20 films qu’on aimerait voir à Cannes 2018

Posté par redaction, le 11 avril 2018, dans Cannes, Festivals, Films.

L'idée cette année n'est pas de recenser la centaine de films possiblement sélectionnables. Nous en avons choisi 20 en fonction de nos goûts ou des risques qui pèsent sur eux pour diverses raisons. On croise encore les doigts pour un miracle Dolan. Si on attend des surprises (Korine, Roger Mitchell, Pawlikowski, Dupieux, Hosada, Honoré, Brizé, Gonzalez...), il semble évident, sinon, qu'on devrait croiser Reygadas, Kawase, Leigh, Schoeller, Lee Chang-dong, Loznitsa, Nemes, et Ceylan, en bons abonnés.

Ne spéculons pas. La sélection officielle sera dévoilée jeudi 12 avril. Celles de la Semaine de la Critique et de la Quinzaine des réalisateurs suivront la semaine prochaine. En attendant voici nos vingts excitations pré-cannoises.


THE LITTLE STRANGER
Lenny Abrahamson (Royaume Uni)
Trois ans après Room, Lenny Abrahamson réalise cette adaptation d'un roman "gothique" de Sarah Waters avec Domnhall Gleeson, Will Poulter et Charlotte Ramopling. Située après la Seconde guerre mondiale, cette histoire de manoir hanté a toutes ses chances pour Cannes puisque la sortie américaine est calée pour la fin août, avant la saison des grands festivals d'automne.


GIRLS WITH BALLS
Olivier Afonso (France) - premier film
Un film de genre francophone. Olivier Afonso, connu pour avoir été directeur artistique de Frontière(s) et surtout chef maquilleur de films comme Grave ou Petit paysan, deux chouchous de la Semaine de la critique, réalise ici son premier film, une comédie horrifique où une équipe de volleyeuses est traquée par un chasseur dans un territoire paumé. Ça s'annonce aussi féministe que barré. Avec Orelsan en guest-star.


C’EST ÇA L’AMOUR
Claire Burger (France)

Après sa Caméra d'or pour Party Girl (Un certain regard), coréalisé avec Marie Amachoukeli et Samuel Theis, voici le premier long métrage en solitaire de la réalisatrice, avec Bouli Lanners. Celui-ci incarne un père plaqué par sa femme et qui est dépassé par ses deux filles adolescentes. L'une des jeunes cinéastes françaises les plus récompensées de sa génération aura sa place dans une des sélection, on en est certain.


ROMA
Alfonso Cuaron (Mexique)

Cinq ans après Gravity, qui lui valu un Oscar du meilleur réalisateur, Alfonso Cuaron revient au Mexique avec une chronique seventies d'une famille du quartier Roma de Mexico City. Un retour aux sources pour le cinéaste qui a pris le temps de finir son film, débuté il y a un an et demi. Seule ombre au tableau pour celui qui est promis à la compétition: Netflix a acquis le film. Ce qui disqualifierait d'entrée l'un des films les plus attendus de l'année. Et ce serait bien dommage.


DOMINO
Brian De Palma (Etats-Unis)
Le film est prêt depuis cet hiver. On pouvait l'imaginer à Berlin. Qu'il n'y ait pas été et aussitôt, on peut comprendre que Cannes l'a préempté. Ce thriller par l'un des maîtres du genre serait en soi un événement. avec la star de Game of Thrones, Nikolaj Coster-Waldau sur le tapis rouge. ce serait surtout le retour de De Palma en Sélection officielle, après Mission to Mars et Femme Fatale, au début des années 2000, hors-compétition.


HIGH LIFE
Claire Denis (France)
C'est l'Ovni de l'année. La réalisatrice Claire Denis signe un film SF avec Robert Pattinson (désormais habitué cannois) et Juliette Binoche (qui a aussi le Naomi Kawase, Vision, en sélectionné potentiel), soit le duo de Cosmopolis (en compétition en 2012). Ce "Gravity" expérimental, par sa singularité, est l'un des projets cinématographiques européens les plus excitants de l'année. Et sans aucun doute l'un des plus risqués.


GUEULE D'ANGE
Vanessa Filho (France) - premier film
Marion Cotillard et Alban Lenoir dans un film coécrit avec Diastème et François Pirot: le film coche toutes les cases pour une présence cannoise dans une des sélections. D'autant que le sujet - une mère autodestructrice qui abandonne son enfant, qui doit se débrouiller seul - ne laissera pas les plus blasés indifférents.


THE MAN WHO KILLED DON QUIXOTE
Terry Gilliam (Royaume Uni)
C'est l'incertitude de l'année. Le film est calé depuis sa préparation pour Cannes. Mais un procès entre le producteur Paulo Branco et le réalisateur pourrait tout compliquer. Le distributeur et le cinéaste affirment qu'il est projetable. Ce serait un bel acte de bravoure que de le projeter, peu importe sa polémique juridique. Le film est enfin prêt, après 20 ans de malédiction. Jonathan Pryce et Adam Driver, le roman de Cervantes... il y a de quoi faire une belle soirée.


THE TOWER
Mats Grorud (Norvège) - premier film
Dix ans que le projet est dans les tuyaux. Dans la veine des films d'Ari Folman, The Tower se déroule dans dans un camp au Liban, avec en arrière plan sept décennies de conflit isarélo-palestinien. Entre marionnettes animées en stop motion et animation 2D, ce film humaniste mériterait bien sa place parmi les nombreux films d'animation en lice cette année.


SUSPIRIA
Luca Guadagnino (Italie)

On voit mal ce remake d'un classique horrifique de Dario Argento ne pas passer par Cannes. D'autant que le réalisateur n'est autre que celui de Call me by your name. Avec Tilda Swinton, Dakota Johnson, Chloe Grace Moretz, Ingrid Cavenet Sylvie Testud à l'affiche, il s'agit avant tout d'un hommage au film original (qui est lui même l'adaptation d'un roman). A noter que le film d'Argento avait été présenté à Cannes Classics, en version restaurée en 2007.


BIRDS OF PASSAGE (LES OISEAUX DE PASSAGE)
Ciro Guerra, Cristina Gallego (Colombie)
Après L'étreinte du serpent, primé à la Quinzaine des réalisateurs, Ciro Gierra est devenu l'un des cinéastes sud-américains à suivre. Cette année, le contingent latino-américain a un fort potentiel, notamment avec les nouveaux films de Carlos Reygadas, Alejandros Landes, Jayro Bustamante et Gabriel Mascaro. Cette fois-ci il reviendrait avec un "western tragique".


INRANG
Kim Jee-woon (Corée du sud)
Le bon, la brute et le Cinglé avait réjouit Cannes il y a 10 ans. Aussi on attend à voir le nouveau film du cinéaste coréen en séances spéciales, au minimum, avec ce remake du classique de l'anime japonaise, Jin-Roh, la brigade du loup. L'histoire serait transposée dans un futur proche lors d'une réunification des deux Corées. C'est évidemment dans l'actualité. Avec Mamoru Oshii (Ghost in the Shell) c'estt forcément le film de genre le plus hot du moment.


IF BEALE STREET COULD TALK
Barry Jenkins (Etats-Unis)

Ce serait un beau coup: le nouveau film du réalisateur de Moonlight, Oscar du meilleur film en 2017. Qui plus est l'adaptation du roman de James Baldwin, sujet du docu I am not your Negro, César du meilleur documentaire cette année. Cette fois-ci Jenkins nous emmène à Harlem, où une femme enceinte tente désespérément de prouver l'innocence de son fiancé, accusé d'un crime. Black Lives Matter...


CHRIS THE SWISS
Anja Kofmel (Suisse) - premier film
Autre film d'animation convoité, celui de la réalisatrice helvète , qui retrace la mort de son cousin journaliste mort à la frontière serbe en en plein conflit en ex-Yougoslavie. Son enquête mélange à la fois un style esthétique affirmé et un sujet éminemment politique. De quoi faire le bonheur de la Croisette.


DILILI À PARIS
Michel Ocelot (France)

Et si Ocelot avait enfin les honneurs de la Sélection officielle? Rappelons qu'Azur et Asmar avait été présenté à la Quinzaine en 2006. parmi les nombreux films d'animation, il est sans aucun doute le plus prévisible. Mais on voit mal comment Cannes pourrait passer à côté de ce "gros" budget dans le Paris de la Belle-Epoque signé du réalisateur de Kirikou.


THREE FACES
Jafar Panahi (Iran)
C'est un secret de polichinelle: malgré ses condamnations, et l'interdiction de filmer, Jafar Panahi tourne clandestinement sans discontinuer. Son nouveau film est l'histoire de trois femmes - une actrice, une présentatrice TV et une jeune comédienne ambitieuse. De par son nom, son palmarès et sa condition de réalisateur opprimé, on le voit mal hors de la Sélection officielle.


LORO
Paolo Sorrentino (Italie)

La question n'est pas de savoir s'il sera à Cannes. Mais comment il sera projeté à Cannes. Le nouveau film de Paolo Sorrentino (La Grande bellezza), toujours avec son acteur fétiche Toni Servillo, qui plus est dans le rôle de Silvio Berlusconi, sortira en effet en Italie en deux parties les 24 avril et 10 mai. On ne voit pas un montage spécial en un seul film. On miserait plutôt sur une double séance comme pour Che de Steven Soderbergh. De quoi rester quatre heures dans un fauteuil.


LA QUIETUD
Pablo Trapero (Argentine)

Le retour de Bérénice Bejo, prix d'interprétation avec Le Passé, dans son pays natal sous l'œil d'un des réalisateurs les plus sélectionnés à Cannes, Pablo Trapero. A cela on ajoute le retour de Martina Gusman (l'épouse de Trapero) et la présence d'Edgar Ramirez, et l'histoire familiale où deux sœurs se retrouvent et sont confrontées à leur blessures du passé. Une fois de plus le réalisateur change de genre, ce qui est d'autant plus passionnant.


BEAUTIFUL BOY
Felix Van Groeningen (Belgique)
Le réalisateur d'Alabama Monroe a toutes les cartes en mains: un acteur aimé sur la Croisette (Steve Carell) et la coqueluche du moment (Timothée Chalamet, Call me By Your Name) au casting, une relation mélodramatique entre un père et un fils, un réalisateur doué pour parler de la noirceur humaine, Plan B à la production et Amazon studios à la distribution... Autrement dit un film oscarisable sur le papier, mais qui a besoin de Cannes pour faire monter le buzz.


THE HOUSE THAT JACK BUILT
Lars Von Trier (Danemark)
Banni en 2011, Lars von Trier a-t-il été pardonné? On le saura jeudi. En pleine affaire DSK, le cinéaste palmé danois a dérapé, puis a été éjecté de la Croisette. Depuis, il a préféré Berlin et Venise. Mais avec un Jack l'éventreur à sa sauce, son histoire de tueur à gages multi-stars (Matt Dillon, Uma Thurman, Bruno Ganz) pourrait être le symbole de la réhabilitation, voire de la résurrection. Von Trier peut toujours prétexter le mal du pays pour ne pas venir.

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