Cannes 70: Légendes sur tapis rouge

Posté par cannes70, le 18 avril 2017

70 ans, 70 textes, 70 instantanés comme autant de fragments épars, sans chronologie mais pas au hasard, pour fêter les noces de platine des cinéphiles du monde entier avec le Festival de Cannes. En partenariat avec le site Critique-Film, nous lançons le compte à rebours : pendant les 70 jours précédant la 70e édition, nous nous replongeons quotidiennement dans ses 69 premières années.

Aujourd'hui, J-30. Et pour retrouver la totalité de la série, c'est par .

Bien avant que les lofteurs (up and down, lofteurs move around oh oh oh lofteurs number one... ça y est vous l'avez dans la tête !), les Nabilla et autres stars poubelles montent les marches (mais pourquoi ?!), le festival de Cannes a reçu des légendes comme on n'en fait plus.

Pour le plaisir des yeux et afin que vos poils se lèvent sous l'excitation, petit retour sur les quelques légendes qui ont émerveillé jusqu'aux célèbres marches du grand palais.

1946 : La première édition du festival de Cannes ouvre cette dynastie du septième art avec Jean Cocteau et Michèle Morgan. L'actrice a d'ailleurs reçu cette année-là le prix de la meilleure actrice pour La Symphonie pastorale de Jean Delannoy. La belle aux yeux revolver reviendra notamment en 1971 en tant que présidente du jury pour la 24e édition, puis en 2001 aux côtés de Gérard Oury.

1952 : Gene Kelly gravit les marches pour Un Américain à Paris de Vincente Minnelli et fait vibrer le cœur de ces dames... là, nous regrettons de ne pas être de la génération de nos parents pour avoir vécu ça. Vincente Minnelli, lui, avait déjà eu les honneurs de la compétition en 1947 (Ziegfeld follies) et sera surtout membre du jury en 1967.

1953 : Le cinéaste Abel Gance, l'un des pionniers du langage cinématographique, honore le festival de sa présence. Il est membre du jury présidé par Jean Cocteau. Avec eux, c'est tout un pan de l'Histoire du cinéma qui foule le tapis rouge.

1955 : La huitième édition du festival de Cannes accueille la somptueuse et talentueuse Grace Kelly. L'actrice est venue présenter Une fille de province de George Seaton en compétition et aurait même fait la connaissance du prince Rainier cette année-là. Comme quoi l'amour peut se cacher derrière une marche de la croisette ! Elle reviendra en 1972 (en tant qu'actrice toujours mais surtout princesse locale) pour présenter Frenzy (hors compétition), avant-dernier film de son mentor Alfred Hitchcock. Mais aussi en 1980 pour un hommage suite au décès du cinéaste le 29 avril.

1957 : La 10e édition du festival s'ouvre sur le film Le tour du monde en 80 jours de Michael Anderson. En cette occasion, Elizabeth Taylor, coiffée d'un diadème, a honoré la croisette de sa merveilleuse présence. Les journalistes de l'époque en gardent un sacré souvenir.

1964 : Les cinéastes en compétition cette année-là ont dû se sentir particulièrement intimidés lorsqu'ils ont appris que le jury chargé de juger leurs œuvres serait présidé par... Fritz Lang. Oui, l'homme dont l'un des films (en l’occurrence le chef d'oeuvre Metropolis) a été classé en 2001 au Registre international Mémoire du monde de l'UNESCO. Heureusement, à l'époque, les concurrents ne le savaient pas encore, et pensaient simplement avoir à faire à l'un des plus grands cinéastes vivants.

1965 : L'acteur écossais Sean Connery foule le tapis rouge pour La colline des hommes perdus en compétition lors de la 18e édition du festival. La même année, c'est la comédienne Olivia de Havilland herself qui préside le jury.

1972 : Sir Hitch et Dame Grace ne sont pas les seules légendes d'Hollywood à fouler le Tapis rouge. La légende de l'humour Groucho Marx est là lui aussi, et il est bien accompagné : Danny Kaye et Charlie Chaplin ont fait le déplacement également ! Une belle réunion, l'une des dernières de cette génération, immortalisée par l'actrice Candice Bergen.

1973 : Ingrid Bergman, la comédienne d'Hitchcock et de Rossellini, a les honneurs de la présidence du jury. Son sourire et son élégance naturelle illuminent la Croisette. Ce n'est pas sa première venue à Cannes, et ce ne sera pas la dernière. Elle est même à l'affiche du Festival en 1993 et en 2015. La définition de la classe, on vous dit.

1974 : Ce n'était pas l'année érotique mais pourtant, le couple mythique Jane Birkin et Serge Gainsbourg se sont baladés sur le tapis rouge cannois. On aime, et vous ?

1980 : La 30e édition a le plaisir d'avoir comme président du jury Kirk Douglas (âgé de 100 ans cette année) suite à une erreur de transmission d'informations. En effet, le Festival voulait Douglas Sirk, mais une erreur d'orthographe en a décidé autrement. Le glamour n'y a rien perdu.

1983 : On ne sait pas s'il y a de la vie sur Mars, mais il y en a à Cannes où David Bowie est venu pour présenter Furyo de Nagisa Oshima. Et dire qu'on aurait pu être là... à une bonne vingtaine d'années près.

1991 : La légendaire chanteuse pop, Madonna, est venue présenter son film In Bed With Madonna en sous-vêtements... que demander de plus?

1997 : Le roi de la pop Michael Jackson a monté les marches du grand palais (pas en moonwalk mais quand même) pour cette 50e édition. L'artiste y était venu présenter son court-métrage: Ghost.

2005 : Future légende mais déjà star, Scarlett Johansson fait son apparition sous le soleil cannois aux côtés de Woody Allen et de Jonathan Rhys-Meyer. Jeu, set et match pour l'actrice dont le jeu sait passer par toutes les phases, de la délicatesse à la folie, en passant par l'humour et le charme.

2010 : Émeute à la Quinzaine des Réalisateurs : Mick Jagger accompagne le documentaire Stones in exile. On a un peu oublié le film, mais pas l'attente fiévreuse, ni l'ambiance électrique quand le Rolling Stone a fait son entrée dans la salle. Le rock'n roll, étape ultime du glamour ? Pas sûr : le lendemain, Frederic Wiseman, venu présenter Boxing gym, reçoit une plus belle standing ovation encore. L'intelligence, il n'y a rien de tel.

2016 : L'année dernière, enfin, Julia Roberts foule pour la première fois les marches de Cannes. Et comme elle est parfaite, elle le fait pieds nus histoire de montrer que même les légendes du cinéma ont mal aux pieds en talons.

Petite parenthèse : Marilyn Monroe est morte en le 5 août 1962 sans jamais avoir mis un pied en France ou sur les marches de Cannes, pourtant elle fut immortalisée sur la croisette au détour d'une affiche en 2012 et d'une exposition au Martinez en 2016.

La 70e édition du festival de Cannes approche à grand pas avec sa pléiade de stars invitées. Cela suffira-t-il à faire d'elles les légendes de demain ? Réponse lors du 100e anniversaire.

Cynthia Hamani pour Ecran Noir, avec MpM

BIFFF 2017 : Corbeau d’or pour Safe Neighborhood

Posté par kristofy, le 18 avril 2017

Le 35e BIFFF, le Bruxelles International Fantastic Film Festival, a fait le plein de fidèles qui ont vidé le bar et de nouveaux convertis aux projections où on peut crier "derrière toi..., la porte..., mais pourquoi est-il si méchant? " : d'ailleurs après The girl with all the gifts de Colm McCarthy en ouverture c'était le bien nommé Le Bar de Alex de la Iglésia en clôture. Quelques pointures du genre sont venues au BIFFF cette année : hommage aux réalisateurs Park Chan-wook et Alejandro Amenabar, une masterclass de Fabrice Du Welz, le légendaire Stanley Tong, le retour de Dick Maas, l'arrivée du nouveau maître du polar coréen Hyun Na avec The Prison... et même Timo Vuorensola avec des images de la suite à venir de Iron Sky.

Génération XX

Un anniversaire où, pour la Compétition Internationale, il y avait un jury 100% féminin : présidé par Euzhan Palcy, avec Christina Lindberg, Macarena Gomez, Mar Targarona, et Axelle Carolyn. Un symbole comme pour signifier qu'il y aurait un manque de visibilité des femmes dans le fantastique: la réalisatrice Axelle Carolyn a d'ailleurs remarqué à ce sujet qu'on voit une parité hommes-femmes dans les écoles, à la réalisation de courts-métrages, mais que cela devient plus compliqué au niveau des producteurs pour financer le budget d'un long-métrage réalisé par une femme...

L'autre film de clôture était tout aussi féminin : XX, quatre histoires filmées par Karyn Kusama, Roxane Benjamin, Jovanca Vucovic et Sofia Carillo.

Espagne et Corée du sud

On constate que le fantastique à toutes les sauces est toujours vivant en particulier en Espagne "option suspens et revanche" avec The Invisible guest de Oriol Paulo, La colère d'un homme patient de Raul Arevalo, Orbiter 9 de Hatem Khraiche (dans le palmarès), Boy missing de Mar Targarona (et la participation de Macarena Gomez) ; et en Corée du Sud "option voyages dans le temps et gangsters" avec Vanishing Time : A Boy who returned de Um Tae-hwa (dans le palmarès), Luck Key de Lee Gye-Byeok (2ème film le plus drôle cette année), The Tunnel de Kim Seong-hun (aussi au palmarès), Seras-tu là ? présenté par la réalisatrice Hong Ji-young avec l'écrivain Guillaume Musso (puisqu'il s'agit d'une adaptation de l'écrivain le plus lu de France), Sori, voice from the heart de Lee Ho-Jae, The Prison de Hyun Na... soit autant de films dont on croise les doigts pour les voir arriver en salles en France (mais sans trop d'espoir pour la plupart). Par contre on est resté plutôt tiède avec les films originaires du Japon, dont Innocent Curse de Takashi Shimizu en avant-première mondiale où la suite de Death Note: light up the new world de Shinsuke Sato.... Reste l'exception Hentai Kamen:the abnormal crisis aussi improbable que jouissif (qui figurait d'ailleurs en compétition).

Toutes sélections confondues (Compétition internationale, Compétition 7e Orbit, la Compétition Thriller…) il y avait beaucoup de démons, de combats au corps à corps en Asie, de serial-killers...   ...et sur le moment nos films préférés ont été : Free Fire de Ben Wheatley, Headshot de The Mo Brothers, Cold Hell de Stefan Ruzowitzky, Luck Key de Lee Gye-Byeok, Strangled de Arpad Sopsits, Tunnel de Kim Seong-hun, The Autopsy of Jane Doe de Andre Ovredal, The Limehouse Golem de Juan Carlos Medina (un autre favori de la compétition). On place sur un podium Small Town Killers de Ole Bornedal (le film le plus drôle du BIFFF, d'ailleurs au palmarès), Call of Heroes de Benny Chan (épique), et la belle surprise Safe Neighborhood de l'Australien Chris Peckover qui a d'ailleurs reçu le Corbeau d'Or. Le film fait le tour des festivals depuis quelques mois et d'ailleurs reçu deux prix en Australie l'automne dernier.

Le palmarès de ce 35ème BIFFF 2017 :

- Corbeau d’Or : Safe Neighborhood de Chris Peckover
Corbeau d’Argent ex aequo: The Mermaid de Stephen Chow ; We Go On de Jesse Holland & Andy Mitton
- Mention spéciale : Vanishing Time : A Boy who returned de Um Tae-hwa

Le palmarès des autres sections :

Méliès d’Argent : Small Town Killers de Ole Bornedal + Mention Spéciale pour Orbiter 9 de Hatem Khraiche
Prix Thriller At The End of the Tunnel de Rodrigo Grande + Mention Spéciale pour Free Fire de Ben Wheatley
Prix du 7e Parallèle : Swiss Army Man de Dan Kwan & Daniel Scheinert + Mention spéciale pour Saving Sally de Avid Liongoren
- Prix de la Critique : Tunnel de Kim Seong-hun
- Prix du Public : The Autopsy of Jane Doe de Andre Ovredal