Cannes 2018: Nos retrouvailles avec Spike Lee

Posté par wyzman, le 14 mai 2018, dans Cannes, Festivals, Films, Personnalités, célébrités, stars.

Seize ans après avoir fait sensation dans la section Un certain regard avec l'un des segments de Ten Minutes Older, Spike Lee est de retour au Festival de Cannes. Pour la troisième fois de sa carrière. Il fait ainsi partie des (rares) Américains qui tenteront de décrocher la Palme d'or cette année, faut de productions Netflix ou de stratégies de studios plus enclins à positionner leurs films sur les festivals de l'automne. Et connaissant le monsieur, il y a de grandes chances pour que son nouveau film, Blackkklansman, crée une nouvelle polémique!

Le retour d'un incompris

Particulièrement chanceux, Spike Lee a dès son plus jeune âge fréquenté les meilleures écoles de la côte Est américaine. Plongé dans un milieu intellectuel malgré lui, il se forge rapidement son identité et des avis tranchés, notamment sur la cause noire. Et comme de nombreux prodiges, c'est à travers l'art qu'il s'exprime le mieux. Parmi ses grands films, impossible de ne pas citer Nola Darling n'en fait qu'à sa tête (sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs dès son 2e long!), School Daze, Do the Right Thing et Jungle Fever, tous deux en compétition à Cannes respectivement en 1989 et 1991, Malcolm X et Inside Man, ses deux plus gros succès publics. Côté documentaires, il est évident que Katrina et Bad 25 sont des must-see.

Néanmoins, Spike Lee est comme de nombreux autres cinéastes talentueux, un incompris. Et cela notamment par les grands studios américains qui, relativement prudes, ne sont pas toujours partants pour financer les nouveaux projets d'un réalisateur désormais plus connu pour ses dérapages verbaux que pour ses prouesses techniques. Ainsi, on fait aujourd'hui plus souvent mention de Spike Lee pour l'évoquer comme détracteur de Quentin Tarantino et Clint Eastwood plutôt que pour aborder la richesse de son travail. Et qui se souvient de son dernier long métrage, Chi-raq, sorti dans l'indifférence générale en 2015? Tout comme Da Sweet Blood of Jesus en 2014, le raté Old Boy en 2013, Red Hook Summer en 2012, l'affreux Miracle à Santa Anna en 2008?

Voilà pourquoi ce 71e Festival de Cannes a tout d'une planche de salut pour Spike Lee, deux ans après un Oscar d'honneur qui panthéonisait finalement le premier grand auteur afro-américain du cinéma US ! Avec Blackkklansman, le réalisateur, âgé de 61 ans, raconte l'histoire vraie du premier policier Noir américain à avoir infiltré une branche locale du Ku Kux Klan. Nous sommes alors en 1978, dans le Colorado. Si les cinéastes américains en compétition se font rares cette année (Spike Lee n'aura de compatriote que David Robert Mitchell), Blackkklansman a déjà tout ce qu'il faut pour faire sensation sur la Croisette et attirer l'attention des médias, de l'actuel résident de la Maison-Blanche ainsi que de l'industrie cinématographique états-unienne toujours réticente à l'idée d'aller à Cannes par peur de critiques trop... justes?

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