3 bonnes raisons d’aller voir RBG de Betsy West et Julie Cohen

Posté par wyzman, le 10 octobre 2018, dans Critiques, Films, Le blog.

A l'heure où l'Amérique se remet à peine de la nomination de Brett Kavanaugh au poste de juge assesseur de la Cour suprême, Betsy West et Julie Cohen dévoilent leur documentaire enflammé sur la désormais légendaire Ruth Bader Ginsburg. Le lien ? A 85 ans, elle siège encore à la Cour suprême !

1. C'est un film nécessaire. Si Ruth Bader Ginsburg est aujourd'hui une figure majeur de la pop culture, cela n'a pas toujours été le cas. Avant de devenir juge à la Cour suprême des Etats-Unis, elle s'est battue pour l'égalité hommes-femmes et toutes formes de discrimination. Véritable force de la nature, Betsy West et Julie Cohen rappellent à travers leur documentaire comment celle que l'on nomme désormais "Notorious RBG" (en référence au rappeur The Notorious B.I.G.) a construit un précieux et incroyable héritage juridique rempli de cas de de jurisprudence. Plus qu'un témoignage sur le passé d'une figure importante de la justice américaine, RBG fait la part belle à l'intelligence et la timidité d'une femme qui s'est battue pour que les femmes puissent accéder à toutes les institutions, soient payées autant que leurs collègues masculins ou encore que les hommes puissent également toucher une pension en cas de décès de leur épouse pour éduquer leur(s) enfant(s). Alors que Cour suprême se fait de plus en plus conservatrice, Ruth Bader Ginsburg est désormais perçue comme "le dernier rempart anti-Trump".

2. C'est extrêmement instructif. Si pour certains Ruth Bader Ginsburg est la "Simone Veil américaine", force est de constater que RBG ne fait pas que se consacrer à l'incroyable destin de cette femme. RBG présente également les changements qui ont touché voire complètement bouleversé le visage de l'Amérique. Comme le rappelle Betsy West, celle qui a été nommée à la Cour suprême par Bill Clinton est souvent comparée à Thurgood Marshall, l'avocat qui a plaidé pour la cause noire dans l'affaire Brown v. Board of Education, qui a notamment permis la déségrégation dans les écoles publiques. Pendant 98 minutes donc, Ruth Bader Ginsburg mais aussi ses proches et ses supporteurs défendent une idée simple : la Constitution doit tous nous défendre. Et si ce n'est pas le cas, c'est qu'il faut la changer ! Des années d'études de la future juge à Cornell, Harvard puis Columbia jusqu'à ses apparitions "surprises" dans quelques opéras, RBG rend hommage au travail des juristes et démontre le manque d'intelligibilité de certaines lois.

3. C'est rempli d'amour. Figure aujourd'hui adorée par des millions d'Américains qui ne manquent pas d'acheter et de partager mugs, t-shirts et carnets à son effigie, le parcours de Ruth Bader Ginsburg aurait été bien différent si elle n'avait pas croisé la route de Martin G. Ginsburg (Marty pour les intimes). Progressiste et féministe à une époque où c'était à la femme de suivre l'homme au gré de ses promotions, Marty a fait passer sa carrière (voire sa vie) après la carrière brillante de son épouse. Voilà sans doute pourquoi Betsy West et Julie Cohen ont tenu à donner un coup de projecteur à leurs plus de 50 ans de mariage. Naissances, déménagements, promotions, ascension, cancers... RBG ne laisse rien de côté et présente les Ginsburg pour ce qu'ils étaient : un #PowerCouple moderne dont l'Amérique elle-même ne savait pas qu'elle avait besoin.

Bonus : c'est extrêmement drôle ! Des petites phrases de Marty au sketchs du Saturday Night Live consacrés à Ruth Bader Ginsburg en passant par les confessions de ses enfants ainsi que de ses anciennes camarades de classe, RBG nous ferait presque oublier le sérieux de son personnage principal ou le fait que cela fasse plus de 25 ans qu'elle siège à la Coup suprême !

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