Annie Awards: « J’ai perdu mon corps » séduit Hollywood

Posté par vincy, le 2 décembre 2019

La Reine des Neiges 2 et Monsieur Link ont récolté 8 nominations chacun aux nominations pour les 47e Annie Awards, les Oscars de l'animation, qui seront décernés le 25 janvier.

Le plébiscite pour le Disney n'est pas une surprise. Pour Monsieur Link, c'est en revanche un très beau coup pour le studio Laika, qui avait déjà brillé il y a trois ans avec Kubo et l'Armure magique. Les nominations ont d'ailleurs révélé un bel éclectisme avec Dragons 3 : Le monde caché (DreamWorks), Toy Story 4 (Disney-Pixar) et Klaus (Netflix) qui sont aussi dans la course du meilleur film.

Par studio, Netflix domine tout le monde avec 39 citations, devant DreamWorks Animation (18) et Disney (16). Car Netflix dispose, aux USA, d'un autre film qui pourrait finir parmi les finalistes aux Oscars: J'ai perdu mon corps, Grand prix à la Semaine de la critique au Festival de Cannes (déjà 130000 spectateurs en France). Le film a été acquis pour les USA par la plateforme. Avec Klaus et ses sept nominations, Netflix s'ajoute ainsi 6 nominations pour le premier long de Jérémy Clapin. Netflix cartonne aussi avec Love, Death & Robots (5 nominations) et Carmen Sandiego (4 nominations).

J'ai perdu mon corps est en lice pour le prix du meilleur film indépendant face à Buñuel après l'âge d'or de Salvador Simo, Okko et les fantômes de Kitarô Kôsaka, Promare de Hiroyuki Imaishi et Les enfants du temps de Makoto Shinkai.

Notons aussi que Jérémy Clapin et Makoto Shinkai sont en concurrence dans la catégorie du meilleur réalisateur face à Jennifer Lee et Chris Buck (La Reine des neiges 2), Sergio Pablos (Klaus) et Chris Butler (Monsieur Link). J'ai perdu mon corps est aussi nommé pour la meilleure musique (Dan Levy), le meilleur storyboarding (Julien Bisaro et Jérémy Clapin) et le meilleur scénario (Jérémy Clapin, Guillaume Laurant).

On retrouve également deux films français, Je sors acheter des cigarettes, d'Osman Cerfon (Miyu Productions) et Oncle Thomas : La Comptabilité des jours de Regina Pessoa, dans la catégorie du court métrage. Miyu productions est aussi cité parmi les meilleurs films étudiants avec Un diable dans la poche d'Antoine Bonnet et Mathilde Loubes (Gobelins).

Abominable, The Addams Family et Comme des bêtes 2 sont les rares productions de studios à recevoir quelques nominations.

Jeune création : les lauréats 2019 de la Fondation Gan pour le Cinéma

Posté par MpM, le 2 décembre 2019

©Margot Fayol

Extrêmement investie dans la jeune création cinématographique depuis ses débuts en 1987, la Fondation Gan pour le Cinéma distingue chaque année des projets de longs métrages (premier et deuxième) auxquels elle apporte une aide financière de 53 000 euros (50 000 pour le producteur, 3000 pour le réalisateur).

Cette aide à la création a ainsi permis d'accompagner des cinéastes tels que Raymond Depardon (La captive du désert), Jean-Pierre Jeunet et Marc Caro (Delicatessen), Tran Ahn Hung (L'odeur de la papaye verte), Catherine Corsini (Les amoureux), Christine Carrière (Rosine), Bruno Dumont (La vie de Jésus) ou encore Meryem Benm’Barek pour Sofia, sélectionné et récompensé à Un certain regard à Cannes en 2018, et Jean-Bernard Marlin pour Shéhérazade, sélectionné à la Semaine de la Critique 2018.

La fondation s'enorgueillit aujourd'hui d'un beau palmarès, avec 5000 scénarios lus, 200 réalisateurs aidés (dont seulement un quart de réalisatrices), 90% de films tournés, et un tableau d'honneur qui cumule 39 César, 20 prix à Cannes et plus de 500 récompenses dans les festivals français et étrangers. Autant dire que rejoindre le cercle fermé des lauréats est une chance inestimable pour les réalisatrices et réalisateurs récompensés chaque année.

L'édition 2019, dont la traditionnelle Soirée des lauréats s'est tenue le 25 novembre, a distingué quatre projets parmi les 109 étudiés par la commission de la Fondation puis par le jury présidé par Patricia Mazuy, qui était entourée de Thomas Bidegain (scénariste et réalisateur), Bruno Deloye (Ciné +), Guillemette Odicino (journaliste), Thomas Pibarot (Le Pacte) et Dominique Hoff (Déléguée générale de la Fondation Gan) :

- Marion Desseigne Ravel pour Les Meilleures produit par 31 Juin Films et Tripode Productions

Il s'agit du premier long métrage de cette réalisatrice remarquée pour ses courts, dont Les Ormes et Fatiya. Elle y raconte une histoire d'amour entre deux jeunes femmes, mettant au centre du récit le désir complexe entre ses personnages, plus que leurs origines ou leur milieu.

- Julia Ducournau pour Titane produit par Kazak Productions

Titane est le seul projet de deuxième long métrage récompensé par la Fondation cette année. Aux manettes, une réalisatrice plus que confirmée dont le court métrage Junior puis le long Grave ont eu les honneurs de la Semaine de la Critique. Elle est de retour avec ce qui s'annonce comme un nouveau film de genre inclassable, autour de la métamorphose, dans lequel Vincent Lindon a le tôle principal.

- Yassine Qnia pour De Bas étage produit par Why Not Productions

C'est la crise dans le premier long métrage de Yassine Qnia : Mehdi, trentenaire, veut reconstruire son couple avec Sarah. Mais il n'a rien d'autre à lui proposer que d'aller vivre avec lui... chez sa mère. Le réalisateur, lui aussi remarqué pour ses courts Fais croquer ou encore F430, a cherché à contrebalancer la noirceur du scénario par une légéreté qui aide les personnages "à s'échapper de l'impasse" dans laquelle ils se trouvent.

- Andrés Ramírez Pulido pour La Jauria (La Meute) produit par Alta Rocca Films et Valiente Gracia

La Jauria se déroule dans un centre pénitentiaire expérimental pour mineurs, en pleine jungle colombienne. On y suit Eliu, l'un des jeunes délinquants, qui souffre d'avoir hérité de la violence de ses parents. Andrés Ramírez Pulido poursuit avec ce premier long métrage les thématiques abordées dans ses courts, et notamment Damiana, sélectionné à Cannes en 2017.