Nicole Kidman et Robin Campillo, personnalités cinéma de l’année

Posté par redaction, le 30 décembre 2017, dans Personnalités, célébrités, stars, bilan 2017.

Un homme, une femme. Stricte égalité. Le chabadabada idéal.

Deux personnalités, deux artistes, ont marqué l'année cinématographique pour des raisons différentes.

Nicole Kidman a fêté ses 50 ans de la manière la plus flamboyante qui soit. Cela faisait 7 ans, depuis Rabbit Hole, que l'actrice nous laissait au mieux indifférent. Soit les films étaient passables, soit ils échouaient lamentablement à leur sortie, quand ils sortaient. Elle ne suscitait plus l'événement, ne créait plus le désir. Mais 2017 a, reconnaissons-le, remis l'actrice australienne sur la carte. D'abord avec Lion, mélo grand public nommé aux Oscars, où elle interprète une mère adoptive bouleversante. Ensuite à Cannes avec trois films et une série! Les Proies de Sofia Coppola (prix de la mise en scène), Mise à mort du cerf sacré (prix du scénario), How to Talk to Girls at Parties, hors compétition et la série de Jane Campion, Top of the Lake: China Girl. Cette omniprésence sur la Croisette s'est achevée par un prix spécial du 70e anniversaire du festival, assez logiquement. Elle a pu montrer toute la palette de son talent, du registre comique punk au drame glaçant. L'année n'a pas été finie pour elle puisque la comédienne a remporté un Emmy Award pour sa prestation dans la série Big Little Lies, l'une des meilleures de l'année. Une star de cette trempe, à la fois respectée pour son travail, populaire et glamour, curieuse et audacieuse, acceptant des films d'auteurs comme des blockbusters, il y en a peu. 35 ans après ses débuts, Nicole Kidman est plus que jamais au top.

Robin Campillo est incontournable cette année. Et pas seulement qu'en France. Certes il n'est plus en lice pour les Oscars, mais son film est régulièrement cité dans les palmarès de fin d'année dans plusieurs pays, y compris les Etats-Unis, parmi les meilleurs films de l'année. 120 battements par minute a confirmé les espoirs qu'on avait mis en lui après Les revenants et Eastern Boys. Mieux, 120 BPM, produit par Pierre Bergé, disparu cet automne, est LE film français de l'année. Il a été reçu comme une claque à Cannes. Il y a d'ailleurs récolté le Grand prix du jury, frôlant la Palme d'or. Il est aussi le film d'auteur le plus vu par le public en France cette année, avec 815000 spectateurs. Pas mal pour une histoire de militantisme politique et de personnes atteintes du Sida. 120 BPM fait partie de ces films qui ont eu un impact public, c'est à dire politique. On reparle du VIH. On réactive l'idée d'un centre d'archives nationales LGBTQI. Cela ne doit pas nous empêché de rappeler que la force de ce film est aussi dans sa construction en entonnoir, avec une première partie où les prémices de la contestation façon Nuit Debout, mais 25 ans avant, qui se resserre sur une histoire d'amour poignante et tragique. Parallèlement, Campillo a aussi écrit le beau film de Laurent Cantet, L'atelier. Il a monté les deux films. Ce multi-casquette voit tout son travail récompensé. Son regard acéré sur la société, sa compréhension des rapports humains, et sa manière d'aborder des sujets controversés en font l'un des auteurs européens les plus en phase avec notre époque. Robin Campillo n'est pas dans le moule. Loin de tout formatage narratif, refusant les conventions et le consensuel, il avance, librement. On a hâte de découvrir la suite...

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