Matt Damon dans la peau d’un charlatan

Posté par vincy, le 26 septembre 2017

Matt Damon, qui sera bientôt à l'affiche de Downsizing de Alexander Payne et de Suburbicon de George Clooney, tous deux en compétition au dernier festival de Venise, va incarner John R. Brinkley dans un film inspiré d'une histoire vraie. Charlatan, est l'histoire d'un médecin qui escroquait ses patient en leur faisant croire qu'il avait trouvé un remède contre l'impuissance.

Le film sera produit par Matt Damon et Kimberly Steward, duo déjà derrière Manchester by the Sea.

Charlatan est l'adaptation d'une biographie parue en 2007, America’s Most Dangerous Huckster, the Man Who Pursued Him, and the Age of Flimflam, écrite par Pope Brock (inédit en France). Il raconte la vie du Dr. John Romulus Brinkley (1885-1942), qui s'est enrichi en insérant des testicules de boucs dans le scrotum (les bourses) d'hommes impuissants. Evidemment plusieurs patients sont morts de cette transplantation artisanale, ce qui lui valu des poursuites judiciaires. Une fois les autorités alertées, il s'est exilé au Mexique. Brinkley a aussi créé plusieurs stations de radio. Il s'essaya même à la politique, par deux fois. Mais c'est en s'exilant au Mexique qu'il réussira à relancer ses radios et ses cliniques. Sur la fin de sa vie, en pleine seconde guerre mondiale, il devra se déclarer en faillite et faire face à un procès. Il est mort quelques temps plus tard.

Brian Koppelman et David Levien (Ocean’s Thirteen) écriront le scénario.

Tour d’horizon des courts métrages présélectionnés pour les César 2018

Posté par MpM, le 25 septembre 2017

On connaît désormais les courts métrages pré-sélectionnés pour les César dans les catégories "meilleur court métrage" et "meilleur court-métrage d'animation". Ils sont au nombre de 36 (24 en prise de vue réelle et 12 en animation), tous choisis par des comités spécifiques constitués de spécialistes du domaine.

Un deuxième tour permettra dans un second temps de déterminer les œuvres véritablement nommées, cette fois par le cortège de votants qui aura la possibilité de les découvrir préalablement sur grand écran ou via les DVD fournis dans le coffret réunissant les nommés.

On retrouve assez logiquement dans les deux listes des films ayant eu une belle carrière en festival et parfois couronnés des prix les plus prestigieux. De manière assez incontournable, il y a par exemple d'anciens sélectionnés cannois (en 2016 ou en 2017, en fonction de leur date de visa) comme La laine sur le dos de Lotfi Achour, Le silence d'Ali Asgari et Farnoosh Samadi, Les enfants partent à l'aube de Manon Coubia, Decorado d'Alberto Vasquez et Pépé le morse de Lucrèce Andreae. Love de Réka Bucsi, lui,  était à Berlin. Le film de l'été d'Emmanuel Marre a reçu le Prix Jean Vigo. I want Pluto to be a planet again était à Clermont Ferrand et Annecy. L'ogre de Laurène Braibant a été récompensé à Annecy et Grenoble, et ainsi de suite. Tous ceux-là peuvent faire office de favoris, même si les critères de vote demeurent souvent assez obscurs.

Bien sûr, nous avons nous aussi nos chouchous, dont on espère qu'ils figureront dans les listes finales (5 courts métrages et 4 courts métrages d'animation). Ainsi, Noyade interdite de Mélanie Laleu, merveilleuse fable humoristique sur la monétisation à outrance de notre société, et l'ultra moderne solitude des êtres qui ne parviennent pas à y trouver leur place ; La convention de Genève de Benoit Martin, comédie très finement dialoguée qui oppose deux bandes rivales à la sortie du lycée, entre confrontation musclée et recherche de diplomatie (avec un casting de jeunes acteurs époustouflants, ce qui n'est pas peu dire quand on connaît la difficulté à trouver des adolescents qui sonnent juste dans le court métrage) ; Les enfants partent à l'aube de Manon Coubia, qui porte un regard sensible sur la relation complexe, ténue et intime, entre une mère et son fils devenu chasseur alpin, peut-être sur le point de partir au combat.

Ils pourraient néanmoins être battus sur le fil par des films "à sujet" comme Mare nostrum de Rana Kazhaz et Anas Khalaf (un père syrien prépare brutalement sa fille à la traversée de tous les dangers qui les attend) ou Le silence d'Ali Asgari et Farnoosh Samadi (une petite fille doit traduire les propos difficiles du médecin pour sa mère), sans oublier Le film de l'été d'Emmanuel Marre (déambulation estivale d'un homme paumé qui se prend d'amitié pour le fils d'un ami), ou encore le très classique Marlon de Jessica Palud sur une adolescente qui s'apprête à rendre visite à sa mère en prison.

Côté animation, impossible de passer à côté du nouveau film de Chloé Mazlo, Diamenteurs, qui utilise un matériau intime pour dresser un parallèle sidérant entre le processus qui transforme un diamant brut en pierre ultra formatée, et celui qui fait de même avec les êtres humains. De la même manière, on adore depuis le début l'insolent Decorado d'Alberto Vasquez, qui dévoile un monde effrayant, malsain et dysfonctionnel dans lequel tout n'est que décor et artifice. Sans oublier le très décalé Alphonse s'égare de Catherine Buffat et Jean-Luc Gréco sur un adolescent involontairement en roue libre, le puissant Negative space de Max Porter et Ru Kuwahata, une histoire très simple de connivence entre un père et son fils à travers la confection d'une valise, et Pépé le morse, premier film particulièrement maîtrisé de Lucrèce Andreae, sur une famille confrontée au deuil.

Mais quelles que soient les listes finales (elles seront annoncées le 31 janvier), c'est de toute façon une belle reconnaissance que de figurer dans cette première sélection, qui met la lumière sur le meilleur du court métrage français récent. On ne peut donc que conseiller aux cinéphiles impénitents, amateurs de courts métrages ou simples curieux de regarder les 36 films pour se faire leur propre opinion, et découvrir ainsi les réalisateurs sur lesquels il faut compter.

Les 12 courts métrages d'animation en lice

- A l'horizon d'Izabela Bartosik-Burkhardt
- Alphonse s'égare de Catherine Buffat et Jean-Luc Gréco
- Decorado d'Alberto Vázquez
- Diamenteurs de Chloé Mazlo
- I want Pluto to be a planet again de Marie Amachoukeli et Vladimir Mavounia-Kouka
- L'ogre de Laurène Braibant
- Le futur sera chauve de Paul Cabon
- Love de Réka Bucsi
- Le jardin de minuit de Benoît Chieux
- Mon homme (poulpe) de Stéphanie Cadoret
- Negative space de Ru Kuwahata et Max Porter
- Pépé le morse de Lucrèce Andreae

Les 24 courts métrages en lice

- 1992 Anthony Doncque
- A Brief history of Princess X de Gabriel Abrantes
- Blind sex de Sarah Santamaria-Mertens
- Debout Kinshasa ! de Sébastien Maitre
- Et toujours nous marcherons de Jonathan Millet
- Féfé limbé de Julien Silloray
- Goliath de Loïc Barché
- Goût bacon d'Emma Benestan
- Guillaume à la dérive de Sylvain Dieuaide
- Je les aime tous de Guillaume Kozakiewiez
- La convention de Genève de Benoît Martin
- La laine sur le dos de Lotfi Achour
- Le bleu blanc rouge de mes cheveux de Josza Anjembre
- Le film de l'été d'Emmanuel Marre
- Le silence d'Ali Asgari et Farnoosh Samadi
- Les bigorneaux d'Alice Vial
- Les enfants partent à l'aube de Manon Coubia
- Les misérables de Ladj Ly
- Mare nostrum de Rana Kazhaz et Anas Khalaf
- Marlon de Jessica Palud
- Noyade interdite de Mélanie Laleu
- Panthéon discount de Stéphan Castang
- Pas comme des loups de Vincent Pouplard
- Tangente de Julie Jouve et Rida Belghiat

Gisèle Casadesus (1914-2017), la doyenne des comédiennes s’en va en silence

Posté par vincy, le 25 septembre 2017

La doyenne du cinéma français Gisèle Casadesus "s'est éteinte paisiblement" le 24 septembre a déclaré son fils, le chef d'orchestre Jean-Claude Casadesus à l'AFP. Née le 14 juin 1914, elle avait 103 ans. Elle venait d'être élevée au grade de grand-croix de l'ordre de la Légion d'honneur.

Après un premier prix de comédie au Conservatoire national supérieur d'art dramatique à l'âge de vingt ans,elle était entrée à la Comédie-française à l'âge de 20 en 1934. Elle y resta durant 28 ans et devint la 400e Sociétaire de l'institution. Cette grande dame du théâtre (un Molière d'honneur, deux Molière du meilleur second-rôle) avait joué aussi bien les auteurs que classiques que Pirandello, Ionesco ou Duras. Elle a été sur les planches quasiment sans interruption jusqu'en 2014, soit 80 ans de scène!

Sa carrière au cinéma n'a pas été aussi impressionnante, même si, en vieillissant, on continuait de lui confier des rôles secondaires. C'est, paradoxalement, après ses 70 ans, qu'elle trouva sa place au cinéma. Gisèle Casadesus avait débuté en 1934 dans L'Aventurier de Marcel L'Herbier. On la retrouve dans Les Aventures de Casanova de Jean Boyer (1947), Le Mouton enragé de Michel Deville et Verdict d'André Cayatte, en épouse de Jean Gabin (1974), Hommes, femmes, mode d'emploi de Claude Lelouch (1996), Post coïtum animal triste de Brigitte Roüan (1997), Les Enfants du marais de Jean Becker et La Dilettante de Pascal Thomas (1999). Dans les années 2000, elle fut davantage sollicitée: par Guillaume Canet (Deux vieilles dames et l'accordeur, court métrage), Jeanne Labrune (C'est le bouquet !), Robert Guédiguian (Le Promeneur du Champ-de-Mars), Valérie Lemercier (Palais royal, en Reine-mère), Gilles Paquet-Brenner (Elle s'appelait Sarah). Mais c'est surtout Jean Becker qui lui offre son plus joli rôle au cinéma, celui de Margueritte dans La tête en friche en 2010, où elle incarne une vieille dame, autrefois voyageuse et fervente lectrice, qui lit des romans à haute voix pour Germain, quasi illettré (Gérard Depardieu).

Née dans le 18e arrondissement de Paris, Gisèle Casadesus est la fille du compositeur et chef d'orchestre d'origine espagnole Henri Casadesus et de la harpiste Marie-Louise Beetz. En 1934, ella épousé le comédien Lucien Probst (dit Lucien Pascal). Ils ont eu quatre enfants: Jean-Claude Casadesus, de la comédienne Martine Pascal, le compositeur Dominique Probst et l'artiste plasticienne Béatrice Casadesus.

Tom Hanks va jouer le vieux grincheux Mr. Ove

Posté par vincy, le 24 septembre 2017

A l'origine c'était un livre de l'écrivain suédois Fredrik Backman traduit en France en 2014 sous le titre Vieux, râleur et suicidaire: la vie selon Ove. Puis ce fut un film suédois, Mr. Ove (A Man called Ove), réalisé par Hannes Holm, nommé deux fois aux Oscars cette année (film en langue étrangère, maquillages), prix du public à Cabourg, prix de la meilleure comédie aux European Film Awards, prix du public, du meilleur acteur et du meilleur maquillage aux Guldbagge Awards (les César suédois) et enfin prix d'interprétation masculine au Festival de Seattle.

Le film avait été de très loin le leader du box office suédois en 2016 avec 1,7 million d'entrées (deux fois plus que Le livre de la jungle, 2e de l'année), en plus d'être le seul film nordique finissant dans le Top 10. Au final, cette comédie grinçante a récolté 26,5M$ dans le monde: si aux USA, il s'agissait du film en langue étrangère le plus vu, en France, il a connu un bide retentissant avec à peine 12000 entrées. Son succès mondial en fait l'un des plus gros succès suédois après Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire (51M$).

Il faudra maintenant compter sur le remake hollywoodien (après tout Millénium était aussi suédois d'origine). Tom Hanks incarnera le grincheux, associable et aigri Monsieur Ove. L'acteur, récemment vu dans Le cercle, co-produira le film avec sa femme Rita Wilson. Le livre avait été un énorme succès en librairie même aux Etats-Unis (77 semaines dans la liste des best-sellers du New York Times) et a été traduit en 43 langues.

Du film, on écrivait: "Il y a bien tous les ingrédients d’un « feel good movie », doublé d’un portrait de contemporains, entre ceux qui se replient sur eux-mêmes et ceux qui croient encore à l’ouverture sur les autres."

Tom Hanks sera à l'affiche cet hiver de The Post, de Steven Spielberg. Pour l'instant aucune date de tournage ni de nom de réalisateur n'ont été annoncés. Il devrait aussi être à l'affiche de Greyhound l'an prochain.

Le box-office estival oublie les LGBTQ

Posté par wyzman, le 23 septembre 2017

Une fois n'est pas coutume, la GLAAD (Gay & Lesbian Alliance Against Defamation) vient de mettre en ligne un nouveau rapport concernant la visibilité et le traitement de la communauté LGBTQ à travers des œuvres de la pop culture. Cette fois, il est question des films de grands studios sortis cet été, c'est-à-dire entre le 1er juin et le 1er septembre. Et comme vous pouvez vous en douter, le constat est sans appel : les LGBTQ ont encore une fois été oubliés des "gros films".

Le rapport se base donc sur 25 films sortis entre ces dates et les analyse sous le spectre du test Vito Russo. Nommé après l'un des fondateurs de la GLAAD, le test s'intéresse à la présence de personnages LGBTQ, à l'importance donnée à la sexualité du ou des personnages dans chaque film ainsi qu'au poids du personnage LGBTQ au sein de l'intrigue principale. Malgré les sorties de (bons) films tels que Moonlight, Get Out et Les Figures de l'ombre qui ont été des succès critiques et publics, la GLAAD regrette que l'été soit encore un véritable désert pour les projets portés par des personnages issus de la diversité ou de la communauté LGBTQ.

Ainsi, seuls deux films ont réussi le test Vito Russo. Il y a tout d'abord Pire Soirée, une comédie dans laquelle Scarlett Johansson et quatre amies de fac se retrouvent pour une soirée entre célibataires (un flop au box office). Puis vient Do It Like An Hombre, une autre comédie mais cette fois sur un trio d'amis légèrement homophobes qui implose le jour où l'un d'entre eux fait son coming out et tente de changer la mentalité de ses compères. Bien que maladroits et parfois juste offensants, Pire Soirée et Do It Like An Hombre comptent chacun 4 personnages LGBTQ.

Mais le rapport pointe également l'absence cruciale de diversité dans les autres films sortis cet été. De Spider-Man : Homecoming à Dunkirk en passant par Wonder Woman, Baby Driver, La Momie ou encore Hitman & Bodyguard, tous ont échoué au test Vito Russo. Néanmoins, cet échec peut s'expliquer pour certains et en partie par l'intrigue même du film.

A Star Is Born avec Lady Gaga change de date de sortie

Posté par wyzman, le 23 septembre 2017

La nouvelle est tombée il y a quelques heures seulement : le film de Bradley Cooper A Star Is Born ne sortira finalement plus en septembre 2018 mais bien en mai de la même année, le 18 mai pour être plus précis. Le film devait originellement sortir le 28 septembre aux Etats-Unis mais, comme l'indique Variety, une sortie en mai pourrait être bénéfique pour le film de Warner Bros, qui reprend ainsi un créneau porteur pour les drames musicaux (Moulin Rouge) ou les remakes de grands classiques (Gatsby le magnifique).

A Star Is Born pourrait aini profiter d'une projection en avant-première et donc très médiatisée durant le festival de Cannes qui se tiendra justement du 9 au 20 mai. Plus encore, une sortie juste avant l'été permettrait de booster les entrées du musical qui représenterait une bonne alternative pour les cinéphiles lassés des autres blockbusters (Avengers: Infinity War, Star Wars: Han Solo et Deadpool 2).

Pour rappel, A Star Is Born est le troisième remake du film Une étoile est née de William A. Wellman sorti en 1937, puis revu par George Cukor (la version la plus célèbre avec Judy Garland et James Mason, en 1954) et Frank Pierson (avec Barbra Streisand, en 1976).

Le film suit les péripéties d'Ally, une jeune femme qui va réaliser son rêve grâce à l'alcoolique Jackson Maine : devenir une star de la country. Lady Gaga incarnera Ally tandis que Bradley Cooper revêtira les habits de Jackson. Sam Elliott, Andrew Dice Clay et Rebecca Field font également partie de la distribution. Relancée il y a cinq ans, l'idée de ce remake devait réunir Clint Eastwood, Tom Cruise et Beyoncé!

Aucune date de sortie française n'a été dévoilée pour le moment.

Deux projets en cours pour Maïwenn

Posté par vincy, le 22 septembre 2017

On savait depuis le printemps que Maïwenn voulait adapter Chanson douce, le roman de Leïla Slimani paru l'an dernier et lauréat du Goncourt. Mais la réalisatrice de Polisse et Mon roi a confié récemment que ce ne serait pas son prochain film. Elle écrit actuellement La favorite, l'histoire de Jeanne Du Barry, dernier amour de Louis XV, plus connue sous le nom de Comtesse du Barry. La compagne royale fut guillotinée à l'âge de 50 ans, 19 ans après le décès du Roi. Ce sera le premier film historique de la cinéaste, qui a trouvé dans cette histoire un écho à la sienne: le complexe d'infériorité, l'envie de devenir intelligente, érudite et bourgeoise.

On est loin de Chanson douce. Le roman de Leïla Slimani est l'histoire d'une famille bobo parisienne qui ne parvient pas à équilibrer leur vie professionnelle, amicale et familiale. Pour maintenir leur niveau de vie et leur confort, ils engagent une dame qui va jouer les nounous. Malheureusement, la nounou, se croyant de la famille, prend vite la place des parents. Cette histoire oppressante et meurtrière est écrite de manière très cinématographique, avec un découpage proche du thriller psychologique.

Le premier roman de Leïla Slimani, Dans le jardin de l'ogre, sorte de Madame Bovary plutôt trash, devrait être adapté par Jacques Fieschi.

Maïwenn est actuellement à l'affiche du film Le prix du succès, aux côtés de Tahar Rahim. Le film a attiré un peu moins de 10000 spectateurs.

Edito: le prix à payer

Posté par redaction, le 21 septembre 2017

L'iPhone se vend désormais au prix d'un SMIC. Folie inflationniste pour un produit qui, désormais, est officiellement obsolète en douze mois, et donc le fabriquant ne souhaite pas qu'il vive vraiment plus longtemps. Certes, nous sommes tous dépendants de ces smartphones, sans nous soucier des effets sur la santé et l'environnement. Une partie de notre vie sociale se passe dorénavant sur ces écrans. Heureusement pour le 7e art, cet écran est encore trop petit pour apprécier un film.

Le cinéma reste un loisir "modique". En France, selon la plus récente étude du CNC, un ticket vaut en moyenne 6,51€ (c'est un peu plus cher à Paris, beaucoup moins dans des villes de moins de 20000 habitant). Ce prix est en hausse quasi continuelle depuis 2006 (à l'époque le billet moyen valait 5,94€). Ce qui sauve la fréquentation c'est bien sûr les cartes illimitées, et quelques hits très fédérateurs. La France est le pays qui résiste le mieux en Europe.

Aux Etats-Unis, où le calcul se fait par recettes, on a privilégié un ticket moyen nettement en hausse. Le ticket vaut en moyenne 8,89$ (7,44€) contre 6,55$ en 2006! Cela permet d'accroître les recettes alors que la fréquentation est plutôt en baisse (1,32 milliard d'entrées en 2016 contre 1,4 milliard d'entrées en 2007). Mais ça décourage pas mal de spectateurs de se payer une séance alors qu'un abonnement à Netflix coûte finalement moins cher pour une programmation plus vaste.

Même pas 10$ pour un film au cinéma par jour

Dernière trouvaille du moment, MoviePass, lancé le 15 août, par un ancien de Netflix justement. MoviePass propose un abonnement mensuel de 9,95$ permettant de voir un film par jour, à l'exception des films 3D ou Imax. C'est révolutionnaires (une carte illimitée en France c'est au minimum 20€).

L'économie est périlleuse. Car MoviePass s'engage à reverser aux salles le "tarif" normal. Au-delà de deux films, le système devient donc déficitaire. Aucune chaîne américaine n'a signé d'accord avec MoviePass. On les comprend: cela casse leurs recettes. Mais le pari de MoviePass est ailleurs: si le nombre d'abonnés à son programme est suffisamment important, il pourra revendre les données de sa base de clients. Pour les exploitants, c'est aussi un moyen de remplir leurs salles (hormis le week-end, elles sont plutôt vides, au point d'offrir des tarifs bradés les lundis et mardis), et de vendre davantage de produits alimentaires.

Un fauteuil sur six occupé en France

Car c'est l'autre problème que les cinémas connaissent: il y a les spectateurs réguliers, mais ils ne suffisent pas à remplir les fauteuils dans de nombreuses séances. Avec un ticket moins cher, et une offre variée, cela peut aussi permettre à des cinéphiles de prendre le risque d'aller voir des films plus singuliers et moins populaires. En France, le taux d'occupation est assez faible: 14,4% en France, 16,6% à Paris. On peut toujours se glorifier de notre bon niveau de fréquentation, on constate mois après mois, la désaffection du public pour 90% des films qui sortent chaque semaine, une part de piratage toujours importante, et une consommation de la télévision en pleine forme. Avec un fauteuil sur six occupé, des cinémas qui continuent de s'agrandir ou de se construire, et un ticket de ciné qui reste cher (malgré des efforts pour les enfants), une formule comme MoviePass pourrait aller chercher le spectateur oublié, pour le meilleur (qu'il aille au cinéma) et pour le prix. Mais avant cela, rassurons-nous: MoviePass a le temps de couler. Ou de devenir incontournable.

Iran: le cinéaste Mohammad Rasoulof privé de passeport et convoqué par la justice

Posté par vincy, le 20 septembre 2017

Grand prix Un certain à Regard à Cannes en mai dernier avec Lerd (Un homme intègre), le réalisateur iranien Mohammad Rasoulof a reçu une invitation à se présenter devant la justice de son pays après s'être vu confisquer son passeport à l'aéroport de Téhéran, selon une dépêche de l'AFP publiée dans la soirée du mardi 19 septembre.

Depuis ce prix, Mohammad Rasoulof était rentré par deux fois en Iran sans rencontrer de difficultés. Cette fois-ci, il revenait des Etats-Unis.

Vendredi 15 septembre, le réalisateur "a été retenu pendant deux heures à l'aéroport et on lui a confisqué son passeport sans lui fournir la moindre explication", a déclaré à l'AFP Kaveh Farnam, coproducteur d'Un homme intègre. Le film doit sortir le 6 décembre en France, distribué par ARP Sélection. Il vient d'être présenté au festival de Telluride. "On lui a donné une lettre l'invitant à se présenter en personne au parquet chargé des médias et de la culture. Il s'y rendra probablement la semaine prochaine" a ajouté le producteur.

Jamais deux sans trois

On ignore pour l'instant les griefs retenus contre le cinéaste. Déjà, en 2011, il n'avait pas pu quitter le pays pour aller chercher son prix de la mise en scène Un certain Regard pour son film Au revoir, présenté au Festival de Cannes. Quelques mois plus tard, il avait été condamné à un an de prison pour "activités contre la sécurité nationale et propagande", simultanément à la condamnation de Jafar Panahi (six ans de réclusion pour le même motif).

Deux ans plus tard, en 2013, l'Iran avait de nouveau confisqué son passeport alors qu'il devait se rendre dans un festival allemand.

Cette fois-ci, on voit bien ce qui a pu gêner les autorités iraniennes.

Un homme intègre est une histoire dénonçant la corruption et l'injustice dans le pays. Mohammad Rasoulof avait bien reçu l'autorisation de tournage, mais il avait du signer une lettre l'engageant à ne pas faire un film sans espoir. Comme son héros, le cinéaste ne semble pas porter sur le compromis.

Faute d’amour : une oeuvre musicale originale pour accompagner le film d’Andreï Zviaguintsev

Posté par MpM, le 20 septembre 2017

C'est l'un des films les plus remarqués du dernier Festival de Cannes, d'ailleurs couronné du prix du Jury : Faute d'amour d'Andreï Zviaguintsev sort sur les écrans ce mercredi. En parallèle, on peut retrouver depuis lundi dans les bacs sa formidable bande originale composée spécialement pour le film par Evgueni et Sacha Galperine.

La particularité de cette musique est que le réalisateur ne voulait pas que les compositeurs aient vu le film ou en aient lu le scénario avant d'écrire. Ils ont donc dû travailler complètement "en aveugle" proposant leur propre interprétation de l'histoire qu'Andreï Zviaguintsev leur avait simplement racontée au téléphone. Ils n'ont ainsi pu se baser que sur leur propre interprétation du récit et sur les émotions que cela provoquait en eux.

Par exemple, pour composer le morceau 11 Cycles of E, Evgueni Galperine explique qu'il s'est d'abord « imaginé ce qui pourrait se passer dans la tête des parents dont l'enfant a disparu et quand tout leur univers se résume à une seule idée : le retrouver. Une seule idée, donc une seule note, un seul accord, un seul rythme. Je me suis donc mis au travail pour voir si je pouvais faire une musique intéressante avec autant de restrictions et ça a donné au final 11 Cycles of E , le morceau phare du film : son générique de début et de fin. »

Finalement, 4 morceaux (17 minutes) ont été utilisés dans le film, mais 9 titres (30 minutes) figurent dans le disque, comme en prolongement du film dont ils constituent eux-aussi l'univers. C'est d'ailleurs parce que le réalisateur aimait certains morceaux, qui, pour lui, faisaient complètement partie de l’univers de Faute d'amour, sans pouvoir les utiliser dans le film, qu’il a eu l’idée de produire le CD.

Et justement, la musique joue dans Faute d'amour un rôle prépondérant. Délicate et minimaliste, elle complète la mise en scène somptueuse de Zviaguintsev et renforce sa noirceur quasi romantique. C'est donc une vraie chance que de pouvoir découvrir en parallèle du film la totalité de la musique qu'il a inspirée, et qui en renforce la beauté et le mystère.

Afin de prolonger cette expérience sensorielle envoûtante, Écran Noir vous propose de gagner 5 vinyls de la BO. Pour cela, rendez-vous sur notre page Facebook.