Cannes 2018: Bergman, Besson, Chahine, Hitchcock, Kubrick, Ozu, Rappeneau, Varda et Wilder à Cannes Classics

Posté par vincy, le 23 avril 2018

Des femmes, des cinéastes de légendes, des films qui célèbrent leurs anniversaires: Cannes Classics mettra en lumière toutes les facettes du 7e art.

Alice Guy et Jane Fonda

Be Natural: The Untold Story of Alice Guy-Blaché (Soyez naturel : L’histoire inédite d’Alice Guy-Blaché) de Pamela B. Green (2018, 2h, États-Unis)
Alice Guy est la première femme réalisatrice, productrice et directrice de studio de l’histoire du cinéma. En présence de la réalisatrice Pamela B. Green.

Jane Fonda in Five Acts de Susan Lacy (2018, 2h13, États-Unis)
En présence de Susan Lacy et de Jane Fonda.

Les 50 ans de 2001 : l’odyssée de l’espace

2001: A Space Odyssey (2001 : l’odyssée de l’espace) de Stanley Kubrick (1968, 2h44, Royaume-Uni, États-Unis)
Une Copie 70mm tirée à partir d’éléments du négatif original. Présenté par le réalisateur Christopher Nolan, le film sera projeté en salle Debussy, avec entracte de 15mn, dans l’exacte reproduction de l’expérience vécue par les spectateurs lors de la sortie du film au printemps 1968. En présence également de la fille de Stanley Kubrick, Katharina Kubrick, et de son coproducteur Jan Harlan.

Orson Welles

The Eyes of Orson Welles (Les Yeux d’Orson Welles) de Mark Cousins (2018, 1h55, Royaume-Uni)
En présence du réalisateur Mark Cousins.

Centenaire Ingmar Bergman

Searching for Ingmar Bergman (À la recherche d’Ingmar Bergman) de Margarethe von Trotta (2018, 1h39, Allemagne, France)
En présence de Margarethe von Trotta.

Bergman — ett ar, ett liv (Bergman – A Year in a Life) de Jane Magnusson (2018, 1h56, Suède)
En présence de Jane Magnusson.

Det sjunde inseglet (Le Septième Sceau / The Seventh Seal) d’Ingmar Bergman (1957, 1h36, Suède)
Numérisation et restauration 4K à partir du négatif original et du mixage final sur bande magnétique.

Cannes Classics

Battement de cœur (Beating Heart) d’Henri Decoin (1939, 1h37, France)
Restauration 2K

Enamorada d’Emilio Fernández (1946, 1h39, Mexique)
Présenté par Martin Scorsese.

Ladri di biciclette (Le Voleur de bicyclette / Bicycle Thieves) de Vittorio De Sica (1948, 1h29, Italie)
Version restaurée pour les 70 ans du film.

Tôkyô monogatari (Voyage à Tokyo / Tokyo Story) de Yasujiro Ozu (1953, 2h15, Japon)
Restauration numérique 4K.

Vertigo (Sueurs froides) d’Alfred Hitchcock (1958, 2h08, États-Unis)
Restauration numérique 4K à partir du négatif VistaVision pour les 60 ans du film. Projeté au Cinéma de la Plage.

The Apartment (La Garçonnière) de Billy Wilder (1960, 2h05, États-Unis)
Restauration numérique 4K à partir du négatif original caméra.

Démanty noci (Les Diamants de la nuit / Diamonds of the Night) de Jan N?mec (1964, 1h08, République tchèque)

Voyna i mir. Film I. Andrei Bolkonsky (Guerre et paix. Film I. Andrei Bolkonsky / War and Peace. Film I. Andrei Bolkonsky) de Sergey Bondarchuk (1965, 2h27, Russie)
Restauration numérique image par image de l’image et du son à partir d’un scan 2K.

La Religieuse (The Nun) de Jacques Rivette (1965, 2h15, France)
Une Restauration 4K d’après le négatif image original. Restauration son à partir du négatif son (seul élément conforme).

Cetri balti krekli (Quatre Chemises blanches / Four White Shirts) de Rolands Kalnins (1967, 1h20, Lettonie)
Scan 4K et restauration numérique 3K à partir de l’internégatif original 35mm et d’un marron afin d’obtenir un master 2K. En présence du réalisateur Rolands Kalnins.

La Hora de los hornos (L’Heure des brasiers / The Hour of the Furnaces) de Fernando Solanas (1968, 1h25, Argentine)
Restauration 4K à partir des négatifs originaux pour les 50 ans du film. En présence de Fernando Solanas.

Le Spécialiste (Gli specialisti / Specialists) de Sergio Corbucci (1969, 1h45, France, Italie, Allemagne)
Version intégrale inédite restaurée en 4K à partir du négatif image original Technicolor - Techniscope et des magnétiques français et italien. Projeté au Cinéma de la Plage.

João a faca e o rio (João et le couteau / João and the Knife) de George Sluizer (1971, 1h30, Pays-Bas)
Restauration 4K à partir du négatif caméra Techniscope 35mm filmé par Jan de Bont.

Coup pour coup (Blow for Blow) de Marin Karmitz (1972, 1h30, France)
Restauration à partir du négatif original en 2K. En présence de Marin Karmitz.

L'une chante, l'autre pas (One Sings the Other Doesn't) d'Agnès Varda (1977, 2h, France)
Numérisation en 2k à partir du négatif original et restauration. Projeté au Cinéma de la Plage. En présence d’Agnès Varda.

Grease de Randal Kleiser (1978, 1h50, États-Unis)
Restauration numérique 4K à partir du négatif caméra original pour les 40 ans du film. Projeté au Cinéma de la Plage. En présence de John Travolta.

Fad,jal (Grand-père, raconte-nous) de Safi Faye (1979, 1h52, Sénégal, France)
Restauration numérique effectuée à partir de la numérisation en 2K des négatifs 16mm. En présence de Safi Faye.

Cinq et la peau (Five and the Skin) de Pierre Rissient (1981, 1h35, France, Philippines)
Restauration 4K à partir du négatif image original et du magnétique français. En présence de Pierre Rissient.

A Ilha dos Amores (L’Île des amours / The Island of Love) de Paulo Rocha (1982, 2h49, Portugal, Japon)
Scan wet gate 4K de deux interpositifs 35mm image et son.

Out of Rosenheim (Bagdad Café) de Percy Adlon (1987, 1h44, Allemagne)
Numérisation et restauration 4K. Projeté au Cinéma de la Plage. En présence de Percy Adlon.

Le Grand Bleu (The Big Blue) de Luc Besson (1988, 2h18, France, États-Unis, Italie)
Restauration 2K. Séance organisée à l’occasion des trente ans de la projection du film en ouverture du Festival de Cannes 1988. Projeté au Cinéma de la Plage.

Driving Miss Daisy (Miss Daisy et son chauffeur) de Bruce Beresford (1989, 1h40, États-Unis)
Restauration 4K à partir des négatifs 35mm originaux image et son.

Cyrano de Bergerac de Jean-Paul Rappeneau (1990, 2h15, France)
Numérisation supervisée par Jean-Paul Rappeneau à partir du négatif original et restauration 4K. En présence de Jean-Paul Rappeneau.

Hyènes (Hyenas) de Djibril Diop Mambéty (1992, 1h50, Sénégal, France, Suisse)
Restauration numérique effectuée à partir de la numérisation en 2K des négatifs 35mm.

El Massir (Le Destin / Destiny) de Youssef Chahine (1997, 2h15, Égypte, France)
En avant-première de la rétrospective intégrale à la Cinémathèque française en octobre 2018. Restauration en 4K . Projeté au Cinéma de la Plage.

Choi Eun-hee, légende du cinéma coréenne, s’éteint (1926-2018)

Posté par vincy, le 23 avril 2018

Née le 20 novembre 1926 en Corée (à l'époque japonaise), la star et légende du 7e art coréen Choi Eun-hee est morte le 16 avril dernier en Corée du sud à l'âge de 91 ans.

L'existence de Choi Eu-hee est divisée en deux parties. Elle fut d'abord la star des films de son mari, le réalisateur Shin Sang-ok, dans les années 1950 et 1960. Mais en 1978, lors d'une visite à Hong Kong où on lui propose de créer une école d'art dramatique. A l'époque, son étoile palissait dans son pays et ses affaires allaient mal. Dans la colonie britannique de Hong Kong, on lui propose de rencontrer un directeur de studio dont la villa est située à Repulse Bay. En fait, elle sera kidnappée, transférée sur un cargo et se retrouve en Corée du nord une semaine plus tard.

La Corée du nord, à l'époque, le régime est dirigé par le dictateur Kim Il-sung, père de Kim Jong-il, cinéphile et cinéaste amateur, qui veut faire de la Corée du nord une puissance cinématographique mondiale. Elle est reçue comme une Reine. Mais son enlèvement n'était qu'un subterfuge pour attirer son ex-mari, Shin Sang-ok, qui la recherche activement. Ils sont divorcés depuis deux ans, mais ses studios sont en faillite et le régime sud-coréen fait la vie dure aux artistes. A son tour, il passe à Hong Kong en juillet de la même année. Il sera lui aussi enlevé. Plus désobéissant, il connaîtra les prisons du pays. Il ne sera libéré qu'en 1983, où il retrouvera enfin Choi Eun-hee. Ils se remarient.

De là commencera leur nouvelle carrière, une série de film nord-coréens dans les années 1980, entre divertissements populaires et histoires dramatiques, pas toujours à la gloire du pouvoir. Réellement respectés par Kim Jong-il, ils créent avec des moyens inédits et une certaine liberté dans le choix des sujets. En 1986, ils parviennent, lors d'un voyage à l'étranger, à s'échapper et demander l'asile aux Etats-Unis. Ce destin a été raconté dans un documentaire Les Amoureux et le Despote, présenté à Sundance en 2016.

Si le régime nord-coréen a tant voulu le couple au service de sa propagande, c'est bien parce que Choi Eun-hee était extrêmement populaire.

De 1947 à son kidnapping, elle ne cessera de tourner. Co-fondatrice avec son mari-réalisateur de Shin Film, elle a joué dans plus de 130 films dont A Flower in Hell en 1958 et The Houseguest and My Mother en 1961. Elle a été successivement la seule star à être coréenne, sud-coréenne et nord-coréenne. Les Oscars coréens lui ont décerné un prix pour l'ensemble de sa carrière en 2006, et l'association coréenne des critiques de films lui a fait le même honneur deux ans plus tard. Elle avait déjà reçu deux Oscars coréens pour Evergreen Tree en 1962 et The Sino-Japanese War and Queen Min the Heroine en 1965. Elle a aussi reçu le Prix de la meilleure actrice au Festival de Moscou en 1985 pour son rôle dans Salt, son dernier film en tant qu'actrice.