20 films pour le Festival Télérama 2020

Posté par vincy, le 30 novembre 2019

Le 23e Festival Cinéma Télérama – Afcae se déroulera du 15 au 21 janvier 2020. La rédaction de l'hebdomadaire a sélectionné 16 films et 4 avant-premières. Les spectateurs pourront les (re)voir au prix de 3,5€ la séance.

400 cinémas, adhérents de l’Association française des cinémas art et essai (Afcae), participeront à l'opération. En moyenne ce Festival en salles attire 300000 spectateurs.

La liste comprend 13 films cannois, mais aussi deux films d'animation et un documentaire.

Parasite de Bong Joon-Ho (Palme d'or)
Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma (Prix du scénario)
Douleur et gloire de Pedro Almodóvar (Prix d'interprétation masculine)
Le traître de Marco Bellocchio
Les misérables de Ladj Ly (Prix du jury)
Once Upon a Time... in Hollywood de Quentin Tarantino
Alice et le maire de Nicolas Pariser
Martin Eden de Pietro Marcello
Pour Sama de Waad al-Kateab (Oeil d'or)
J’ai perdu mon corps de Jérémy Clapin (Grand prix de la semaine de la critique
Le lac aux oies sauvages de Diao Yinan - Sortie le 25 décembre
Une grande fille - Kantemir Balagov
An Elephant Sitting Still de Hu Bo
El reino de Rodrigo Sorogoyen
Sibel de Çagla Zencirci et Guillaume Giovanetti
La Fameuse invasion des ours en Sicile de Lorenzo Mattotti (Coup de coeur “Jeune public”)

Les quatre films en avant-première :
La bonne épouse de Martin Provost - Sortie le 4 mars 2020
Un fils de Mehdi M. Barsaoui - Sortie le 11 mars 2020
La fille au bracelet de Stéphane Demoustier - Sortie le 5 février 2020
Dark Waters de Todd Haynes - Sortie le 26 février 2020

Winterthur 2019 : retour sur la 23e édition du festival suisse consacré aux courts métrages

Posté par MpM, le 29 novembre 2019

Ayant idéalement lieu au cours de la première quinzaine de novembre, le festival de courts métrages de Winterthur permet à la fois de faire un bilan de l'année écoulée, en réunissant les films les plus marquants passés par les principaux festivals européens comme Berlin, Cannes, Locarno et Venise, et en lançant ceux qui sont en début de carrière sur le continent. Comme à son habitude, cette 23 édition faisait la part belle au cinéma expérimental et à des films singuliers, souvent peu narratifs, qui s'affranchissent du carcan de la fiction traditionnelle pour donner une vision singulière du monde contemporain.

L'un des meilleurs exemples est probablement le lauréat du Grand Prix de la compétition internationale, Bab Sebta de Randa Maroufi (France/Maroc), qui reconstitue dans un dispositif dépouillé la frontière de Ceuta, enclave espagnole sur le sol marocain et théâtre d'une économie parallèle constituée notamment de multiples petits trafics. Le décor est simplement dessiné au sol, sur une vaste surface plane découpée en diverses zones qui représentent la géographie de cet espace frontalier. En voix-off, des témoignages émanant des différents protagonistes, passeurs ou douaniers. Mais ce sont surtout les images, ces longues files de gens qui attendent, ces hommes endormis, ces femmes qui fixent sur leur dos d'énormes ballots de marchandises..., qui captent à la fois la réalité du lieu, et son écho symbolique dans le monde actuel. Allégorie de la frontière, enjeu de pouvoir et de rapports de force induits par la nécessité de la traverser, mais aussi du mirage européen et de son reflet économique presque absurde, s'il n'était aussi violemment concret.

L'autre grand gagnant de la compétition internationale est un autre film français, portrait intime d'une jeune femme en pleine confusion. Automne malade de Lola Cambourieu et Yann Berlier, prix "d'encouragement", est une fiction pensée comme un documentaire, à moins que cela ne soit l'inverse. C'est au départ l'actrice principale, Milène Tournier, qui a donné envie au duo de réalisateurs de tourner un film sur elle. Ils ont eu l'idée de mettre sur son chemin "Momo" (Michel Maciazek), et de les laisser improviser lors de longues conversations qui ponctuent le récit. Pour ajouter au portrait, véritablement singulier, qui se forme ainsi, des images d'enfance de la jeune femme viennent alterner avec la partie plus fictionnelle dans laquelle Milène, qui prépare le concours de l'ENA alors que sa mère malade est sur le point de mourir, s'enfuit dans le Cantal. En parallèle, la nature, en pleine décomposition automnale, vient sans cesse rappeler aux protagonistes la brièveté de la vie terrestre comme sa forme cyclique.

Il y a beaucoup de choses dans ce court métrage autoproduit, au départ pensé comme un long, qui n'est pas exempt de maladresses (l'effet facile du bébé dans sa couveuse juste après l'évocation du décès de la mère) et de bizarreries formelles (le visage presque déformé de Milène dans de très gros plans malaisants), et qui malgré tout ménage des instants de grâce suspendus, justement parce qu'ils ne sont ni calculés ni formatés. On ne peut qu'approuver cet "encouragement" (qui n'a rien d'honorifique, il est doté de 10 000 francs suisses), qui salue la sincérité du projet et ouvre la porte aux prochains.

D'autres films, s'ils n'ont pas eu les honneurs du palmarès, ont également retenu notre attention, à commencer par l'incontournable Physique de la tristesse de Théodore Ushev, notre grand coup de coeur dont vous pouvez retrouver la critique intégrale ici. Ce film-somme intime et introspectif, qui frôle les 30 minutes de plaisir cinématographique pur, est réalisé dans une technique d'animation unique que le cinéaste est le premier à mettre au point, celle de la peinture à l'encaustique. Jouant sur la perpétuelle métamorphose de l'image et sur la dualité lumière-obscurité, ce récit poignant raconté à la première personne nous entraîne dans les souvenirs d'un narrateur qui se remémore son enfance et sa jeunesse, tout en évoquant le déracinement et la mélancolie prégnante de ceux qui ne se sentent chez eux nulle part.

Face à un tel déferlement de maîtrise artistique et d'émotions profondes, les autres films de la compétition auraient parfois pu nous sembler fades, si la sélection dans son ensemble n'était pas aussi riche en propositions singulières et en expérimentations formelles. Certains n'étaient pas tout à fait des inconnus, à l'image de Hector, le premier film de Victoria Giesen Carvajal (sélectionné à Berlin), fable étrange imprégnée par un paysage époustouflant, dans lequel un jeune Chilien en vacances est troublé par sa rencontre avec Hector, être androgyne et mystérieux dont l'existence même est incertaine ; Deux soeurs qui ne sont pas soeurs de Beatrice Gibson (sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes), film inclassable en forme de rêve fragmenté qui interroge notamment la maternité et la grossesse ; ou encore Acid Rain de Tomek Popakul (vu notamment à Annecy), qui nous fait vivre une immersion effectivement sous acide dans un monde de la nuit tour à tour peuplé de cauchemars et d’hallucinations.

A noter également la présence de trois films qui ont eu les honneurs de la Semaine de la critique à Cannes cette année : le thriller fantastique et formaliste Please speak continuously and describe your experiences as they come to you de brandon Cronenberg, Community gardens de Vytautas Katkus, portrait ténu d'une relation père-fils en demi-teinte, et The manila lover de Johanna Pyykkö, subtile romance déçue entre un quinquagénaire norvégien et sa maîtresse philippine.

D'autres films, malgré un beau parcours, avaient jusque-là échappé à notre vigilance, ou faisaient à Winterthur leur première internationale ou européenne. C'est le cas de Mary, Mary, so contrary de Nelson Yeo, court métrage singapourien qui mêle des images de deux films tombés dans le domaine public et des images personnelles du réalisateur. Constitué de rêves et de cauchemars imbriqués, que même les protagonistes sont incapables de distinguer de la réalité, il installe une atmosphère surnaturelle et étrangement esthétique, renforcée par l'utilisation de filtres de couleurs, de surimpressions et de déformations (personnages dédoublés, corps démesurément étirés...) qui transforment le récit en terrain d'expérimentation cinématographique.

On a également été séduit par Gujiga de Sunjha Kim, sorte d'ode aux tortues qui emprunte autant aux traditions coréennes (mythes, légendes, chants) qu'aux préoccupations actuelles de retour à l'harmonie entre l'homme et la nature. C'est une évocation à la fois éthnologique et poétique, filmée dans de très beaux beaux plans fixes en noir et blanc, avec une approche "macro" qui place le spectateur aux premières loges pour assister à l'éclosion des oeufs et aux premiers pas des "nouveaux-nés". Mais au-delà de l'aspect purement esthétique, voire très mignon des images, on est frappé par les résonances diverses que peut avoir l'observation des moeurs de cette sorte de tortues (qui enfouit ses oeufs au bord de la rivière et les y "abandonne") avec des questionnements beaucoup plus humains. Un entrelacement entre la destinée des deux espèces qui apporte une dimension métaphysique passionnante.

Passionnant également, No History in a room filled with people with funny names 5 de Korakrit Arunanondchai et Alex Gvojic est une oeuvre dense, foisonnante et complexe qui aborde la notion de collectif dans la Thaïlande contemporaine. Dans une esthétique très soignée où se mêlent éclairages au néon et magnifique lumière naturelle, il réunit des séquences qui ressemblent à des performances (à l'image de ces "fantômes" qui assistent à une projection nocturne), des passages plus documentaires et même des images d'actualité, dont le fil rouge est un fait divers médiatisé à travers toute la planète, le sauvetage de treize personnes qui étaient coincés dans une grotte inondée par les pluies. Interrogeant cet événement et ses répercussions, le film dérive sur des croyances ancestrales mettant en scène les nagas, ces créatures mythiques de l'hindouisme, et entame une réflexion plus générale sur le monde animal, tel un poème visuel ultra-contemporain et allégorique.

Egalement passé par Rotterdam, Little lower than the angels de Neozoon (qui avait fait sa première à Rotterdam), est un essai ironique sur les croyances religieuses, et notamment le créationnisme, à travers un montage percutant d'images trouvées sur youtube, combinées à des musiques tantôt sacrées, tantôt lénifiantes, et aux effets faciles des vidéos amateurs qui circulent sur internet.  Le film tourne en dérision les prêcheurs de toutes sortes qu'il montre répétant à l'envi les mêmes phrases ("Dieu a choisi de faire l'homme à son image") ou les témoignages anonymes de ceux qui ont "vu Jésus" et entreprennent de le décrire et de le dessiner. Une oeuvre pas très charitable, mais tellement savoureuse, qui livre un instantané fascinant de l'époque dans laquelle nous vivons.

Dans un style plus austère, Volcano : what does a lake dream ? de Diana Vidrascu (qui a fait sa première à Locarno) s'appuie sur des récits et des images de l'archipel des Açores pour interroger les réalités d'un lieu situé sur une zone tectonique en mouvement. A quoi rêve le lac au-dessus du volcan momentanément endormi ? Il se dérobe aux yeux des spectateurs, emporté au son d'une musique lancinante dans des jeux de surimpressions et de projections qui mettent en perspective la géographique et l'histoire de ce petit coin du monde où se manifeste plus qu'ailleurs la volonté toute puissante de la nature. On est comme à l'écoute de ce mystère insondable, yeux écarquillés et sens en alerte.

Il faut enfin mentionner Douma underground de Tim Alsiofi (repéré lui aussi à Locarno), tout à la fois document brut sur les réalités concrètes de la guerre et réflexion sur l'acte de filmer. Pendant les bombardements incessants sur la région de la Goutha orientale, en Syrie, les civils se réfugient dans les sous-sols où s'organise un semblant de vie. Tim Alsiofi est l'un d'entre eux. Caméra au poing, il capte justement ces instants suspendus entre angoisse et besoin d'extérioriser, dérision noire et désespoir. On est là au-delà du cinéma à proprement parler, face à témoignage direct qui nous intègre littéralement à la guerre, et nous fait sortir vacillant de la séance.

A noter qu'en parallèle de la compétition et des différentes séances thématiques était proposée une sélection de courts métrages en réalité virtuelle, dont les spectateurs étaient invités à faire l'expérience de manière collective dans une salle dédiée. Une douzaine de films étaient ainsi proposés en trois séances d'une trentaine de minutes. L'occasion de vérifier que le format, a priori passionnant, et dont on sait qu'il peut produire d'excellents films, reste malgré tout balbutiant. La majorité des films présentés n'avaient pas de réel intérêt cinématographique, et certains n'exploitaient même pas réellement les possibilités de la VR en restant très directifs et peu immersifs.

On soulignera quand même l'efficacité de Claude Monet, l'obsession des nymphéas de Nicolas Thépot qui nous plonge littéralement dans les tableaux du peintre ; l'expérience Das Totale Tanz Theater 360 de Maya Puig, adaptation en VR du concept de théâtre total imaginé par le mouvement Bauhaus, dans lequel les danseurs mi-humains, mi-robots nous environnement de toutes parts ; ou encore la quête presque mystique du musicien Molécule dans le grand Nord arctique, transcendée par le réalisateur Jan Kounen accompagné d'Aumaury La Burthe (-22,7°C).

Pour finir, impossible de ne pas mentionner la séance la plus hallucinée du festival qui était consacrée aux liens entre couleurs, musique et films, dans le cadre du focus "Color Moods". On a pu y (re)découvrir un documentaire scientifique d'Eric Duvivier (La perception et l'imaginaire) qui explore les changements de perception opérés par la prise de substance hallucinogènes, mais aussi plusieurs courts métrages (projetés pour la plupart en 16mm) d'Oskar Fishinger (Kreise, Allegretto), pionnier du cinéma abstrait, de Len Lye (Trade Tattoo, Rainbow dance), artiste néozélandais expérimental, ou encore de Walter Ruttmann (Lichtspiel Opus III et IV), lui aussi chantre du cinéma expérimental.

Explosion de couleurs et de notes, vibrations intenses, matérialisation graphique des sons (dont certains joués en direct par un DJ), formes en surimpression, musique oppressante, pellicule qui semble prendre feu... le spectateur passe par une succession de sensations physiques et psychiques qui reposent sur des formes abstraites, du mouvement et parfois un détournement d'images en prises de vue réelles.  Un feu d'artifices sensoriels qui est un parfait hommage aux cinéastes de l'avant-garde, pour qui le cinéma était avant tout un art de l'expérimentation, et à leurs héritiers, nombreux à Winterthur cette année encore.

Winterthur 2019 : coup de coeur pour « Physique de la tristesse » de Theodore Ushev

Posté par MpM, le 28 novembre 2019

Déjà multi-récompensé au Canada (meilleur court métrage à Toronto, meilleur film d'animation à Ottawa, doublé à Montréal, etc.), Physique de la tristesse est le nouveau court métrage de Theodore Ushev (nommé aux Oscar en 2017 pour Vaysha l’aveugle), que l'on a eu la chance de découvrir sur grand écran lors de la 23e édition du Festival de Winterthur. Film-somme intime et introspectif qui frôle les 30 minutes de plaisir cinématographique pur, il a d'ailleurs à nos yeux largement dominé la compétition, sans pour autant séduire un jury plus clairement porté sur une forme de cinéma documentaire et naturaliste.

Adapté du roman Physique de la mélancolie de l'écrivain bulgare Gueorgui Gospodinov, il s'agit d'un récit à la première personne qui fait écho avec acuité à la propre vie du réalisateur, et plus généralement de quiconque a connu l'exil, le désenchantement et la nostalgie de l'enfance. "J’avais l’impression d’y trouver, non seulement ma propre vie, mais celle de toute une génération également", explique Theodore Ushev, qui a lui-même quitté la Bulgarie pour le Québec à la fin des années 90.

Réalisé dans une technique d'animation unique que le cinéaste est le premier à mettre au point, celle de la peinture à l'encaustique, le film nous entraîne dans les souvenirs d'un narrateur qui se remémore son enfance et sa jeunesse, tout en évoquant le déracinement et la mélancolie prégnante de ceux qui ne se sentent chez eux nulle part. La relation père-fils est également l'un des nombreux fils d'un récit qui s'avère foisonnant et multiple comme le sont les souvenirs. Le film est d'ailleurs dédié au père de Theodore Ushev, décédé en 2018, tandis que les comédiens qui prêtent leur voix aux personnages sont également des duos père-fils. Dans la version française, ce sont Xavier Dolan et son père Manuel Tadros, et dans la version anglaise, montrée à Winterthur, Rossif et Donald Sutherland.

Construit comme une succession de moments, de pensées, d'expériences multiples ("Je suis nous" déclare le personnage), Physique de la tristesse montre l'être humain comme une créature solitaire perdue dans son propre labyrinthe (en référence au Minotaure de la mythologie grecque), se raccrochant à sa propre "capsule spatio-temporelle" (en référence à celle qui fut enfouie en 1938, destinée à l'Humanité du 7e millénaire), pleine de souvenirs intimes matérialisés par des objets dérisoires et minuscules qui englobent toute notre existence : un papier de bonbon qui évoque le premier amour, un soldat de plomb qui symbolise la mort, une image de western qui ramène à l'enfance...

Rarement un film si terriblement personnel n'aura à ce point donné l'impression de s'adresser à chacun de ses spectateurs, ne cessant de réveiller par résonance d'autres souvenirs, d'autres sensations, d'autres émotions dont l'essence est identique. C'est en cela que Physique de la tristesse est déchirant et sublime, touchant directement à notre part d'humanité, au sens de ce que cela signifie, tout simplement, d'être humain. La forme choisie par le réalisateur participe de cette appropriation que l'on se fait du film : l'animation à l'encaustique est mouvement et lumière combinés, la matière venant sans cesse se superposer sur les personnages ou les décors pour les recomposer à l'infini, proposant une image mouvante qui embrasse toutes les images.

L'utilisation du clair obscur dans certaines scènes intimistes, avec de gros plans sur les visages qui paraissent éclairés à la bougie et cernés par les ombres, le recours à l'abstraction dans le passage joyeux des acrobaties, la juxtaposition "cut" d'images fixes qui semble décomposer le principe même de l'animation... tout concourt à faire du film non plus un récit, justement, ni même une imitation de la pensée, mais une plongée directe dans l'esprit d'un homme qui, à travers ses expériences subjectives et ses angoisses ancestrales irraisonnées, de la peur de l'oubli à l'impossibilité de retenir le temps, devient précisément une allégorie de tous les Hommes.

« Dieu existe, son nom est Petrunya » remporte le Prix Lux du cinéma 2019

Posté par vincy, le 27 novembre 2019

Dieu existe, son nom est Petrunya de la réalisatrice Teona Mitevska a remporté aujourd'hui le 13e Prix Lux du cinéma, remis par le Parlement européen.

Sorti le 1er mai en France (avec seulement 33000 curieux dans les salles), le film avait été l'une des révélations du Festival de Berlin en février, d'où il est reparti avec deux prix, dont celui du jury œcuménique. Son actrice principale, Zorica Nusheva, a aussi été distinguée par un prix d'interprétation au Festival du film européen de Séville.

Le film se déroule dans une petite ville de Macédoine, où, tous les ans au mois de Janvier, le prêtre de la paroisse lance une croix de bois dans la rivière et des centaines d’hommes plongent pour l’attraper. Bonheur et prospérité sont assurés à celui qui y parvient.
Ce jour-là, Petrunya, sans emploi, se jette à l’eau sur un coup de tête et s’empare de la croix avant tout le monde. Ses concurrents sont furieux qu’une femme ait osé participer à ce rituel. La guerre est déclarée mais Petrunya tient bon...

"Ce film contribue ainsi à la lutte féministe et à la lutte contre les sociétés conservatrices" explique le communiqué du prix.

Les deux autres films sélectionnés pour le prix 2019 étaient le documentaire Cold Case Hammarskjöld, une co-production entre le Danemark, la Norvège, la Suède et la Belgique, du réalisateur danois Mads Brügger, et El Reino de Rodrigo Sorogoyen, une coproduction franco-espagnole.

Richard Linklater: 9 films à ne pas manquer au Centre Pompidou

Posté par vincy, le 26 novembre 2019

Du 25 novembre au 6 janvier, les Cinémas du centre Pompidou propose un rétrospective intégrale (dont quelques inédits), accompagnée d'une masterclasse et d'une exposition, consacrée au cinéaste américain Richard Linklater. A bientôt 60 ans, le cinéaste texan (décidément quel filon avec Wes Anderson, Ethan Hawke, Tobe Hooper, Tommy Lee Jones, Robert Rodriguez, ...) a réalisé pas loin de trente films, que ce soit dans l'animation (Waking Life, A Scanner Darkly, tous deux pas forcément aboutis), le documentaire, l'expérimental, ou le court métrage. Cherchant toujours la meilleure manière de raconter une histoire, il s'affranchit du temps, tournant sur 18 ans un film comme Boyhood, sérialisant une romance d'un jeune couple entre 1995 et 2013 (la trilogie Before), ou s'imposant le temps d'une journée pour raconter l'histoire de Slacker.

Voici 9 films qui montrent l'étendue de son cinéma, entre expérimental et film de studio, étude de mœurs et quête d'une vérité.

Boyhood. Sans doute son ouvre la plus maîtrisée et la plus magistrale. Ours d'argent de la mise en scène à Berlin, 6 nominations aux Oscars (et un récolté), une nomination aux César, 3 Golden Globes (sur 5 nominations), 3 prix BAFTA (sur 4), le film a été tourné sur une période de douze ans, de 2001 à 2013, avec les mêmes acteurs. Boyhood est une "ciné-réalité" qui suit une famille fictive, dans une Amérique traditionnelle, de l'enfance à l'émancipation du jeune Mason.

Rock Academy. La comédie culte, portée par un Jack Black au top de sa forme (et une nomination aux Golden Globes à la clé). Linklater revisite le "High School Move" et, dès 2003, invente les "Battles" si chères aux nouveaux télé-crochets. Sous ses apparences de comédie de studio hollywoodien, Rock Academy est en fait un film subversif sur la liberté. Comme dans Boyhood, le cinéaste plaide pour que la jeunesse s'empare de ses rêves, et tracent leur itinéraire sans se soucier des diverses autorités (parents, école, société). Le film a été adapté pour un musical sur Broadway.

Dazed and Confused (Génération rebelle). On est toujours au lycée, au texas, mais cette fois-ci on se transporte dans les seventies. Quentin tarantino en fait l'un des dix plus grands films de son panthéon. Et on y croise dans leurs premiers grands rôles Ben Affleck, Adam Goldberg, Milla Jovovich, Matthew McConaughey et Parker Posey. Cette comédie de mœurs, sélectionnée à Locarno, observe d'ajà une Amérique des classes moyennes, telle qu'on la voit depuis les années 1960 dans le cinéma américain (bagnoles, drague, baseball, ...). Ce "Summer Breakers", qui se place plutôt du côté des "bleus", est un digne successeur des films de John Hugues.

Slacker. Deuxième long métrage du cinéaste, ce film montre déjà l'intérêt de Linklater pour l'expérimentation: une ville (avec ses habitants, Austin), durant quelques heures, et les rencontres provoquées par ces croisements entre jeunes et vieux, complotistes et anticonformistes. Devenu culte, il installe le réalisateur dans une contre-culture, héritier du Nouvel Hollywood des années 1960-1970. Ce "new realism" à l'image s'accompagne d'un montage très fluide. Ce portrait de l'Amérique vaut aussi pour la mise en lumière sur les contrastes d'une société où coexistent marginaux et personnes sur-éduquées. Le film, sélectionné à Sundance, nommé deux fois aux Spirit Awards, n'a jamais été montré en salles en France, mais Splendor le distribuera en 2020.

Bernie. Jack Black (une nouvelle fois nommé aux Golden Globes), Shirley MacLaine et Matthew McConaughey nous régalent dans cette comédie macabre inspirée d'un réel fait divers: l'homme le plus gentil de la ville est adopté par une veuve misanthrope qui le tyrannise, jusqu'à ce qu'il craque et la tue. Chose rare, la sortie du film a fait réviser le procès du vraie Bernie, qui fut libéré puis hébergé chez le réalisateur durant deux ans. Un nouveau procès l'a renvoyé en prison. Avec un style singulier, le cinéaste mélange le biopic hollywoodien et le documentaire sur un bled texan et de ses habitants, allant jusqu'à mêler le fake (des comédiens) et le réel (des citoyens) en guise de témoins.

Tape. Ethan Hawke et Robert Sean Leonard, duo révélé par Le Cercle des poètes disparus, ainsi qu'Uma Thurman, sont les trois (sublimes) jeunes stars de ce film présenté à Venise. Un triangle infernal amoureux où la rhétorique est aussi théâtrale que caustique (si on a du second degré). Linklater cherche à trouver une vérité à travers trois versions des faits, où le féminin surgit entre deux discours masculins binaires. C'est du théâtre car c'est un huis-clos, quasiment en temps réel. Cela permet la multiplication des points de vue (l'image comme les personnages).

Fast Food Nation. Le premier film de Richard Linklater à avoir eu les honneurs de la compétition cannoise en 2006. On y retrouve Greg Kinnear, Paul Dano, le couple de Boyhood, Patricia Arquette et Ethan Hawke, Catalina Sandino Moreno, Kris Kristofferson et Bruce Willis. Cette fois-ci Linklater se fraie un chemin dans le cinéma politique et engagé, contre la malbouffe et surtout contre la souffrance animale et l'exploitation de travailleurs clandestins. Clairement de gauche, le film n'use d'aucun artifice hollywoodien pour faire le spectacle, préférant là encore une forme de réalisme, en décryptant la mécanique d'un système toxique qui empoisonne la société.

Ses deux derniers: Everybody Wants Some!! et Last Flag Flying. Everybody wants some!! est une sorte de suite à Dazed and Confused, mais cette fois-ci dans les années 1980. Quasi autobiographique, le film prouve que Linklater a acquis une maturité en matière de direction d’acteurs, d’esthétique visuelle, de travail soigné de la musique (la BOF est formidable) en filmant une fois de plus cette jeunesse aussi joyeuse qu’angoissée. Last Flag Flying, avec Steve Carell, Bryan Cranston et Laurence Fishburne, est, au contraire, un film d'adultes, où la guerre du Vietnam croise celle d'Irak. Ici c'est l'entraide et l'amitié qui sont au cœur de son récit, seules valeurs capables de résister à une armée déshumanisée. C'est à la fois sincère et bouleversant.

Le musée Art Ludique renaîtra à la gare Saint-Lazare

Posté par vincy, le 26 novembre 2019

Moins de deux ans après sa fermeture rive gauche, dans la Cité de la mode et du design, faute de loyers impayables, le musée Art Ludique va renaître rive droite, en pleine gare Saint-Lazare à Paris. Il s'étendra sur 1300 m2 à partir de 2021, dans un lieu qui voit passer 100 millions de voyageurs par an. C'est une première en France pour un musée de s'installer de façon permanente dans un lieu de transport.

Le musée proposera une collection permanente, des ateliers d’initiations, et des expositions temporaires consacrées aux artistes et aux studios internationaux de l’Art Ludique, soit les industries créatives (jeu vidéo, film d’animation, bande dessinée, manga et design de cinéma). Encadré par l’association à but non lucratif Art Ludique, fondée par Jean- Jacques et Diane Launier, créateurs en 2003 de la première galerie au monde consacrée à l’art de l’animation, du jeu vidéo, du design de cinéma, de la BD et des manga, le musée Art Ludique avait ouvert en 2013 avec succès avant de connaître des difficultés financières liées à la gestion coûteuse du site, malgré une bonne fréquentation de ses expositions..

Le musée a présenté les expositions Pixar, 25 ans d’animation, L’Art des Super- Héros Marvel, Dessins du studio Ghibli : les secrets du layout pour comprendre l’animation de Takahata et Miyazaki, Aardman, l’Art qui prend forme, L’Art dans le jeu vidéo, L’Art de Blue Sky, L’Art des Studios d’Animation Walt Disney, le mouvement par nature et L’Art de DC, L’Aube des Super Héros.

Sortie DVD : La Clepsydre de Wojciech J. Has

Posté par MpM, le 25 novembre 2019

Rendu célèbre par son adaptation du Manuscrit trouvé à Saragosse en 1965, le réalisateur polonais Wojciech J. Has a remporté en 1973 le prix du jury à Cannes pour La Clepsydre (ex-aequo avec L'invitation de Claude Goretta), oeuvre inclassable dont le point de départ est la visite que rend Jozef, le personnage principal, à son père, pensionnaire d'un sanatorium sinistre, et comme à l'abandon. Dans ce lieu hors du temps où les patients traitent un mal incurable, à savoir la mort, le jeune homme se perd dans une déambulation mentale

Ce film détonnant et étrange, qui ressort en DVD dans une copie restaurée, grâce aux bons soins de la société de distribution Malavida, est l'adaptation de deux oeuvres de Bruno Schulz : Le sanatorium au croque-mort et Les Boutiques de cannelle. Cette dualité d'origine ne suffit pourtant pas à expliquer le caractère singulier et déroutant du film, qui semble un voyage aléatoire dans les souvenirs, les fantasmes, les angoisses et les projections psychiques de Jozef. Comme si ce dernier avait soudain la faculté de traverser les temporalités et les réalités mais qu'incapable de maîtriser ce pouvoir, il était condamné à errer entre des passés révolus ou n'ayant jamais existé, et des futurs incertains et flous.

Cela se traduit à l'écran par une succession de séquences que l'on pourrait qualifier d'incohérentes ou de décousues, nous menant sans cesse d'un lieu à un autre (en passant sous une table, le personnage arrive dans un jardin ; en rampant sous un lit, il se retrouve dans un marché sud-américain), ou face à des personnages mythiques ou historiques.

Tour à tour baroque et inquiétante, anxiogène et débridée, poétique et désespérée, l'ambiance du récit oscille au gré de ces découvertes qui ne semblent jamais obéir à la moindre logique, si ce n'est celle de la pensée humaine. Des motifs, d'ailleurs se font écho et se répètent d'une séquence à l'autre, identiques ou travestis, à l'image de la figure du père, tantôt bienveillante ou tyrannique, fragile ou toute-puissante.

Le film fait ainsi l'effet d'un gigantesque jeu de pistes surréaliste, ou plutôt d'un puzzle constitué de sensations, de thèmes, de lieux, de détails infimes qui plongent le spectateur comme le personnage dans un labyrinthe foisonnant et hypnotique. Rêve éveillé, ou plutôt cauchemar dont il est impossible de sortir, La Clepsydre allie la thématique du temps qui passe (et qu'il est impossible de retenir, ou de retrouver) au désir cinématographique de l'expérimentation formelle.

Le spectateur, balloté au gré des circonvolutions de l'esprit de Jozef, n'a pas un instant de répit, immergé dans le fleuve virtuose des longs travellings, des plans-séquences et des raccords vertigineux qui l'emportent dans un tourbillon sans fin ni moments de répit. Extravagant, onirique et d'une incroyable maîtrise de mise en scène, La Clepsydre est une expérience sensorielle qu'il faut vivre pleinement, sans se soucier d'en comprendre à la première vision les innombrables clés de lecture.

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La Clepsydre de Wojciech J. Has, 1973. Malavida.
En DVD, version restaurée.
Visuels © Malavida

Yorgos Lanthimos se lance dans une mini-série

Posté par vincy, le 24 novembre 2019

Chouchou des festivals et des récompenses, le cinéaste grec Yorgos Lanthimos (La Favorite), va produire et réaliser The Man in the Rockfeller Suit, adaptation d'un essai de Mark Seal (2011) inédit en France.

L'auteur, après avoir enquêté sur Bernard Madoff, avait écrit The Man In The Rockefeller Suit: The Astonishing Rise and Spectacular Fall of a Serial Impostor, l'histoire de Clark Rockfeller, a priori héritier du clan milliardaire. Mais sa femme découvre finalement qui est son mari. En fait, il s'agissait de Christian Karl Gerhartsreiter, imposteur et meurtrier. Il est actuellement emprisonné pour une peine de 27 ans. Outre un meurtre au premier degré dans les années 1980, il a été accusé du kidnapping de sa fille.

La série sera produite par Fox Searchlight, à travers sa nouvelle filiale, Searchlight Television.  A l'origine, la série devait être réalisée par Pablo Trapero avec Benedict Cumberbatch pour le rôle principal. L'histoire avait déjà été adaptée pour un téléfilm, en 2010, avec Eric McCormack dans le rôle de Clark Rockfeller (Who is Clark Rockfeller?). Plusieurs livres ont été publiés sur le sujet, et deux documentaires britanniques sont revenus sur le sujet.

Cannes investit dans un pôle cinéma et confirme un musée du festival

Posté par vincy, le 23 novembre 2019

Le Festival de Cannes n'est pas pour tout de suite. Mais, avant les élections municipales, le marie David Lisnard, a confirmé un plan de transformation ambitieux pour la ville, y compris pour le palais des Festivals, surnommé le Bunker.

Pour 500M€, le projet "Cannes on Air" va améliorer de nombreux sites, dont 62M€ pour le Palais, qui disposera d'une nouvelle salle sur le toit (500 sièges) convertible en espace d'accueil, et rénovera le Salon des Ambassadeurs, un peu désuet, où se tiennent de nombreuses réceptions.

L'ambition du maire est d'attirer des sociétés de production et de post-production en adéquation l'éventuelle création d'un studio (sur une friche industrielle de près de 6 hectares), avec un pôle créatif des arts visuels et numériques, une université dédiée au cinéma, à la TV, aux jeux vidéos et à la création web (1200 étudiants dès 2020, 16 diplômes). Ce campus s'installera dans le parc technologique Bastide Rouge, situé à l'ouest de la ville, près de l'aéroport Mandelieu, dans le quartier de La Bocca. Bastide Rouge, qui coûtera au total 80M€, et comprendra également la cité des entreprises baptisée CréaCannes et un espace de coworking.

Cannes s'engage du coup à la construction d'une double voie protégée reliant La Bocca au palais des Festivals (5 kilomètres) avec un tram-bus et des pistes cyclables.

Enfin, un nouveau multiplexe va voir le jour. Cineum Cannes disposera de 12 écrans et de 2426 fauteuils. Il ouvrira en juin prochain au cœur de cette technopole. Le bâtiment a été conçu par l'architecte Rudy Ricciotti (MuCEM à Marseille) et l'exploitation a été confiée à deux locaux, Les Arcades et L’Olympia, réunis au sein de la Compagnie cinématographique de Cannes (CCC).

Enfin, le maire a confirmé la création d'un Musée - tant attendu  (on en parle depuis 2006!) - autour de l'histoire du cinéma et du festival de Cannes est désormais au programme. L'ouverture est désormais prévu en 2025 et fera l'objet d'un appel aux plus grands architectes. Il devrait se situer près derrière le Suquet (Vieux Cannes), à proximité du Studio 13, à 20 minutes à pieds du Palais. Le coût est estimé à 200M€ et la fréquentation évaluée à 500000 visiteurs par an. Le musée sera dédié au patrimoine cinématographique, aux effets spéciaux et au futur du cinéma et au Festival de Cannes, avec un centre d'archives. Christine Aimé, ancienne responsable presse du festival, est sur le dossier, désormais responsable du service du patrimoine.

Autrement dit, Cannes veut devenir un pôle cinématographique comprenant toute la chaîne du cinéma: une "Silicon Valley de l’audiovisuel sur la Côte d’Azur avec Cannes pour épicentre" selon ses mots. Et tout le cinéma français semble derrière lui pour constituer cette filière économique et créative.

Independent Spirit Awards 2020: Uncut Gems et The Lighthouse en tête

Posté par redaction, le 22 novembre 2019

Un film présenté à la Quinzaine des réalisateurs, The Lighthouse, et un polar qui sera diffusé sur Netflix, Uncut Gems, dominent, avec cinq nominations chacun, les nominations des Independent Film Awards, devançant Give Me Liberty (également présenté à la Quinzaine) et Honey Boy, quatre fois nommés. Netflix est également présent avec Marriage Story, qui remporte d'ores et déjà le prix Robert Altman.

Hormis The Lighthouse et Give me Liberty, on retrouve The Climb, Une vie cachée, Pour Sama, Les Misérables, Parasite, Portrait de la jeune fille en feu et La vie invisible d'Euridice Gusmao parmi les films montrés (et tous primés) cette année au festival de Cannes.

La cérémonie récompensant les films produits pour moins de 22,5M$, aura lieu le 8 février prochain.

Meilleur film: Une vie cachée, Clemency, The Farewell, Marriage Story, Uncut Gems.

Meilleur réalisateur: Robert Eggers (The Lighthouse),  Alma Har’el (Honey Boy), Julius Onah (Luce), Benny et Josh Safdie (Uncut Gems), Lorene Scafaria (Hustlers)

Meilleur premier film: Booksmart, The Climb, Diane, The Last Black Man in San Francisco, The Mustang, See You Yesterday

Meilleure actrice: Karen Allen (Colewell), Hong Chau (Driveways), Elisabeth Moss (Her Smell), Mary Kay Place (Diane), Alfre Woodard (Clemency), Renée Zellweger (Judy)

Meilleur acteur: Chris Galust (Give me Liberty), Kelvin Harrison Jr. (Luce), Robert Pattinson (The Lighthouse), Adam Sandler (Uncut Gems), Matthias Schoenaerts (The Mustang)

Meilleur second-rôle féminin: Jennifer Lopez (Hustlers), Taylor Russell (Waves), Zhao Shuzhen (The Farewell), Lauren “Lolo” Spencer (Give me Liberty), Octavia Spencer (Luce)

Meilleur second-rôle masculin: Willem Dafoe (The Lighthouse), Noah Jupe (Honey Boy), Shia LaBeouf (Honey Boy), Jonathan Majors (The Last Black Man in san Francisco), Wendell Pierce (Burning Cane)

Meilleur scénario: Noah Baumbach (Marriage Story), Jason Begue, Shawn Snyder (To Dust), Ronald Bronstein, Benny Safdie, Josh Safdie (Uncut Gems), Chinonye Chukwu (Clemency), Tarell Alvin Mccraney (High Flying Bird)

Meilleur premier scénario: Fredrica Bailey, Stefon Bristol (See You Yesterday), Hannah Bos, Paul Thureen (Driveways), Bridget Savage Cole, Danielle Krudy (Blow the Man Down), Jocelyn Deboer, Dawn Luebbe (Greener Grass), James Montague, Craig W. Sanger (The Vast of Night)

Meilleure image: Todd Banhazl (Hustlers), Jarin Blaschke (The Lighthouse), Natasha Braier (Honey Boy), Chananun Chotrungroj (The Third Wife), Pawel Pogorzelski (Midsommar)

Meilleur montage: Julie Béziau (The Third Wife), Ronald Bronstein, Benny Safdie (Uncut Gems), Tyler L. Cook (Sword of Trust), Louise Ford (The Lighthouse), Kirill Mikhanovsky (Give me Liberty)

John Cassavetes Award (film en dessous de 500000$ de budget): Burning Cane, Colewell, Give Me Liberty, Premature, Wild Nights with Emily

Prix Robert Altman (consacre un film avec le réalisateur, les directeurs de castings et les comédiens): Marriage Story

Meilleur documentaire: American Factory, Apollo 1, Pour Sama, Honeyland, Island of the Hungry Ghost

Meilleur film international: La vie invisible d'Euridice Gusmao, Les Misérables, Parasite, Portrait de la jeune fille en feu, Retablo, The Souvenir

Piaget Producers Award: Mollye Asher, Krista Parris, Ryan Zacarias

Prix du talent à suivre: Rashaad Ernesto Green (Premature), Ash Mayfair (The Third Wife), Joe Talbot (The Last Black Man in san Francisco)

Prix Truer Than Fiction: Khalik Allah (Black mother), Davy Rothbart (17 Blocks), Nadia Shihab (Jaddoland), Erick Stoll & Chase Whiteside (América)

Annual Bonnie Award: Marielle Heller, Lulu Wang, Kelly Reichardt