Les films récompensés ce week-end, de Madrid à Bruxelles en passant par Gérardmer et Rotterdam

Posté par vincy, le 5 février 2018

C'était un festival de palmarès ce week-end.

A Bruxelles, les 8e Prix Magritte ont décerné cinq prix à Une famille syrienne de Philippe Van Leeuw, récompensé en tant que meilleur film, pour sa réalisation, son scénario, son image et sa musique. Les César belges francophones ont aussi primé Home, le film flamand de Fien Troch (meilleur film flamand), Faut pas lui dire (meilleur premier film), Grave (meilleur film étranger en coproduction, meilleurs décors), Chez nous (meilleure actrice pour Emilie Dequenne), King of the Belgians (meilleur acteur pour Peter Van den Begin), Noces (meilleur second-rôle féminin pour Aurora Marion, meilleurs costumes), Le fidèle (meilleur second-rôle masculin pour Jean-Benoît Ugeux), Mon ange (meilleur espoir féminin pour Maya Dory), Dode Hoek (meilleur espoir masculin pour Soufiane Chilah), Sonar (meilleur son), Paris pieds nus (meilleur montage). Et Sandrine Bonnaire a reçu un Magritte d'honneur.

Un peu plus au nord, aux Pays-bas, le 47e Festival international du film de Rotterdam (IFFR) a élu un film chinois, The Widowed Witch de Cai Chengjie, pour son Tigre d'or. Un prix spécial du jury a été remis à The Reports on Sarah and Saleem de Muayad Alayan pour le scénario de Rami Alayan tandis que le film a aussi reçu le Prix du public du Fonds Hubert Bals. Le public a choisi pour son grand prix The Guilty de Gustav Möller, par ailleurs récipiendaire du prix du jury jeunes. Notons que Lucrecia Martel, une habituée cannoise, a été distinguée par le Prix KNF (les critiques néerlandais) pour Zama, tandis que Balekempa d'Ere Gowda a reçu le Prix de la critique internationale FIPRESCI.

A Gérardmer, le jury du 25e Festival internernational du Film Fantastique composé de Mathieu Kassovitz, Pascale Arbillot, David Belle, Nicolas Boukhrief, Judith Chemla, Suzanne Clément, Aïssa Maïga, Olivier Mégaton et Finnegan Oldfield, a plébiscité Ghostland de Pascal Lauguer, une coproduction franco-canadienne qui sortira le 14 mars (avec Mylène Farmer au générique). Ghostland a aussi été honoré du Prix du public et du Prix du jury Syfy. Un autre film canadien, Les affamés, de Robin Aubert (dont Netflix vient d'acquérir les droits), partage le Prix du jury avec Les bonnes manières de Juliana Rojas et Marco Dutra. Ce film franco-brésilien qui sort le 21 mars a aussi reçu le prix de la critique.

Enfin, à Madrid, c'était le week-end des 32e Goyas, les Oscars espagnols. La libreria d'Isabel Coixet, a raflé les prix les plus importants: film, réalisation, scénario adapté. La cinéaste avait déjà remporté un triplé équivalent pour The Secret Life of Words en 2006 (film, réalisation, scénario original). D'autres films sont repartis avec le sourire: Eté 1993 de Carla Simon (premier film, second-rôle masculin pour David Verdaguer, révélation féminine pour Bruna Cusi), Handia, le géant d'Altzo de Aitor Arregi et Jon Garano (scénario original, image, musique, espoir masculin pour Eneko Sagardoy, décors, costumes, direction artistique, maquillage et coiffure, effets spéciaux), El autor de Manuel Martin Cuenca (acteur pour Javier Gutiérrez, second-rôle féminin pour Adelfa Calvo), No sé decir adiós de Lino Escalera (actrice pour Natalie Poza). En animation, la suite de Tad l'explorateur perdu a triomphé. Deux nommés aux Oscars se sont répartis les prix des meilleurs films étrangers: la Palme d'or The Square (meilleur film européen) et le Teddy Award de Berlin Une femme fantastique (meilleur film en langue espagnole). Enfin, Marisa Paredes a reçu un Goya d'honneur. C'était son premier Goya après deux nominations.

Xavier Dolan coupe le personnage de Jessica Chastain dans son prochain film

Posté par vincy, le 5 février 2018

xavier dolan jessica chastain

"Lisez svp. Des nouvelles sans doute différentes de celles que vous attendiez peut-être... " voilà comme Xavier Dolan amorce son post Instagram publié cette nuit, où il annonce avoir coupé le personnage interprété par Jessica Chastain dans son prochain film, Ma vie avec John F. Donovan (The death and life of John F Donovan).

Cette nouvelle est d'autant plus surprenante que le réalisateur québécois n'a jamais caché être admiratif de l'actrice. Jessica Chastain avait été la première tête d'affiche confirmée pour ce film lors de l'annonce du projet en 2014. Leur histoire a débuté à Cannes cette année-là quand la comédienne avait tweeté son enthousiasme pour Mommy.

"Aucun sacrifice n'est envisageable"

On apprend dans son long texte instagrammé que le cinéaste est revenu au montage en mai dernier pour pouvoir présenter le film à l'automne (et sans doute viser les Oscars). "Rapidement, il devin évident qu'il n'était pas prêt". Dolan retourne alors en salle de montage en octobre "pour tenter de donner au film sa forme idéale".

jessica chastain-poster-donovan"Aucun sacrifice n'est inenvisageable, aucun compromis n'est impensable, pour la réussite d'une histoire qu'on aime" écrit-il en rappelant que "les films sont toute [sa] vie."

Une première version de quatre heures

La première version faisait plus de quatre heures. "Nous savions qu'une réflexion s'imposait sur la forme et le fond du film". Le personnage de méchant incarné par Jessica Chastain dans Ma vie avec John F. Donovan est ainsi né de la fascination pour Xavier Dolan et son co-scénariste Jacob Tierney pour les super-héros: "Un héros, un méchant, un public à protéger... C'était, pendant un moment - pendant des années, même - l'idée de notre histoire."

Evidemment, du scénario à la salle de montage, une histoire vit sa vie. Et pour "éviter toutes sortes d'interprétations sordides ou inutiles", il explique qu'il a coupé le personnage de Jessica Chastain de son film, "après mûre réflexion". "Ce fût un choix extrêmement difficile. J'éprouve envers Jessica un amour profond, et une grande admiration. Il s'agit d'une décision éditoriale et narrative, en ceci qu'elle n'est en rien relative à une performance, et entièrement à un personnage. Cette trame de "méchante", bien que je l'affectionnais particulièrement et qu'elle fût très drôle, s'insérait laborieusement dans le reste de l'histoire, qui finalement se révéla être davantage qu'une joute entre superhéros et ennemis, un récit sur l'enfance et ses rêves."

"Je suis déçu que la nature profonde de ce film n'ait pas permis à notre collaboration de voir le jour cette fois-ci", ajoute Dolan, espérant : "la vie est longue, et les rendez-vous manqués présagent de retrouvailles futures encore plus enrichissantes."

Aussi, Ma vie avec John F. Donovan se concentrera sur les relations familiales et sur les rapports mère-fils.