Cannes 70 : si les biopics musicaux de Cannes m’étaient contés

Posté par MpM, le 15 avril 2017

70 ans, 70 textes, 70 instantanés comme autant de fragments épars, sans chronologie mais pas au hasard, pour fêter les noces de platine des cinéphiles du monde entier avec le Festival de Cannes. En partenariat avec le site Critique-Film, nous lançons le compte à rebours : pendant les 70 jours précédant la 70e édition, nous nous replongeons quotidiennement dans ses 69 premières années.

Aujourd'hui, J-33 Et pour retrouver la totalité de la série, c'est par .

Si le festival de Cannes a échappé à La Môme, Gainsbourg, Django, Dalida, Cloclo et autres biopics musicaux récents, certains ont pu s’y dévoiler, sous une forme plus inattendue que la biographie romancée d’un artiste. Considéré dans sa simple expression, un biopic peut se contenter d’être la chronologie de la vie d’un musicien, avec un acteur grimé pour le représenter (on se souvient du maquillage de Marion Cotillard en Piaf), mais souvent le réalisateur qui s’empare d’un tel projet fait tout pour s’affranchir du genre, y voyant tous les poncifs à éviter. Et Mathieu Amalric qui fait l’ouverture d’Un Certain Regard cette année avec Barbara annonce déjà qu’il ne s’agit pas vraiment d’un biopic sur la chanteuse. Nous voilà rassurés.

Puisqu’il ne s’agit pas ici de documentaires (ceux-ci ayant donné lieu à des belles réussites comme celui de Asif Kapadia, Amy, sur Amy Winehouse, présenté à Cannes en 2005, Gimme Danger de Jarmusch sur les Stooges l’année dernière sur la croisette...), il est toujours risqué pour un cinéaste de se confronter à une figure existante dans le cadre de la fiction. Il y a bien sûr la question de la véracité des faits (respect ou pas de la chronologie d’une vie), la question de l’incarnation physique (acteur ressemblant ou pas), et en ce qui concerne la musique, le choix est posé de convoquer ou pas les titres existants et de leur interprétation.

Pour Control (Quinzaine des réalisateurs 2007) sur la vie et le suicide de Ian Curtis, leader de Joy Division, le réalisateur Anton Corbijn s’est inspiré du livre écrit par Déborah, la veuve du chanteur, son film est vibrant comme un hommage, il est vécu par le spectateur de l’intérieur, dans toute sa dimension intime. De plus, avec cette adaptation, le réalisateur a eu le soutien de Deborah Curtis, ce qui est précieux puisque le biopic se confronte bien souvent à des freins juridiques puisqu’il faut l’autorisation (la “validation”) de l’artiste ou de ses ayant-droits.

Le mieux est même d’impliquer l’artiste lui-même de son vivant : Ray Charles choisit lui-même Jamie Foxx pour l’incarner dans Ray (2004). Johnny Cash approuve Joaquin Phoenix pour Walk the Line (2005) de James Mangold. Et pour la musique de ces biopics, se pose la question des droits que vont négocier les superviseurs musicaux, ces personnes missionnées par la production d’un film pour choisir avec le réalisateur les titres et en “clearer” les droits.


L’histoire de Sid & Nancy de Alex Cox (Quinzaine des réalisateurs 1986, et dont on attend en salles le 25 octobre 2017 la version restaurée) rappelle celle de Control, avec le récit d’un couple destructif constitué du chanteur (Sid Vicious, rebel punk des Sex Pistols) et d’une groupie. Il s’agit pour ces deux premiers exemples de la fin d’un mythe, d’une désagrégation, tandis que d’autres biopics sont plutôt des prequels en se focalisant sur la période qui précède le succès, sur l’enfance. C’est le cas de Nowhere Boy de Sam Taylor-Wood (2009) sur l’adolescence de John Lennon, ou de Notorious B.I.G de George Tillman Jr. (2009) sur l’enfance du rappeur. Ces approches permettent plus de liberté puisque ces épisodes sont moins connus.

Comme nous le remarquons, le biopic est un récit souvent relaté par un regard tiers, celui d’une groupie, d’un concurrent jaloux (Antonio Salieri dans Amadeus de Milos Forman qui fait office de biographe), ou bien d’un compagnon comme cela se présente dans Ma Vie avec Liberace/Behind The Candelabra de Steven Soderbergh (en compétition, Cannes 2013), portrait du pianiste américain de music-hall, Liberace (interprété par Michael Douglas) scruté par les yeux de son jeune amant Scott (Matt Damon). Ces points vue potentiellement déformants sont une autre manière pour les réalisateurs de faire jouer leur inventivité.

Avec Bird de Clint Eastwood (en compétition officielle, Cannes 1988), il s’agissait à travers la figure du saxophoniste Charlie Parker (incarné par Forest Whitaker, Prix d'interprétation masculine au festival) de rendre hommage à un genre musical tout entier, le jazz, qu’affectionne particulièrement le cinéaste. Le film se situe au delà de l’artiste. Todd Haynes aussi a voulu avec Velvet Goldmine (Compétition 1998 et Prix de la meilleure contribution artistique) rendre hommage à un genre, le glam rock, à travers les figures de David Bowie, d’Iggy Pop et de Lou Reed, jamais nommés mais qui apparaissant derrière l'exubérance des personnages.

En privilégiant le pur acte artistique au dépend de la biographie, le cinéaste conçoit un biopic “fantasmé” comme il le refera avec I’m not there (2007) autour de l’idée d’une réincarnation avec un Bob Dylan interprété par six acteurs d’âges, de sexes et de couleurs différents (et une BO constituée de reprises de Dylan par d’autres artistes). Il s’agit plus ici d’une évocation que d’une représentation.

Last Days de Gus Van Sant (en compétition, Cannes 2005) de Gus Van Sant s'intéressait aux derniers jours de Kurt Cobain mais le personnage se prénomme Blake, le récit n’est pas véritablement narratif, et aucun titre du leader de Nirvana ne figure dans la BO (l’acteur Michael Pitt a inventé des chansons originales avec sa guitare). On est ici devant un cas très éloigné du biopic, où la personnalité évoquée n’est que suggérée. Il s’agit plus d’une allusion que d’une reconstitution.

Concernant la musique, l’emploi des titres en relation avec l’artiste représenté n’empêche pas à une musique originale de s’imposer. Par exemple, dans Bird, Lennie Niehaus prolonge la musique de Parker avec un quintet de jazz. Dans Velvet Goldmine, le fidèle du cinéaste Carter Burwell tisse sa propre toile musicale entre les instants glam. Pour Lady Sings The Blues de Sidney J. Furie (Hors-compétition, Cannes 1973) où Diana Ross interprète la diva du blues Billie Holiday, c’est Michel Legrand qui écrit le “love theme” mélancolique au piano tout en se chargeant de l’arrangement des chansons blues.

Alors, en ce qui concerne Barbara, dans quelle direction le réalisateur aura choisi d’aller ? Les amoureux de la chanteuse peuvent espérer entendre ses hits (le compositeur Grégoire Hetzel qui a officié pour Amalric sur La Chambre bleue a confirmé ne pas être impliqué) et imaginer voir Jeanne Balibar (elle-même également chanteuse) reprendre les gestes de la “dame en noir”, mais on peut compter sur Mathieu Amalric pour prendre ses distances avec le biopic attendu.

Benoit Basirico de Cinezik

BIFFF 2017 : Rencontre avec Stanley Tong (Kung-Fu Yoga)

Posté par kristofy, le 15 avril 2017
Sonu Sood, Stanley Tong et Disha Patani

Sonu Sood, Stanley Tong et Disha Patani

Stanley Tong est connu pour avoir réalisé plusieurs films avec Jackie Chan (Police Story 3 (Supercop), Jackie Chan dans le Bronx, The Myth... ). Il a commencé comme cascadeur puis a occupé différents postes sur des tournages de films, avant de devenir scénaristes et réalisateur. Il est aussi producteur de films comme de séries télé, il gère également un circuit de salles de cinéma. Il est venu au BIFFF de Bruxelles pour présenter son nouvel opus, encore avec Jackie Chan : Kung-Fu Yoga.

Le pitch

Après une introduction en forme de cours d'histoire sur une bataille en Inde à ses élèves, un archéologue du nom de Jack Chan (!) rencontre une consœur venant d'Inde avec une ancienne carte abimée qui évoque un trésor légendaire du Royaume de Magadha : c'est parti pour une expédition pleine d'aventures. Des combats dans une grotte glacée sous une montagne au Tibet, un bijou volé qu'il faut retrouver à Dubai sans se le refaire voler avec une folle poursuite en voitures (et un lion), et enfin l'Inde : le groupe sera attaqué sur un marché typique (et donc bagarre avec dresseur de cordes et avaleur de sabres, ce qui n'existe plus vraiment en dehors des cartes postales), il faudra s'échapper d'une fosse d'hyènes affamées, explorer le labyrinthe d'un temple et ses pièges (façon Indiana Jones)... Bref un trésor convoité par une bande de mercenaires avec au générique 3 vedettes chinoises et 3 vedettes indiennes dont la belle Disha Patani. Les connaissances en kung-fu des uns et en yoga des autres vont leur permettre de se sortir de situations périlleuses et pour plusieurs combats. On y retrouve Jackie Chan comme on le connaît en train de sautiller dans tout les sens et d'utiliser ce qu'il a sous la main pour combattre, toujours avec agilité et humour...

Jackie Chan

"Je travaille avec Jackie Chan depuis 26 ans, on est amis, Jackie est un grand acteur. On connaît tout les deux les cascades, on imagine des scènes d'action qui doivent être originales et aussi amusante. Quand j'ai fait Supercop (Police Story 3) à cette époque la plupart des films de Jackie Chan se terminaient dans un entrepôt, j'ai voulu autre chose avec des hélicoptères. Une bonne scène d'action doit suivre un certain rythme, oller au tempo de la musique qu'il y aura, c'est essentiel de penser à l'avance au montage. Avec l'âge et l'expérience on fait plus attention durant les prises, il y a eu moins de prises où Jackie se fait mal. A la fin du générique de ses films il y a souvent un petit best-of de prises ratées, il n'y en a pas pour Kung-Fu Yoga. La raison principale est que le film devait sortir en période de nouvel an en Chine donc on ne pouvait pas terminer sur des prises ratées où quelqu'un tombe en se faisant mal, à la place il y a cette séquence de danse finale qui rend tout le monde heureux."

Jackie Chan dans Kung Fu Yoga

Une coproduction Chine-Inde

"Le tournage a eu lieu en Chine, en Islande, à Dubai et en Inde. J'étais déjà allé à Dubai avant et je m'étais dit qu'un jour je mettrais dans un film ce que j'y avais vu : des courses de chameaux, les voitures de luxe de la police, des hôtels gigantesques; c'est donc dans Kung-Fu Yoga. Si un jour j'avais le budget pour ça je ferais une poursuite de voitures avec les voitures les plus luxueuses qui soit, j'ai pu faire ça aussi.
En Chine le public en salle de cinéma est plus majoritairement féminin, et leur type de film préféré est d'abord les comédies, puis les films d'action, puis les romances. Kung-Fu Yoga est aussi un film de fille, d'ailleurs il y a 3 personnages de femmes. Kung-Fu Yoga c'est un 'family-picture', de l'action spectaculaire mais pas vraiment de violence et pas de sang, vous pouvez emmener vos enfants voir ce film. C'est difficile de plaire à d'autres publics dans différents pays asiatiques en dehors de la Chine ou en Europe, certains pays préfèrent beaucoup des explications pour l'intrigue quand d'autres pays préfèrent que ça parle moins. Pour les cinéastes c'est de plus en plus difficile d'attirer le public de masse dans les salles: beaucoup de gens attendent quelques semaines pour voir le film sur internet."

Cannes 2017: Netflix en compétition, ça ne plaît pas à tout le monde…

Posté par vincy, le 15 avril 2017

Ce n'est pas une surprise. Est-ce une polémique? Toujours est-il que la sélection en compétition du 70e Festival de Cannes de deux films qui seront diffusés sur Netflix provoquent des grincements de dents.

The Meyerowitz Stories de Noah Baumbach a été acquis par Netflix en tant que simple diffuseur il y a une semaine, avant le dévoilement de la sélection. Okja de Bong Joon-ho est une production Netflix et prévu dès le départ un produit 5 étoiles (Tilda Swinton, Jake Gyllenhaal au casting) pour la plateforme en SVOD.

Respect des règles

La Fédération nationale des cinémas français (FNCF) a envoyé un communiqué pour exprimer son inquiétude. "Si les salles de cinémas ne remettent pas en cause la liberté de programmation du premier festival de cinéma du monde, ni le fait que de nouveaux acteurs internationaux viennent légitimement, comme Amazon, contribuer au développement et au financement du cinéma, elles contestent ce choix qui a été fait sans concertation", déclare la FNCF. En fait, à travers cette remarque, la Fédération s'interroge sur la fameuse chronologie des médias: "Si des films du Festival de Cannes contrevenaient à la réglementation en vigueur sur la chronologie des médias, par exemple en étant diffusés sur Internet simultanément à une sortie en salle, ils seraient passibles de sanctions par le CNC ! Et qu’en sera-t-il demain, si des films du Festival de Cannes ne sortaient pas en salle, remettant ainsi en cause leur nature d’œuvre cinématographique ?".

La fédération enfonce le clou avec l'argument juridico-fiscal: "Netflix, qui vient de fermer ses bureaux en France, montre qu’il contourne depuis plusieurs années la réglementation française et les règles fiscales (TVA et TSA). Ces règles fondent le cycle vertueux et le financement d’un écosystème exemplaire pour le cinéma dans notre pays, qui permet aujourd’hui à la plupart des films français et étrangers de la sélection officielle d’exister".

Autrement dit, Netflix ne joue pas le jeu, et ne respecte aucune règle du système français, qu'il soit légal ou financier. Ce que réclame la FNCF est simple: la garantie que The Meyerowitz Stories et Okja sortent bien en salles en France, avant leur diffusion sur Netflix.

Chronologie des médias, saison 20

Cette interpellation est légitime, mais nous semble mal posée. Cette chronologie des médias, dont la directive célèbre ses 20 ans, pose problème depuis quelques années avec le surgissement de la SVOD, de la VàD et du piratage. Le modèle actuel semble déjà dépassé. D'ailleurs, le Festival de Cannes sélectionne chaque années des films qui n'ont pas l'assurance de sorties en salle (et n'ont même pas de distributeurs au moment de leur sélection voire de leur projection cannoise). Et certains de ces films connaissent des sorties en salle si réduites qu'on peut se demander si une diffusion simultanée en SVOD ou en prime-time sur Arte ne serait pas plus profitable (on ne dit pas que c'est mieux, car l'expérience d'une salle de cinéma reste irremplaçable pour voir un film). Enfin, il est arrivé par le passé que des films produits par la télévision soient en sélection officielle. Prenons trois exemples.

Elephant de Gus Van Sant, Palme d'or en 2003, était un film produit par HBO. Sans sa Palme, d'ailleurs, il ne serait jamais sorti en salles aux Etats-Unis, visant ainsi, en vain, les Oscars. Ma vie avec Liberace, de Steven Soderbergh, est aussi un téléfilm coproduit par HBO. Présenté en compétition, le téléfilm avait bien un distributeur en France (ARP) mais n'est jamais sorti sur les grands écrans américains : la chaîne payante HBO l'a même diffusé sur le petit écran américain quelques jours après sa projection cannoise. Enfin, Carlos, d'Olivier Assayas, qui avait déclenché une polémique similaire à celle d'aujourd'hui.

Initialement prévu pour la télévision, le film, sélectionné hors-compétition, était produite par Canal +, et a été présenté dans sa version intégrale, en trois parties, tout en étant diffusé simultanément sur la chaîne cryptée (fin mai/début juin). Le film sera vendu sous une version cinématographique dans les autres pays. Et finalement, cette version raccourcie à 2h45 est sortie le 7 juillet en France, dans une centaine de salles, distribué par MK2. Cette solution était d'autant plus baroque que le DVD était disponible juste après sa diffusion télé début juin. "Bizarre chronologie des médias" écrivait-on à l'époque.

Un débat sain

Par conséquent, la polémique Netflix du jour n'est qu'une nouvelle petite secousse sismique dont on a déjà ressenti les premiers effets au début des années 2000. Le Festival de Cannes a d'ailleurs une vertu sur ce registre: en anoblissant des films produits pour la télévision, il les conduit généralement dans les salles de cinéma.

La FNCF souhaite avoir les garanties que les deux films Netflix sortent en salle en France. Au nom de l'exception culturelle. Ce n'est qu'une stratégie défensive. Cela ne résoudra rien au problème de fond: dès lors que des plateformes comme Netflix entrent dans la production de films signés de grands cinéastes, il faudra sans doute revoir notre façon d'aborder la chronologie des médias et la définition même d'un film de cinéma.

Les deux films seront diffusés sur Netflix en 2017 pour les abonnés de la plate-forme dans les pays où le service est disponible. Cela touche 93 millions de personnes dans le monde. Si pour Okja, une sortie en salles n’est pas exclue, qu'en est-il de The Meyerowitz Stories? Et cela ne concernerait-il que la France, ou des pays comme la Corée du sud (pour Okja) et les Etats-Unis (pour que Meyerowitz vise les Oscars)? Ce genre de débats en tout cas n'a jamais lieu dans les autres festivals...

D'autant, Netflix ne cache pas vouloir proposer ses films simultanément en salles et en ligne. Là il s'agit d'instaurer un dialogue équitable entre la plateforme américaine qui veut faire plier un écosystème (gaulois) et un pays qui refuse le diktat d'une transnationale. Cette "uberisation" a un impact certain puisque ce ne sont pas seulement les films "Netflix" qui sont en jeu. En court-circuitant les salles qui pourraient diffuser les deux films sélectionnés à Cannes, ce ne sont pas les grands groupes de distribution qui sont menacés mais bien les exploitants indépendants, bien plus dépendant de ce genre de films, qui seraient ainsi un peu plus fragilisés.

Dans un échange de tweets passionnant entre Jean Labadie (Le Pacte) et Vincent Maraval (Wild Bunch, qui avait déjà expérimenté la projection cannoise en off d'un film qui sortait en VàD), on constate que le dialogue semble dans l'impasse. Pourtant c'est bien un autre débat qu'ils soulèvent, l'un en défendant l'exploitation et la distribution, l'autre en privilégiant la création (les deux n'étant pas incompatibles). Dans cette histoire, ce qui est en jeu c'est davantage la liberté d'accès au cinéma. La démocratisation, est-ce le fait que tous pourront voir les films dans une salle de cinéma près de chez soi ou que tous les films pourront être vus, chez soi ou en salle, par le plus grand nombre?

A la tête de Fidélité productions, Marc Missionnier préfère y voir une ouverture avec ces films et séries prévus pour le petit format. Une ouverture "en grand".