Cannes 70 : dix choses à savoir sur la Palme d’or du court métrage pour briller sur la Croisette

Posté par MpM, le 17 avril 2017, dans Cannes, Cannes 70, Festivals, Films.

70 ans, 70 textes, 70 instantanés comme autant de fragments épars, sans chronologie mais pas au hasard, pour fêter les noces de platine des cinéphiles du monde entier avec le Festival de Cannes. En partenariat avec le site Critique-Film, nous lançons le compte à rebours : pendant les 70 jours précédant la 70e édition, nous nous replongeons quotidiennement dans ses 69 premières années.

Aujourd'hui, J-31. Et pour retrouver la totalité de la série, c'est par .


1. Une récompense qui se cherche

La Palme d'or du court métrage existe depuis 1955 mais le court métrage en lui-même est récompensé depuis 1953. La dénomination des prix s'est longtemps cherchée, avec tout d'abord un grand prix, puis des prix aux noms explicites (prix du film de nature, prix du film de fantaisie poétique...) et ensuite des Palmes d'Or alternant avec des Grand prix afin de suivre les dénominations du palmarès officiel. À partir de 1975, la Palme d'or s'installe définitivement.

2. Du premier au dernier

Le premier cinéaste récompensé dans le cadre de la compétition court métrage est Albert Lamorisse pour Crin-Blanc. Le dernier en date est Juanjo Gimenez pour Timecode.

3. Court, c'est... court !

En sélection officielle, on ne plaisante pas (plus ?) avec la définition du court : actuellement, c'est 15 minutes chrono maximum pour les films sélectionnés. Histoire de rappeler, en ces temps de surenchères de durées, que, oui, on peut raconter une (bonne) histoire en si peu de temps.

4. Où sont les femmes ?

Bonne nouvelle, on compte plus de femmes "palmées d'or" dans le court que dans le long métrage. Par contre, comme dans la compétition officielle, c'est Jane Campion qui a ouvert le bal en 1986 avec Peel . Elle a depuis été suivies par six réalisatrices (pour cinq films) : Laurie Mc Innes (Palisade, 1987), Tessa Sheridan (Is It the Design on the Wrapper?, 1997), Amanda Forbis et Wendy Tilby (When the day breaks, 1999), Elisa Miller ( Ver llover, 2007), et Maryna Vroda ( Cross , 2011). Pas mal, mais peut largement mieux faire... Cette année ?

5. Un court très animé


Le film d'animation cartonne dans la compétition courts métrages puisque 18 d'entre eux ont remporté la palme d'or, à toutes les époques : Blinkity Blank de Norman Mc Laren (1955), Scurta istorie de Ion popescu-Gopo (1957), La petite cuillère de Carlos Vilardebo (1961), Balablok de Bretislav Pojar (1973), L'île d'Edouard Nazarov et Vladimir Zuikov (1974), Lautrec de Geoff Dunbar (1975), Lutte de Marcell Jankovics (1977), La traversée de l'Atlantique à la rame de Jean-François Laguionie (1978), Seaside woman d'Oscar Grillo (1980), Moto perpetuo de Béla Vajda (1981), Le Cheval de fer de Pierre Levie et Gérald Frydman (1984), Jenitba de Slav Bakalov et Rumen Petkov (1985), Fioritures de Gary Bardine (1988), Le héros de Carlos Carrera (1994), Gagarin d'Alexij Kharitidi (1995), When the day breaks d'Amanda Forbis et Wendy Tilby (1999), Chienne d'histoire de Serge Avédikian (2010), Waves '98 d'Ely Dagher (2015).

6. Doublés

Le seul réalisateur ayant reçu deux Palmes d'or du court métrage est Albert Lamorisse (Crin blanc en 53 et Le ballon rouge en 56). Quant à la seule personne qui ait fait le doublé Palme d'or du court et du long métrage, c'est (encore) Jane Campion (Peel en 1986 et La leçon de Piano en 1993). Un record qui s'ajoute à celui d'être la seule femme palmée d'or, mais aussi au fait d'appartenir au club très sélect des cinéastes possédant deux Palmes.

7. Ils ont concouru pour la Palme d'or du court métrage


On connaît leur travail, et certains sont ensuite devenus d'immenses réalisateurs : petit florilège des "grands noms" passés par la compétition courts métrages de Cannes. Alain Resnais (Toute la mémoire du monde) en 1957, René Vautier avec Vacances tunisiennes en 1957 également, Agnès Varda avec O saisons O châteaux (1958), Walerian Borowczyk avec Nagrodzone Uczucia (en coréalisation avec Jan Lenica) en 1958, Nelly Kaplan en 1962 (Rodolphe Bresdin), Jan Svankmajer avec Jean-Sebastien Bach - féerie en sol mineur (1965), Leonarduv Denik (1974) et Muzne Hry (1989), Paul Vecchiali avec Maladie (1978), Nicole Garcia avec 15 août (1986), Michel Ocelot avec Les quatre vœux et Bill Plympton avec Your face en 1987, puis Push comes to shove (1991), Pascale Ferran en 1990 (Le baiser), Vincent Perez avec L'échange (1992), et Rien dire (1999), Nuri Bilge Ceylan (Koza en 1995), Lynne Ramsay avec Small deaths en 1996 (prix du jury) et Gasman en 1998 (prix du jury), Emmanuelle Bercot avec Les vacances en 1997 (prix du jury), Alexandre Aja avec Over the rainbow (1997), Juan Solanas avec L'homme sans tête (2003, prix du jury), Alice Winocour avec Kitchen en 2005, Claude Barras avec Banquise (2006, coréalisé avec Cédric Louis), Florence Miaihle avec Conte de quartier (2006, mention spéciale), Pablo Aguero avec Primera Nieve (2006, prix du jury), Mélanie Laurent avec De moins en moins (2008), Alex Brendemühl avec Mal barré (2009), Chloé Robichaud avec Chef de meute (2012)...

8. Des lauréats prestigieux

Parmi les lauréats de la Palme d'or ou de son équivalent le Grand prix, on peut aussi citer quelques noms prestigieux. La preuve : Pierre Prévert pour Paris la belle (1960), Robert Enrico pour La rivière du hibou (1962), Sam Karmann pour Omnibus (1992), Xavier Giannoli pour L'interview (1998) ou encore Catalin Mitulescu pour Trafic (2004).

9. Le cas Jim Jarmusch

Jim Jarmusch a obtenu la Palme d'or du court métrage en 1993 pour Somewhere In California, un volet du film Coffee and cigarettes, soit assez tardivement dans sa carrière. C'est en effet presque dix ans après sa Caméra d'or pour Stranger than paradise, qui était pourtant, on le rappelle, son 2e long métrage, et après deux autres participations en compétition officielle. Mais évidemment un réalisateur de sa trempe ne fait rien comme tout le monde, et c'est bien normal.

10. En parler, c'est bien. Les voir, c'est mieux !

Certains courts métrages primés à Cannes sont aujourd'hui disponibles en ligne. Petite revue de web :

- Blinkity Blank de Norman McLaren (1955)

- La Seine a rencontré Paris de Joris Ivens (1957)

- Balablok de Bretislav Pojar (1973)

- Seaside Woman d'Oscar Grillo (1980)

- Peel de Jane Campion (1986)

- Omnibus de Sam Karman (1992)

- Somewhere in California de Jim Jarmusch (1993)

- Gagarin d'Alexij Kharitidi (1995)

- Is it the design on the wrapper? de Tessa Sheridan (1997)

- Sniffer de Bobbie Peers (2006)

Tags liés à cet article : , , , , , , .

exprimez-vous
Exprimez-vous

Vous devez être connecté pour publier un commentaire.