Sandrine Bonnaire présidera le jury du Festival de Dinard

Posté par vincy, le 22 août 2019

Un mois avant le lancement du 30e Dinard Film Festival, anciennement connu sous le nom de Festival du film britannique, on connaît la présidente du jury. Du 25 au 29 septembre, l'actrice, réalisatrice et scénariste Sandrine Bonnaire sera présidente.

Deux fois césarisée (Meilleur espoir pour A nos amours de Maurice Pialat, Meilleure actrice pour Sans toit ni loi d'Agnès Varda), cinq fois nommée aux Césars, prix d'interprétation à Venise pour La Cérémonie de Claude Chabrol ey Magritte d'honneur en 2018, Sandrine Bonnaire affiche l'une des plus belles filmographies du cinéma français: Claude Pinoteau, Jacques Doillon, André Téchiné, Claude Sautet, Patrice Leconte, Jacques Rivette, Régis Wargnier, Philippe Lioret, Jean-Pierre Améris, Claude Lelouch, Pierre Jolivet...

Elle a aussi tourné à l'étranger, notamment La Peste de Luis Puenzo, Dans la soirée de Francesca Archibugi, Confidences à un inconnu de Georges Bardawil et Never ever de Charles Finch.

Ces deux dernières années, on a pu la voir dans des drames sociaux comme Prendre le large de Gaël Morel et Une saison en France de Mahamat Saleh Haroun, ainsi que deux téléfilms, La loi de Marion (3,1 millions de téléspectateurs) et Ce soir-là et les jours d'après (2,1 millions de téléspectateurs). Elle sera à l'affiche le 18 septembre de Trois jours et une vie de Nicolas Boukhrief, adaptation du roman de Pierre Lemaître.

Marvel Studios perd Spider-Man

Posté par vincy, le 21 août 2019

Dans un premier temps, Marvel a annoncé sa phase IV au dernier Comic-con en juillet, avec Black Widow, Les Eternels, un nouveau Docteur Strange et un Thor au féminin, etc.... Puis Disney a révélé il y a quelques jours que les super-héros de la Fox passaient sous l'autorité de Marvel Studios. Pourtant, là c'est le plus populaire de ses super-héros qui va échapper à la galaxie Disney/Marvel.

En effet, Sony, propriétaire de Spider-Man a rejeté l'accord proposé par Disney. Par conséquent, Spider-Man n'intègrera aucun des films à venir de Marvel, et devra se concentrer sur ses nouveaux super-héros.

Ce n'est pas si affolant pour Disney, qui, avec le producteur Kevin Feige, a rendu Marvel leader du box office après son acquisition en 2009. Spider-Man n'a intégré le Marvel Cinematic Universe que depuis 2016, quand Sony a choisi Tom Holland pour succéder à Tobey Maguire et Andrew Garfield. Et, dans la phase IV, on voyait mal comment le jeune homme allait éventuellement s'intégrer aux projets confirmés. Enfin, l'absence de Spider-Man ne sera pas plus importante que celles d'Iron Man ou de Captain America.

Pour Sony, l'enjeu était différent. Les 8 films de la saga depuis le premier Sam Raimi de 2002 ont rapporté près de 6,5 milliards de dollars dans le monde. Tous les films ont récolté plus de 190M$ aux USA. Le dernier Spider-Man est le seul film du studio avec Skyfall (James Bond) a avoir cumulé plus d'un milliard de dollars dans le monde. Quant au film d'animation Spider-Man: New Generation, il a récolté un Oscar face aux Pixar en février. Autant dire que Sony ne va pas lâcher ses droits cinématographiques de si tôt.

Mais depuis 2015, Sony et Marvel ont signé un accord historique pour permettre à Spider-Man d'intégrer l'univers Marvel: il apparaît sous les traits de Tom Holland dans le dernier Captain America, les deux derniers Avengers et les deux Spider-Man de Sony ont intégré l'histoire du MCU dans la chronologie des faits. Le tout contre 5% des recettes qui vont à Marvel Studios.

Une franchise étendue chez Sony

Disney a été sans doute trop gourmand. En demandant à Sony de participer davantage au financement des futurs films de Spider-Man et de recevoir la moitié des recettes, et en voulant se mêler beaucoup plus des histoires de super-héros, le studio a froissé son concurrent, qui entend garder le contrôle de sa pépite. Sony profite aussi de l'arrêt de la saga Avengers. Disney a donc décidé brutalement de rompre le contrat en cours, en guise de "représailles".

Les deux prochains films prévus contractuellement avec le réalisateur John Watts et l'acteur Tom Holland se feront donc à l'écart de Marvel. Et Sony a d'autres projets (notamment la suite de Venom et un film sur Morbius).

Officiellement, Sony est déçu de ce désaccord public. La question est de savoir si, sans Kevin Feige aux manettes, et sans l'expertise Marvel, Spider-Man va continuer d'être aussi rentable, alors que le reboot et sa suite avec Andrew Garfield ont été décevants au box office. Sony plaide que la véritable raison est l'emploi du temps surchargé du dirigeant de Marvel Studios, qui va devoir gérer la phase IV du MCU, l'intégration de la Fox et les séries TV pour Disney +.

Matrix 4 : Keanu Reeves, Carrie-Anne Moss et Lana Wachowski donnent leur feu vert

Posté par wyzman, le 20 août 2019

C'est l'information dont tout le monde parlera cette semaine : la trilogie de science-fiction Matrix aura droit à une suite !

Retour dans la matrice

Selon les informations de Variety, Lana Wachowski serait en charge de l'écriture et de la réalisation de ce quatrième volet tandis que Keanu Reeves et Carrie-Anne Moss seraient prêts à endosser à nouveau les longs manteaux de Neo et Trinity.

Président de Warner Bros. Picture Group, Tobby Emmerich n'a pas manqué de partager sa joie il y a quelques minutes au moment d'annoncer la mise en projet de Matrix 4. "Nous ne pourrions pas être plus excités d'être de retour dans l'univers de 'Matrix' avec Lana" a-t-il déclaré avant d'ajouter : "Lana est une vraie visionnaire, une cinéaste et créatrice singulière et originale, et nous sommes ravis qu'elle écrive, réalise et produise ce nouveau chapitre de l'univers de Matrix".
Très enthousiaste à l'idée de retrouver cet univers que sa soeur et elles ont su porter sur grand écran avec succès, Lana Wachowski explique de son côté : "Bon nombre des idées que Lilly et moi avons explorées il y a 20 ans au sujet de notre réalité sont encore plus pertinentes aujourd'hui. Je suis très heureuse de retrouver ces personnages et reconnaissante d'avoir une autre chance de travailler avec mes brillants amis."
Produit et distribué mondialement par Warner Bros. Pictures et Village Roadshow Pictures, ce qui deviendra très vite un blockbuster attendu sera co-écrit par Aleksander Hemon et David Mitchell (Sense8). Le film devrait en outre entrer en phase de production dès le début de l'année 2020. Pour rappel, Matrix, Matrix Reloaded et Matrix Revolutions, tous les trois écrits et réalisés par Lana et Lilly Wachowski, ont rapporté pas moins de 1,6 milliard de dollars au box-office mondial.

Disney absorbe et transforme la Fox

Posté par vincy, le 20 août 2019

La Fox disparaît un peu plus. Il aura fallu à peine quelques mois pour que Disney opère son grand ménage. D'abord en fermant Fox 2000, puis en licenciant pas mal d'employés  (124 simplement pour la journée d'hier), et enfin en fusionnant différents départements de la Fox avec ceux similaires chez Disney.

La dévoration continue alors que les résultats de la Fox (170M$ de pertes) ont plombé le dernier bilan financier de Disney. L'Oncle Picsou vient de confirmer que les super-héros Marvel de 20th Century Fox (X-Men, Les Quatre Fantastiques) seront dorénavant sous la coupe du patron de Marvel Studios, Kevin Feige, qui aura tous les personnages et comics sous ses ordres. Certains iront directement sur la future plateforme Disney +.

Mais le plus dur est ailleurs. La plus grande partie des films en développement va être supprimée tandis que le calendrier des sorties va être revu. Ad Astra a déjà été décalé, et Ford v. Ferrari reste dans les starting-blocks, tout comme The Woman in the Window. The King's Man, Mort sur le Nil ou le West Side Story de Steven Spielberg sont de toute façon plus ou moins en boîte et calés pour 2020 (on imagine mal Disney se fâcher avec Steven Spielberg).

Disney + en priorité

Cependant, Bob Iger, patron de Disney, a clairement critiqué les performances de la Fox, dont le potentiel est, à ses yeux, sous-exploité. Aucun film n'est prévu après 2020. Ce sont bien les prochaines annonces qu'il faudra surveiller pour évaluer la stratégie de Disney pour la Fox, notamment les films d'animation et les reboots.

En revanche, le groupe veut exploiter au maximum quatre franchises familiales populaire pour sa plateforme Disney + : Une nuit au musée, Maman j'ai raté l'avion, Journal d'un dégonflé, Treize à la douzaine connaîtront de nouvelles vies. En clair, Disney veut industrialiser la Fox, en créant des marques. Tous les projets seront revus sous cet angle. De Avatar à La Planète des singes.

La bonne nouvelle est que Fox Searchlight survit à tout ça, pour l'instant.  Mais rien ne dit que sa liberté éditoriale persistera. Là encore, le distributeur n'a plus que quatre films en stock pour la fin de l'année. Bob Iger a assuré, à défaut de rassurer, que la filiale "art et essai" devra fournir des films à Disney +.

La loi des séries: CBS et Paramount fusionnent

Posté par vincy, le 19 août 2019

Après AT&T qui reprend Warner, Disney qui dévore la Fox, Comcast qui rachète NBCUniversal, c'est un quatrième géant des médias et des télécoms qui fusionnent. Size does matter. La taille semble de plus en plus déterminante pour survivre face aux mastodontes et aux nouveaux arrivants (Apple, Amazon, Netflix). Le groupe Viacom, propriétaire de Paramount, United International Pictures, MTV, Nickelodeon,  J-One et Game One, concentre ses activités avec CBC, leader télévisuel américain, producteur de nombreuses séries et propriétaire de Showtime. La fusion doit être conclue d'ici la fin de l'année, après l'obtention de plusieurs autorités (celle de la concurrence notamment).

Le nouvel ensemble, baptisé ViacomCBS, pèsera 28 milliards de dollars américains. Les deux entreprises s'étaient séparées en 2006, après 6 ans d'une fusion ratée entre Viacom, à l'origine une division de CBS, et CBS ar Sumner Redstone. ViacomCBS disposera ainsi de 140000 émissions télévisées et 3600 films. Avec 13 milliards de dollars d'investissement depuis un an, les deux sociétés réunies ont un poids à peu près équivalent à celui de Netflix. Cela fait plusieurs années que les deux groupes essaient de se réunir, mais le patron de CBS, Leslie Moonves, s'y opposait. Accusé d'abus sexuels en pleine ère #MeToo, il a été rapidement débarqué l'an dernier, ce qui a permis d'ouvrir la voie à des négociations.

Paramount est le plus petit studio hollywoodien, loin derrière Buena Vista (Disney), Warner, Universal et Sony, avec une part de marché oscillant entre 5 et 8% ces dernières années. Pas de quoi concurrencer les géants. Mais avec un catalogue qui comprend Titanic, Transformers, Star Trek, Indiana Jones et Mission:Impossible, le studio reste une belle pépite dans le secteur. Par ailleurs, VicaomCBS va devenir le premier réseau télévisuel américain avec 22% de l'audience captée, devant Comcast (NBC) et Disney (qui possède ABC). Dans l'immédiat, les dirigeants ont annoncé qu'ils effectueraient autour de 500 millions de dollars de synergie. Probablement, ils étudieront la création de leur propre plateforme de streaming. Et sans aucun doute, ViacomCBS développera des univers transmedias, sous forme de franchises, avec Le Parrain,  Garfield, South Park, Teenage Mutant Ninja Turtles, G.I. Joe, etc...

Last ride pour Peter Fonda (1940-2019)

Posté par vincy, le 18 août 2019

Fils de. Frère de. Peter Fonda a toujours été dans l'ombre de son père, Henry, légende hollywoodienne, et de sa sœur, Jane, star mondiale. Même sa fille, Bridget, lui a piqué la vedette. Pourtant, il a su être, à sa manière, une icône, celle de la contre-culture, égérie masculine des hippies, figure emblématique du Nouvel Hollywood. Il a suffit pour cela d'un film, le cultissime Easy Rider, réalisé par Dennis Hopper et présenté à Cannes en 1969 (et primé comme meilleure première œuvre). Co-scénariste du film, Fonda reçoit sa première nomination aux Oscars dans la catégorie scénario.

Biker à jamais, casque vissé sur la tête, filant vers sa destinée d'Est en Ouest, à la fois anticonformiste et sexy... Easy Rider est un hymne à la liberté, un film anti-réactionnaire, un manifeste à la Kerouac. Easy Rider peut-être aujourd'hui regarder comme une utopie contestataire, un point de bascule. Tarantino d'ailleurs évoquait le film dans ses récentes interviews. 1969, année où se déroule Once Upon a Time in Hollywood, c'est la fin des hippies, la fin de l'innocence, l'arrivée d'un nouveau cinéma et de cinéastes qui allaient transformer l'industrie. C'est le meurtre de Sharon Tate et le carton d'Easy Rider. C'est l'échec des rêves américains... Il s'apprêtait à fêter les 50 ans du film.

Né le 23 février 1940 à New York, Peter Fonda est mort des suites d'un cancer à Los Angeles le 16 août à l'âge de 79 ans. 50 ans après le surgissement de sa Captain America sur les grands écrans.

Peter Fonda n'a jamais eu la carrière de son père et de sa sœur. Il a tourné pour Roger Corman dans les années 1960, notamment Les Anges sauvages en 1966, une histoire de gangs de motards. Après un rôle de shérif dans The Last Movie de Dennis Hopper, il se lance dans la réalisation, avec un western, L’Homme sans frontière. En tant que comédien, on le croise dans Brève rencontre à Paris (Two People) de Robert Wise, Colère froide (Fighting Mad) de Jonathan Demme, L'Équipée du Cannonball (The Cannonball Run) de Hal Needham, où il parodie son personnage d'Easy Rider, Los Angeles 2013 (Escape from L.A.) de John Carpenter, L'Anglais (The Limey) de Steven Soderbergh, Le Livre de Jérémie d'Asia Argento, Ghost Rider de Mark Steven Johnson, 3 h 10 pour Yuma de James Mangold... Souvent des seconds-rôles, souvent dans des films oubliés. Il est néanmoins nommé pour l’Oscar du meilleur acteur et lauréat d'un Golden Globe du meilleur acteur dans L’Or de la vie de Victor Nuñez (1997), pour un personnage de père de famille apiculteur. Il était d'ailleurs militant écologiste et n'hésitait pas à produire le documentaire The Big Fix en 2012 sur la gigantesque marée noire du Golfe du Mexique.

"We Blew it" disait-il dans Easy Rider. Amer constat d'un homme qui n'avait jamais lâché ses convictions ni caché ses colères, que ce soit contre Obama ou Trump.

On le verra une dernière fois au cinéma dans The Last Full Measure, qui Lionsgate sort le 25 octobre aux USA, film de Todd Robinson, avec Samuel L. Jackson, William Hurt, Ed Harris, Sebastian Stan, Christopher Plummer, et Jeremy Irvine.

Pedro Costa triomphe à Locarno

Posté par vincy, le 17 août 2019

Avec 246 films présentés, des honneurs allant d'Hilary Swank à SONG Kang-ho en passant par John Waters et Kiyoshi Kurosawa qui présente To the Ends of the Earth en clôture, le festival de Locarno, pour la première fois dirigé par Lili Hinstin, a persévéré dans son mélange des genres, de l'expérimental au grand public (avec 9500 personnes se précipitant pour voir le dernier Tarantino).

Le jury présidé par Catherine Breillat a couronné Vitalina Varela de Pedro Costa (initialement prévu à Un certain regard à Cannes avant d'être retiré de la liste à la demande du cinéaste portugais) en lui attribuant le Léopard d'or et le prix d'interprétation féminine. Ce drame autour d'une cap-verdienne de 55 ans qui arrive au Portugal trois jours après les funérailles de son mari... Cela fait alors 42 ans que son mari, Joachim, est parti de leur île pour travailler à Lisbonne. Pendant tout ce temps, elle a vécu seule, cultivant la terre de la ferme du couple, qui finalement ne se réunira jamais.Elle découvre alors les bidonvilles de Lisbonne, ces ouvriers capverdiens et leurs histoires.

Costa avait déjà été récompensé à Locarno du prix de la mise en scène en 2014 avec Cavalo Dinheiro.

A noter que le premier film sénégalais Baamum Nafi (Nafi’s Father) de Mamadou Dia repart avec deux prix dont le Léopard d'or de sa section, Cinéastes du présent. Le film raconte l'histoire de deux frères qui se disputent à propos du mariage de leurs enfants.

Palmarès Concorso internazionale

Léopard d’or, Grand Prix du Festival de la Ville de Locarno
Vitalena Varela de Pedro Costa, Portugal

Prix Spécial du jury des Villes d’Ascona et de Losone
Pa-go (Height of the Wave) de Park Jung-bum, Corée du Sud

Prix de la mise en scène de la Ville et de la Région de Locarno
Damien Manivel pour Les enfants d'Isadora, France/Corée du Sud

Léopard pour la meilleure interprétation féminine
Vitalina Varela pour Vitalena Varela de Pedro Costa, Portugal

Léopard pour la meilleure interprétation masculine
Regis Myrupu pour A Febre de Maya Da-Rin, Brésil/France/Allemagne

Mentions Spéciales
Hiruk-Pikuk Si Al-Kisah (The Science of Fictions) de Yosep Anggi Noen, Indonésie/Malaisie/France
Maternal de Maura Delpero, Italie/Argentine

Palmarès Concorso Cineasti del presente

Léopard d'or Cinéastes du présent
Baamum Nafi (Nafi’s Father) de Mamadou Dia, Sénégal

Prix du réalisateur émergent de la Ville et de la Région de Locarno
143 Rue du Désert de Hassen Ferhani, Algérie/France/Qatar

Prix Spécial du jury
Ivana the Terrible de Ivana Mladenovi?, Roumanie/Serbie

Mention spéciale
Here For Life de Andrea Luka Zimmerman et Adrian Jackson, Grande-Bretagne

Palmarès Premiers films

Prix pour la meilleure première oeuvre
Baamum Nafi (Nafi’s Father) de Mamadou Dia, Sénégal

Swatch Art Peace Hotel Award
La Paloma y el Lobo (The Dove and the Wolf) de Carlos Lenin, Mexique

Mentions spéciales
Instinct de Halina Reijn, Pays-Bas
Fi Al-Thawra (During Revolution) de Maya Khoury, Syrie/Suède

[Passions américaines] La fièvre au corps (1981) avec William Hurt et Kathleen Turner

Posté par vincy, le 17 août 2019

La fièvre au corps. Film noir, d’un genre nouveau, plus cru, datant de 1981. C’est surtout un film de débutants. Il s’agit du premier film de Lawrence Kasdan, de la première fois où William Hurt et Kathleen Turner sont en tête d’affiche au cinéma. On y croise aussi un vétéran comme Richard Crenna et un espoir nommé Mickey Rourke.

Le film rappelle en de nombreux points, Assurance sur la mort, de Billy Wilder. Mais ici le casting lui ajoute une tension érotique irrésistible. L’alchimie sera si bonne que Turner et Hurt rejoueront chez Kasdan dans Voyageur malgré lui en 1988.

Ici aucun diable au corps, il s’agit d’un jeu machiavélique, très bien construit. Un mécano où les détails ne seront révélés qu’à la fin, un de ces films à « twist », c’est à dire que la fin nous oblige à revoir l’histoire différemment.
Joli succès à l’époque, cette œuvre pour cinéphiles avertis a redoré le blason du genre, un peu éteint depuis Chinatown

Quand Lawrence Kasdan écrit et réalise ce film, il était juste connu pour avoir scénarisé le deuxième volet de La Guerre des étoiles. La même année que La fièvre au corps, il est aussi l’auteur des Aventuriers de l’arche perdu. On lui devra aussi le scénario de Bodyguard. Comme cinéaste, il a laisse son empreinte dans le cinéma des années 80 avec Les copains d’abord, Silverado et Voyageur malgré lui. Les autres films, Grand Canyon ou Wyatt Earp, étaient plus ambitieux, mais moins populaire. Il n’a trouné que deux films dans les années 2000, Dreamcatcher et Darling Companion. Il continue à travailler sur Star Wars. En cachette, il faut savoir que George Lucas a financé une partie du film, tout en ne voulant pas associer le nom de Lucasfilm à un film si sulfureux.

William Hurt a 30 ans quand il tourne La fièvre au corps. Il doit cette "chance" au refus de Christopher Reeve. Il est alors l’incarnation du jeune américain sexy, ni idiot, ni trop beau. Le film le rend célèbre, alors qu’il a déjà une côte montante à Hollywood après avoir tourné chez Ken Russell (Au-delà du réel). Il a eu ses plus beaux rôles dans les années 80 : Le baiser de la femme araignée, Les enfants du silence, Broadcast news, … Un temps compagnon de Sandrine Bonnaire, il a souvent tourné avec des comédiennes françaises : Charlotte Gainsbourg, Juliette Binoche, Catherine Deneuve… Récemment, Hollywood l’a redécouvert en lui offrant des seconds rôles dans des films comme History of Violence, Into the Wild ou L’incroyable Hulk. Et bien sûr dans Captain America et Avengers...

Il faut entendre Kathleen Turner en version originale. Il s'agit de son premier rôle au cinéma. Cette femme fatale, superstar dans les années 80, était considérée comme la plus sexy d’Hollywood, au point de la faire incarner la mythique Jessica Rabbit dans Qui veut la peau de Roger Rabbit. Elle fut aussi la reine du box office grâce à Michael Douglas dans A la poursuite du diamant vert et La guerre des Rose. Entre temps, elle fut aussi une tueuse à gage chez John Huston (L'honneur des Prizzi) et une femme qui remonte le temps chez Francis Coppola (Peggy Sue). Au début des années 90, l’actrice alterne le théâtre, où elle triomphe à Broadway et à Londres, et les films indépendants comme Serial Mother ou Virgin Suicides. Mais sa performance la plus surprenante fut sans doute d’interpréter le père travesti d’un des héros de la sitcom Friends. Atteinte par la maladie, elle a du se résigner à ne plus être un sex-symbol. Elle apparaît ici et là sur les écrans, mais c'est sur les planches qu'elle s'épanouit le plus.

Turner incarnera souvent les manipulatrices, les femmes fatales, celles sur qui on ne peut pas tout à fait compter. Dans La Fièvre au corps, outre cette sensualité qui trouble, c'est bien un jeu de faux-semblants qui révèlent avant tout comment notre raison s'effrite sous les coups de la passion. Lawrence Kasdan n'a jamais caché qu'il voulait filmer le film comme un rêve moite (le film a été tourné en Floride par un froid de canard malgré tout). Tantôt effroyable, pour ne pas dire castrateur, tantôt érotique (de nombreuses scènes ont d'ailleurs été coupées par la monteuse Carol Littleton, engagée pour apporter un fort point de vue féminin à ce film noir).

On ne résiste pas non plus à la mélodieuse musique de John Barry. Le film ne manquant pas de style, entre mélo et thriller, la musique lui donne une tonalité particulière. Après tout c'est une histoire d'infidélité, de sexe, de fric, de meurtre, d'emprise. Le genre redeviendra à la mode (notamment Liaison fatale et Basic Instinct, tous deux avec Michael Douglas). Mais Kasdan signe ici plutôt un film hommage aux grands classiques, comme Le port de l'angoisse avec Lauren Bacall, en le modernisant avec une sexualité plus crue, juste avant la vague du conservatisme sous Reagan et l'arrivée du SIDA. La chair deviendra plus triste.

Mars films et Ocean films dans la tempête

Posté par vincy, le 16 août 2019

A une semaine d'écart, Le Film Français a annoncé que deux distributeurs indépendants hexagonaux étaient en difficulté, quelques mois après l'abandon de la distribution par Europacorp.

Mercredi, l'hebdomadaire révélait qu'Océan Films Distribution avait été placé en liquidation judiciaire le 31 juillet dernier par le Tribunal de commerce de Nanterre.

La société est en cessation de paiements depuis le 1er février 2018. Le distributeur n'a programmé aucun film pour les mois qui viennent et n'avaient sorti que Paradise beach de Xavier Durringer et Maguy Marin : l'urgence d'agir de David Mambouch au premier trimestre, avec des scores décevants au box office dans les deux cas. En avril, le président Philippe Aigle avait démissionné.

Selon Le Film Français, le seul film qu'Océan devait distribuer cette année, Tu ne tueras point (Bluebird) de Jérémie Guez, sera finalement en salles sous la bannière de The Jokers. L'an dernier, elle avait distribué, entre autres, L'homme qui tua Don Quichotte de Terry Gilliam et The Happy Prince de Rupert Everett.

Au début des années 2000, Océan était un distributeur majeur avec des films comme In The Mood for Love, No Man's Land, Millenium Mambo, Samsara, Le retour, Good Bye Lenin!... Elle avait déjà été liquidée en 2013, avant de renaître avec l'apport capitalistique de Star Invest Films France en 2016.

Le 1er août, c'est Mars films qui a été placée en période d’observation par les tribunaux parisiens à la suite d’une cessation de paiement.

Le Film Français a annoncé le 6 août que le Tribunal de Commerce de Paris a ouvert une procédure de redressement judiciaire puisque la société productrice et distributrice était en cessation de paiement depuis le 8 juillet 2019. Selon les informations de l'hebdomadaire, la date d’expiration de la période d’observation est fixée au 1er février 2020.

Malgré quelques échecs récents (Persona non Grata, Roxane), Mars films est le 8e distributeur en entrées en France avec 4,97 millions d'entrées depuis janvier, notamment grâce au succès de Grâce à Dieu de François Ozon. Il est le 3e distributeur français cette année derrière UGC et Pathé. Il doit encore sortir cette année Fourmi de Julien Rappeneau, Un jour de pluie à New York de Woody Allen, J’irai où tu iras de Géraldine Nakache, Play d'Anthony Marciano et Les traducteurs de Régis Roinsard. Dans son catalogue, il a aussi en stock les prochains films d'Harmony Korine, Richard Linklater, Nicole Garcia, Viggo Mortensen et Emmanuel Carrère.

Quel futur pour DC Comics sur grand écran?

Posté par vincy, le 15 août 2019

On a beaucoup parler de Marvel avec l'annonce de la Phase IV du Marvel Cinematic Universe au Comic-con de San Diego. Mais qui s'est soucié de l'absence de DC Comics? Pour certains professionnels, le concurrent de Marvel ne sait plus trop bien où il en est. Après la trilogie flamboyante et sombre de Christopher Nolan autour du chevalier noir, les nouveaux films avec Batman et Superman n'ont jamais pu rivaliser avec ceux de Marvel, ni en qualité ni en dollars. Que ce soit Man of Steel, Justice League ou même le combo Batman v Superman, rien n'a égalé les éloges et le milliard de dollars de The Dark Knight et de The Dark Knight Rises.

C'est finalement avec un environnement plus pop et moins poli que DC Comics a semblé trouver la martingale. Suicide Squad puis Wonder Woman et surtout Aquaman (recordman mondial des recettes de DC Comics avec 1,15 milliard de dollars) ont prouvé que la marque avait du potentiel, avec plus de fun et moins de psychologie. Wonder Woman est même, avec les deux Dark Knight, le seul non Marvel du Top 10 historique nord-américain.

On sent que la construction d'un univers étendu des super-héros de DC a du mal à se mettre en place. L'ordre des films est moins maîtrisé que chez Disney/Marvel.  La Justice League qui aurait pu être un lien entre les différents films n'a pas su s'imposer comme Avengers. Shazam!, au succès relatif mais prometteur, est le deuxième film consécutif avec un nouveau super-héros, sans qu'il n'y ait de débouchés pour lui dans un avenir proche.

A cela s'ajoute un nombre de films qui chaque année, et une faible fidélisation des spectateurs.

DC Comics expérimentateur, précurseur

Pourtant la Warner a bien l'intention vouloir combattre Disney. Et n'a peut-être pas envie de calquer le modèle DC sur celui de Marvel. Après tout, les Dark Knight ont été encensés et ont rarement été égalés en qualité (hormis par les Spider-Man de Sam Raimi , chez Sony, et Black Panther, chez Disney), tout en étant dans un registre esthétique très différent des Marvel.

C'est aussi DC Comics qui a initié la mort tragique d'un super-héros (en l'occurrence Superman dans Batman v Superman), bien avant que Thanos n'élimine la moitié d'entre eux dans Avengers Endgame.

Et on doit également à Warner/DC le premier mélange hybride animation/super-héros avec les Légo, bien avant l'excellent Spider-Man de Sony.

Ensuite le carton de Wonder Woman a été précurseur pour Hollywood, arrivant avant ceux de Black Panther et de Captain Marvel: c'est bien la Warner qui a prouvé qu'une super-héroïne était bankable et que l'ère du super-héros masculin blanc était révolue. Le film a aussi révélé une actrice. Idem pour Aquaman, le studio a imposé un "nouveau" nom, avec succès.

Mais ces deux cartons ont aussi changé l'orientation de Warner/DC Comics. Terminé le noir: la franchise DC se met au bling-bling et aux couleurs. Bref le spectateur veut du pop-corn, on va donc lui en donner, peu importe si les scénarios sont plus simplistes voire incohérents.

Ça part un peu dans tous les sens côté récit, comme côté stratégie, en apparence. On se demande comment tout les projets du studio vont s'imbriquer. Surtout que DC Comics, contrairement à Marvel, ne parvient pas à conserver ses acteurs. Will Smith a déjà abandonné la Suicide Squad. Et on ne compte plus le nombre de Batman et de Superman, qui, à chaque fois, provoquent l'hystérie des fans pro ou contre.

Les versions alternatives et arty

Le studio promet de rationaliser tout ça. En voyant le programme, on s'interroge malgré tout. Prochaine sortie : The Joker de Todd Phillips, en compétition à Venise, avec Joaquin Phoenix. On revient à l'esprit de Nolan mais avec un spin-off déconnecté des autres films. Bref, un épisode "arty" pour les Oscars plus que pour les dollars. Ou une version alternative, à la manière du film d'animation Spider-Man sorti en décembre dernier.

Dans le même registre, Warner a dégainé The Batman, réalisé par Matt Reeves. Robert Pattinson a été choisi pour être le chevalier noir dans ce film qui doit se concentrer sur sa jeunesse. Une autre version alternative. Ou un reboot en attendant un Justice League 2 convaincant? Pour l'instant rien de tout ça. Juste un Batman de plus où on reverra sans doute ses parents tués en sortant du cinéma. Ce sera le 25 juin 2021.

Girl Power

Le 19 février prochain, c'est un autre spin-off autour de la badass girl Harley Quinn (Suicide Squad) qui va profiter de la notoriété de son actrice (Margot Robbie) qui déclenchera les hostilités avec Birds of Prey. Harley Quinn se battra aux côtés de Black Canary (Jurnee Smollett-Bell), Huntress (Mary Elizabeth Winstead), la détective Renée Montoya (Rosie Perez) pour sauver Batgirl (Ella Jay Basco, choix définitif?) des mains de Black Mask (Ewan McGregor) et le tueur Victor Zsasz (Chris Messina). Tout un programme au féminin.

Avant que Marvel ne démarre sa phase IV, le 1er mai, avec son longtemps attendu Black Widow. Mais le 5 juin, DC Comics pourrait emporter ce match féminin avec son autre super-héroïne, Wonder Woman 1984. On se demande juste comment Patty Jenkins va ressusciter Chris Pine. Et, en même temps, il ne s'agirait pas d'une suite (on va se perdre à force). Mais il n'est pas impossible que DC gagner la guerre du box office sur Marvel en 2020 grâce à Margot Robbie et Gal Gadot.

Aquaman 2 dans trois ans

En août l'année prochaine, on retrouvera un reboot de Suicide Squad (cinq ans après l'unique film de l'équipe) par James Gunn (transfuge Marvel), avec Margot Robbie, Joel Kinnaman, Jai Courtney, Viola Davis mais pas Will Smith. Idris Elba héritera d'un nouveau personnage, avec une fille incarnée par Storm Reid. Ce qui augure peut-être d'un revirement narratif pour construire (enfin) un univers DC au cinéma, surtout si le script prend en compte le personnage d'Harley Quinn. Pour l'instant le programme s'arrête à décembre 2022 avec la suite d'Aquaman, face à un Star Wars. Pari risqué. Aucun Justice League, pas de troisième Wonder Woman, nul Superman à l'horizon. On sait juste que le super-héros Black Adam, antithèse de Shazam!, est en préparation (il devait d'ailleurs apparaître dans Shazam). Dwayne Johnson a été enrôlé pour être le super-héros et Jaume Collet-Serra devrait réaliser ce film, sans date précise pour l'instant.

Mais Warner décline différemment son partenariat avec DC Comics. D'un côté des films pop-corns pour lui assurer des grosses recettes mondiales (et consolider son statut de 2e studio hollywoodien). De l'autre des films plus dramatiques, avec des acteurs de premier niveau, à la manière de "hors-série" classieux. Et enfin des spin-offs autour de super-héros plutôt bad-ass, moins sages que ceux de Marvel en tout cas.

Cependant, à l'instar de Disney/Marvel/Fox/Lucasfilms/Pixar avec Disney +, Warner Bros va aussi envisager ses super-héros pour sa future plateforme de streaming, HBO Max. Ainsi les Watchmen débarqueront sur HBO cet automne en série, avec Jeremy Irons, Regina King et Tim Blake Nelson. La nouvelle patronne du studio, Ann Sarnoff, a d'ailleurs reçu pour mission d'étendre le partenariat avec DC Comics et de développer tout azimut les franchises du studio, tous supports confondus.

Elle va devoir faire le ménage et trier dans les cartons du studio, qui a repoussé Justice League Dark, Flashpoint et Batgirl, pourtant annoncés il y a deux ans. Et Warner n'a jamais caché son intention de donner une suite à Aquaman, un spin-off sur Deadshot (Will Smith dans Suicide Squad), ou des films dédiés à la Fosse (Aquaman) et à Nightwing. Ava DuVernay travaillerait sur New Gods. Il y a un scénariste officiellement recruté pour Supergirl, sans date de pré-production. Gotham City Sirens est un peu dans les limbes. On ne sait pas ce qu'il advient de Blackhawk par Steven Spielberg. Enfin le projet Lobo a finalement été orienté en série TV.

Il faut s'attendre à des surprises: le studio a aniticipé six créneaux dans le calendrier entre 2020 et 2022, sans mentionner le titre du film.