3 raisons d’aller voir Diane a les épaules

Posté par vincy, le 15 novembre 2017, dans Critiques, Films.

Diane a les épaules est le premier long métrage de Fabien Gorgeart. Ses courts métrages s'intéressaient déjà à la parentalité. Le Sens de l’orientation, plusieurs fois sélectionné et récompensé, racontait ainsi l’histoire d’un homme stérile et n'osant pas le dire ; Un chien de ma chienne, avec Clotilde Hesme, suivait l'histoire de deux sœurs dont l'une vivait une interminable et épuisante grossesse.

Ici Diane (Clotilde Hesme de nouveau) a accepté de porter l’enfant de Thomas et Jacques, ses meilleurs amis. C’est dans ces circonstances, pas vraiment idéales, qu’elle tombe amoureuse de Fabrizio. Le choix va devenir compliqué.

C'est frais. Sensible assurément. Le film est une comédie légère, qui n'est pas exempte de gravité. Parce que le scénario et les acteurs sont dévoués à l'histoire, cela fait du film une comédie sociale enlevée où tout le monde lâche prise sans jamais lâcher son personnage. Le charme opère rapidement, avec une "cool attitude" et une justesse précise, une alchimie suffisamment rares pour être soulignée. Ça pétille, c'est émouvant et c'est solaire. Bref tant de finesse et de grâce, ça change des comédies françaises habituelles. Ne nous en privons pas.

"Etre enceinte et avoir un enfant, ça n'a rien à voir! Je le sais puisque je le vis!"

C'est chaud. Evidemment, ça touche à un sujet d'actualité "touchy" pour qui n'est pas "friendly". Pourtant le film évite tous les clichés sur le sujet. La GPA n'est qu'un prétexte pour explorer les nouvelles frontières entre amour et amitié et évoquer les nouveaux codes du couple. Bref c'est l'une des premières comédies intelligentes sur l’éclatement du modèle familial traditionnel. C'est aussi une jolie réflexion sur la maternité et la parentalité où le corps féminin est sans aucun doute l'inspiration première de cette histoire.

C'est vivifiant. Avec une actrice au corps plus androgyne - adolescent qui se retrouve avec un gros ventre de mamma, Fabien Gorgeart a raison quand il dit de Clotilde Hesme qu'elle "est à mi-chemin entre une héroïne rohmérienne et le Lieutenant Ripley. C’est notre Sigourney Weaver " Elle n'appartient à aucun genre, peut-être virile comme séductrice, amicale comme amoureuse. Sous-exploitée par le cinéma français, entourée ici d'une ribambelle de bons acteurs, elle prouve ici qu'elle peut passer du burlesque au dramatique, du vaudeville apparent à la comédie romantique. C'est une combattante et ça vaudrait bien une nomination aux César.

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