Daily Cannes: colis suspect, 120 battements par minute et marches militantes

Posté par cynthia, le 20 mai 2017, dans Cannes, Festivals, Films, Personnalités, célébrités, stars.

Une alerte à la bombe a chamboulé le festival. La projection presse du Redoutable a été retardée de trois quart d'heure, le temps de faire reculer les centaines de journalistes, puis de les faire revenir en salle Debussy, après le passage des Démineurs. Conséquence, projetée dans la même salles, la séance officielle de Wind river a pris ainsi une demi heure de retard. L'activité cannoise à repris sa routine, doucement mais sûrement. Car pendant ce micro-événement, dans l'auditorium Lumière, était projeté officiellement le coup de cœur du Festival.

En ce samedi 20 mai, ce sont les larmes qui sont en vedette. Le film qui a foudroyé la rédaction (et en fait à part les journaux de droite comme Le Figaro, Le Point et La Croix, à peu près toute la presse française) c'est 120 battements par minute. On comprend que les journalistes de la presse réac aient été choqués: une sodomie, une branlette entre mecs et une euthanasie, ça fait beaucoup pour leur esprit étriqué.

La conférence de presse du jour : 120 battements par minute de Robin Campillo

Silence religieux dans la scène, la profession a dû mal à se remettre de la baffe considérable que ce film nous a mis (lire notre critique). Un film sur le sida, le mouvement Act Up, la communauté LGBT, les morts qui tombent sous le virus... Un film qui dénonce l'hypocrisie autour de cette maladie considérée comme une honte et longtemps suggérée comme contagieuse rien qu'avec une poignée de main, c'est une première! Car ici on parle d'une œuvre aussi politique qu'intime.

"Généralement lorsque l'on fait ce genre de film, on tend vers l'émotion. Moi j'ai voulu aller vers le côté froid." dit son réalisateur, Robin Campillo, lors de la conférence de presse. Pourtant, même si c'est la froideur de la maladie qui est montrée, l'émotion est constamment palpable au point d'avoir fait dire à une journaliste amie: "Notes pour plus tard : penser à ne plus jamais mettre de mascara avant un film de Campillo...".

Robin Campillo ajoutera d'ailleurs que "l'émotion ressort de ces moments un peu glacials." Claque pour le public mais aussi pour son équipe. Adèle Haenel avoue ne pas avoir hésité avant de dire oui pour le rôle (secondaire pourtant): "j'ai tout de suite été très emballée par le projet, ça m'a enthousiasmé!" Quant à Antoine Reinartz, qui a fait chavirer notre cœur tant il est beau et charismatique, il confesse qu'il y avait une vrai communauté sur le tournage : "c'était un vrai lieu de démocratie, un lieu de débat!" Le réalisateur, également président de l'association des élus contre le Sida et ancien d'Act up, souhaiterait d'ailleurs voir bouger les choses grâce à son œuvre: "J'espère que des films comme celui-là vont aider à démontrer que pour que les politiques agissent, il faut la pression des gens!"

Le focus du jour : l'équipe de 120 battements par minute

Comment faire un focus sur une sublime star alors que le film de Robin Campillo nous a offert la plus belle montée des marches de la semaine?

"Le silence, c'est la mort", "assez", "Tchétchénie", voilà ce que l'on pouvait lire sur les pancartes qu'arboraient le jury de la Queer Palm sur le tapis rouge lors de la montée des marches de 120 battements par minute. Des pancartes dénonçant le calvaire des homosexuels dans ce pays d'Europe orientale, qui scandalise la communauté internationale et plonge les grands de ce monde dans le silence. Peut-être qu'enfin les choses vont se remuer afin d'arrêter ce massacre inhumain!

Le tweet du jour

Un résumé de l'ambiance après la projection de 120 battements par minute.

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