Berlin 2018: une ouverture sous le signe du chien

Posté par vincy, le 14 février 2018

La 68e Berlinale s'ouvre aujourd'hui sous le signe du chien. Vendredi, le nouvel an chinois s'ouvrira en effet avec l'année du Chien de terre, qui remplace l'année du (Balance ton) Porc de Terre. Le Festival du film prend juste deux jours d'avance avec L'île aux chiens, son film d'ouverture. Wes Anderson est le premier réalisateur à imposer un film d'animation en guise de lancement du festival. Il est en lice pour l'Ours d'or, qui, de toute son histoire, n'a récompensé qu'un seul film d'animation, Le voyage de Chihiro de Hayao Miyazaki, en 2002.

Le jury et les hommages
La compétition
L'île aux chiens en ouverture

Les chiens sont donc lâchés pour chasser l'Ours. Le Berlinale Palast s'apprête à dérouler son tapis rouge. Le jury affrontera une température proche de zéro degré. Wes Anderson est accompagné de ses deux co-scénaristes, Roman Coppola et Jason Schwartzman , et de son casting: Bryan Cranston, Greta Gerwig, Bill Murray, Jeff Goldblum, Kunichi Nomura, Liev Schreiber, Koyu Rankin, Bob Balaban, Tilda Swinton, Akira Takayama, Yojiro Noda et Mari Natsuki. Un sacré défilé dans un Festival qui fait de moins en moins de place au cinéma américain (le dernier Ours d'or date de 2000, pour Paul Thomas Anderson et son Magnolia).

Parmi les autres vedettes que le Festival annonce ce soir, il y aura, outre un contingent impressionnant de personnalités allemandes - Wim Wenders, Fatih Akin, Daniel Brühl, Sebastian Koch, Hanna Schygulla, Christian Petzold et Margarethe von Trotta, etc... - Ingrid Caven, Sung-Hyung Cho, Patricia Clarkson, Elle Fanning, Helen Mirren ou encore Fernando Solanas.

Un jour, ça ira : la précarité au quotidien

Posté par redaction, le 14 février 2018

Djibi et Ange, deux adolescents, vivent dans un centre d’hébergement d’urgence à Paris. Dans le documentaire Un jour, ça ira de Stan Zambeaux et Edouard Zambeaux, ils racontent, à travers l’écriture et le chant, leurs espoirs d’une vie meilleure.

Djibi Diakhaté vit avec sa mère, Ange Lath avec son père. Ces adolescents de 13 ans sont logés provisoirement à l’Archipel, un centre d’hébergement d’urgence parisien qui accueille quelque 300 personnes, dont 70 enfants. L’Archipel prend en charge de manière très active les sans-domicile, avec une forte volonté d’insertion, en permettant notamment aux enfants de s’exprimer à travers les arts.

Ainsi, Djibi participe à un atelier d’écriture, un exercice très valorisant puisqu’il rédige un article qui sera publié dans le quotidien Libération. Il peut ainsi parler de sa vie, de ses rêves, avec le plaisir de découvrir un jour son texte dans un grand journal français. Djibi, qui change très souvent de domicile, se présente comme un «serial déménageur». Si, par honte, il refuse d’avouer à ses camarades du collège qu’il vit au «115», comme il dit, il se confie en revanche avec beaucoup de maturité dans ses écrits sur ses problèmes et ses espérances.

Ange Loth, plus timide, se raconte à travers des chansons qu’elle compose à l’atelier chant, avec une prof très attentive qui lui apprend à chanter avec plus d’assurance. Comme Djibi, Ange se sent très valorisée par cette activité.

Lors d’une représentation dans la chapelle de l’Archipel, Djibi et Ange vont pouvoir s’exprimer devant leurs parents, mais aussi devant un public bienveillant. Grâce à cette confiance accumulée, ils ne doutent pas, comme l’affirme le titre du documentaire, qu’« Un jour, ça ira ».

Une dure réalité qui n'empêche pas l'émotion et l'optimisme

Les réalisateurs Stan et Edouard Zambeaux, deux frères, ont filmé le quotidien des familles dans le centre : l’attente d’un logement, d’un travail, de papiers. Et puis un jour, on annonce à ces personnes en situation de précarité qu’elles vont bientôt devoir à nouveau déménager, avec en toile de fond la crise des migrants qui se répercute sur le centre.

Si on perçoit bien dans le documentaire la dure réalité du quotidien de ces sans domicile fixe, et l’ampleur du phénomène, les réalisateurs ont aussi su capter des moments d’émotion, ce qui donne une tonalité d’optimisme. « A l’origine de ce film, il y avait l’envie de faire quelque chose de beau pour décrire une réalité souvent présentée sous son aspect uniquement miséreux. Nous avions envie d’avoir une approche esthétique de cette question, de magnifier les personnages, de montrer que la situation extrêmement difficile dans laquelle ils étaient n’atteignait pas leur dignité », raconte Edouard Zambeaux.

Si cet intéressant documentaire présente la situation d’extrême précarité de personnes que l’on peut croiser au quotidien dans les rues de la capitale, il montre aussi les relations de solidarité qui peuvent s’établir. Depuis la fin du tournage, L’Archipel a fermé ses portes, mais Djibi et Ange ont retrouvé un toit.

Un jour, ça ira, documentaire français de Stan Zambeaux et Edouard Zambeaux
Sortie le 14 février 2018

Pierre-Yves Roger