Cannes 2019: Claire Burger, marraine de Visions sociales

Posté par vincy, le 26 mars 2019

Cette semaine, la réalisatrice Claire Burger sort son premier film en solitaire, cinq ans après Party Girl, coréalisé avec Marie Amachoukeli et Samuel Theis, Caméra d'or au Festival de Cannes. C'est ça l'amour arrive au cinéma auréolé de quatre prix aux Arcs (dont meilleur film) et un prix à Venise (Meilleur film aux Venice Days).

Elle reviendra à Cannes cette année en tant que marraine de la sélection Visions sociales, dont ce sera la 17e édition. Elle y présenetra ses deux films.

Cette année, la sélection, qui se déroule à Mandelieu-La Napoule, proposera une rencontre avec Robert Guédiguian et un focus sur le cinéma méditerranéen comportant 16 films.

Sofia de Meryem Benm’Barek
Ceux qui travaillent d’Antoine Russbach
Sibel de Ça?la Zencirci et Guillaume Giovanetti
Fiore gemello de Laura Luchetti
Le jour où j'ai perdu mon ombre de Soudade Kaadan
Chjami è rispondi d’Axel Salvatori-Sinz
Amal de Mohamed Siam
Le silence des autres d’Almudena Carracedo et Rober Bahar
Tel Aviv on Fire de Sameh Zoabi
Hawaii de Jesús del Cerro
Before Father Gets Back de Mari Gulbani
Makhdoumin, chacun sa bonne de Maher Abi Samra
The Reports on Sarah and Saleem de Muayad Alayan
Her Job de Nikos Labôt
Benzine de Sarra Abidi
Wardi de Mats Grorud

Un thriller européen pour Danis Tanovic

Posté par vincy, le 25 mars 2019

Le réalisateur bosniaque Danis Tanovic a commencé le tournage de son nouveau film, une production britannique, The Postcard Killings. Il s'agit de l'adaptation du best-seller de James Patterson, à qui l'on doit la série Alex Cross, et Liza Marklund, traduit en français en 2011 sous le titre Bons baisers du tueurs.

Dans le roman, l'histoire est celle d'un détective de New York dont sa fille, tout juste mariée, vient d'être assassinée avec son époux. Il commence l'enquête qui le conduit vers une série de meurtres à travers tout l'Europe. Avec pour seul clé, des cartes postales envoyées aux quotidiens locaux juste avant le passage à l'acte. Le scénario a été coécrit par Andrew Stern et Ellen Furman.

Le projet a du surmonter pas mal d'obstacles ces trois dernières années, notamment l'abandon par le réalisateur initialement prévu, le polonais Janusz Kaminski. De même les acteurs pressentis, Patrick Dempsey et Dakota Fanning, ont laissé tomber le film. Désormais le casting comprend Jeffrey Dean Morgan (The Walking Dead, Rampage)  et Connie Nielsen (Wonder Woman, Gladiator). On retrouvera aussi au casting Cush Jumbo, Steven Mackintosh et Leander Vyvey. Le film se tournera à Londres, en Norvège et à Stockholm, pour une sortie en 2020.

Danis Tanovic vient de réaliser la série Uspjeh pour HBO Europe. Il a remporté le Grand prix du jury en 2016 à Berlin pour Mort à Sarajevo et le prix du meilleur scénario en 2001 à Cannes pour No Man's Land (également César du meilleur premier film).

3 bonnes raisons de voir Entre les roseaux de Mikko Makela

Posté par wyzman, le 24 mars 2019

En salle depuis mercredi dernier, Entre les roseaux est le film LGBT à ne pas manquer cette semaine. Voici pourquoi.

Entre les roseaux est un drame politique. De retour en Finlande pour les vacances d’été, Leevi aide son père à restaurer le chalet familial au bord d’un lac. Tareq, un réfugié syrien et demandeur d'asile les aide sur ce chantier. Alors que Leevi s’est réfugié dans la poésie et l’oeuvre de Rimbaud, Tareq, lui, tente de se construire une identité dans un monde fait d’inégalités. La Finlande doit devenir sa terre d’adoption tandis qu’elle est source de mauvais souvenirs pour Leevi. En parallèle de l’amour naissant entre les deux hommes, Mikko Makela offre un cours de tolérance au spectateur par le biais du personnage du père de Leevi. Rustre et peu habitué à voir des étrangers, il fait office de caution xénophobe dans un film centré sur la différence.

Entre les roseaux est un film sur la passion amoureuse. Pendant 1h48, Leevi semble mué par le désir de quitter cette terre qui a vu mourir sa mère pour retrouver un Paris où il a pourtant du mal à étudier depuis une rupture douloureuse. De son côté, Tareq est habité par l’idée que fuir la Syrie était le seul moyen de pouvoir être lui-même, quitte à laisser sa famille en danger. Leur rencontre, soudaine et parfaitement mise en scène par un monteur qui réalise ici son premier long métrage est de toute beauté. Leurs dialogues sont succincts mais emplis de sens. Loin d’être viable sur le long terme, l’idylle d’Entre les roseaux n’est pas sans rappeler le caractère éphémère de Week-end, le premier succès critique d’Andrew Haigh. La romance de vacances d’Entre les roseaux est aussi intense qu’un premier amour et aussi violente qu’une première rupture.

Entre les roseaux est un projet lumineux. Loin des clichés sur la Finlande plongée dans le noir, Entre les roseaux dévoile un nouvel aspect de ce grand pays seulement peuplé par 5,5 millions de personnes. Dans un cadre à la fois champêtre et estival, Mikko Makela filme ces deux acteurs principaux (l'éphèbe Janne Puustinen et l'envoutant Boodi Kabbani) avec une sensualité fascinante. A coups de gros plans et de jeux de regards et aidé d’une photographie lumineuse et signée Iikka Salminen, l’homme que l’on a vu dans How to Talk to Girls at Parties signe un film convenu mais cohérent. Dans la lignée de Seule la terre et Mario, Entre les roseaux est une petite pépite de cinéma indépendant.

Festival 2 Valenciennes 2019 : Boy Erased et Le Vent de la liberté triomphent

Posté par wyzman, le 24 mars 2019

C’est hier soir qu’avait la lieu la cérémonie de clôture de la 9e édition du Festival 2 Valenciennes. Doté du thème "Images du monde", la compétition fiction était marquée par les présences de L’Adieu à la nuit d’André Téchiné, Boy Erased de Joel Edgerton et Noureev, le corbeau blanc de Ralph Fiennes.

Un palmarès fait de doublés

Pourtant très attendu, le nouveau film d’André Téchiné ne semble pas avoir convaincu et ne fait pas du tout partie du palmarès. A l’inverse, l’ultra populaire Boy Erased a continué sa tournée des festivals et rafle le Grand prix cette année. Le film fait suite à La Route sauvage d’Andrew Haigh (2018) et The Young Lady de William Oldroy (2017). Le film porté par Lucas Hedges, Nicole Kidman, Russell Crowe, Xavier Dolan et Joe Alwyn raconte l’histoire vraie d’un fils de pasteur contraint de suivre une thérapie de conversion après avoir fait son coming-out.

Côté fiction, on retiendra le double sacre de Le Vent de la liberté de Michael Bully Herbig (Prix du jury et Prix du Public), ainsi que celui de La Lutte des classes (prix d’interprétation masculine pour Edouard Baer et Prix de la critique). Côté documentaire, Je vois rouge de Bojina Panayotova quitte le festival auréolé du Prix du jury et Prix du jury étudiant.

Pour rappel, Le Vent de la liberté s’intéresse à l’histoire vraie de deux familles d’Allemagne de l’Est qui, en pleine guerre froide, tentèrent de passer à l’Ouest grâce à une montgolfière. La Lutte des classes voit quant à lui Leïla Behkti et Edouard Baer se surpasser pour protéger les valeurs de la famille qu’ils composent à l’écran.

FICTION

Grand prix : Boy Erased de Joel Edgerton

Prix du jury : Le Vent de la liberté de Michael Bully Herbig

Prix d’interprétation féminine : Alba August, Astrid de Persille Fischer Christensen

Prix d’interprétation masculine : Edouard Baer, La Lutte des classes de Michel Leclerc

Prix de la critique : La lutte des classes de Michel Leclerc

Prix du public : Le Vent de la liberté de Michael Bully Herbig

Prix du jury étudiant : Compañeros de Alvaro Brechner

Prix du jury CinéPass : Compañeros de Alvaro Brechner

DOCUMENTAIRE

Prix du jury : Je vois rouge de Bojina Panayotova

Prix de la critique : Monrovia, Indiana de Frederick Wiseman (mention pour Lourdes de Thierry Demaizière et Alban Teurlai)

Prix du jury étudiant : Je vois rouge de Bojina Panayotova

Prix du public : Lourdes de Thierry Demaizière et Alban Teurla

JEUNES ETOILES 2 VALENCIENNES

Etoile d’or du meilleur court-métrage : Révolution (Lycée Tuez, Cambrai)

Etoile d’argent du meilleur court-métrage : Rencontre(s) (Lycée des métiers Henri Senez, Hénin Beaumont)

Etoile de bronze du meilleur court-métrage : ex-æquo Double vitrage (Lycée Diderot, Carvin) et Feu mon amie (Lycée Thérèse d'Avila, Lille)

BIFFF 2019 : tout le Fantastique sera à Bruxelles

Posté par kristofy, le 23 mars 2019

Comme chaque année Bruxelles se prépare à devenir la cité de la peur avec la 37e édition du BIFFF, le Bruxelles International Fantastic Film Festival. Vous avez rendez-vous du 9 au 21 avril avec des monstres affamés, des colonisateurs de l'espace, des sorcières maléfiques, des serial-killers sanguinaires, bref tout ce qui est orienté fantasy, thriller, science-fiction, zombies… Le BIFFF 2019 a encore prévu une centaine de films pour se faire peur, pour rire aussi, en provenance de toute la planète.

La programmation cette année est, comme toujours, plutôt dingue comme les organisateurs le détaillent: « Il est sociologiquement prouvé que le cinéma fantastique et d’horreur a toujours connu un regain d’intérêt auprès du public et des critiques en période de trouble social et économique. Les Italiens nous sortent des extrémistes obligés de se réfugier dans un camp de migrants (Go home) ou carrément l’incarnation du fascisme (Mussolini qui ressuscite au 21e siècle dans I’m back). Les Scandinaves, eux, tirent à boulets rouges sur la menace du terrorisme mondial (The Unthinkable) et les catastrophes climatiques (The Quake). Les Coréens agitent le chiffon de la troisième guerre mondiale (Take point), pendant que les Américains digèrent leurs tueries de masse trop récurrentes (The Dead ones). À plus long terme, les dystopies se portent à merveille : l’exploitation cosmétique des orphelins (Level 16) ou un exode forcé vers la planète Mars (Aniara)…»

Korine, Harlin, Jordan, Lau...

A Bruxelles, on découvrira ainsi parmi la centaine de films prévus certains titres ayant pu être dans d'autres festivals, comme Dragged across concrete à Venise, Assassination Nation à Paris ou Rampant à Gerardmer, mais ce BIFFF 2019 a prévu beaucoup de surprises inédites avec « 10 avant premières mondiales, 11 avant premières internationales et 10 avant premières européennes ». Au programme donc le nouveau Hellboy par Neil Marshall, The Beach Bum de Harmony Korine avec Matthew McConaughey, Iron Sky 2 de Timo Vuorensolat, Bodies at rest de Renny Harlin, Kung Fu Monster de Andrew Lau, Chasing the dragon avec Donnie Yen et Andy Lau, Little Monsters avec Lupita Nyong'o (qui triomphe en ce moment dans Us de Jordan Peele), Pet sematary avec Jason Clarke, The Room avec Olga Kurylenko, Greta de Neil Jordan avec Isabelle Huppert...

Il y aura aussi une multitudes de curiosités comme The Dead center avec Shane Carruth, Dreamland avec Juliette Lewis, Feedback avec Eddie Marsan, Play or die avec Roxane Mesquida, Freaks avec Emile Hirsch et Bruce Dern, You might be the killer avec Alysson Hannigan, Crime wave avec Maribel Verdú, You shall not sleep avec Belén Rueda...

Le jury sera composé notamment de Steve Johnson, célèbre artisan des effets-spéciaux (ayant contribué par exemple à Ghostbusters, Abyss, Predator, Greystoke, Spiderman 2, Blade 2...) qui donnera une master-class, et du réalisateur Na Hong-jin (avec une rétrospective de ses films, tous sélectionnés à Cannes, comme The Chaser, The Murderer, The Strangers).

La personnalité intronisée cette année Chevalier De L’Ordre Du Corbeau sera l'acteur Udo Kier qui ressuscitera lors de la séance du très attendu Iron Sky 2 de Timo Vuorensola. Parmi les invités il y aura Jean-Luc Couchard et Quarxx pour Tous les Dieux du ciel, Kim Byung-woo pour Take point, la réalisatrice Olga Gorodetskaya pour Stray, et Javier Ruiz Caldera qui avec SuperLopez tentera de gagner pour la 3ème fois une récompense au BIFFF.

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37e édition du Brussels International Fantastic Film Festival
Du 9 au 21 avril 2019, au Palais des Beaux-Arts à Bruxelles
Infos et programmation sur le site du BIFFF

Cannes 2019: Le Pass pour les jeunes cinéphiles étendu

Posté par vincy, le 22 mars 2019

Pour la deuxième année, le Festival de Cannes réédite son programme « 3 Jours à Cannes - 3 Days in Cannes », tout en le développant.

"Du 15 au 17 mai et du 23 au 25 mai, les 18-28 ans, cinéphiles venus du monde entier, sont invités à découvrir les films de la Sélection officielle" indique le communiqué.

Pour sa première édition, le "pass" a été utilisé par 1700 jeunes lors du 71e Festival de Cannes.

Le pass de 3 jours donne accès à la Sélection officielle (Compétition, Hors Compétition, Séances Spéciales, Un Certain Regard, Cannes Classics, Cinéma de la Plage) et au Palais des Festival , ainsi qu’à une programmation dédiéeau cinéma Les Arcades pour les trois derniers jours.

Car, c'est ça la nouveauté, désormais, les jeunes cinéphiles (il faut avoir entre 18 et 28 ans, et justifier par écrit sa passion du cinéma), ont le choix entre deux périodes, vers l'ouverture du festival et vers la clôture.

Fin de tournage pour Seules les bêtes de Dominik Moll

Posté par vincy, le 22 mars 2019

Le tournage du nouveau film de Dominik Moll s'achève cette fin de semaine. Seules les bêtes, produit et distribué par Haut et Court, réunit Laure Calamy, Denis Ménochet, Valeria Bruni Tedeschi et Damien Bonnard. Il s'agit de l'adaptation du roman de Colin Niel, qui vient de paraître en poche (Babel), lauréat des Prix polar en séries et Prix Landerneau polar.

Le tournage a pris place en Occitanie et en Cote d'Ivoire depuis début janvier. Le scénario coécrit par le réalisateur et Gilles Marchand (le duo a déjà écrit ensemble Harry, un ami qui vous veut du bien, Lemming et Des nouvelles de la planète Mars) commence avec la disparition d’une femme. Au cœur des Causses, une voiture est retrouvée au départ d'un sentier de randonnée. Sa conductrice s'est volatilisée. Les gendarmes recueillent des témoignages des habitants des environs, qui révèlent, chacun, les lourds secrets de la disparue. Pourtant cinq personnes sont liées à cette disparition. Le secret de la disparition se trouve peut-être en Afrique...

Dominik Moll, César du meilleur réalisateur en 2001, est aussi attendu cette année sur Arte, avec la série Eden, soit six épisodes mettant en scène une cinquantaine de réfugiés débarquant d’un canot sur une plage grecque.

Cartoon movie 2019 : 9 projets à suivre, signés Claude Barras, Anca Damian, Sébastien Laudenbach ou encore Mirai Mizue

Posté par MpM, le 21 mars 2019

L'un des indicateurs pour évaluer l'aura d'un projet présenté au Cartoon movie est le nombre d'acheteurs présents lors de sa présentation. Cette année, on retrouve assez classiquement dans le "top 10" des projets à destination du jeune public, comme Terra Willy d'Eric Tosti, sur la découverte d'une planète inconnue, sa faune et sa flore, ainsi que ses dangers, par un jeune garçon échoué là après un accident (sortie le 3 avril), ou Le secret des mésanges d'Antoine Lanciaux (Neige et les arbres magiques), 6e long métrage de Folimage qui mêle question des origines et aventures archéologiques.

Les adaptations figurent également en très bonne place de ce classement, avec notamment La Ballade de Yaya, inspiré de la bande dessinée de Jean-Marie Omont et Golo Zhao ; Where is Anne Franck ? d'Ari Folman (Valse avec Bashir, Le Congrès) qui met en scène Kitty,  l'amie imaginaire d'Anne Franck, dans l'Europe contemporaine ; ou encore Dino Mite de David Nasser, tiré d'une collection de livres jeunesse allemands, Minus Drei de Ute Krause. Des films qui semblent bien sur les rails, et dont on devrait vous reparler prochainement.

En attendant, nous avons privilégié des projets souvent encore au stade de concept, parfois complètement fous, ou tout simplement singuliers et prometteurs, que nous suivrons envers et contre tout, et dont nous avions très envie que vous les attendiez avec nous !

Ghostdance de Kim O'bomsawin, Nicolas Blies et Stéphane Hueber-Blies (a_Bahn & Melusine Productions, Terre Innue & URBANIA)

Connaissez-vous les films à impact social ? Ce cinéma engagé, qui s'accompagne de campagnes de sensibilisation et d'information, est la spécialité de la compagnie luxembourgeoise a_Bahn à qui l'on doit notamment le film Zéro Impunity qui combat l'impunité des violences sexuelles dans les conflits armés.

Leur nouveau projet, Ghostdance, s'attaque au féminicide, à travers le constat révoltant que 1250 femmes autochtones ont disparu au Canada en 30 ans, dans une indifférence criminelle, ce qui à l'échelle de l'Union européenne, équivaudrait à 1,8 millions de disparitions. L'histoire suivra donc une jeune fille hantée par l'esprit d'une jeune femme disparue dont elle ignore tout. Basé sur des faits réels, et développé en lien avec les communautés autochtones du pays, le film empruntera la forme de l'enquête intime, et devrait d'adresser à un public plutôt adulte et adolescent.

Journey to the west de Mirai Mizue (Miyu Productions, New Deer)

Pour ceux qui ne sont pas familiers avec le travail du réalisateur japonais Mirai Mizue, disons que l'un des adjectifs qui revient fréquemment pour qualifier son travail est "psychédélique". On est d'autant plus excité à l'idée de voir son cinéma coloré, formel et abstrait s'épanouir dans un format de long métrage, adapté qui plus est du récit légendaire chinois du XVIe siècle,  La Pérégrination vers l’Ouest de Wu Cheng-En, qui met en scène la quête personnelle du Roi Singe.

Le projet en est encore au stade de concept, mais le trailer survitaminé au trait presque naïf est déjà extrêmement prometteur. Les scénaristes Patricia Mortagne et Sébastien Tavel, qui ont notamment écrit Les Hirondelles de Kaboul de Zabou Breitman et Eléa Gobbe-Mevellec, d'après Yasmina Khadra, travaillent actuellement sur une première version du scénario. Hugo de Faucompret et Arnaud Tribout ont quand à eux rejoint la direction artistique des décors. Inutile de dire que l'on attendra le temps qu'il faudra pour découvrir ce film forcément singulier.

Linda veut du poulet de Chiara Malta et Sébastien Laudenbach (Dolce Vita Films)

Après La jeune fille sans mains, Sébastien Laudenbach est de retour en duo avec Chiara Malta pour un projet caractérisé par un joyeux chaos et des personnages hauts en couleurs qui défient l'ordre et la morosité. Après avoir injustement puni Linda, sa mère accepte, pour se faire pardonner, de lui faire la spécialité de son père disparu, un poulet aux poivrons. Mais en pleine grève générale, suivre une simple recette de cuisine n'est pas de tout repos.

Avec ses couleurs acidulées et sa liberté visuelle, Linda veut du poulet s’annonce comme une comédie pop, burlesque et tendre. On aime notamment la très belle idée de choix esthétiques changeant en fonction de l'échelle de plan, les personnages devenant de plus en plus stylisés quand on s'éloigne, jusqu'à ne plus ressembler en plan large qu'à des pastilles de couleur. Un film pour toute la famille, attendu en mai 2021.

Mars express de Jérémie Périn (Everybody on Deck)

Etes-vous prêts pour le premier polar martien ? C'est à un véritable film de science fiction, situé au XXIIIe siècle, dans un monde en déliquescence, que propose Jérémie Périn, à qui on doit entre autres la série Last Man. Alors que les robots ont permis la colonisation du système solaire, tout le monde est devenu riche, à l'exception des travailleurs confinés sur terre.

Sur une trame d'enquête classique (deux détectives cherchent une jeune fille qui a disparu), le film explore des enjeux futuristes pas si éloignés de nous, comme l'émancipation et le soulèvement des robots. Soit un mélange de Raymond Chandler et de Philip K. Dick qui semble rendre possible toutes les audaces narratives.

Of unwanted things and people de David Súkup, Ivana Laucíková, Leon Vidmar & Agata Gorzadek

Avant même d'être terminé, Of unwanted things and people cumule déjà les prix ! Le projet a en effet gagné en 2018 le prix du pitch pour un long métrage d'animation au CEE Animation Forum ainsi q'un prix du public. Lors du Cartoon Movie 2019, il s'est vu remettre le Prix Eurimages au développement de la coproduction (quatre pays sont déjà impliqués : la république tchèque, la Slovaquie, la Slovénie et la Pologne).

De belles fées qui se penchent sur le berceau de ce long métrage adapté de nouvelles populaires en Pologne, signées Arnost Goldflam. Le fil directeur de l'intrigue sera les récits que se racontent trois cousins, avec l'aide de leur grand-père, peu de temps après la mort de leur grand-mère, et qui tous aborderont des questions liées au monde de l'enfance.

Planète de Momoko Seto (Ecce Films)

Dans la continuité de sa série des "Planètes", dans laquelle elle utilise des éléments comme le sel ou des oranges moisies pour recréer des planètes extraterrestres, la réalisatrice Momoko Seto propose un film de science fiction au niveau micro dans lequel des graines de pissenlit (nommées akènes) partent en quête d'une nouvelle terre.

Non seulement le projet s'inscrit pleinement dans la question des migrations contemporaines, mais il promet aussi des scènes époustouflantes comme le Big Bang ou la naissance de la voie lactée. On est subjugué par la beauté des images proposées, de même que par l'inventivité illimitée de la réalisatrice pour qui tout minéral, végétal ou même animal microscopique devient tour à tour un monstre, une espèce extraterrestre ou un décor intergalactique.

Saules aveugles, femme endormie de Pierre Földes (Cinéma Defacto, Miyu productions)

Nous vous avions déjà parlé de cette adaptation la plus excitante du moment, celle de six nouvelles d'Haruki Murakami par Pierre Földes, le fils du réalisateur Peter Földes. Frappé par l'originalité du style de l'écrivain, Pierre Földes lui a envoyé ses courts métrages pour le convaincre qu'il pouvait adapter l'un de ses récits. Murakami lui a alors proposé de choisir parmi ses nouvelles.

Après avoir pensé un temps à les adapter de manière successive, le réalisateur a finalement décidé de créer des liens entre les différents récits pour former une histoire cohérente. On y croisera notamment des personnages subissant des "tremblements de terre intérieurs" leur ouvrant les yeux "sur les vérités qu'ils se cachent". Le teaser découvert au Cartoon, avec ses superbes aplats de couleurs et ses personnages aux visages si expressifs, donne très envie d'en voir plus. Il faudra pourtant patienter, la production commençant seulement à l'été 2019.

Sauvages ! de Claude Barras (Prélude, Hélium Films)

Après l'immense succès de Ma vie de Courgette, Claude Barras est de retour avec un projet de long métrage mêlant plusieurs techniques, dont la stop motion, pour raconter une amitié touchante entre un bébé orang-outan et une fillette qui veut le sauver des braconniers.

En situant l'action à Bornéo, au cœur de la forêt primaire, le réalisateur dénonce la politique de déforestation intense (pour la plantation de palmiers à huile ou l'exploitation minière) et la chasse illégale qui ont mené à la disparition de près de la moitié des orangs-outans de l'île en vingt ans. Une oeuvre engagée dont le but assumé est de donner l'envie d'agir.

The island d'Anca Damian (Aparte Films)

Egalement présente à Bordeaux avec son nouveau long métrage Le Voyage fantastique de Marona attendu dans le courant de l'année, Anca Damian avait déjà un autre projet à présenter aux professionnels du Cartoon. Encore à l'état de concept (bien avancé, cela dit, vu ce que la réalisatrice nous a montré de son animatique), The island est une forme de comédie musicale inspirée de Robinson Crusoé, sur fond de crise des réfugiés.

En terme d'esthétique et de tonalité, les influences revendiquées sont notamment le court métrage suédois Min borda (The burden) de Niki Lindroth von Bahr et le film culte Yellow submarine de George Dunning. Anca Damian cherche ainsi une esthétique réaliste qui tire vers le surréalisme, bien en germe dans les images qu'elle a montrées lors de la présentation. Face à un tel projet, la question n'est pas tant de déterminer s'il se fera, que de savoir quand on pourra le découvrir...

Wong Kar-wai retourne à Shanghaï pour son prochain film

Posté par vincy, le 20 mars 2019

Wong Kar-wai de retour? 6 ans après son dernier film, The Grandmaster, le maître de Hong Kong s'apprêterait à clore sa trilogie commencée avec In the Mood for Love et poursuivie avec 2046.

Selon le journal chinois Ming Pao, le réalisateur retournerait sur les plateaux cet hiver pour réaliser (enfin) Blossoms, film en gestation depuis quelques années. Il écrit le scénario depuis plus de quatre ans, explorant les archives et les documents concernant les époques qu'il souhaite reconstituer. Wong Kar-wai a confirmé auprès de la presse chinoise ce projet à l'occasion d'une cérémonie de la Hong Kong Film Writers Association qui lui décernait un prix honorifique le 17 mars dernier.

Blossoms serait librement inspiré du roman éponyme de Jin Yucheng (inédit en français) qui suit trois résidents de Shanghaï de la Révolution culturelle chinoise dans les années 1960 à la fin du XXe siècle. Rappelons que le cinéaste aux lunettes noires est originaire de Shanghaï, ville qu'il a quitté avec sa mère à l'âge de 5 ans en 1963, et où il n'est pas revenu avant le début des années 1990. C'est cette période d'absence et sa ville natale qu'il veut filmer. Il a d'ailleurs confessé que le film serait son plus personnel, tout en confirmant qu'il serait bien dans une suite à In the Mood for Love et 2046.

In The Mood for Love est né d'un incident. Il envisageait à l'origine une romance musicale à Pékin. Mais, empêché par l’administration chinoise, il imagine alors une trilogie amoureuse. Il filme beaucoup, y compris à Macao et Bangkok, et jette presque tout pour ne garder que ce qui aboutira au film emblématique de la carrière du réalisateur.

La production de Blossoms s'annonce ambitieuse puisque Shanghaï a été transformée. Les quartiers qu'il veut reconstituer n'existent plus. Pour l'instant aucun acteur n'a été choisi. Et le réalisateur a déjà prévenu qu'ils devront parler le dialecte Shanghaïen.

Après avoir abandonné le biopic sur Gucci et suspendu la série Tong Wars pour Amazon, il semble que Wong Kar-wai revienne cette fois-ci pour de bon.

Dernière course d’obstacles pour Ad Astra

Posté par vincy, le 19 mars 2019

Brad Pitt deux fois à Cannes? L'acteur devrait monter les marches avec Once Upon A Time in Hollywood de Quentin Tarantino. Cet habitué du Festival de Cannes est déjà venu en compétition avec Babel d'Alejandro G. Inarritu, président du jury cette année, Inglorious Basterds, de Tarantino, The Tree of Life de Terrence Malick, Palme d'or, et Killing Them Softly (Cogan, la mort en douce) d'Andrew Dominik. Hors-compétition, la star a présenté Troy et Ocean's Thirteen.

Plutôt rare sur les écrans depuis Alliés en 2016 - il a été au générique de War Machine, sur Netflix, et s'est offert un caméo dans Deadpool 2 l'an dernier -, il a privilégié ses activités de producteur avec Plan B (Moonlight, Oscar du meilleur film, The Lost City of Z, Okja, My Beautiful Boy, Si Beale Street pouvait parler, Vice...).

Aussi mai 2018 devrait être son grand retour sur les écrans avec le si longtemps attendu Ad Astra de James Gray. Le film est pour l'instant prévu pour une sortie mondiale entre le 22 et le 24 mai, en plein Festival de Cannes. Le réalisateur et l'acteur vont enfin concrétiser leur rencontre puisque Pitt devait, à l'origine, être le héros de The Lost City of Z, sorti en 2017, lui aussi après une longue gestation, et d'un projet inabouti, The Gray Man.

Ad Astra (Vers les étoiles traduit du latin) est l'histoire d'un homme (Brad Pitt) qui traverse le système solaire pour retrouver son père (Tommy Lee Jones). Le cinéaste espère avoir un peu bousculé le genre avec cette histoire père-fils, thème transversal de son œuvre.

James Gray fait partie de ces cinéastes chouchous de la Croisette, avec quatre films en compétition (The Yards en 2000, We Own the Night en 2007, Two Lovers en 2008 et The Immigrant en 2013) sans avoir obtenu un seul prix du jury (ni avoir été nommé une seul fois aux Oscars, ce qui est pire).

Avec ce space-opéra de Science-fiction, qu'il promet spectaculaire, il vise pour la première fois la conquête du grand public avec une sortie calée pour le Memorial Day dans plus de 2500 salles aux Etats-Unis (dans sa carrière, seul We Own the Night a eu le droit à une sortie nationale, dans 2300 salles). Les spectateurs américains auront le choix entre ce Brad Pitt, la version en prises de vues réelles d'Aladdin, une comédie hype d'Olivia Wilde et un film d'horreur d'Elizabeth Banks.

En attendant, James Gray espère toujours présenter son film à Cannes. La Fox, désormais dans le giron de Disney, frapperait un grand coup marketing face à la concurrence. Mais, le studio peut aussi décider de décaler Ad Astra, face à Aladdin, priorité de Disney, et changer le calendrier du film en vue des Oscars. A Hollywood, l'hypothèse est estimée sérieuse tant on ignore comment Disney va digérer le catalogue de la Fox dans son planning des sorties.

Une autre inconnue s'invite dans l'agenda. Les effets spéciaux sont toujours en cours de fabrication et les sociétés qui en ont la charge ont jusqu'à fin avril/début mai pour rendre leur travail. Soit moins de trois semaines pour que James Gray finalise ensuire une copie acceptable à Cannes et aux multiplexes. James Gray révèle quand même dans une récente interview qu'il doit être prêt pour le Festival le 18 mai. Cependant, le réalisateur souligne qu'il souhaite que les effets visuels soient parfaits et que sa présence à Cannes est secondaire par rapport au résultat final du film. Les dernières rumeurs renforcent l'idée que le film ne sera pas prêt à temps. Il faudra peut-être attendre Venise.

Après Ad Astra, James Gray mettra en scène un opéra à Los Angeles, Le mariage de Figaro de Mozart, programmé pour juin 2020. Une toute autre aventure.