Everybody Knows d’Asghar Farhadi en ouverture de Cannes

Posté par vincy, le 4 avril 2018



[Mise à jour le 5 avril]
Le film "espagnol" d'Asghar Farhadi, Everybody Knows, fera l'ouverture du Festival de Cannes le 8 mai prochain selon le magazine professionnel Variety dans un article daté du 4 avril. Le Festival a confirmé l'information le 5 avril dans la matinée. Le film, qui sera en Compétition, sortira le 9 mai, lendemain de l'ouverture donc, dans les salles françaises.

Produit et distribué par Memento Films, qui devrait monter les marches avec le prochain film de Nuri Bilge Ceylan (The Wild pear Tree), le nouveau Farhadi met en scène le trio hispanophone le plus hot des années 2000: Penelope Cruz, Javier Bardem et Ricardo Darin. C'est la deuxième fois, 14 ans après La mauvaise éducation de Pedro Almodovar, qu'un film en langue espagnol ouvrirait le Festival. Et c'est aussi la première fois qu'un film ni en anglais ni en français ouvre Cannes depuis 2004.

L'histoire suit Laura, qui habite à Buenos Aires et revient dans son village natal en Espagne, avec ses enfants, à l’occasion d’une fête de famille. UUn événement inattendu va bouleverser le cours de leur existence. La famille, ses secrets, ses liens, ses traditions et les choix moraux qu’ils imposent sont au cœur de l’intrigue. Le film a été tourné l'an dernier au nord de Madrid.

Asghar Farhadi, Ours d'or à Berlin (Une séparation) et oscarisé deux fois dans la catégorie du meilleur film en langue étrangère, est un habitué de la Croisette puisque Le Passé et Le Client, présentés en compétition ont glané plusieurs prix: prix d'interprétation féminine pour Bérénice Bejo pour le premier en 2013, prix d'interprétation masculine pour Shahab Hosseini et prix du meilleur scénario pour Farhadi pour le second. Pour ce nouveau film, le cinéaste s’est entouré de José Luis Alcaine à l’image (collaborateur régulier de Pedro Almodóvar, Carlos Saura ou Bigas Luna), la costumière Sonia Grande (Midnight in Paris de Woody Allen, The Others d’Alejandro Amenábar) et la monteuse iranienne Hayedeh Safiyari qui poursuit sa collaboration avec le réalisateur puisqu’elle a œuvré pour quatre de ses longs métrages, dont les deux films gagnants d’un Oscar.

3 raisons d’aller voir A l’heure des souvenirs

Posté par kristofy, le 4 avril 2018

Le pitch: Dans A l'heure des souvenirs, Jim Broadbent essaie de renouer des liens plus forts avec sa fille enceinte qui fait un bébé toute seule et son ex-femme qui lui reproche toujours son caractère grognon. Arrive un courrier de notaire qui fait de lui l’héritier d’un journal intime de quelqu’un qu’il avait connu il y a longtemps durant ses années de lycée. Dès lors le film alterne entre présent et flashbacks à l’époque de sa jeunesse entouré d’un groupe d’amis, au moment où il vouait un amour platonique à une jeune fille. Il ne l'avait jamais revue, mais il va la retrouver : une lettre va faire remonter différents souvenirs qui révéleront un dramatique secret...

Notre vie est-elle l'histoire qu'on se raconte ou... ? 3 raisons de le découvrir :

- Jim Broadbent : ce trésor national britannique est au générique des plus populaires films britanniques; c'est lui le professeur Horace Slughorn de Harry Potter, lui le papa de Bridget Jones, il accompagne aussi avec l’ours Paddington. Plus inattendu on le voit aussi dans des films comme Superman 4, Brazil, Les Chroniques de Narnia... Il a tourné plusieurs fois avec Mike Leigh, Neil Jordan, Mike Newell, tout comme dans des gros films de Martin Scorsese, Steven Spielberg, Baz Luhrmann (Moulin Rouge). Enfin il est l'Archimestre Marwyn dans la série Game of Thrones. Dans A l'heure des souvenirs, on le voit passer avec beaucoup de nuances du solitaire grincheux au papy attendrissant. Il va remuer sa mémoire pour se remémorer plusieurs moments enfouis de sa jeunesse...

- un casting british très classe : autour de Jim Broadbent, on découvre celui qui l'incarne jeune, la révélation Billy Howle. Il était déjà apparu dans le Dunkerque de Christopher Nolan mais il trouve ici son premier grand rôle, et on devrait le revoir régulièrement à l'avenir : il sera le héros de On Chesil Beach avec Saoirse Ronan, il jouera encore avec elle et avec Annette Bening dans The Seagull, et il sera à l'affiche du prochain gros film de David Mackenzie Outlaw King. Côté féminin on retrouve la trop rare Emily Mortimer, Charlotte Rampling (également à l'affiche de Red Sparrow cette semaine), dont le personnage est interprété par Freya Mavor pour les flashbacks. D'ailleurs le saviez-vous ? Tout comme Charlotte qui a fait de la France son pays d'adoption, Freya est elle aussi bilingue puisqu'elle a grandi plusieurs années en France : découverte dans la série anglaise Skins elle a déjà tourné pour Joann Sfar et Danièle Thompson.

- un mélodrame émouvant : l'histoire cache un mystère qui sera dévoilé au bout d'un jeu de pistes au fil de différents souvenirs dont certains pourraient changer la façon de considérer sa vie. Le rythme du film balance entre présent et passé pour raconter à la fois les différentes trajectoires personnelles, et en creux deux époques avec leurs conventions. Le scénario est en fait l'adaptation d'un roman de Julian Barnes, écrivain britannique auteur d'une dizaine de romans depuis les années 80 qui est en fait aussi très francophile (il lui a été remis l'année dernière une Légion d'honneur) : dans plusieurs de ses livres, l'histoire se déroule en partie en France. La jeune fille qui danse (The Sense of an Ending), le livre adapté ici, a reçu plusieurs récompenses dont le "Goncourt" britannique en 2011. L'adaptation est signé du jeune dramaturge Nick Payne  et la réalisation a été confiée à Ritesh Batra dont c'est le second film, après le succès en Inde et à l'international de The Lunchbox présenté à Cannes. Il fallait sans doute cette conjugaison inhabituelle de talents pour que l'écrit transposé à l'écran devienne ce film. A l'heure des souvenirs est émouvant et nous rappelle que nos souvenirs ne font pas toute notre histoire.

Cannes 2018: Benicio del Toro président du jury Un Certain Regard

Posté par vincy, le 4 avril 2018

L'acteur américano originaire de Porto Rico Benicio del Toro présidera le jury Un Certain Regard au prochain Festival de Cannes. Il avait déjà été membre du jury de la Compétition, celui de Tim Burton, en 2010. Il avait reçu un prix d’interprétation cannois pour son incarnation de Che Guevara dans le diptyque Che de Steven Soderbergh, un rôle qu’il a porté pendant 7 ans.

"Artiste sans frontière, amoureux fou de Jean Vigo et Charlie Chaplin, qui aurait rêvé de rencontrer Bela Lugosi, Lon Chaney, Toshiro Mifune ou Humphrey Bogart", comme le définit le communiqué du Festival, il est un ardent cinéphile. "A 20 ans, il découvre Les 400 Coups puis les univers infinis de Fellini, Eisenstein, Bergman, Eustache, Kurosawa... L’Île nue de Kaneto Shindô devient son film de chevet."

Comédien caméléon, remarqué pour ses performances charismatiques, pouvant être doux comme brutal, il a souvent fait sensation dans des films très éclectiques, tournant avec Brian Synger (Usual Suspects, 1995, en séance spéciale à Cannes), Abel Ferrara (Nos funérailles, 1996), Julian Schnabel (Basquiat, 1997), Terry Gilliam (Las Vegas Parano, 1998, en compétition à Cannes), Guy Ritchie (Snatch, 2000), Steven Soderbergh (Traffic, 2001, Ours d'argent du meilleur acteur à Berlin et Oscar du meilleur second rôle), Sean Penn (The Pledge, 2001, en compétition), Alejandro Gonzalez Inarritu (21 Grammes, 2003), William Friedkin (Traqué, 2003), Robert Rodriguez, Frank Miller et Quentin Tarantino (Sin City, 2005, en compétition), Sofia Coppola (Somewhere, 2010), Oliver Stone (Savages, 2012), Arnaud Desplechin (Jimmy P., 2013, en compétition à Cannes), Paul Thomas Anderson (Inherent Vice, 2014), et Denis Villeneuve (Sicario, 2015, en compétition). A Cannes, on l'a aussi entendu comme voix du Serpent dans Le Petit Prince de Mark Osborne.

Benicio del Toro est aussi un personnage récurrent de l'univers Marvel en incarnant Taneleer Tivan / le Collectionneur dans Les Gardiens de la Galaxie et le prochain Avengers: Infinity War, en plus d'un caméo dans Thor : Le Monde des ténèbres. Le grand public l'a vu récemment en DJ dans Star Wars : Épisode VIII, Les Derniers Jedi de Rian Johnson. Et il est attendu dans la suite de Sicario, réalisée par Stefano Sollima.

Il a également accompagné sa première réalisation, El Yuma, l’un des segments de 7 Jours à la Havane, œuvre collective sélectionnée au Certain Regard, en 2012.