Cannes 2017 : The Meyerowitz Stories rafle la Palm Dog

Posté par wyzman, le 26 mai 2017

A quelques heures de la fin de ce 70e festival de Cannes, le jury de la Palm Dog vient de décerner le premier prix à Bruno, le grand caniche blanc de The Meyerowitz Stories, la comédie dramatique de Noah Baumbach achetée par Netflix.

Reconnaissons cette année, que le choix canin n'était pas facile: il y avait peu de films avec des chiens.

Pour rappel, la Palme Dog est un prix d'interprétation parodique remise au meilleur des films présents en sélection officielle (en compétition, hors compétition et Un certain regard). Le chien récompensé peut être animé ou en live-action. L'an dernier, c'est Nellie de Paterson de Jim Jarmusch qui avait raflé la mise.

Cannes 2017 : The Rider sacré à la Quinzaine des réalisateurs

Posté par wyzman, le 26 mai 2017

Il y a quelques minutes seulement, les membres de la Société des réalisateurs de films (SRF) ont dévoilé leur palmarès. Et c'est le drame de Chloé Zhao The Rider qui remporte le Graal du cru 2017 de la Quinzaine des réalisateurs, l'Art Cinema Award remis par la Confédération internationale des cinémas d'art et essai (CICAE).

Art Cinema Award : The Rider de Chloé Zhao.

C'est l'histoire de Brady, jeune cow-boy, entraineur de chevaux et étoile montante du rodéo, qui voit sa vie basculer après qu’un cheval lui a écrasé le crâne au cours d’un rodéo. On lui annonce alors qu’il ne pourra plus faire d’équitation. De retour chez lui, dans la réserve de Pine Ridge, sans goût pour une vie différente, il est confronté à la vacuité de sa vie : il est désormais un cow-boy qui ne peut ni faire de rodéo ni même monter à cheval. Pour reprendre le contrôle de son destin, Brady se lance dans une quête identitaire et cherche à comprendre ce que c’est qu’être un homme au cœur de l’Amérique.

Chloé Zhao a été révélée il y a deux ans à la Quinzaine avec Les chansons que mes frères m’ont apprises, nommé trois fois au Film Independant’s Spirit Awards en 2016. Elle est née à Pékin et réside actuellement aux États-Unis.

Label Europa Cinemas : A Ciambra de Jonas Carpignano

Prix SACD : ex-aequo L'Amant d'un jour de Philippe Garrel et Un beau soleil intérieur de Claire Denis

Prix Illy du court métrage : Retour à Génoa City de Benoît Grimalt

Cannes 2017: les trois lauréats de la Cinéfondation

Posté par vincy, le 26 mai 2017

Le Jury de la Cinéfondation et des courts métrages présidé par Cristian Mungiu et composé de Clotilde Hesme, Athina Rachel Tsangari, Barry Jenkins et Eric Khoo, a décerné les prix de la Cinéfondation lors d’une cérémonie salle Buñuel ce vendredi 26 mai. Les films primés ont été projetés à la suite de la cérémonie.

Des 16 films d'étudiants en course (choisis parmi 2 600 candidats en provenance de 626 écoles de cinéma dans le monde), il n'en reste donc que trois. Le premier prix reçoit 15 000 €, le deuxième 11 250 € et le troisième 7 500 €.

Le lauréat du premier prix a aussi l’assurance que son premier long métrage sera présenté au Festival de Cannes. Ce sera donc une cinéaste belge qui aura ce privilège puisque le Premier prix a distingué Valentina Maurel, étudiante à l'Insas, pour son film Paul est là, l'histoire de Jeanne dont le quotidien est bouleversé par l'omniprésence agaçante de Paul.

Le Deuxième prix récompense Heyvan (AniMal) des iraniens Bahram & Bahman Ark. Enfin Deux égarés sont morts du Français Tommaso Usberti, étudiant à la Fémis, a reçu le Troisième prix.

Cannes 2017 – les lieux du festival : bienvenue au Vertigo!

Posté par vincy, le 26 mai 2017

C'est le lieu le plus "off" mais pas le moins "in". Depuis la disparition du Zanzibar, rue d'Antibes, à deux pas des marches du Théâtre Debussy, le Club 7 a repris le flambeau. ici pas de bière en extérieur pour papoter être journalistes des films du festival, ou débattre, comme c'était le cas avec le bar "gay" cannois. Le Club 7 a été investit par l'équipe de la Queer Palm. Il ouvre tard le soir, et encore plus tard quand il est privatisé pour des équipes de films.

Au départ, il s'appelait la Dame de Pique. Il est devenu le Vertigo. Mais le concept est le même. Un club avec un bar au milieu, vite cerné par les buveurs, un petit espace lounge où on peut s'assoir, de la musique et des lumières de boîte de nuit, une scène, par laquelle il faut passer pour aller aux toilettes. Et pendant le show, pas question d'avoir envie de faire pipi. On ne danse plus sur la scène, on regarde la scène.

© vincy thomasLà, des hommes travestis font des playbacks de chanson pop connues. Ça amuse tout le monde, femmes et hommes, hétéros et homos. Du distributeur palmé au journaliste d'un grand média de la presse écrite, de l'attaché de presse qui veut décompresser au stagiaire de la boîte de production qui a donné rendez-vous sur Grindr, en passant par quelques personnalités qui viennent faire escale entre deux soirées (Xavier Dolan par exemple).

Le Vertigo est un mélange de genres. Un peu kitsch. Un peu hype. Un peu secret, caché au fond d'une impasse). Un peu connu (on y fait même la queue à partir de deux heures du matin). On y discute, on y drague, on s'y amuse. C'est aussi là, qu'après la remise de la Queer Palm, on célèbre la fin du festival, avant la remise du Palmarès officiel.

Jusqu'à l'an dernier, Miss Koka, assise sur un tabouret au bar, ou debout sur scène, à balancer ses vannes, faisait le show à elle toute seule. On ne peut pas parler du Vertigo sans l'évoquer. Cette Miss connue de tous sur la Côte d'Azur s'appelait Philippe Frédière. Il est mort cet hiver. Les nuits au Vertigo ne sont plus vraiment pareil cette année.

Cannes 2017 – Télex du marché: Omar Sy, les frères Safdie, Alex Lutz, Naomi Kawase, Sophie Marceau et Pierre Richard

Posté par vincy, le 26 mai 2017

- Omar Sy va être la star du premier film d’Antonin Baudry, coauteur de la bande dessinée Quai d'Orsay et éphémère président de l'Institut français, Champ du loup. A ses côtés, on retrouvera Reda Kateb et Mathieu Kassovitz. Le film se déroule dans le milieu des sous-marins nucléaires français. Le projet est annoncé comme spectaculaire et ambitieux. Il sera soutenu par le Ministère des Armées, qui y voit là un moyen de se promouvoir. Le film, gros budget de 15M€, se tournera à partir de fin juillet à Brest, Toulon et Paris.

- Les frères Safdie viennent à peine de présenter leur dernier film, Good Time, en compétition, qu'ils sont déjà sur leur nouveau projet, un thriller intitulé Uncut Gems. Jonah Hill sera la star de ce film produit par Scott Rudin et Martin Scorsese, entre autres. Le film se déroulera dans le quartier des diamantaires de New York.

- Le procès d’Oscar Wilde se tournera à partir de la fin août en Belgique. Le film sera réalisé par Jean-Daniel Verhaeghe, connu pour plusieurs films de télévision, qui a coécrit le scénario avec l'écrivain Philippe Besson. Alex Lutz quittera ses habits de Catherine et Liliane pour être le célèbre auteur. Charles Berling interprétera l’avocat de l’accusation, Grégory Gadebois, son avocat, Raphaël Personnaz son meilleur ami, et Mathieu Spinosi (Les Souvenirs) jouera son amant, Bosie. L'histoire reprend le procès d'Oscar Wilde, d'abord accusant le père de son amant, Lord Queensberry, de diffamation, pour finalement devenir l'accusé, pour son homosexualité.

- Naomi Kawase, en compétition avec Vers la lumière, travaille déjà sur son nouveau projet. Sans titre, le film évoquera le problème démographique qui touche le Japon, entre les femmes qui n'arrivent pas à tomber enceintes et la forte croissance des cliniques où l'on propose des cures de fertilité. La cinéaste veut ainsi explorer les racines de l'existence himaine, avec des femmes qui ont des enfants non voulus et celles qui ne peuvent pas en avoir.

- Sophie Marceau est de retour derrière la caméra, pour la troisième fois, dix ans après son dernier film en tant que réalisatrice, La disparue de Deauville. Cette fois-ci, elle veut faire une comédie, avec Mrs Mills. Le titre porte le nom d'une vieille Américaine excentrique qui s'installe en face de chez Hélène, éditrice de romans d'amour, solitaire et trop bosseuse, dont elle va bousculer l'existence. Hélène sera incarnée par Sophie Marceau. Mrs Mills sera interprété par... Pierre Richard! Le tournage débute cette semaine et s'achèvera fin juillet à Shanghai.

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Cannes 2017 : Nos retrouvailles avec Mark Hamill

Posté par wyzman, le 26 mai 2017

Présent sur la Croisette cette année, Mark Hamill a tout de ce grand-oncle que l'on connaît peu mais sur lequel tout le monde a de bonnes anecdotes. Repéré dans Le Cosby Show (1970) et le soap opera General Hospital (1972-1973), Mark Hamill est essentiellement connu pour son rôle de Luke Skywalker dans Star Wars. Pour rappel, les quatre films dans lesquels il a joué (Un nouvel espoir, L'Empire contre-attaque, Le Retour du Jedi, Le Réveil de la Force) ont rapporté pas moins de 3,5 milliards de dollars au box-office mondial.

Un score qui a fait de lui une star planétaire mais qui lui a sensiblement porté la poisse. Car outre Star Wars, ses rôles au cinéma ne sont pas ce qui ont fait sa renommée. Loin de là (addictions, dépression, etc...) ! Ceci dit, excellent conteur, l'acteur désormais âgé de 65 ans a prouvé qu'il n'était pas qu'une superstar branchée des années 1980 en faisant du doublage son dada. Films d'animation (Batman contre le fantôme masqué), séries animées (La Petite Sirène, Les Simpsons, Totally Spies!, Family Guy, Star Wars: The Clone Wars), jeux vidéo (Les Aventures de Batman et Robin, Batman: Arkham City) ou encore livres audio (Les Aventures de Pinocchio, Les Chroniques de Spiderwick, World War Z), Mark Hamill a tout fait ! Plus encore, il a tout réussi.

Mais on oublie trop souvent qu'il a eu des rôles secondaires voire vraiment éphémères à la télévision. De L'incroyable Hulk à Chuck en passant par Esprits criminels, Mark Hamill est constamment là où on ne l'attend pas. En 2015, il a ainsi repris le rôle de James Jesse (alias The Trickster) dans la série de The CW The Flash, un rôle qu'il tenait déjà dans la version de 1991 ! Et qu'elle ne fut pas notre surprise de le voir en professeur maboule dans Kingsman puis d'apercevoir son visage à la fin du Réveil de la Force, le 7ème volet de la saga Star Wars. Retour en force contractuel et rentable, Mark Hamill sera également dans Les Derniers Jedi - dont on ne cesse de se passer la bande annonce.

Et si l'on vous parle de lui aujourd'hui, c'est parce que la route de Mark Hamill a récemment re-croisé  celle de Dave McCarry, l'un des réalisateurs du Saturday Night Live pour lequel Mark a déjà figuré. Ensemble, ils ont ainsi tourné Brigsby Bear. Cette comédie dramatique s'intéresse aux aventures d'un jeune homme qui a toujours vécu avec ses parents et semble être le seul à connaître l'émission Brigsby Bear Adventures. N'ayant jamais eu de fin, il décide de lui en donner une en mettant en pratique les leçons délivrées par le programme. Brigsby Bear fera la clôture de la Semaine de la Critique , avec un casting très hollywoodien Claire Danes (Homeland), Andy Samberg (Brooklyn Nine-Nine) et Kyle Mooney (Parks and Recreation).

Cannes 2017: Qui est Carine Tardieu ?

Posté par vincy, le 26 mai 2017

Ce sera peut-être d'elle que viendra le "feel-good movie" cannois de l'année, successeur de Camille redouble. Ôtez-moi d'un doute est l'un des films français inattendus de la Quinzaine des réalisateurs, aux côtés de vétérans comme Garrel, Dumont et Denis. Carine Tardieu est une des nouvelles venues sur la Croisette. Cette auteure pour la jeunesse et cinéaste tâtonnante a commencé à aimer les livres fantastiques - ceux de Roald Dahl et ceux d'anticipation - avant d'étudier le cinéma.

A petits pas, elle construit son itinéraire singulier. D'abord comme stagiaire régie sur Portraits chinois de Martine Dugowson puis assistante réalisateur pour Jeanne et le garçon formidable, mélo musical coloré et hommage à Demy de Duscastel et Martineau. Ensuite en écrivant des scénarios pour la télévision. Puis en 2002 en réalisant son premier court métrage. Le deuxième, L'aîné de mes soucis remporte le prix du public au festival de Clermont-Ferrand. De quoi se lancer dans le grand bain.

Entre temps Carine Tardieu écrit des romans pour la jeunesse, tous publiés chez Actes sud Junior. Elle inaugure ainsi en 2003 la collection ciné-roman avec l'adaptation de son premier court-métrage, Les Baisers des autres. Elle y met en scène une adolescente de 15 ans qui aimerait grandir plus vite tout en cessant de jalouser ceux qui s'embrassent. Elle adapte ensuite en livre L'aîné de mes soucis, l'histoire de la maman de Thomas, chauve à cause d'un traitement contre le cancer. Sa perruque s'envole au moindre courant d'air malgré les trésors d'ingéniosité pour la coller à son crâne. L'auteure signe aussi Des poules et des gâteaux, qui suit Lucas, dont le papi qui vient de mourir, lui laisse en héritage un élevage de poulets. Et enfin Je ne suis pas Sœur Emmanuelle, qui part d'un vol pulsionnel d'un paquet de chewing-gums dans une supérette.

La culpabilité et la quête du bonheur, les questions existentielles et les combats vains pour chercher à être "normal" traversent ainsi son œuvre littéraire. Il en sera de même avec ses films. En 2007 avec La Tête de maman, coécrit avec Michel Leclerc, raconte l'histoire d'une jeune fille dont la mère a perdu son sourire depuis vingt ans, depuis qu'un con l'a quittée. Un très beau rôle pour Karin Viard. Cinq ans plus tard, elle adapte Du vent dans mes mollets avec son auteure, Raphaële Moussafir. Joli succès en salles (615000 entrées), le film racontait l'histoire d'une gamine qui doit affronter l'adversité et un mauvais karma (selon elle) au milieu de sa maman merveilleusement étouffante, de son papa drôlement cynique, et de sa mémé adorablement mortifère. Agnès Jaoui, Denis Podalydès, Judith Magre et Isabelle Carré formaient un quatuor inédit et délicieux.

Avec Ôtez-moi d’un doute, coécrit avec ses deux anciens compères Raphaële Moussafir et Michel Leclerc, elle revient au monde des adultes avec un couple incarné par François Damiens et Cécile de France. Un démineur breton qui apprend que son père n’est pas son père. Toujours ses histoires de filiation. D'autant que la fille qu'il veut séduire s'avère être sa demi-sœur.

Chez Carine Tardieu, les petites mesquineries et les cruautés de la vie s'imprègnent d'un ton sensible, drôle, fantaisiste même, émouvant. Son cinéma s'adresse à différentes générations et publics, s'amusent de ses variations graves et légères.

"Le cinéma était un refuge pour moi. J’avais besoin de me perdre dans un autre monde et je me suis toujours sentie très heureuse dans une salle de cinéma" expliquait-elle dans une interview. Son frère voulait devenir acteur. Elle a souhaité suivre son chemin. Sa rencontre avec Michel Leclerc a été déterminante. C'est grâce à lui qu'elle a écrit une série télé de France 2 sur les ados, Age sensible, qui la conforte dans le métier. "Très sincèrement, je ne pensais pas avoir une once de talent. J’étais très peu sûre de moi" avoue-telle.

Fan de E.T. comme de Pierre Richard, de Cassavetes comme d'Alien (son chat s'appelle Ripley, c'est dire), de Truffaut comme de Melancholia, de Tout sur ma mère comme d'Arthur Penn, elle ne se définit par avec des étiquettes. Elle veut juste raconter des histoires, partager son besoin de lâcher prise. C'est sans doute pour ça que ses films sont dans l'air du temps. Il faut "être dans l’instant présent et pas dans la réflexion, se faire plaisir, ne pas se laisser enfermer dans des angoisses que nos parents nous ont gentiment transmises sans le vouloir" dit-elle.