ LY, GIORDANO GEDERLINI et ALEXIS MANENTILes Misérables

Meilleure Image
CLAIRE MATHONPortrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma

Révélation féminine
NINA MEURISSE - Camille de Boris Lojkine

Révélation masculine
ALEXIS MANENTILes Misérables de Ladj Ly

Meilleur Premier film
NEVADA de Laure de Clermont-Tonnerre

Meilleure Coproduction internationale
IT MUST BE HEAVEN de Elia Suleiman

Meilleur Film d'animation
J’AI PERDU MON CORPS de Jérémy Clapin

Meilleur Documentaire
M de Yolande Zauberman

Meilleure Musique
ALEXANDRE DESPLATAdults in the Room de Costa-Gavras

Alain Guiraudie et Noémie Lvovsky passent Noël en Auvergne

Posté par vincy, le 28 janvier 2020

Aujourd'hui commence le tournage de huit semaines du nouveau film d'Alain Guiraudie. Viens je t'emmène, produit par CG Cinéma (Charles Gillibert), a été coécrit par le réalisateur et Laurent Lunetta.

Côté casting, Noémie Lvovsky sera entourée de Jean-Charles Clichet (un fidèle de Christophe Honoré), Iliès Kadri (révélé par la série "Les sauvages"), Doria Tillier (La belle époque, Yves, Monsieur et Madame Adelman) et Renaud Reutten (actuellement à l'affiche d'Adoration).

"C’est la veille de Noël à Clermont-Ferrand. Médéric, un jeune homme d’une trentaine d’années, tombe follement amoureux d’Isadora, une prostituée qui tapine dans un hôtel du coin. Mais un attentat, survenu la nuit de leur rencontre, va plonger la ville dans un état de paranoïa collective et mettre en péril leur nouvel amour" explique le synopsis. "C'est un conte de Noël qui interroge avec une drôlerie et une incorrection jubilatoires le mythe du «vivre ensemble». Nous vivons une époque folle, complexe, inquiétante. Et la comédie est le meilleur ton que j’ai trouvé pour parler d’aujourd’hui. C’est une façon de rester positif mais aussi une façon d’évoquer nos peurs et nos fantasmes collectifs sous une forme ludique" détaille le réalisateur.

Les films du Losange, déjà distributeur des trois derniers films du cinéaste - Le roi de l'évasion, L'inconnu du lac et Rester vertical - se chargeront de la sortie en salles. Arte a annoncé son soutien à la production depuis septembre dernier. On imagine qu'il pourrait sortir à la fin de l'année.

Noémie Lvovsky sera à l'affiche cette année de La bonne épouse de Martin Provost et de Filles de joie de Frédéric Fonteyne.

Miranda July interrompt sa si longue absence

Posté par vincy, le 27 janvier 2020

Neuf ans après The Future, son dernier long métrage, Miranda July revient au Festival de Sundance avec son nouveau film, Kajillionaire. La cinéaste révélée en 2005 avec Moi, toi et tous les autres, a réunit pour son troisième film Evan Rachel Wood, Gina Rodriguez, Richard Jenkins et Debra Winger.

Kajillionaire est une comédie décalée autour d'une famille d'arnaqueurs, une satire absurde sur des gens dysfonctionnels. Le pitch est simple: La vie d'Old Dolio (Evan Rachel Wood) est chamboulée le jour où ses parents, escrocs professionnels, préparent leur plus gros coup avec un étranger.

Mais c'est avant tout le retour de l'artiste pluridisciplinaire, qui va occuper le terrain cette année après une si longue absence. Même si July n'a pas chômé puisqu'elle a écrit deux livres (un roman, Le premier méchant, et un essai, Il vous choisit : petites annonces pour vie meilleure, tous deux parus chez Flammarion en France), ouvert une boutique et multiplier les projets artistiques.

Moi, toi et tous les autres - Grand prix de la Semaine de la critique et Caméra d'or à Cannes - va ressusciter sur les plateformes de vidéo à la demande. Prestel va publier le 20 avril une monographie consacrée à sa carrière, entre cinéma, courts métrages, documentaires, spectacles vivants, arts, publicités et créations numériques.

Kajillionaire, coproduit par Plan B (Brad Pitt) et Annapurna, a été développé et filmé en très peu de temps. Dans un entretien à Deadline, elle confie que c'est "le premier film où elle n'a pas perdu de temps à obtenir des financements".

Le film, s'il n'est pas retenu à Berlin, où a été présenté The Future, pourrait être présenté à Cannes. En attendant une date de sortie.

Almodovar: Bonheur et gloire aux Goyas 2020

Posté par vincy, le 26 janvier 2020

C'était assurément une belle soirée pour Pedro Almodovar. Samedi 25 janvier, les Goyas (César espagnols) lui ont fait un beau cadeau avec sept prix pour son film Douleur et Gloire, qui surclasse ainsi les 5 prix pour Lettre à Franco d'Alejandro Amenabar.

Ces 34e Goyas se sont déroulés dans un contexte plus favorable que les années précédentes: la droite n'est plus au pouvoir, le box office est en hausse en 2019, repassant au dessus des 100 millions d'entrées annuelles et réalisant même sa meilleure fréquentation en dix ans. Almodovar en a profité pour lancer: "Le cinéma espagnol est en bonne position, mais il reste de nombreuses zones sombres. Je voudrais dire au président [Pedro Sanchez] que le cinéma d'auteur, indépendant, en dehors de sa place marginale sur les plateformes, est en grave danger d'extinction." Parmi les zones sombres, la part de marché du cinéma espagnol au box office qui est tombée à 15% en 2019.

Douleur et gloire a reçu les prix du meilleur film, du meilleur réalisateur, du meilleur scénario original, de la meilleure musique originale, du meilleur montage, du meilleur acteur (pour Antonio Banderas) et du meilleur second-rôle féminin (pour Julieta Serrano). Autant dire que ce fut plutôt bonheur et gloire.

Lettre à Franco d'Alejandro Amenabar doit se contenter des prix du meilleur second-rôle masculin (pour Eduard Fernandez), de la meilleur direction de production, des meilleurs décors, des meilleurs costumes et des meilleurs maquillages et coiffures.

Les Goyas ont aussi récompensé des films radicalement différents. La hija de un ladrón de Belén Funes a reçu la récompense du nouveau réalisateur (équivalente à une catégorie de meilleur premier film). Intempérie a été doublement primé pour son scénario (adaptation) et sa chanson originale. Viendra le feu, film remarqué à Un certain regard à Cannes, a été distingué à travers Benedicta Sánchez (révélation féminine) et Mauro Herce (image). Une vie secrète est aussi reparti avec deux prix, celui de la meilleure actrice pour Belén Cuesta et celui du meilleur son. La plateforme a remporté le prix pour les meilleurs effets spéciaux et Enric Auquer, dans Quien a hierro mata, a récolté le prix de la meilleure révélation masculine.

Buñuel après l'Âge d'or de Salvador Simó a logiquement reçu le Goya du meilleur film d'animation. Ara Malikian, una vida entre las cuerdas de Nata Moreno a été sacré meilleur documentaire.

Les misérables de Ladj Ly a été couronné du Goya du meilleur film européen et La odisea de los giles de Sebastián Borensztein du Goya de la meilleur coproduction hispano-américaine.

Trois courts métrages ont été récompensés: Jus de pastèque d'Irene Moray (fiction), Nuestra vida como niños refugiados en Europa de Silvia Venegas Venegas (documentaire) et Madrid 2120 de José Luís Quirós et Paco Sáez (animation).

Trois Goyas d'honneur ont aussi été décernés: à titre posthume au réalisateur Narciso "Chicho" Ibáñez Serrador, à l'actrice et chanteuse Pepa Flores dite Marisol et à la comédienne "almodovarienne", Marisa Paredes.

Klaus et J’ai perdu mon corps triomphent aux Annie Awards

Posté par vincy, le 26 janvier 2020

Netflix ne dominera pas les Oscars mais la plateforme s'est octroyée le droit de surclasser les studios historiques aux 47e Annie Awards, les récompenses annuelles du film d'animation. Netflix a récolté 19 trophées dont celui du meilleur film d'animation avec Klaus et en tant que distributeur américain celui du meilleur film d'animation indépendant avec J'ai perdu mon corps, premier film de Jérémy Clapin, Grand prix à la Semaine de la critique à Cannes en mai dernier. A eux deux ils ont reçu 10 Annie Awards.

Klaus a remporté sept Annies, sur sept nominations: de la réalisation de Sergio Pablos au montage, en passant par l'animation de personnage, de dessin de personnage, les décors et le storyboarding.

Trois prix pour J'ai perdu mon corps

J'ai perdu mon corps a non seulement triomphé dans la catégorie reine du meilleur film indépendant, mais il est reparti avec l'Annie Award de la meilleure musique pour le compositeur Dan Levy et celui du meilleur scénario pour Jérémy Clapin et Guillaume Laurant.

C'est un triomphe pour le cinéma d'animation européen puisque Klaus est hispano-britannique et J'ai perdu mon corps français.

Notons aussi, parmi les triomphes de Netflix, le succès de la série Love, Death & Robots (4 Annies).

Un Oscar très ouvert

Derrière Disney traîne avec 5 Annies, dont celui de la meilleure performance vocale (Josh Gad pour Olaf dans La Reine des Neiges 2) et celui de l'animation de personnages dans un film en prises de vues réelles (Avengers:Endgame).

Oncle Thomas: la comptabilité des jours, coproduction franco-canadienne, a été distingué par le prix du meilleur court métrage animé (que vous pouvez voir ici, sur Arte).

Avec ce palmarès, les Annie Awards relancent le suspens pour l'Oscar du meilleur film d'animation. Les Golden Globes ont voté pour Monsieur Link, la Guilde des producteurs a choisi Toy Story 4 et désormais Klaus et J'ai perdu mon corps ont regagné des points. Les quatre sont en lice pour les Oscars, aux côtés de Dragons 3 (un seul Annie).

Votez pour les courts du 10e Nikon Film Festival !

Posté par kristofy, le 26 janvier 2020

La 10e édition du Nikon Film Festival se déroule en ce moment avec deux temps forts : fin 2019, un appel à réaliser un court-métrage d'une durée inférieure à 2 minutes et 20 secondes avec un thème imposé, et début 2020 un vote des internautes à soutenir sur la plateforme leurs films favoris. Le concours est ouvert à tous, autant aux étudiants en cinéma qu'aux amateurs qui se font des vidéos...

Après l'année passée le thème imposé de "partage", il fallait cette année réaliser un court récit avec le thème de la "génération". Beaucoup de courts proposés répondent à ce sujet avec des histoires de décalage ou de transmission entre une jeune génération et celle de leurs parents ou grand-parents et beaucoup évoquent les avantages/dangers des réseaux sociaux. Certains courts profite de ce thème "génération" pour raconter une histoire, en 2 minutes et 20 secondes donc, en prise  directe avec certains sujets de société...

A l'issue du festival se tiendra une cérémonie pour récompenser les meilleurs, avec de nombreux prix synonymes de diffusion plus large des courts primés (en salles, en festivals de cinéma, à la télé sur Canal+). Le jury est présidé par Cédric Klapisch, les acteurs Jonathan Cohen et Rod Paradot, les actrices Ana Girardot et Eye Haïdara, les journalistes Guillemette Odiccino et Thierry Chèze, et divers professionnels ciné. Et il y a aussi VOUS, internautes, pour le Prix du Public : plus un court est soutenu par les internautes et plus il aura de chances d'être remarqué par les autres jurés... Le vote est ouvert jusqu'au 1er mars.

La plateforme en ligne du Nikon Film Festival propose de découvrir 1241 courts inspirés par ce thème "génération" avec de l'animation, de la comédie, du drame, du documentaire, de la romance... Rendez-vous sur https://www.festivalnikon.fr/films : voici une sélection en particulier que nous vous invitons à regarder, et peut-être à soutenir :

The wait, l'attente d'un sms amoureux...

Le jaune lui va si bien, une actrice en quête de rôle à succès pour gagner un César...

Grace (de et avec Ophélie Bau), des milliers de fans dans une salle de concert attendent leur chanteuse-star qui est encore dans sa chambre d'hôtel...

Mon étoile (de et avec Alexia Chardard), une demoiselle doit se séparer de son petit frère...

Lovers, plusieurs déclarations d'amour en plusieurs langues avec les vers de Roméo et Juliette en un seul plan-séquence... (avec notamment Dylan Robert)

Génération gueule de bois, inquiétudes sur le devenir de l'humanité en animation...

Ringard, un père essaie de mieux communiquer avec son fils avec le nouveau langage des jeunes...

Un jour exceptionnel, une mignonne inversion des rôles entre une fillette et son papa...