Dinard 2019: le jury et le public plébiscitent « The Keeper »

Posté par vincy, le 28 septembre 2019

C'est le soir de la grande réconciliation anglo et saxonne au palmarès du 30e Dinard Film Festival. Le jury, présidé par Sandrine Bonnaire, entourée de l’actrice italienne Sveva Alviti, de l’acteur français Sami Bouajila, du réalisateur britannique Michael Caton-Jones, de l’actrice britannique Jane Horrocks, de l’acteur français Raphaël Personnaz, de la chanteuse et réalisatrice française Aurélie Saada, de la réalisatrice française Danièle Thompson et du réalisateur britannique James Watkins, a été en phase avec le public en récompensant un film germano-britannique.

The Keeper du cinéaste allemand Marcus H. Rosenmüller, reçoit le Hitchcock d'or - Grand prix du jury ET le Hitchcock du public.

Le film se déroule en 1945, alors que la seconde guerre mondiale se termine. Certains soldats allemands nazis se retrouvent détenus dans un camp de prisonnier en Angleterre. On leur fait faire diverses corvées en attendant d'organiser leur renvoi en Allemagne. On parie des cigarettes avec un jeu de tirs de ballon de football. Un épicier qui gère aussi la petite équipe de football locale passe par là avec sa fille et remarque un prisonnier qui arrête chaque ballon... Et si ce goal pouvait permettre à son équipe de gagner enfin quelques matchs?

Ce qu'on en pense: The Keeper est un de ces films à la qualité toute britannique, porté par des petites histoires de personnages pittoresques, tout en évoquant des problématiques de la grande Histoire. Est-il possible de jouer au football avec un nazi dans l'équipe ? En 1945 comment pourrait-on sympathiser avec un nazi, voire même tomber amoureuse de cet allemand ? Le déroulé du film semble prévisible mais c'est aussi ce qui séduit: The Keeper est un feel-good movie qui mélange drame de la guerre et romance... Il est d'autant plus émouvant qu'il se base en fait sur une histoire vraie: celle de l'ex-soldat allemand Bert Trautmann devenu un champion du club Manchester City.

En tournée de festivals depuis un an, le film, avec David Ross et Freya Mavor, n'a pas de distributeur en France.

Les autres prix

Le jury a aussi décerné un Hitchcock du meilleur scénario à Vs. de Ed Lilly et attribué une mention spéciale à l'ensemble des actrices et acteurs de la compétition.

La critique s'est distinguée en primant Only you de Harry Wootliff, notre film préféré de la compétition. Le soir du nouvel an, Elena (Laia Casta), 35 ans et Jake (Josh O'Connor, également vu dans le très beau Hope Gap, hors-compétition), 26 ans, se rencontrent de manière inopinée, en se disputant un taxi qu’ils finissent par partager. Débute entre eux une histoire passionnée. Rapidement, ils emménagent ensemble et la question de fonder une famille commence à poindre, les aléas de la vie aussi...

Le Jury SHORTCUTS présidé par le réalisateur britannique Shane Meadows entouré de la productrice irlandaise Farah Abushwesha, de l’acteur français Phénix Brossard et de la programmatrice Diane Gabrysiak a décerné Hitchcock du court-métrage à Widdershins de Simon P. Biggs. Une mention spéciale a été remise à In Our Skin de Rosa Beiroa et le public a récompensé Capital de Freddy Syborn.

Le Hitchcock « Coup de coeur » - La règle du jeu a choisi Pour Sama de Waad Al-Kateab et Edward Watts. le film, présenté en avant-première au dernier festival de Cannes, sortira en France le 9 octobre et bénéficiera d'une distribution dans 40 salles du Grand Ouest.

Enfin, un Hitchcock d'honneur est remis ce soir à Mike Leigh, qui accompagnait la première française de son dernier film Peterloo. En espérant qu'un distributeur français s'intéresse à cette formidable et tragique épopée politique, dont on célèbre les 200 ans cette année.

Dinard 2019: 5 questions à l’absolutly fabulous Jane Horrocks

Posté par vincy, le 28 septembre 2019

Membre du jury de Dinard, Jane Horrocks est aussi adorable qu'on pouvait le penser. Créatrice du personnage de Little Voice, énorme succès sur les planches avant de devenir un de ces bijoux du cinéma britannique des années 1990, éternelle Bubble dans la série Absolutly Fabulous, cette anglaise élégante qui ne semble pas vieillir, a fait quelques incursions au cinéma, chez Nicolas Roeg, Michael Caton-Jones, Mike Leigh, Dexter Fletcher... Comme beaucoup de ses compatriotes, elle se désole du Brexit - "Cela ferme énormément de portes. Nous ne sommes plus la grande famille qu’on était. C’est très triste" - mais la fantaisie et la curiosité l'emportent toujours.

Ecran Noir: Vous retrouvez Michael Caton-Jones, avec qui vous avez tourné Memphis Belle en...

Jane Horrocks: On ne compte pas les années (rire). Mais il est exactement pareil qu'à l'époque. C’est le clown de la classe à Dinard. Tout le monde l’aime. Vous savez parfois, quand on retrouve les gens après une longue absence, on peut-être déçu. Mais là ce n’est pas le cas avec lui ! Et puis je suis très bien entourée avec ce jury. J’aime bien être jurée, on sent un peu spéciale, légèrement importante (sourire).

EN: Justement, en tant qu'anglaise et juré, cette compétition reflète-t-elle la société britannique, le cinéma britannique?

JH: On voit des films très variés, certains plus artistiques, d’autres plus conventionnels. Je pense que ça représente le cinéma britannique de façon transversale. Par exemple, nous avons vu deux films sur la jeunesse, l’un sur celle d’aujourd’hui, qui est très juste, et l’autre sur celle durant la seconde guerre mondiale. C’est intéressant en une journée de voir comment cette jeunesse britannique a pu évoluer et comment ils ont été représentés à quelques décennies d’écart.

EN: Vous tournez peu, à peine un film par an. Qu'est devenue "Little Voice" finalement?

JH: Je continue de chanter, j’adore ça. C’est ma passion. Mais je me suis éloigné du personnage que j’ai personnifié dans Little Voice. J’essaie de créer un nouveau personnage à travers les chansons. Je fais beaucoup de théâtre, j’ai créé un festival à Manchester. Sur scène, je créé des pièces, avec un groupe de musiciens. Et c’est ce qui me plaît le plus car j’aime la création originale, plus que des rôles qui ont déjà été joués encore et encore. Pour le cinéma, j'ai fait quelques films que vous n’avez sans doute pas vus en France.

EN: Mais on vous a entendus: Vous avez prêté votre voix à de nombreux films d'animation comme Chicken Run, Garfield, les noces funèbres, et La Fée clochette...

JH: Oui... Je pense que j’ai une très bonne oreille et que ça me permet de créer différentes voix et d’incarner différents personnages dans un large spectre. C'est une des raisons pourquoi on fait appel à moi pour ma voix.

EN: Vous voyez ici des films de votre pays. mais avez-vous l'occasion de voir des films français?

JH: Je ne regarde pas énormément de films. J’ai vu La vie d’adèle récemment, des années après sa sortie. Et j’ai tellement été bouleversée que j’en parle tout le temps, j’ennuie mas amis avec ça ! C’est si bien fait, si bien joué. Ce film va rester avec moi pendant des années et des années.

Spider-Man: Sony fait plier Marvel

Posté par vincy, le 28 septembre 2019

Plus d'un mois après le divorce entre Sony et Marvel autour de Spider-Man, la situation a été renversée, par surprise. Le super-héros, dont l'usage cinématographique est réservé à Sony (Marvel touche une petite partie des recettes en salles et la totalité des recettes de produits dérivés), va pouvoir apparaître dans les films de l'univers cinématographique Marvel de Disney.

Un accord a été trouvé. Marvel a sans doute ravalé une partie de ses ambitions (le studio voulait la moitié des recettes en salles). Selon Variety Disney/Marvel financera 25% du prochain film Spider-man (pour 25% des recettes) et le super-héros pourra revenir dans un film du MCU.

Spider-Man est l'un des rares super-héros populaires à avoir survécu aux Avengers. Et sa franchise vient tout juste de redémarrer, avec succès. Sans doute, était-il prévu que le jeune homme apparaisse encore dans le nouveau cycle Marvel, qui se lancera avec Black Widow et Les Eternels l'an prochain.

Le prochain Spider-Man sortira le 16 juillet 2021, et l’acteur Tom Holland en sera toujours son interprète. Cet accord n’empêchera pas Sony de continuer de décliner son propre univers Spider-Man, qui comprendra Venom 2, Sinister Six et Morbius.

Si Sony est largement vainqueur côté finances, Marvel réussit à imposer le producteur vedette des récents triomphes du studio, Kevin Feige, également coproducteur des deux Spider-Man de Sony.

Avec plus d’un milliard de recettes (et 200M$ de profits pour Sony), Spider-Man : Far from home, sorti en juillet, est la pépite du studio nippo-américain. Après son D23 en août, où les fans de Marvel ont clairement exprimé leur mécontentement et où Tom Holland a été accueilli comme un super-héros sacrifié, Disney a du revoir sa copie : le rapport de force n’était pas en sa faveur.