Dinard 2018 : Monica Bellucci présidera le jury de la 29e édition

Posté par wyzman, le 20 juin 2018

A trois mois du Festival du film britannique de Dinard, ses organisateurs viennent d'annoncer que l'actrice italienne présidera la 29 édition qui se tiendra comme toujours en Île-et-Vilaine. Elle fait suite à Nicole Garcia.

Une présidente pas comme les autres

Révélée au grand public par L'Appartement de Gilles Mimouni, qui lui a valu une nomination aux César dans la catégorie meilleur espoir féminin, Monica Bellucci est ce que l'on appelle communément une star mondiale. Icône populaire et passionnée de cinéma d'auteur, elle s'est fait une place de choix dans le cœur des Français grâce à ses performances dans Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre, Le Pacte des loups ou encore Irréversible.

Maîtresse de cérémonie du Festival de Cannes en 2003 et 2017, elle a déjà fait ses preuves sur la scène internationale en apparaissant entre dans Matrix Reloaded et Matrix Revolutions, La Passion du Christ, Shoot' Em Up : Que la partie commence, L'Apprenti sorcier et à 50 ans dans 007 Spectre, devenant ainsi la James Bond Girl la plus âgée de la saga.

Régulièrement classée parmi les femmes les plus sexy de la planète, Monica Bellucci présidera donc le Festival de Dinard du 26 au 30 septembre prochains. Et comme tous les ans, cette vitrine d'un cinéma pointu et populaire tentera de permettre à des films originaux de rencontrer distributeurs et public français.

Have a nice day de Liu Jian enfin au cinéma !

Posté par MpM, le 20 juin 2018

Have a nice day de Liu Jian revient de loin ! Il y a un peu plus d'un an, ce long métrage d'animation qui se déroule dans une petite ville du sud de la Chine soudainement en émoi suite au vol d'un sac rempli de billets, était subitement déprogrammé du festival d'Annecy où il était en compétition. A l'époque, les organisateurs avaient précisé dans un communiqué que la décision leur avait été "imposée", déplorant "les pressions officielles qui ont fait en sorte que [le festival] ne soit pas en mesure de présenter ce film remarquable".

Parce qu'Annecy rendait justement hommage à l'animation chinoise, la sélection d'Have a nice day dérangeait Pékin,  alors même que le film figurait en compétition officielle à Berlin en février 2017, et avait été présenté au marché du film à Cannes en mai, puis dans plusieurs festivals européens comme Utrecht et Zagreb.

Tout est donc rentré dans l'ordre, et on peut découvrir Have a nice day sur grand écran dès ce mercredi 20 juin, ce dont on se réjouira. Le film est en effet un portrait au vitriol d'une société chinoise qui marche sur la tête, dont on comprend qu'elle ne suscite pas franchement l'enthousiasme des autorités chinoises. Liu Jian y croque avec cynisme les travers d'un pays obsédé par l'argent et le paraître, prenant ses citoyens en étau entre des désirs tout faits et leurs aspirations réelles.  Un sac rempli de billets devient ainsi l'objet de la convoitise de tous les personnages qui croisent sa route, et provoque une suite de catastrophes et de drames qui servent de prétexte pour révéler les rêves et les espoirs de chacun : aider sa petite amie victime d'une opération de chirurgie esthétique ratée, se marier, s'installer à la campagne, financer ses inventions...

Des rêves si simples, si modestes qu'ils en sont presque tristes, et donnent à voir mieux que de longs discours l'échec du miracle économique chinois. Liu Jian situe en effet son intrigue dans un village des faubourgs d’une petite ville du sud de la Chine que les vagues de rapide urbanisation et d'industrialisation ont transformé brutalement, témoignant des changements que connaît une partie du pays. Le film s'inscrit ainsi dans la lignée d'un certain cinéma chinois contemporain (on pense notamment à I am not Madame Bovary de Feng Xiaogang sorti l'été dernier, ou bien sûr à A touch of sin de Jia Zhang-ke en 2013) qui entremêle humour noir et satire sociale, cinéma de genre et fable désenchantée, et donne de la Chine une vision à la fois grotesque et déshumanisée qui, forcément, ne plait pas spécialement aux principaux intéressés, mais captive le reste du monde.