Edito: Le grand blues

Posté par redaction, le 18 janvier 2018

Paraît que lundi c'était le jour le plus déprimant de l'année. Le Blue Monday. Le grand blues est aussi du côté de l'auteur du Grand bleu. Enfin presque, car Luc Besson a quand même touché 4,44 millions d'euros pour Valerian et la cité des mille planètes (4 millions d'entrées en France, 2e film français le plus vu donc, près de 29 millions d'entrées dans le monde). C'est donc logiquement le réalisateur le mieux payé en France, devant Dany Boon (3,5 millions d'euros), Guillaume Canet (2,5 millions d'euros), Christian Duguay  et Alain Chabat (1, 26 million d'euros), et Olivier Marchal (1 million d'euros), selon Cinéfinances.info.

EuropaCorp est ainsi le producteur et l'exportateur le plus actif à l'international. Le chiffre d'affaire a été boosté grâce au film de science-fiction du cinéaste.

Et pourtant le "champion" va mal. Le groupe va d'ailleurs supprimer 22 emplois sur 79. Besson est le professionnel le plus riche du cinéma français, mais sa société est déficitaire et un tiers des effectifs va se retrouver à Pôle Emploi. On veut pas être "populiste" mais...

Depuis quelques semaines, EuropaCorp vend aussi les bijoux de la couronne. L'activité de production de séries en France et en Europe a été cédée (et finalement reprise cette semaine par Mediawan, la société de Matthieu Pigasse, Xavier Niel et Pierre-Antoine Capton), tout comme le catalogue d’édition musicale et son activité d'exploitant.

La société veut désormais se concentrer sur ses franchises existantes et se recentrer sur ce qu'elle sait faire: des thrillers et des films d’action à moins de 30M$. Car, or Valerian, son programme, assez varié, n'a pas cartonné en France (2,3 millions d'entrées avec six films et aucun millionnaire).

Son gros coup cette année sera Taxi 5, assurément, diminuant ainsi l'exposition et le risque pour la 3e saison de Taken, Kursk de Thomas Vinterberg, Eva de Benoît Jacquot ou encore The Old Man and the Gun de David Lowery.

Ne nous réjouissons surtout pas de la mauvaise santé d'Europacorp : ce n'est pas une bonne nouvelle pour le secteur en France, de par son poids international qui assure l'essentiel de nos exportations cinématographiques. Luc Besson n'a pas d'autres choix que de reprendre la barre du navire. Au point de concentrer sans doute trop d'activités. Il est désormais P-DG de la société depuis la non reconduction du précédent, le 3e depuis 2008. Le cinéaste prévoit un long métrage (Anna, avec Sasha Luss, Helen Mirren et Luke Evans) et développe la série The French Detective dont il réalisera le pilote, adaptation des aventures de Luc Moncrief imaginées par James Patterson, avec Jean Dujardin dans le rôle principal pour la chaîne ABC.

C'était sans doute une "blue week" pour Luc Besson.