3 bonnes raisons de voir Entre les roseaux de Mikko Makela

Posté par wyzman, le 24 mars 2019

En salle depuis mercredi dernier, Entre les roseaux est le film LGBT à ne pas manquer cette semaine. Voici pourquoi.

Entre les roseaux est un drame politique. De retour en Finlande pour les vacances d’été, Leevi aide son père à restaurer le chalet familial au bord d’un lac. Tareq, un réfugié syrien et demandeur d'asile les aide sur ce chantier. Alors que Leevi s’est réfugié dans la poésie et l’oeuvre de Rimbaud, Tareq, lui, tente de se construire une identité dans un monde fait d’inégalités. La Finlande doit devenir sa terre d’adoption tandis qu’elle est source de mauvais souvenirs pour Leevi. En parallèle de l’amour naissant entre les deux hommes, Mikko Makela offre un cours de tolérance au spectateur par le biais du personnage du père de Leevi. Rustre et peu habitué à voir des étrangers, il fait office de caution xénophobe dans un film centré sur la différence.

Entre les roseaux est un film sur la passion amoureuse. Pendant 1h48, Leevi semble mué par le désir de quitter cette terre qui a vu mourir sa mère pour retrouver un Paris où il a pourtant du mal à étudier depuis une rupture douloureuse. De son côté, Tareq est habité par l’idée que fuir la Syrie était le seul moyen de pouvoir être lui-même, quitte à laisser sa famille en danger. Leur rencontre, soudaine et parfaitement mise en scène par un monteur qui réalise ici son premier long métrage est de toute beauté. Leurs dialogues sont succincts mais emplis de sens. Loin d’être viable sur le long terme, l’idylle d’Entre les roseaux n’est pas sans rappeler le caractère éphémère de Week-end, le premier succès critique d’Andrew Haigh. La romance de vacances d’Entre les roseaux est aussi intense qu’un premier amour et aussi violente qu’une première rupture.

Entre les roseaux est un projet lumineux. Loin des clichés sur la Finlande plongée dans le noir, Entre les roseaux dévoile un nouvel aspect de ce grand pays seulement peuplé par 5,5 millions de personnes. Dans un cadre à la fois champêtre et estival, Mikko Makela filme ces deux acteurs principaux (l'éphèbe Janne Puustinen et l'envoutant Boodi Kabbani) avec une sensualité fascinante. A coups de gros plans et de jeux de regards et aidé d’une photographie lumineuse et signée Iikka Salminen, l’homme que l’on a vu dans How to Talk to Girls at Parties signe un film convenu mais cohérent. Dans la lignée de Seule la terre et Mario, Entre les roseaux est une petite pépite de cinéma indépendant.

Festival 2 Valenciennes 2019 : Boy Erased et Le Vent de la liberté triomphent

Posté par wyzman, le 24 mars 2019

C’est hier soir qu’avait la lieu la cérémonie de clôture de la 9e édition du Festival 2 Valenciennes. Doté du thème "Images du monde", la compétition fiction était marquée par les présences de L’Adieu à la nuit d’André Téchiné, Boy Erased de Joel Edgerton et Noureev, le corbeau blanc de Ralph Fiennes.

Un palmarès fait de doublés

Pourtant très attendu, le nouveau film d’André Téchiné ne semble pas avoir convaincu et ne fait pas du tout partie du palmarès. A l’inverse, l’ultra populaire Boy Erased a continué sa tournée des festivals et rafle le Grand prix cette année. Le film fait suite à La Route sauvage d’Andrew Haigh (2018) et The Young Lady de William Oldroy (2017). Le film porté par Lucas Hedges, Nicole Kidman, Russell Crowe, Xavier Dolan et Joe Alwyn raconte l’histoire vraie d’un fils de pasteur contraint de suivre une thérapie de conversion après avoir fait son coming-out.

Côté fiction, on retiendra le double sacre de Le Vent de la liberté de Michael Bully Herbig (Prix du jury et Prix du Public), ainsi que celui de La Lutte des classes (prix d’interprétation masculine pour Edouard Baer et Prix de la critique). Côté documentaire, Je vois rouge de Bojina Panayotova quitte le festival auréolé du Prix du jury et Prix du jury étudiant.

Pour rappel, Le Vent de la liberté s’intéresse à l’histoire vraie de deux familles d’Allemagne de l’Est qui, en pleine guerre froide, tentèrent de passer à l’Ouest grâce à une montgolfière. La Lutte des classes voit quant à lui Leïla Behkti et Edouard Baer se surpasser pour protéger les valeurs de la famille qu’ils composent à l’écran.

FICTION

Grand prix : Boy Erased de Joel Edgerton

Prix du jury : Le Vent de la liberté de Michael Bully Herbig

Prix d’interprétation féminine : Alba August, Astrid de Persille Fischer Christensen

Prix d’interprétation masculine : Edouard Baer, La Lutte des classes de Michel Leclerc

Prix de la critique : La lutte des classes de Michel Leclerc

Prix du public : Le Vent de la liberté de Michael Bully Herbig

Prix du jury étudiant : Compañeros de Alvaro Brechner

Prix du jury CinéPass : Compañeros de Alvaro Brechner

DOCUMENTAIRE

Prix du jury : Je vois rouge de Bojina Panayotova

Prix de la critique : Monrovia, Indiana de Frederick Wiseman (mention pour Lourdes de Thierry Demaizière et Alban Teurlai)

Prix du jury étudiant : Je vois rouge de Bojina Panayotova

Prix du public : Lourdes de Thierry Demaizière et Alban Teurla

JEUNES ETOILES 2 VALENCIENNES

Etoile d’or du meilleur court-métrage : Révolution (Lycée Tuez, Cambrai)

Etoile d’argent du meilleur court-métrage : Rencontre(s) (Lycée des métiers Henri Senez, Hénin Beaumont)

Etoile de bronze du meilleur court-métrage : ex-æquo Double vitrage (Lycée Diderot, Carvin) et Feu mon amie (Lycée Thérèse d'Avila, Lille)