Chabadabada: 12 grands couples qui ont marqué Cannes

Posté par wyzman, le 22 mai 2019, dans Cannes, Festivals.

Alors que Claude Lelouch présente cette semaine et hors-compétition Les Plus Belles Années d’une vie, nouvelle suite de sa Palme d’or Un homme et une femme, voici petit retour sur quelques couples mythiques de la Croisette s’impose. Vieux ou jeunes, hétéros ou homos, asiatiques ou latinos. Le cœur n'a pas de limite.

Un homme et une femme de Claude Lelouch (1966)

Lorsque Claude Lelouch présente Un homme et une femme en sélection officielle au Festival de Cannes 1966, il ignore l’impact que le film aura sur sa carrière et plus globalement dans l’histoire du cinéma français. Le film raconte ainsi comment Anne (Anouk Aimée), inconsolable depuis la mort de son mari cascadeur, rencontre à Deauville Jean-Louis (Jean-Louis Trintignant), un coureur automobile dont la femme s’est laissée mourir par désespoir. Les deux s’aiment, se repoussent et se retrouvent encore. Leur passion fait aujourd’hui encore figure de référence pour les films romantiques. Un homme et une femme décroche une Palme d’or et est sacré Meilleur film étranger l’année suivante aux Oscars tandis que son scénario original est également récompensé.

Les Ailes du désir de Wim Wenders (1987)

Dans un Berlin encore divisé, Wim Wenders s’autorise un drame mêlant merveilleux et romance. Les anges, être supérieurs, entendent et voient tout ce que les humains font et pensent. Cette division pourtant simple se voit contrariée lorsque Damiel (Bruno Ganz) renonce à son immortalité pour goûter au plaisir des sens aux côtés de Marion (Solveig Dommartin), trapéziste au bord du désespoir lorsque son cirque met la clé sous la porte. Conte allégorique bourré de monologues intérieurs, Les Ailes du désir vaut à Wim Wenders un Prix de la mise en scène amplement méritée.

Sailor et Lula de David Lynch (1990)

Palme d’or du Festival de Cannes, Sailor et Lula est bien plus qu’un thriller romantique et hystérique. On y suit en effet la passion amoureuse de Sailor (Nicolas Cage) et Lula (Laura Dern) ainsi que leur cavale qui a pour but d’échapper à la mère de la jeune femme et à l’amant de celle-ci. En plus d’y dévoiler un univers particulièrement sombre et hypnotique, David Lynch s’offre ici un casting quatre étoiles qui comprend la mère de Laura Dern, Diane Ladd mais aussi J. E. Freeman, Willem Dafoe et Isabella Rossellini dans des rôles complètement barrés. Quelques mois après avoir marqué la Croisette, Diane Ladd décrochera des nominations aux Oscars et aux Golden Globes.

Happy Together de Wong Kar-wai (1997)

Souvent oublié des livres de cinéma occidentaux, ce drame chinois est aujourd’hui encore une référence parmi les films LGBT et le palmarès du Festival de Cannes. On y suit Ho Po-wing (Leslie Cheung) et Lai Yiu-fai (Tony Leung Chiu-wai), deux Hongkongais qui décident de partir vivre en Amérique du Sud. Leur passion est si dévorante qu’ils se quittent régulièrement pour mieux se remettre ensemble. A chaque fois, ils se promettent de repartir à zéro. Happy Together quittera la Croisette avec le Prix de la mise en scène.

Amour de Michael Haneke (2012)

Film non-anglophone le plus récompensé de toute l’histoire du cinéma, Amour suit le quotidien de Georges (Jean-Louis Trintignant) et Anne (Emmanuelle Riva), un couple d’octogénaires. Passionnés de musique classique, ils ont peu de contact avec l’extérieure et ce, notamment depuis que leur fille Eva (Isabelle Huppert) est allée vivre à l’étranger avec sa famille. Après une attaque cérébrale, Anne rentre au domicile hémiplégique. Huis clos particulièrement éreintant, Amour montre la relation qui les unit et développe la promesse que George a faite à Anne : ne jamais la renvoyer à l’hôpital. Palme d’or à Cannes, le film est quelques mois plus tard auréolé du Golden Globe, du BAFTA et de l’Oscar du meilleur film étranger. Le film, son réalisateur, ses deux acteurs principaux et son scénario seront quant à eux récompensés aux César.

Laurence Anyways de Xavier Dolan (2012)

Pour son troisième long-métrage, le cinéaste québécois délaisse le thème de l’homosexualité pour explorer la transidentité. Laurence Anyways raconte ainsi comment, dans les années 1990, Laurence (Melvil Poupaud) annonce à Fred (Suzanne Clément), sa petite amie, qu’il souhaite devenir une femme. Sur près d'une décennie, le spectateur suit les hauts et bas de leur relation profondément rebelle et marginale ainsi que les pressions de la société qu’ils subissent. Présenté dans la section Un certain regard, le film quitte la Croisette avec un Prix d’interprétation féminine pour Suzanne Clément et la Queer Palm.

La vie d’Adèle : chapitres 1 et 2 d’Abdellatif Kechiche (2013)

Cinquième long-métrage d’Abdellatif Kechiche, La vie d’Adèle est sans doute son plus grand succès. Adapté du roman graphique Le bleu est une couleur chaude de Julie Maroh, le film raconte comment Adèle (Adèle Exarchopoulos), 15 ans, tombe follement amoureuse d’Emma (Léa Seydoux), jeune artiste plus âgée qu’elle et dont les cheveux sont bleus. Le film est couronné d’une Palme d’or directement adressée au réalisateur et à ses deux actrices principales. Abdellatif Kechiche de décrocher aussi le Prix FIPRESCI. En raisons de scènes de sexe particulièrement explicites, le film est interdit aux moins de 12 ans avec avertissement au moment de sa sortie en salle.

Carol de Todd Haynes (2015)

Film historique et sentimental à la fois, Carol suit le parcours de Thérèse (Rooney Mara), une jeune et timide vendeuse qui est séduite par Carol (Cate Blanchett), riche cliente bourgeoise dans le New York des années 1950. De leur passion dévorante débouche un drame puissant sur le poids de la morale à l’époque et "l'empêchement" d'aimer librement. Présenté en compétition, le film de Todd Haynes en près d’une décennie vaut à Rooney Mara un Prix d’interprétation féminine.

Love de Gaspar Noé (2015)

Pour son quatrième long-métrage, Gaspar Noé met en scène un triangle amoureux qui n’a laissé personne indifférent. Alors étudiant, Murphy trompe sa petite amie Electra avec Omi. Cette dernière tombe enceinte et Murphy n’a d’autre choix que de prendre ses responsabilités, causant la fin de son idylle avec Electra. Bien après, alors que la mère d’Electra appelle Murphy pour savoir s’il n’a pas eu des nouvelles de sa fille, celui-ci se remémore la folle passion qu’ils ont partagée. Tourné et diffusé en 3D, Love a longtemps été décrié pour le caractère pornographique de son histoire d’amour principale et ses répétitions. Programmé en Séance de minuit, le film aura néanmoins marqué les festivaliers comme presque tous les films du réalisateur.

120 battements par minute de Robin Campillo (2017)

Quatre ans après son très bon Eastern Boys, Robin Campillo débarque sur la Croisette avec un film fort voire incontournable. Au début des années 1990, alors que l’épidémie du Sida se propage depuis une décennie, les militants d’Act Up-Paris multiplient les actions coup de poing pour mettre fin à l’indifférence du gouvernement et des médias. Nouvelle recrue, Nathan (Arnaud Valois) finit par succomber au charme de Sean (Nahuel Pérez Biscayart), séropositif fier de ses convictions. Leur histoire prend le dessus sur la trame sociale et permet d’illustrer le parcours souvent compliqué de ces couples ignorés par l’État. Présenté en sélection officielle, 120 battements par minute quitte Cannes avec le Grand prix du Jury, le Prix FIPRESCI, le Prix François-Chalais et la Queer Palm (obviously!) avant de rafler pas moins de six César. Rien que ça !

Carmen et Lola d’Arantxa Echevarría (2018)

Pour son second long métrage de fiction, la cinéaste espagnole nous embarque dans une communauté particulièrement repliée sur elle-même et conservatrice. Carmen et Lola raconte avec pudeur et poésie l’histoire d’amour compliquée de deux jeunes gitanes (Rosy Rodriguez et Zaira Morales), à l’heure où leurs deux familles envisagent leur mariage (hétérosexuel) respectif. Présenté à la Quinzaine des Réalisateurs, le film est auréolé quelques mois plus tard de deux Goyas.

Matthias et Maxime de Xavier Dolan (2019)

De retour pour présenter son huitième long-métrage, Matthias et Maxime pourrait bien être le film de la consécration pour Xavier Dolan. On y suit l’amour naissant de deux hommes (Gabriel D’Almeida Freitas et Xavier Dolan) jusque-là jamais attirés par les hommes, alors qu’ils sont en plein tournage. Cette histoire, loin d’être du goût de tous, crée de véritables tensions. Présenté en sélection officielle, Matthias et Maxime concourt également pour la Queer Palm.

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