Elsa Zylberstein incarnera Simone Veil pour Olivier Dahan

Posté par vincy, le 31 janvier 2019

Un projet sur Simone Veil, entrée au Panthéon l'été dernier et décédée en 2017, est mis en route. Elsa Zylberstein interprètera la femme politique. Cette femme rescapée de la Shoah a marqué la vie politique française, notamment pour avoir fait adopter la loi dépénalisant l'interruption volontaire de grossesse et pour avoir été la première présidente du Parlement européen.

Selon l'AFP, Olivier Dahan s'attaquera à cette figure emblématique de la deuxième moitié du XXe siècle. Il a déjà filmé Marion Cotillard en Edith Piaf dans La Môme et Nicole Kidman en Grace Kelly dans Grace de Monaco, son dernier film en date (2014). Ces dernières années, il s'est lancé dans plusieurs projets - Un sac de billes, Charlotte, d'après la biographie de David Foenkinos - avant de les abandonner.

Cette fois-ci le film semble mieux parti. Il sera coscénarisé par la journaliste et écrivaine Vanessa Schneider.

Simone Veil a fait l'objet de nombreux documentaire, dont le récent Auschwitz Projekt d'Emil Weiss. Elle a aussi été incarnée par Emmanuelle Devos dans le téléfilm La Loi, réalisé en 2014 par Christian Faure, et par Marina Foïs dans le court métrage Les Hommes s'en souviendront réalisé par Valérie Müller en 2006.

3 raisons d’aller voir Pearl d’Elsa Amiel

Posté par kristofy, le 30 janvier 2019

Le pitch: Léa Pearl s’apprête à concourir pour le prestigieux titre de Miss Heaven. Son entraîneur, Al, espère, grâce à elle, revenir sur le devant de la scène et rien ne pourra les détourner de cet objectif… Mais à quelques heures de la finale, Ben, l’ex-mari Léa débarque avec Joseph, leur enfant, qu’elle n’a pas vu depuis 4 ans.

La découverte du culturisme au féminin
Les films d'action américains ont souvent mis en valeur des héros aux gros bras (citons Arnold Schwarzenegger, Sylvester Stallone, Bruce Willis, Mark Wahlberg, Vin Diesel, Dwayne Johnson...) mais peu de films ont aussi mis en scène leurs entrainements de bodybuiding. Si le culturisme au cinéma c'est d'abord Schwarzenegger dans Pumping Iron , il n'y a pas eu grand chose depuis, sauf la comédie No pain no gain de Michael Bay. Le culturisme est aussi présent dans le cinéma français avec les entrainements d'un personnage qui cherche à transformer son apparence et les répercussions sur leur entourage : d'abord en 2002 Jalil Lespert dans Vivre me tue de Jean-Pierre Sinapi, puis François Yolin Gauvin (un champion) dans Bodybuilder de Roschdy Zem en 2014. Et le culturisme féminin ? Voila donc Pearl, avec Julia Föry, véritable bodybuildeuse devenue ici actrice. L'histoire est concentrée presque totalement dans un huis-clos dans un hôtel où se déroule une finale pour un prestigieux titre, avec les derniers préparatifs des différentes femmes en compétition prêtes à exposer leurs corps très musclé à un jury. Les femmes culturistes sont montrées comme des athlètes qui se consacrent au relief bombé de leur musculation avec une discipline très exigeante.

Une personnalité complexe dans un corps hors-norme
Différentes séquences nous feront s'interroger sur une certaine fascination pour ces corps métamorphosés. Ce qui captive le plus est bien l'héroïne Léa Pearl. Pas forcément son corps mais plutôt son visage : ses sourires parfois factices, ses larmes parfois retenues, ses regards qui cherchent parfois une échappatoire. Elle se révèle tenace et confiante face son entraîneur (Peter Mullan) mais aussi hésitante et chamboulée face à d'autres personnes, celles qui la connurent avant le culturisme et qui la retrouvent changée. En particulier ce petit garçon qui la regarde comme elle n'a jamais été regardée... La culturiste s'efface peu à peu pour un émouvant portrait de femme qui s'interroge sur son identité. Léa Pearl existe avec différentes facettes selon qui la regarde dans le film, et pleinement aux regards des spectateurs.

Une mise en scène délicate
La cinéaste Elsa Amiel nous fait s'approcher au plus près des corps transformés, gonflés, dorés de plusieurs femmes culturistes, avec de nombreux gros plans serrés: on y voit la sueur briller sur la peau et le muscle se tendre en dessous. Tout l'environnement du film se déroule dans les coulisses de cet évènement : entrainements, maquillage, photos, alimentation, frénésie en apparence mais aussi solitude et doutes des différents personnages. On y parle d'ailleurs deux langues, le français bien sûr mais aussi l'anglais pour les scènes avec Peter Mullan. Depuis le titre qui scintille de paillettes dorées jusqu'à la musique lounge de Fred Avril, en passant par le décor de la salle du jury, chaque élément du film est comme un papier-cadeau d'une vie fantasmée qui doit se confronter à une autre réalité plus banale. Pearl confronte deux points de vue, celui des culturistes dont la sculpture du corps est une routine et celui d'un enfant curieux sans préjugés sur ces corps différents.

5 bonnes raisons de voir Sorry to Bother You de Boots Riley

Posté par wyzman, le 29 janvier 2019

En salle dès aujourd’hui, Sorry to Bother You est de ces oeuvres qui divisent tant il est inclassable. Voici pourquoi :

Le pitch est génial. Après avoir décroché un boulot de vendeur en télémarketing, Cassius Green (à prononcer "cash is green")  découvre une méthode magique pour gagner beaucoup d’argent. Au moment où sa carrière décolle, amis et collègues se révoltent contre leur propre exploitation. Malheureusement, Cassius semble bien plus intéressé par sa prochaine augmentation. Annoncé comme une comédie, Sorry to Bother You oscille constamment entre la satire anarchique, le thriller politique et le film de science-fiction. Le spectateur rit — beaucoup — mais ne manque pas d’être bousculé voire révolté par certaines scènes.

Le scénariste-réalisateur a mis tout son coeur. Plus connu sous le nom de "Boots Riley", Raymond Riley s'est fait un nom grâce aux groupes The Coup et Street Sweeper Social Club. Très apprécié dans le milieu du hip-hop pour ses textes politiques, le rappeur de 47 ans se mue ici en cinéaste de génie. Sa mise-en-scène rappelle par moments celles de Michel Gondry chez les Français et de Charlie Kaufman chez les Américains. Coloré et sombre à la fois, Sorry to Bother You est un grand film, drôle et effrayant, réfléchi et réflexif, à ranger près des oeuvres de Spike Lee et Stanley Kubrick.

Le sous-texte politique est ahurissant. Sur les conseils du sympathique Langston, Cassius adopte "une voix de Blanc", véritable symbole de l’Amérique actuelle. En effet, pour éviter de se fermer des portes et avoir une chance de réussir dans un pays où le taux de chômage des Noirs est deux fois supérieur à celui des Blancs, le particulièrement fauché Cassius est prêt à tout. Peut-être même un peu trop puisque Sorry to Bother You raconte ici et là comment des minorités sont contraintes d'atténuer certaines de leurs spécificités pour mieux s'intégrer. Running gag qui ne déçoit jamais, les changements de voix sont l’oeuvre d’un doublage réussi. Raison de plus voir Sorry to Bother You en version originale !

Le casting vaut le détour. Pour incarner son héros un peu salaud sur les bords, Boots Riley a fait confiance au génial Lakeith Stanfield (Get Out, Atlanta). Les incontournables Tessa Thompson et Danny Glover incarnent respectivement et avec brio la petite amie arty de Cassius et son collègue pragmatique. Bien que l’on note les présences des hilarants Terry Crews et Steven Yeun, c’est finalement par Armie Hammer que l’on ressort encore plus conquis. En PDG déjanté et cocaïnomane, la star de Call Me by Your Name fait des merveilles.

Le résultat final est passionnant. A la fois drôle, piquant et complètement barré, Sorry to Bother You est la comédie dont nous avions cruellement besoin pour commencer l’année. Indépendant sur le papier mais aussi foutraque qu’un projet trop ambitieux de major hollywoodienne une fois à l’écran, Sorry to Bother You est presque incomparable, une oeuvre que l’on adore ou que l’on déteste mais qui ne peut pas être mise devant tous les yeux. Si vous avez aimé la folie de Get Out, celle de Sorry to Bother You vous fera un bien fou.

Berlin 2019: les jurys et les quatre hommages de la « Berlinale Camera »

Posté par vincy, le 29 janvier 2019

La Berlinale approche et quasiment tout est désormais révélé. Il restait les jurys et les hommages.

Pour la compétition, la présidente du jury Juliette Binoche (lire notre actualité du 11 décembre) sera entourée du critique américain Justin Chang, de l'actrice allemande Sandra Hüller (Toni Erdmann), du réalisateur chilien Sebastian Lelio (Une femme fantastique), du conservateur au MoMA à New York Rajendra Roy, de l'acteur britannique Trudie Styler (Maniac).

Le jury pour élire le meilleur premier film parmi les 16 proposés par les sélections berlinoises sera composé de l'auteure et journaliste allemande Katja Eichinger, du réalisateur franco-sénégalais Alain Gomis et de la cinéaste chinoise Vivian Qu.

Pour le prix du meilleur documentaire, qui concerne 17 films des différentes sélections, le jury comprendra la réalisatrice italienne Maria Bonsanti, le réalisateur américain Gregory Nava, et la cinéaste brésilien Maria Ramos.

Par ailleurs, le Festival de Berlin décernera quatre prix hommages avec sa Berlinale Camera: la fondatrice de Independent Filmmaker Project Sandra Schulberg, l'ancien patron de la section Panorama Wieland Speck, la cinéaste française Agnès Varda et le réalisateur allemand Herrman Zschoche. On sait déjà qu'un Ours d'or d'honneur sera attribué à Charlotte Rampling.

Par ces choix, on voit bien que Dieter Kosslick, pour sa dernière année à la tête de la Berlinale a fait le choix d'un festival moins glamour et presque radical, privilégiant ceux qui défendent un cinéma d'auteur parfois pointu. Il sera intéressant de voir si Berlin suit cette voix, comme l'a fait Locarno il y a quelques années, ou décide de revenir dans une compétition plus frontale avec Cannes et Venise.

Un palmarès parfait pour le Syndicat français de la critique de cinéma

Posté par vincy, le 29 janvier 2019

Loin des oublis des César, le Syndicat Français de la Critique de Cinéma et des films de Télévision a dévoilé hier soir son palmarès réjouissant pour les cinéphiles.

Mektoub my love, canto uno d'Abdellatif Kechiche a reçu le prix Cinéma. Le réalisateur a annoncé une suite, Mektoub my love, intermezzo, qui sous-entend une trilogie et non plus un diptyque. Le film a été snobé par les César et avait été un échec au box office.

Dans la catégorie cinéma, les critiques français ont également récompensé Phantom Thread de Paul Thomas Anderson (film étranger), Jusqu'à la garde de Xavier Legrand (premier film), Girl de Lukas Dhont (premier film étranger) et Guy d'Alex Lutz (film singulier francophone). Ces quatre films sont en lice pour les César, soit dans la catégorie meilleur film soit dans la catégorie meilleur film étranger. Jusqu'à la garde avait déjà remporté deux prix majeurs à Venise en 2017. Girl avait été distingué à Cannes par quatre prix (Queer Palm, Caméra d'or, prix de la critique internationale, prix du meilleur acteur dans la sélection Un Certain regard).

Dans la catégorie court-métrage, le prix a été remis à La nuit des sacs plastiques de Gabriel Harel, qui faisait partie de nos 15 courts français préférés de l'année.

Côté télévision, Un homme est mort d'Olivier Cossu (Arte) a été distingué par le prix de la meilleure fiction, Histoire d'une nation de Yann Coquart (France 2) par le prix du meilleur documentaire, l'excellent Hippocrate de Thomas Lilti (Canal +) par le prix de la meilleure série française.

Le SFCC décerne aussi des prix pour les supports vidéos et les livres de cinéma. L'insulte de Ziad Doueri (meilleur DVD/Blu-ray), L'intégrale Jean Vigo (meilleur coffret), Memories of Murder de Bong Joon-ho (meilleur patrimoine) et Cinq et la peau de feu Pierre Rissient (prix curiosité) forment la liste des primés en DVD/Blu-ray.

Pour la littérature, les Critiques ont choisi Godard, inventions d'un cinéma politique de David Faroult (éd. Amsterdam), meilleur livre français sur le cinéma, Federico Fellini, le métier de cinéaste de Rita Cirio (éd. du Seuil), meilleur livre étranger sur le cinéma, et Conversations avec Darius Khondji de Jordan Mintzer (éd. Synecdoche), meilleur album sur le cinéma.

La musique de Michel Legrand au Grand Rex en avril

Posté par vincy, le 29 janvier 2019

Les concerts "Michel Legrand & Friends" initialement prévus les 17 & 18 avril 2019 au Grand Rex à Paris seront maintenus. Ils prendront la forme d'un hommage en présence de nombreux invités dont Richard Galliano, Natalie Dessay, Michel Portal et Sylvain Luc. D'autres invités seront ultérieurement annoncés.

Le décès de Michel Legrand a conduit à ce changement. "Conformément aux souhaits de Michel Legrand et en accord avec sa famille, ces deux concerts seront maintenus et prendront la forme d’un hommage à sa musique et à son incomparable carrière" explique le communiqué. "Compositions originales et standards du Maestro seront à l’honneur pour célébrer l’empreinte indélébile qu'il a laissé dans l’histoire du jazz, de la chanson et la musique de film" seront au programme.

Les billets des spectateurs ayant déjà réservé leurs places resteront valables, sans aucune manipulation à effectuer de leur part. Les personnes ne souhaitant plus assister à ces soirées pourront s’adresser à leurs revendeurs (FNAC, Ticketmaster, Digitick…) pour obtenir remboursement de leurs billets.

Léa Seydoux et Blanche Gardin chez Bruno Dumont

Posté par vincy, le 28 janvier 2019

Par ce demi-clair matin , c'est le titre poétique, mais provisoire, du prochain film de Bruno Dumont.

Il s'offre un casting inédit avec Léa Seydoux et Blanche Gardin. Il s'agira d'une chronique de la vie frénétique d’une journaliste star de la télévision, prise entre la célébrité et une spirale d’événements qui entraîneront sa chute.

"Entre drame et comédie, Bruno Dumont veut mettre en scène la crise intime et publique d’une jeune femme et dresser un tableau de la France contemporaine", souligne Arte, qui a décidé de financer le film lors de son premier comité de sélection de l'année le 17 janvier.

"Filmer cette vie et cette illumination. Filmer cette conversion, sa détermination, ses maux, ses sursauts, sa lutte", a commenté le réalisateur.

Soutenu par 3B Productions et Red Balloon Film GmbH, le tournage devrait commencer en septembre 2019.

Co-scénariste du Crocodile du Botswanga avec Fabrice Éboué et de Problemos d'Éric Judor avec Noé Debré, Blanche Gardin, plutôt engagée pour des petits rôles dans des comédies françaises jusqu'à présent, est surtout connue pour ses spectacles en tant qu'humoriste. Elle a reçu l'an dernier Molière de l'humour pour "Je parle toute seule", véritable prouesse où elle assure un monologue sans discontinuer à l'humour très noir.

Après un break de deux ans, Léa Seydoux a été à l'affiche en 2018 de Zoe et Kursk. Elle tourne actuellement The French Dispatch de Wes Anderson et vient de terminer Roubaix, une lumière d'Arnaud Desplechin. Elle pourrait revenir dans le prochain James Bond.

« Black Panther » sacré par les Screen Actors Guild Awards 2019

Posté par redaction, le 28 janvier 2019

La puissante Screen Actors Guild a remis ses prix à moins d'un mois des Oscars et ça déménage. Black Panther a surclassé ses concurrents et devient, avec Green Book (Golden Globe, Producers Guild Award), Roma et Bohemian Rhapsody (Golden Globe), l'un des gros prétendants à l'Oscar du meilleur film, même si historiquement ce prix de la SAG ne se transforme pas automatiquement en Oscar. Le Marvel récolte le prix tant convoité du meilleur casting (l'équivalent du meilleur film pour cette cérémonie) en plus de celui des meilleurs cascadeurs. C'est une première depuis Le Seigneur des Anneaux: Le retour du roi qu'un blockbuster repart gagnant.

La Favorite, A Star is Born et BlacKkKlansman repartent bredouilles.

Côté individuels, Glenn Close et Mahershala Ali prennent un peu plus d'avance sur les autres pour l'Oscar le 24 février. Rami Malek l'emporte par surprise sur le favori, Christian Bale. Mais surtout, la SAG a distingué Emily Blunt, comme pour la consoler de ne pas avoir été nommée à l'Oscar, dans un film de genre, et faisant d'Amy Adams et d'Emma Stone, pourtant deux fois citées pour le cinéma et la télévision, les perdantes de la soirée

Pour le petit écran, Michael Douglas et Robin Wright ont été snobés. Le grand vainqueur est la série The Marvelous Mrs Maisel, qui empile déjà trois Golden Globes sur deux ans, 8 Emmy Awards, et le convoité prix de programme de l'année de l'American Film Institute.

Cinéma

Ensemble du casting: Black Panther

Actrice: Glenn Close (The Wife)

Acteur: Rami Malek (Bohemian Rhapsody)

Second-rôle féminin: Emily Blunt (Sans un bruit)

Second-rôle masculin: Mahershala Ali (Green Book)

Ensemble des cascadeurs: Black Panther

Télévision

Acteur dans un téléfilm/minisérie: Darren Criss (Assassination of Gianni Versace)

Actrice dans un téléfilm/minisérie: Patricia Arquette (Escape at Dannemora)

Ensemble du casting dans une série dramatique: This is Us

Acteur dans une série dramatique: Jason Bateman (Ozark)

Actrice dans une série dramatique: Sandra Oh (Killing Eve)

Ensemble du casting dans une série comique: The Marvelous Mrs Maisel

Acteur dans une série comique: Tony Shalhoub (The Marvelous Mrs Maisel)

Actrice dans une série comique: Rachel Bronashan (The Marvelous Mrs Maisel)

Ensemble des cascadeurs dans une série: Glow

The white crow de Ralph Fiennes en avant-première dans le cadre de la 19e édition de l’Industrie du Rêve

Posté par MpM, le 27 janvier 2019

Pour sa 19e édition ce lundi 28 janvier, l'événement L’Industrie du Rêve poursuit sa mission de mettre en lumière les métiers du cinéma, et élargit sa réflexion au rôle qu’occupe la France et sa fameuse « French Touch » dans la production et la fabrication de films étrangers.

Plusieurs tables rondes permettront ainsi de réfléchir plus particulièrement aux liens et échanges cinématographiques possibles entre la France et la Grande Bretagne. Une rencontre exceptionnelle avec Charlotte Rampling, animée par l'incontournable critique de cinéma Michel Ciment, donnera l'occasion à la comédienne de revenir sur l'ensemble de sa carrière.

Enfin, une dernière table ronde intitulée "Travailler les uns avec les autres" offrira un retour d'expérience autour du tournage du troisième long métrage de Ralph Fiennes, The white crow, qui sera projeté en avant-première le soir même à 20h.

Le film, qui s'intéresse à une partie spectaculaire de la vie de Rudolf Noureev, à savoir sa fuite vers l’Occident en 1962, au plus fort de la guerre froide, réunit notamment le danseur russe Oleg Ivenko, Ralph Fiennes lui-même ainsi que les comédiens français Adèle Exarchopoulos, Laurent Lafitte et Raphaël Personnaz. Pour le moment, aucune date de sortie n'a encore été annoncée.

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L'Industrie du rêve
Lundi 28 janvier
Club de l'étoile - 14 rue troyon 75017 Paris

Informations sur le site de la manifestation

Oscars: tout fout le camp!

Posté par vincy, le 27 janvier 2019

Dès qu'on touche règles, le jeu peut être inflammable. En sport, ça a été souvent le cas pour s'adapter aux contraintes de la retransmission TV (et des coupures de pub). Ainsi la légendaire Coupe Davis va être transformée cette année pour les beaux yeux d'un mécène plein de cash, d'une organisation avide de retombées financières et médiatiques, au détriment de la beauté de ce championnat si particulier.

Il en va de même avec les Oscars. Cette année, la 91e cérémonie va tout bouleverser. Pas d'animateur pour commencer. Ce qui donne quelques sueurs froides. Kevin Hart, un temps pressenti, a du renoncer à cause d'anciens tweets pas vraiment politiquement corrects, et ouvertement homophobes. Ses excuses n'ont pas suffit. Ce sera la première fois depuis 1989 que la cérémonie n'aura pas de présentateur. Ce sera la 6e fois dans toute l'histoire du show.

Fausse note

Le show du 24 février doit tenir moins de trois heures. Depuis 1974, il explose cette durée.Pourtant la longueur des Oscars ne fait pas forcément fuir les spectateurs. Dans les années 1999-2004, quand le show durait parfois plus de 4 heures, l'audimat passait le cap des 40 millions de téléspectateurs nord-américains.

Pour accélérer le rythme, il a été décidé finalement que seulement deux des cinq chansons nommées seraient interprétées sur scène. Ce drôle de choix, d'autant plus incongru qu'il s'agit parfois des séquences les plus fortes du divertissement, est mal reçu. Les Oscars ont fait dans la facilité en prenant les deux plus gros succès de la catégorie: Kendrick Lamar et SZA’s pour "All the Stars” (Black Panther) et Lady Gaga avec "Shallow” (A Star Is Born). Tous les deux sont issus du label Interscope. Favoritisime? Nul ne doute que si Dolly Parton avait été nommée, le dilemme aurait été plus grand. Mais une chose est sûre, les trois autres titres - “The Place Where Lost Things Go” (le retour de Mary Poppins) par Emily Blunt, “I’ll Fight” (RBG) par Jennifer Hudson et “When a Cowboy Trades His Spurs for Wings” (The Ballad of Buster Scruggs) par Tim Blake Nelson et Willie Watson - n'auront pas leur temps de gloire aux Oscars. Les rumeurs rapportées par la presse professionnelle font aussi part de la honte que ces trois nominations auraient procuré au votants de la branche musicale.

Il y a quand même des précédents. En 2010 et 2012, aucune chanson n'avait été mise en scène. En 2013 et 2016, seules trois des cinq chansons nommées avaient été produites en direct.

Oscars à deux vitesses

Si aucune décision n'est officialisée, ce n'est pas le seul changement que les Oscars vont imposer. Le plus grave est sans aucun doute ailleurs. L'Académie devrait balancer pas mal des prix techniques (montage son, mixage...) durant les publicités, sans diffusion en direct à l'antenne. Un scandale qui continue de chahuter Hollywood. Déjà les Oscars d'honneur sont décernés durant l'automne et non plus en février, avec les autres.

Ce n'est finalement pas un problème d'animateur mais bien de production qu'il s'agit. Ou de confusion. Comme cet Oscar du film populaire, qui devait récompenser un film ayant récolté beaucoup de cash. Les cinq derniers films oscarisés n'ont pas dépassé les 65M$ au box office, limitant l'intérêt d'un public plus large pour la cérémonie. Pourtant, l'Académie a du rétropédaler face à la bronca suscitée.

Au nom de l'audimat, les Oscars se vident de leur puissance spectaculaire et de leur devoir de montrer toutes les facettes du cinéma. Ils se cherchent entre une volonté d'attirer le public avec des stars populaires et connues de la génération Netflix/Fortnite et de satisfaire les cinéphiles et les professionnels, plus adeptes de films d'auteurs ou de drames adultes que de blockbusters.

Satisfaire chacun, déplaire à tout le monde

Le problème des Oscars est ailleurs. Les professionnels qui votent ont des choix de plus en plus globaux (des films internationaux mal distribué aux USA, des films populaires ou des films très "arty", qui gagnent le plus souvent). De la même façon, les Oscars continuent d'être inégalitaires, provoquant des polémiques. Malgré des efforts notables. Cette année, sur les 211 nominations individuelles, 53 sont féminines soit seulement 25% (contre 23% en 2018 et 20% en 2017). Et si ça progresse aussi du côté des représentations ethniques, le compte n'y est toujours pas: dans les catégories acteur et actrice et seconds-rôles, on ne compte que cinq nommés non-blancs sur les 20. Et on n'évoque même pas les LGBTQ+, quasiment invisibles pour cette édition. Il y a encore du chemin pour que la diversité soit équitablement représentée. Mais généralement, les Oscars se rattrapent avec les remettants.

Mais depuis 2014, l'Académie ne voit qu'une seule chose: un audimat en forte baisse, avec un nombre de téléspectateurs historiquement bas l'an dernier et une part d'audience parmi les plus faibles, s'approchant des scores de la soirée des Golden Globes. C'est dire qu'il y a péril en la demeure.