Cannes 2019: le jury Un certain regard

Posté par vincy, le 30 avril 2019

La présidente du jury Un Certain Regard Nadine Labaki sait désormais avec qui elle choisira le palmarès de la section de la Sélection officielle.

- Marina Foïs. L'actrice française est une habituée du festival. En lice pour le Molière de la meilleure comédienne avec Les idoles de Christophe Honoré, cinq fois nommée aux César, l'ex-membre des Robin des Bois est venue notamment sur la Croisette avec Polisse (Compétition) et L’Atelier (Un Certain Regard), et l'an dernier avec Le Grand Bain (Hors-compétition).

- Nurhan Sekerci-Porst. La productrice allemande travaille avec Fatih Akin depuis 2005. A Cannes, elle a présenté Crossing the Bridge - The Sound of Istanbul (Hors-compétition), De l’autre côté (Prix du scénario), et In the Fade (Prix d’Interprétation Féminine). In the Fade a également remporté le Golden Globe du Meilleur Film en langue étrangère. Avant de devenir productrice, Nurhan Sekerci-Porst a étudié la littérature anglaise, les sciences politiques et le cinéma à Hambourg et Bristol.

- Lisandro Alonso. le cinéaste argentin, avait fait sensation dès son premier long métrage en 2001, présenté à Un certain regard, La libertad. Il est revenu sur la Croisette avec Los Muertos et Liverpool (tous deux à la Quinzaine des réalisateurs). En 2014, date de son dernier film, il a signé Jauja, avec Viggo Mortensen, sélectionné à Un certain regard, et Prix Fipresci pour cette section.

- Lukas Dhont. C'était la révélation de l'année dernière, trois ans après sa résidence à la Cinéfondation où il a développé le scénario de son premier long-métrage. Girl, sélectionné à Un certain regard en 2018, a été l'un des films chéris par la critique, récoltant la Caméra d’or du meilleur premier film, le Prix Fipresci Un certain regard, le prix du meilleur acteur dans cette section et la Queer Palm. Il a ensuite récolté 18autres prix dans le monde, et a été nommé aux Golden Globes et aux César.

Anémone a pris le grand chemin (1950-2019)

Posté par vincy, le 30 avril 2019

La comédienne et scénariste Anémone, née Anne Bourguignon, est morte aujourd'hui à l'âge de 68 ans. L'inoubliable Thérèse du Père Noël est une ordure, avait reçu le César de la meilleure actrice pour Le Grand chemin.

Elle venait d'annoncer l'an dernier qu'elle quittait définitivement le métier après avoir joué La pièce Les Nœuds au mouchoir, où elle incarnait une mère qui perdait la boule.

Ecolo depuis 45 ans, grand gueule, altermondialiste en perpétuelle révolte, à l'écart du milieu, farouchement, Anémone était une personnalité singulière dans le cinéma français. Pas franchement prête à faire des compromis, plutôt têtue. Toujours emmerdée à l'idée de faire la promo. Elle en avait régulièrement ras-le-bol. Elle voulait même qu'on l'oublie, préférant buller sur son canapé à la campagne, "loin de la ville qui pue". Pour élever ses enfants, elle a supporté ce monde de fous et les navets qu'on lui proposait, ce qui faisait au moins plaisir à son banquier. Ne parlons pas de ses enfants, elle a confessé à la télévision qu'elle regrettait de les avoir mis au monde, soumise à une pression sociale. Au final, elle aurait sans doute eu une carrière différente, moins dictée par le fric, si elle avait suivi son instinct : ne pas se reproduire.

Anémone a toujours voulu être actrice. Elle préférait les hippies, la grande rigolade du Splendide, qu'elle a quitté fâchée à cause du fric (et de leurs opinions de droite). D'origine bourgeoise, éduquée chez les catholiques, elle prend les chemins de traverse dès sa vingtaine, choisissant en pseudonyme le titre de son premier film (en 1968), celui de Philippe Garrel. C'est le seul film où Anémone est créditée comme Anne Bourguignon.

Elle enchaîne les petits rôles chez Philippe de Broca, Gérard Pirès, Yves Robert. Coluche lui donne une dimension un peu plus importante dans Vous n'aurez pas l'Alsace et la lorraine. Avec son physique qui incite à la maladresse et sa voix proche du burlesque, elle manie avec génie des personnages stéréotypés pour en faire des caractères comiques. Le Splendid va changer son destin. En 1979, elle devient Thérèse, qui rit quand on la..., vieille fille pas vraiment douée pour la couture, et franchement nympho quand elle a vu enfin le loup. Le Père noël est une ordure l'immortalise pour des décennies avec ses multiples passage à la télévision.

On la croise ainsi beaucoup dans les comédies à la française de l'époque: Ma femme s'appelle revient, Pour cent briques t'as plus rien, Le quart d'heure américain, Le mariage du siècle, sorte de Valérie Lemercier dans Palais-Royal, souvent avec Lhermitte, Blanc et autres camarades en partenaires.

Mais ces pantalonnades la frustrent. En 1985, elle opère un tournant dramatique, à l'instar de Michel Blanc et Josiane Balasko. Elle incarne une étrange voisine dans un polar sulfureux, Péril en la demeure de Michel Deville. Deux ans plus tard, elle accepte le rôle d'une villageoise pas très heureuse depuis la mort de son enfant. C'est Le grand chemin de Jean-Loup Hubert. ce rôle dramatique lui vaut un plébiscite public (3,2 millions d'entrées, 4e film de l'année) et un César de la meilleure actrice. Elle a été nommée quatre autres fois.

Paradoxalement, la suite sera plus irrégulière, passant de Jugnot (Sans peur et sans reproche) à Garrel (Les baisers de secours), de Nicloux (Les enfants volants) à Goupil (Maman), de Deville (Aux petits bonheurs) à Marshall (Pas très catholique), de Trueba (Le rêve du singe fou) à Lelouch (La belle histoire). Les grands auteurs ne sont pas au meilleur de leur forme quand ils la choisissent. Elle-même s'égare chez Luis Rego ou Serge Kober dans des séries Z. Parfois, elle trouve quand même un grand rôle, comme celui de mère indigne dans Le petit prince a dit de Christine Pascal, Prix Louis-Delluc en 1992.

Anémone continue dans des films qui ne trouvent pas leur public ou de grandes fresques coûteuses (Marquise, Lautrec) où elle n'est que second-rôle. A partir des années 2000, elle se fait plus rare, figurante dans des comédies populaires (ou pas), comme Le petit Nicolas. Elle peut être cruelle ou attachante, paumée ou charmante. Elle étale quand même son talent avec autorité dans Jacky au royaume des filles, en générale d'une dictature féministe, de Riad Sattouf. On semble la redécouvrir. Alexandra Leclère, Julien Rappeneau (Rosalie Blum) et Anne Le Ny lui offrent ses derniers rôles.

Finalement depuis 2005, elle était plus présente à la télévision. mais, surtout, elle n'a jamais cessé de faire de la scène, s'amusant avec Musset, Feydeau, Molière pour Planchon, Obaldia, Colas...

Atypique, engagée, franche, Anémone était sans doute l'une des comédiennes les plus populaires de sa génération. Elle n'a sans doute pas eu les films qu'elle méritait, en partie à cause de son caractère sans doute, mais pas seulement. Mais les quelques beaux films qu'elle a tournés, comme les plus dérisoires, révélaient une femme libre, qui refusait assurément d'être prise pour ce qu'elle n'était pas.

Remember John Singleton (1968-2019)

Posté par vincy, le 29 avril 2019


John Daniel Singleton, né le 6 janvier 1968, est mort ce 29 avril à l'âge de 51 ans des suites d'un AVC. Il était tombé dans le coma il y a une dizaine de jours.

Il avait émergé dans la planète cinéma avec Boyz N the Hood en 1991, après des études de cinéma à USC, lauréat de trois bourses d'écritures. En filmant la jeunesse d'un ghetto de Los Angeles, avec Laurence Fishburne, Cuba Gooding Jr. et le rappeur Ice Cube, il devient le "Spike Lee" californien. Le film connaît un beau succès et Singleton est nommé comme meilleur réalisateur et meilleur scénariste aux Oscars. L'année suivante, il met en scène Eddie Murphy, alors star planétaire, dans un clip de Michael Jackson, "Remember the Time". Fan de musique, ses films ont toujours une bande originale très soignée.

Malheureusement, ce début en fanfare s'accompagne de deux mauvais films par la suite, Poetic Justice, avec Janet Jackson, Tupac Shakur et Regina King, et Higher Learning, parabole du vivre ensemble. Il poursuit son parcours avec un film historique de 2h20, Rosewood, histoire vraie d'un massacre d'Afro-américains en Floride dans les années 1920. Ving Rhames, Don Cheadle, John Voight sont au générique.

Mais c'est avec Shaft, reboote de la saga des années 1970, qu'il connaît à nouveau le succès (70M$). Le film d'action, avec Samuel L. Jackson et Christian Bale, trouve son public, même si aucune suite n'aura lieu. Trop irrégulier (le film suivant, Baby Boy fait un flop malgré un Léopard d'or à Locarno), le réalisateur s'évertue quand même, dans tous les genres, à dessiner le destin de héros noirs dans une Amérique dépeinte comme fracturée socialement, financièrement.

En 2003, il signe 2 Fast 2 Furious, de loin son plus gros carton (240M$ dans le monde), et son plus gros budget. Cela dilue un peu plus son savoir-faire dans des films de commande. Idem pour le suivant, Four Brothers (avec Mark Wahlberg en tête d'un casting comprenant Tyrese Gibson, Garrett Hedlund, Terrence Howard, Josh Charles, Chiwetel Ejiofor et Taraji P. Henson) Malgré sa violence, le film encaisse 74M$ aux USA. En reniant sa force - le portrait des afro-américains dans un monde dominé par les blancs -  il se fourvoie avec Identité secrète, thriller paranoïaque avec Taylor Lautner, Lily Collins, Alfred Molina, Maria Bello, Jason Isaacs et Sigourney Weaver.

Si au cinéma, le brillant Singleton n'a jamais trouvé de quoi faire sa place, ça n'a pas été le cas à la télévision pour laquelle il a créé, produit, scénarisé et en partie réalisé Snowfall. Il a également réalisé des épisodes d'Empire, American Cime Story et Billions.

Il a toujours critiqué les studios de ne pas laisser les réalisateurs noirs mettre en scène des blockbusters et de ne pas produire des films racontant l'histoire des noirs, mais il a aussi craint une forme d'homogénéisation et de banalisation dictées par le système. Autrefois cinéaste culte avec son regard si singulier sur sa communauté, tenant d'apporter une autre vision des choses, il est devenu un faiseur brillant, qui n'a jamais pu ou su trouver sa place, en cherchant à démontrer qu'un réalisateur noir pouvait être aussi bankable que les autres.

Cannes 2019: le jury de la compétition au complet

Posté par vincy, le 29 avril 2019

Deux mois après la révélation du président du jury - le cinéaste mexicain Alejandro G. Inarritu - Pierre Lescure et Thierry Frémaux révèle le jury de la compétition du 72e Festival de Cannes, qui débutera dans un peu plus de deux semaines. "Le Jury de Cannes est invité à voir des films réalisés parmi les plus grands cinéastes de l’époque – c’est encore le cas cette année. Toutes celles et ceux qui figurent en compétition doivent aussi se savoir regardés par de grands artistes – c’est également le cas !" expliquent-ils.

Avouons que c'est un jury paritaire et cosmopolite poids lourd.

- Elle Fanning. L'actrice américaine connaît bien son Président puisqu'elle a tourné pour lui dans Babel, en compétition à Cannes. Elle est venue sur la Croisette en 2016 avec The Neon Demon de Nicolas Winding Refn puis l’année suivante avec Les Proies de Sofia Coppola.

- Maimouna N’Diaye. Actrice et réalisatrice du Burkina Faso, lauréate au FESPACO et Trophées francophones en 2015 pour son rôle dans L’Œil du Cyclone de Sékou Traoré, Maimouna N’Diaye a débuté chez Otar Iosseliani dans La chasse aux papillons (1992) et chez Michel Ocelot à qui elle prête sa voix dans Kirikou (1996). . Elle a réalisé des documentaires comme Warbassanga (1998) et Tranches de Vie.

- Kelly Reichardt. On l'attendait en compétition avec son nouveau film, First Cow, mais il est toujours en post-production. La réalisatrice, scénariste et monteuse américaine s'est faîte connaître avec des films singuliers et parfois radicaux. Avec Wendy et Lucy, elle est sélectionnée à Un Certain Regard en 2008. Son dernier long métrage Certaines Femmes a été projeté en avant-première au Festival du Film de Sundance en 2016.

- Alice Rohrwacher. Chouchou du Festival, la scénariste et cinéaste italienne a été révélée à la Quinzaine des Réalisateurs en 2011 avec Corpo celeste. Trois ans plus tard, elle revient à Cannes, cette fois en Compétition, avecLes Merveilles (Le Meraviglie), et remporte Grand Prix du jury. À nouveau en Compétition avec son dernier film Heureux comme Lazzaro (Lazzaro Felice), elle repart avec le Prix du Scénario en 2018.

- Enki Bilal. Un auteur de bandes-dessinées connu dans le monde entier, entre SF et dystopie, mais aussi un cinéaste. L'auteur de Bug, sa plus récente série, numéro 1 des ventes et bientôt en série TV pour France 2, est exposé partout, du Louvre à la Chine. Il a aussi réalisé trois films: Bunker Palace Hotel (1989) Tykho Moon (1996) et Immortel, ad vitam (2004).

- Robin Campillo. On se souvient tous de l'effet 120 battements par minute à Cannes il y a deux ans. Le cinéaste, qui a commencé en écrivant et montant les films de Laurent Cantet, dont Entre les murs, Palme d'or en 2008, a plongé dans le grand bain en réalisant son premier long métrage Les Revenants en 2004. En 2013, Eastern Boys est présenté à Venise. Puis c'est le sacre 120BPM, en Compétition, et Grand Prix du jury. Avant d'être césarisé l'année suivante. Campillo prépare son nouveau film actuellement.

- Yorgos Lanthimos. Nommé quatre fois aux Oscars, Yorgos Lanthimos est un cinéaste grec. Son deuxième lon, Canine,a reçu le Prix Un Certain Regard au 62e Festival de Cannes avant d’être nommé aux Oscars dans la catégorie Meilleur Film en langue étrangère. Puis vint, The Lobster, sen compétition, et finalement le Prix du Jury avant d'être nommé pour l’Oscar du Meilleur Scénario. De nouveau en Compétition en 2017 avec Mise à mort du cerf sacré, il est distingué par le Prix du Scénario. Cette année, La Favorite, Grand prix à Venise, a reçu dix nominations aux Oscars, dont Meilleur Film et Meilleur Réalisateur, a valu l’Oscar de la Meilleure Actrice à Olivia Colman pour sa performance.

- Pawel Pawlikowski est un autre cinéaste européen qui a connu un beau parcours aux Oscars. Son dernier film Cold War, prix de la mise en scène à Cannes l'an dernier, a été nommé trois fois pour le Meilleur Réalisateur, la Meilleure Photographie et le Meilleur Film en langue étrangère. L'Oscar du meilleur Film en langue étrangère, il l'avait obtenu avec Ida (2015). Il avait débuté avec des documentaires et s'était fait connaître au début des années 2000 avec My Summer of Love.

Avengers Endgame et Game of Thrones: la collapsologie fait un carton

Posté par redaction, le 29 avril 2019

Avengers Endgamea tué le jeu. 350 millions de $ au box office nord-américain, record absolu, 1,2 milliards de $ au total dans le monde, du jamais vu. Aux Etats-Unis, en trois jours et un soir, le film se classe déjà 50e du box office historique, 203e si on ajuste le dollar à l'inflation au niveau de Twilight : New Moon et de Comment se débarrasser de son patron?. Au niveau mondial, c'est la 18e recette la plus importante, grâce notamment à un score monstrueux en Chine (300M$). Il a fracassé tous les records pour un week-end d'ouverture. Le film a déjà battu le score final de Captain America: Civil War, égalisant même celui d'Iron Man 3. En France, Avengers a attiré 2,8 millions de spectateurs en 5 jours, soit le 6e meilleur démarrage de l'histoire et le plus important depuis 2008.

On observe le même carton avec la série Game of Thrones, dont la 8e saison annonce l'épilogue. Elle a démarré aux USA avec 17,4 millions de téléspectateurs lors de son lancement mi-avril, là encore un record. En sept saisons, la saga avait multiplié par cinq son audience. La progression se poursuit. Et on ne compte pas le téléchargement illégal, alors que GOT reste la série la plus piratée du monde.

On écrit dans notre critique d'Avengers: Endgame: "De ce mois d’avril 2019, on ne retiendra que l’ultime saison de Game Of Thrones côté séries. Mais côté cinéma, on ne saurait faire plus incontournable qu’Avengers : Endgame. Peut-être parce que dans les deux cas, il y aura un avant et un après."

C'est très clair. mais surtout, les deux "achèvements" de ces méga-franchises traduisent deux tendances sociologiques plus profondes.

Les deux histoires, jouant avec les mythes, racontent finalement l'effondrement du monde. Dans Game of Thrones, cela passe par une multitude de morts, dont aucun héros n'est à l'abri. Environ 400 personnages quittent le monde des vivants. Les stars sont souvent plus protégée, autrement dit essentiellement ceux qui sont apparus au début de la série, mais on sait que personne n'est immortel, pas même les nobles.

Chez les super-héros de Marvel, c'est la moitié d'entre eux qui a disparu à la fin d'Avengers: Infinity War. La sélection guerrière de GOT est remplacée ici par une volonté d'assainir le cosmos de son surplus démographique, désastreux pour l'équilibre économique, social et écologique. Si on savait déjà que certains allaient ressurgir d'outre-tombe, il n'empêche que la théorie de Thanos était bien similaire à celle de la bataille de Winterfell: l'espèce est menacée.

Les deux grandes sagas de l'année, de la décennie même, illustrent finalement la théorie de l'effondrement, ou collapsologie, décrite dans un livre écrit par Pablo Servigne et Raphaël Stevens au printemps 2015. Notre monde va dans le mur: le chaos est proche et l'humanité est menacée d'extinction. Ce discours est évidemment simplifié dans les deux récits chevaleresques, mais il rencontre un écho inconscient chez les spectateurs, qui s'identifient très bien à cet enjeu apocalyptique, bien plus qu'à une guerre nucléaire ou extra-terrestre. On reproche d'ailleurs souvent l'aspect sombre des scènes les plus spectaculaires, l'obscurité étant un facteur dramaturgique.

This is the End

A cela s'est ajouté une montée en puissance des deux franchises en terme de narration. Les spectateurs adorent les conclusions: celles qui sont définitives, quitte à renaître autrement. La finalité des choses, comme la mort l'est avec la vie, a son importance. Comme lorsqu'on lit un livre qu'on adore, on sait que la frustration peut-être là, mais on est satisfait d'avoir terminé l'histoire. En annonçant leurs adieux, les Avengers et Game of Thrones ont capitalisé sur une fanbase conquise d'avance et prête pour les accompagner ... jusqu'à la mort."Part of the journey is the end" rappelle Iron Man dans le film.

Il n'y a rien de pire qu'une franchise ou une série qui ne sait pas se terminer à temps. On l'a vu avec Harry Potter (apothéose réussie, spin-off moins convaincants), les Pirates des Caraïbes et Transformers (sans fin, et perdant leurs publics), Le seigneur des anneaux (qui se suffisait à lui-même, sans décevoir avec Le Hobbit), ou encore Shrek et L'âge de glace qui, au-delà du troisième épisode, perdaient de leur intérêt.

Ou alors il faut savoir se réinventer, comme Star Wars, qui a sur rebondir après une deuxième trilogie trop opportuniste et moins performante. Pour Marvel, c'est le moment de se renouveler avec les Eternels, Black Widow, Shang-Chi, Docteur Strange, Black Panther, les Gardiens de la Galaxie et Captain Marvel. Pour HBO, il s'agir d'explorer la mythologie de Game of Thrones en allant dans le passé, en amont de l'histoire. Une histoire sans fin définitive, finalement, un peu à la manière des mangas.

Mais, en rappelant que tout bonheur a un but (et un épilogue), et que personne n'est immortel, les Avengers comme Game of Thrones nous rappellent que la vie est courte et aléatoire. Mais aussi que le monde autour de nous est peut-être en train de s'effondrer. Bizarrement, tout le monde le sait, mais personne ne veut être spoilé.

Cannes 2019 : Pedro Almodóvar, Xavier Dolan et Céline Sciamma en lice pour la Queer Palm

Posté par wyzman, le 28 avril 2019

Une fois n’est pas coutume, le comité d’organisation de la Queer Palm vient de dévoiler sa sélection de longs et courts métrages retenu pour le Festival de Cannes 2019. Créée par le journaliste Franck Finance-Madureira, la Queer Palm a depuis 2010 pour ambition de récompenser un film traitant avec brio une thématique altersexuelle.

Pour l’édition 2019, le comité a commencé par dévoiler une première liste de 16 longs et 7 courts métrages. Côté longs, on retrouve sans surprise Douleur et gloire de Pedro Almodóvar, Roubaix, une lumière d’Arnaud Desplechin, Matthias et Maxime de Xavier Dolan, Portrait de jeune fille en feu de Céline Sciamma, Rocketman de Dexter Fletcher ou encore Zombi Child de Bertrand Bonello. Côté courts, La distance entre le ciel et nous de Vasilis Kekatos et Grand Bouquet de Neo Yoshigai devraient faire beaucoup de bruit.

Présidé par l’actrice Virginie Ledoyen, le jury de la Queer Palm comptera en son sein les Français Claire Duguet (directrice de la photographie) et Kee Yoon Kim (actrice) et les Brésiliens Filipe Matzembacher (réalisateur) et Marcio Reolon (réalisateur). Lors des éditions précédentes, ce sont Girl de Lukas Dhont, 120 battements par minute de Robin Campillo et Les Vies de Thérèse de Sébastien Lifshitz qui ont raflé le prix en ce qui concerne les longs métrages. Chez les courts, The Orphan de Carolina Markowicz et Les Îles de Yann Gonzalez sont les lauréats les plus récents.

LONGS METRAGES

Sélection officielle
Douleur et gloire de Pedro Almodóvar (compétition)
Roubaix, une lumière d’Arnaud Desplechin (compétition)
Matthias et Maxime de Xavier Dolan (compétition)
Bacurau de Kleber Mendonça Filhio et Juliano Dornelles (compétition)
Frankie d’Ira Sachs (compétition)
Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma (compétition)
Rocketman de Dexter Fletcher (hors-compétition)

Un Certain Regard
Beanpole de Kantemir Balagov
Port Authority de Danielle Lessovitz
Liberté d’Albert Serra
Adam de Maryam Touzani

Quinzaine des Réalisateurs
And Then We Danced de Levan Akin
Zombi Child de Bertrand Bonello
Tlamess d’Ala Eddine Slim

Semaine de la Critique
Tu mérites un amour de Hafsia Herzi

ACID
Indianara d’Aude Chevalier-Beaumel et Marcello Barbosa

COURTS METRAGES

La distance entre le ciel et nous de Vasilis Kekatos (Sélection officielle)
Jeremiah de Kenya Gillespie (Cinéfondation)
Slozhnopodchinennoe d'Olesya Yakovleva (Cinéfondation)
Grand Bouquet de Nao Yoshigai (Quinzaine des Réalisateurs)
Journey through a body de Camille Degeye (Semaine de la Critique)
The Manila Lover de Johanna Pyykkö (Semaine de la Critique)
She runs de Qiu Yan (Semaine de la Critique)

Le Petit Nicolas va revenir au cinéma (et à la télévision)

Posté par redaction, le 28 avril 2019

Le vénérable Jean-Jacques Sempé - 86 ans - est hype. Le dessinateur, à qui l'on doit l'histoire de Raoul Taburin (sorti le 17 avril avec 80000 entrées en France pour sa première semaine), est plus connu pour avoir illustrer les histoires du Petit Nicolas.

Le garnement fête ses 60 ans cette année et deux adaptations sont programmées. Deux adaptations animées doit-on préciser, l'une pour le cinéma, l'autre pour la télévision. Tout devrait être prêt à l'horizon 2020-2021.

Onyx Films et Kaïbou Productions (Le petit prince) préparent un long-métrage d’animation, le premier pour notre héros, Le Petit Nicolas – Les copains d’abord. Il sera réalisé au studio Foliascope (Owen et la forêt des loups, Wardi). Le scénario est assuré par Michel Fessler (La marche de l’empereur, Terre des ours) et Anne Goscinny. La fille de René Goscinny a déjà collaboré aux deux précédents films adaptés du Petit Nicolas, réalisés par Laurent Tirard en prises de vues réelles, Le Petit Nicolas, sorti en 2009, et Les vacances du Petit Nicolas, sorti en 2014. Le diptyque a attiré 8 millions de spectateurs dans le monde.

Par ailleurs, Anne Goscinny collaborera aussi à l’écriture de la série animée Le Petit Nicolas – Tous en vacances !. Le feuilleton comptera 52 épisodes de 12 minutes et racontera les aventures de Nicolas et ses amis en vacances à la plage. La série sera diffusée sur M6, qui avait déjà produit en 2009 une série télévisée en animation 3D autour du Petit Nicolas.

Bertrand Mandico prépare son nouveau film

Posté par vincy, le 27 avril 2019

Bertrand Mandico se lance dans son nouveau long-métrage. Le réalisateur des Garçons sauvages, sorti en février 2018 en France, du court-métrage Ultra-Pulpe (vu au cinéma l'été dernier avec deux autres courts sous le nom d'Ultra-rêve) et croisé en tant qu'acteur dans Un couteau dans le cœur de son ami Yann Gonzalez (en compétition à Cannes) se lance donc dans une nouvelle aventure avec Ecce Films. La société d'Emmanuel Chaumet a accompagné Les Garçons sauvages mais aussi de nombreux films remarqués comme Victoria, La bataille de Solférino, Théo et Hugo ou Bêtes blondes.

Paradis sale, le titre de son nouveau film, vient d'obtenir l'avance sur recettes du CNC avant réalisation, le 16 avril, aux côtés de Mathieu Gerault, Leyla Bouzid, Marie Dumora, Mahamat-Saleh Haroun et Christine Dory.

Selon Le Film français, l'histoire se déroule dans un futur chimérique sur une planète d’une autre galaxie, After Blue, planète vierge où seules les femmes peuvent survivre au milieu d’une flore et d’une faune inoffensives. Au générique, on retrouvera Vimala Pons et Elina Löwensohn, deux de ses comédiennes des Garçons sauvages.

En début d'année, le réalisateur s’est essayé pour la toute première fois au clip-vidéo avec le morceau Niemand de Kompromat.

Cannes 2019 : Intermezzo, la suite de Mektoub My Love d’Abdellatif Kechiche entre en compétition

Posté par wyzman, le 26 avril 2019

Selon les informations de nos confrères de RTL, Abdellatif Kechiche serait de nouveau en compétition, 6 ans après le prix FIPRESCI et la Palme d'or remis à La vie d'Adèle.

Une sélection attendue

Voilà plusieurs heures que la rumeur circule. En sera-t-t-il ? N'en sera-t-il pas ? A en croire Satellifax, Intermezzo a bel et bien été proposé au comité de sélection du Festival qui l'a visionné pas plus tard que ce mardi. Si aucune annonce officielle n'a encore été faite (le premier montage de 4 heures pourrait poser problème), cela ne saurait tarder.

Distribué par Pathé, Intermezzo est la suite de Mektoub, My Love: Canto Uno, le film d'Abdellatif Kechiche sorti le 21 mars 2018 et qui, pour rappel, est une adaptation libre du roman La Blessure, la vraie de François Bégaudeau. Si les cadres spatio-temporel et socio-culturel ont été modifiés, le film a ravi le public et la presse. Loin d'être un succès commercial à l'inverse de La vie d'Adèle, Mektoub, My Love: Canto Uno a entamé sa carrière en sélection officielle à la Mostra de Venise 2017 où il a malheureusement été éclipsé par La Forme de l'eau de Guillermo del Tero, Foxtrot de Samuel Maoz et Three Billboards de Martin McDonagh.

Ce faisant, Abdellatif Kechiche retrouvera Arnaud Desplechin (Roubaix, une lumière), Ladj Ly (Les Misérables), Céline Sciamma (Portrait de la jeune fille en feu) et Justine Triet (Sybil) parmi les Français déjà en compétition.

Cannes 2019: Luis Bunuel, Lina Wertmüller, Milos Forman, Easy Rider, Shining et La Cité de la peur à Cannes Classics

Posté par vincy, le 26 avril 2019

Le programme de Cannes Classics est riche et éclectique avec en vedette les 25 ans de La Cité de la peur, Shining présenté par Alfonso Cuarón en séance de minuit, les 50 ans d’Easy Rider en compagnie de Peter Fonda, Luis Buñuel à l’honneur en trois films, un hommage à la première réalisatrice nommée aux Oscars, Lina Wertmüller, le Grand Prix de 1951 Miracle à Milan de Vittorio De Sica, un ultime salut à Milos Forman et le premier film d’animation en couleur du cinéma japonais!

A l'honneur

Easy Rider (1969, 1h35, États-Unis) de Dennis Hopper

The Shining (Shining) de Stanley Kubrick (1980, 2h26, Royaume-Uni / États-Unis)

La Cité de la peur, une comédie familiale (1994, 1h39, France) d’Alain Berbérian

Los Olvidados (The Young and the Damned) (1950, 1h20, Mexique) de Luis Buñuel

Nazarín (1958, 1h34, Mexique) de Luis Buñuel

L’Âge d’or (The Golden Age) (1930, 1h, France) de Luis Buñuel

Pasqualino Settebellezze (Pasqualino / Seven Beauties) (1975, 1h56, Italie) de Lina Wertmüller

Miracolo a Milano (Miracle à Milan / Miracle in Milan) (1951, 1h40, Italie) de Vittorio De Sica

Lásky jedné plavovlásky (Les Amours d’une blonde / Loves of a Blonde) (1965, 1h21, République tchèque) de Milos Forman

Forman vs. Forman (République tchèque / France, 1h17) de Helena Trestikova et Jakub Hejna

Films restaurés

Toni de Jean Renoir (1934, 1h22, France)

Le Ciel est à vous (1943, 1h45, France) de Jean Grémillon

Moulin Rouge (1952, 1h59, Royaume-Uni) de John Huston

Kanal (Ils aimaient la vie / They Loved Life) (1957, 1h34, Pologne) d’Andrzej Wajda

Hu shi ri ji (Diary of a Nurse) (1957, 1h37, Chine) de Tao Jin

Hakujaden (Le Serpent blanc / The White Snake Enchantress) (1958, 1h18, Japon) de Taiji Yabushita (pour les 100 ans de l'animation japonaise)

125 Rue Montmartre (1959, 1h25, France) de Gilles Grangier

A tanú (Le Témoin / The Witness) (1969, 1h52, Hongrie) de Péter Bacsó

Tetri karavani (La Caravane blanche / The White Caravan) (1964, 1h37, Géorgie) d’Eldar Shengelaia et Tamaz Meliava

Plogoff, des pierres contre des fusils de Nicole Le Garrec (1980, 1h48, France)

Caméra d’Afrique (20 ans de cinéma africain / ) (20 Years of African Cinema) de Férid Boughedir (1983, 1h38, Tunisie / France)

Dao ma zei (The Horse Thief / Le Voleur de chevaux) (1986, 1h28, Chine) de Tian Zhuangzhuang et Peicheng Pan

The Doors (Les Doors) (1991, 2h20, États-Unis) d’Oliver Stone

Documentaires

Making Waves: The Art of Cinematic Sound (Etats-Unis, 1h34) de Midge Costin

Les Silences de Johnny (55mn, France) de Pierre-William Glenn

La Passione di Anna Magnani (1h, Italie / France) d’Enrico Cerasuolo

Cinecittà - I mestieri del cinema Bernardo Bertolucci (Italie, 55mn) de Mario Sesti