BIFFF 2018 : 3 films pour comprendre que la fin du monde sera catastrophique…

Posté par kristofy, le 9 avril 2018

Le BIFFF, aka le Bruxelles International Fantastic Film Festival, fait aussi la place au cinéma qu'on appelait autrefois d'anticipation. Désormais les catastrophes sont de plus en plus proches (réchauffement climatique, surpopulation...) : la fin du monde. On peut en rire, s'en inquiéter, ou carrément paniquer, et c'est justement ce que fait le cinéma fantastique.

Voilà trois films sur le sujet qu'il est recommandable de voir avant... la fin du monde :

Survival Family, de Shinobu Yaguchi (Japon).
Comme d'habitude dans cette famille japonaise, le soir, le père rentre de ses trop longues heures de travail fatigué, avec comme seule envie de regarder la télé ou de se coucher. Le fils rentre avec le casque sur les oreilles sans même un bonjour pour se connecter à son ordinateur et la fille reste dans sa chambre avec l'écran de son smartphone, alors que la mère a essayé de faire plaisir à tous en faisant les courses pour un diner qui ne sera pas partagé autour de la table. Une situation familière ? Un matin il n'y a plus d'électricité, tout ce qui est électrique ne fonctionne plus! Plus d'ascenseur pour la quinzaine d'étages du logement, plus de télévision/ordinateur/téléphone, plus de trains ni de voitures ni d'avions, plus de profs à l'école, les portes de bureaux de travail restent fermées, plus de distributeurs de billets... Et en plus il n'y a plus d'eau dans les robinets. C'est le chaos qui se profile avec plus rien à manger. Alors l'idée est de rejoindre en vélo un grand-père à plusieurs centaines de kilomètres en bord de mer : la famille va apprendre à de nouveau communiquer et s'entraider au fur et à mesure de leur multiples péripéties.

Human, Space, Time and Human, de Kim Ki-duk (Corée du Sud).
Il semble loin le temps où presque chaque année il y avait un film de Kim Ki-duk qui sortait dans nos salles ou en DVD. Depuis 10 ans, il alterne entre drame poignants d'antan (et donc sortie au cinéma, comme Pieta Lion d'or à Venise en 2012, Entre deux rives en 2017) et une nouvelle forme de violence bien plus radicale (invisible en France mais vus au BIFFF pour Moebius et One on one). Son 23ème film Human, Space, Time and Human étant au BIFFF il s'inscrit dans cette seconde catégorie : son morceau de consistance étant "manger avant d'être mangé". Oui il y a un peu de cannibalisme puisque c'est une situation de fin du monde. Le film est rythmé en quatre parties inégales (les quatre mots du titre). La première présente en fait les différents personnages sur un bateau : un sénateur et son fils, un voyou chef de bande, un couple en lune de miel, l'équipage, des prostituées, quelques autres passagers. Il y aura une femme violée par plusieurs hommes... L'histoire prend son envol ensuite quand le bateau se retrouve tout seul dans une immensité sans pouvoir communiquer avec la terre ferme. Le constat est vite fait que ça va durer beaucoup plus longtemps que les réserves de nourritures et qu'un rationnement va être nécessaire. C'est le sénateur aidé des voyous qui prend le contrôle de la nourriture. Eux mangent bien tandis que tout les autres auront droit à une demi-portion certains jours : les diverses manigances et tentatives de mutineries sont punies, mais ceux qui ont pris le pouvoir envisagent de tuer tous les autres! Et quand il n'y aura plus du tout de nourriture, l'inévitable tabou moral arrive : manger de la chair humaine... L'audace de Kim Ki-duk va loin dans ce film entre récit survivaliste violent et allégorie à propos de l'humanité : "la vie c'est satisfaire nos désirs jusqu'à la mort".

Matar a Dios, de Caye Casas et Albert Pintó (Espagne).
C'est le réveillon du nouvel an chez ce couple sans enfant en crise - le mari soupçonne une infidélité de sa femme -, où sont invités le frère tout juste plaqué par sa compagne et le père malade. Le repas avance quand arrive un visiteur imprévu : il ressemble à un nain ventripotent qui jure et boit du vin mais annonce être Dieu ! Et il le prouve en faisant mourir puis revenir à la vie le père de famille. Il est venu pour demander une seule chose : dans quelques heures sonnera la fin du monde puisque tous vont mourir. Il n'y aura plus aucun humains vivants à l'exception de deux individus. Et ce sont les quatre membres de cette famille qui doivent choisir les deux survivants... Avec comme base cette situation surréaliste portée par des comédiens extraordinaires, le film est un déroulé d'humour noir et féroce qui dézingue à la fois le couple, la famille, le machisme des hommes, et la religion. Le film a déjà reçu le Prix du public au festival de Sitges et ses réalisateurs sont désormais considérés comme des héritiers de Alex de la Iglésia. Comment choisir 2 survivants ? Les quatre membres de cette famille vont s'affronter de plus en plus ouvertement et même envisager de tuer Dieu, mais la fin du monde approchant il faudra bien choisir ...

Jeu concours : 5 DVD de Thelma de Joachim Trier à gagner

Posté par MpM, le 9 avril 2018

Sorti en novembre dernier, Thelma est le 4e long métrage de Joachim Trier, révélé en 2006 avec Nouvelle donne, et sélectionné à Cannes en 2011 avec Oslo, 31 août (Un Certain regard) puis en 2015 avec Plus fort que les bombes (compétition). Le film raconte l'histoire de Thelma, une étudiante réservée et solitaire qui vient d'arriver à Oslo. Assez liée à ses parents, qui sont à la fois très protecteurs et très croyants, elle peine à faire sa place dans cette nouvelle vie de liberté et de lâcher-prise, jusqu'au jour où elle rencontre Anja, une autre étudiante par qui elle est secrètement attirée.

Joachim Trier change de registre, et propose un film qui commence comme un coming-of-age assez classique avant de bifurquer sur un cinéma plus fantastique, entre enquête intimiste et thriller inquiétant. Le cheminement de l'héroïne est celui d'une jeune femme qui se libère un à un des carcans dans lesquels elle était enfermée, et franchit coûte que coûte les obstacles mis sur sa route. Si le scénario recourt à des éléments surnaturels et anxiogènes, ainsi qu'à des flashs-back émotionnels, on peut aussi y voir l'allégorie du passage à l'âge d'adulte et de l'acceptation de qui l'on est.

Dans le film , il est en effet sans cesse question de contrôle : celui que ses parents exercent sur Thelma, celui qu'elle doit exercer sur elle-même, quitte à étouffer ses désirs, celui qui lui échappe lorsque ses crises lui font perdre connaissance... Thelma doit apprendre à ne pas tout contrôler, et notamment ceux qui l'entourent, mais malgré tout à contrôler ce qui est le plus primordial : sa propre existence. Joachim Trier livre ainsi un film très fin, toujours sur le fil, qui n'assène pas de vérité, mais ménage au contraire le doute et le suspense. On est à la fois dans un divertissement glaçant, et dans un récit initiatique plus feutré et intérieur, qui n'en est pas moins captivant.

A l'occasion de la sortie en DVD, Blu-Ray et VOD par Le Pacte, EcranNoir vous fait gagner cinq exemplaires du film !

Pour participer, il suffit de répondre par courriel à la question suivante (en mentionnant votre nom et vos coordonnées postales) avant le 20 avril :

Oslo, 31 août était inspiré d'un roman de Pierre Drieu la Rochelle.
Quel était son titre ?

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