Annecy Cinéma Italien: « une période très féconde » selon Francesco Giai Via

Posté par vincy, le 26 septembre 2019

Du 23 au 29 septembre revient, le cinéma transalpin est en vedette au 37e Annecy cinéma italien. 34 longs métrages et 8 courts métrages sont projetés. Pietro Marcello, dont le film Martin Eden (en clôture) a été primé à Venise il y a trois semaines, recevra le Prix Sergio Leone qui récompense chaque année un jeune cinéaste au talent prometteur. Toni Servillo (La grande bellezza) et l'auteur de la BD et réalisateur de l'adaptation Igort viennent présenter l’avant-première de 5 est le numéro parfait. Un focus sur le documentariste Giovanni Cioni dans la section « Viaggio in Italia » s'accompagne d la projection de son dernier documentaire Non e Sogno (Locarno 2019). Annecy présente aussi l'unique projection sur grand écran en dehors de l’Italie du film Sur ma peau d’Alessio Cremonini, disponible sur Netflix. Le film a reçu 3 David di Donatello cette année dont celui Meilleur Premier Rôle pour l’acteur principal Alessandro Borghi, star montante en Italie.

Nous avons demandé à Francesco Giai Via, Directeur artistique du festival, de faire un état des lieux de ce cinéma italien qui, malgré les crises de financement et la domination du petit écran, semble renaître de ses cendres...

Ecran Noir: Au vue de votre sélection, comment définiriez-vous le cinéma italien actuel ? Quels sont vos critères de sélection pour la compétition ?

Francesco Giai Via: Je crois que le cinéma italien contemporain traverse une phase extrêmement féconde. Les efforts des années 2000 et la contamination entre le documentaire et la fiction, tant au niveau créatif que productif, ont permis à une nouvelle génération de réalisateurs et de producteurs de réaliser des films qui sont aujourd'hui considérés parmi les plus intéressants dans le panorama international des festivals. C'est aussi pour cette raison que j'ai décidé programmatiquement de ne pas faire de distinction dans ma sélection de premier et deuxième films entre les films de fiction et les documentaires. Dans les espaces d'hybridation il y a beaucoup de choses intéressantes qui dialoguent d'une manière contemporaine avec le grand dynamisme de notre cinéma.

EN: Martin Eden primé à Venise, Le Traitre très bien accueilli à Cannes, Paolo Sorrentino demandé jusqu’aux Etats-Unis … n’assiste-t-on pas à un renouveau du cinéma italien depuis quelques années ?

FGV: Tout à fait d'accord. Je voudrais mentionner quelques uns des films et interprètes présents cette année à Annecy qui montrent comment, lorsque nous parvenons à créer un système entre organismes institutionnels, production et auteurs, nous pouvons obtenir des résultats que nous imaginions, jusqu'à récemment, relégués à un âge d'or que nous pensions lointain.

EN: Comment expliquez-vous que, malgré sa diversité, le cinéma italien soit si peu présent dans les salles françaises?

FGV: Le système français est extrêmement vertueux et complexe, la question est donc difficile. Je me dis qu'il est peut-être temps d'aller au-delà de l'étiquette  "film italien" pour promouvoir l'œuvre en tant qu'excellent film d'envergure européenne et internationale, dont la qualité peut faire la différence, pas nécessairement la nationalité.

EN: Quels films ou cinéastes italiens faut-il absolument découvrir cette année à Annecy ?

FGV: Dans la compétition, il y a des réalisateurs qui représentent  l'avenir de notre cinéma. Giovanni Cioni est aussi un réalisateur de documentaires d'exception dont les œuvres sont présentes ici pour la première fois. Je trouve aussi la carrière de Matteo Rovere très intéressante. En tant que producteur et réalisateur, Rovere repense avec courage et intérêt une idée et une pratique du cinéma populaire qui n'est pas nécessairement liée à la comédie.

Michel Blanc à l’honneur pour le 2e Festival Ciné Comédies à Lille

Posté par MpM, le 26 septembre 2019

Fort de ses 12 000 spectateurs en 2018 pour sa première édition, le nouveau festival lillois consacré à la comédie revient avec un programme alléchant et éclectique. Se voulant à la fois populaire et cinéphile, Ciné Comédies a pour ambition de célébrer le patrimoine cinématographique comique français comme international en proposant des rétrospectives, des avant-premières, une exposition, des masterclass, des ciné-spectacles musicaux , des dédicaces et des rencontres professionnelles.

Une rétrospective sera notamment consacrée à Michel Blanc, qui succède à Pierre Richard à la place enviée d'invité d'honneur du festival. Il donnera ainsi une masterclass exceptionnelle lors de la soirée spéciale du 5 octobre. Son dernier film en date, Docteur ? de Tristan Séguéla, sera également projeté en avant-première lors de la soirée de clôture. Autre invité de marque, le cinéaste Bertrand Blier donnera lui aussi une masterclass pour accompagner la projection de deux de ses longs métrages : Calmos (en copie restaurée) et Buffet froid.

Un focus sera également proposé sur la comédie belge, à travers un panorama d'une dizaine de films courts et longs, dont Rumba du duo Fiona Gordon-Dominique Abel, et une double soirée spéciale en présence de François Damiens (pour Mon ket) et Olivier Van Hoofstadt (pour Dikkenek).

Enfin, de nombreux événements viendront ponctuer ces cinq jours, comme la présentation en avant-première de La vérité si je mens ! Les débuts de Gérard Bitton & Michel Munz ; les 70 ans de Jour de Fête de Jacques Tati ; deux projections spéciales de L'Homme de Rio de Philippe de Broca (chef d'oeuvre) ou encore un triple hommage à trois personnalités qui auraient eu 100 ans cette année : Gérard Oury (La Grande vadrouille, La Folie des grandeurs), Lino Ventura (Ne nous fâchons pas de Georges Lautner) et Jean Lefebrve (Un idiot à Paris de Serge Korber).

En parallèle, plusieurs événements professionnels (la résidence d'écriture CineComedies Lab, une table ronde consacrée à l'écriture de dialogues pour la comédie... ), exposition (Louis de Funès : il est l'or) et autres spectacles musicaux (tel que le Living Cartoon Duet qui recrée en direct la bande-son d'un cartoon) complètent un programme qui ne laissera personne de marbre !

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2e Ciné Comédies de Lille
Du 2 au 6 octobre 2019
Informations et horaires sur le site de la manifestation