Cannes 70 : quand la compétition s’anime

Posté par cannes70, le 11 avril 2017

70 ans, 70 textes, 70 instantanés comme autant de fragments épars, sans chronologie mais pas au hasard, pour fêter les noces de platine des cinéphiles du monde entier avec le Festival de Cannes. En partenariat avec le site Critique-Film, nous lançons le compte à rebours : pendant les 70 jours précédant la 70e édition, nous nous replongeons quotidiennement dans ses 69 premières années.

Aujourd'hui, J-37. Et pour retrouver la totalité de la série, c'est par .


Quand on évoque les long-métrages sélectionnés à Cannes, on pense rarement aux films d'animation. Pour preuve, aucun film d'animation n'a remporté de Palme d'or, et leur présence se limite dans le meilleur des cas à un ou deux films sur une vingtaine de sélectionnés. Prenons l'exemple de l'année dernière. En prenant en compte les sélections parallèles, trois long-métrages d'animation étaient présentés, mais aucun en compétition officielle : La tortue rouge de Mikael Dudök de Wit à Un certain regard, Ma vie de courgette de Claude Barras à la Quinzaine des Réalisateurs et La jeune fille sans mains de Sébastien Laudenbach à l'ACID. Trois films qui ont connu un beau succès critique, bien supérieur à d'autres films en compétition d'ailleurs, et qui n'auraient certainement pas démérité auprès des autres films concourant pour la Palme d'or.

D'ailleurs, lors de l'édition de 2004 (déjà brièvement évoquée ici ), deux films d'animation étaient en compétition. Un choix à saluer, mais plutôt surprenant, les deux films étant aux antipodes l'un de l'autre. D'un côté, le divertissement familial Shrek 2, de l'autre, une complexe réflexion philosophique sur la condition humaine, suite d'un classique de la S.-F. japonaise : Innocence : ghost in the shell 2. Saluons l'audace de Thierry Frémaux avec ces deux choix, qui seront peu répétés les années suivantes (peut-être que l'initiative n'a pas été bien accueillie...).

Si on remonte dans le temps, il n'est cependant pas rare de croiser des films d'animation qui sortent du lot. En 1980, une comédie préhistorique pastichant la théorie de l'évolution de Darwin, Le chaînon manquant du Belge Picha, a eu droit aux honneurs de la compétition officielle.

Huit ans auparavant, le "sulfureux" Fritz the cat était présenté à la Semaine de la critique : une adaptation du personnage de B.D. underground éponyme, résolument pour adultes (premier film d'animation à être classé X aux Etats-Unis !), qui a dû avoir du succès, car on retrouvera en 1974 sa suite Les neufs vies de Fritz le chat en compétition officielle. En 1973, La planète sauvage de René Laloux obtient même le Prix spécial du jury ! Comme nous l'évoquions hier dans notre texte sur les adaptations sur Shakespeare, Le Songe d’une nuit d’été fut présenté en 1959 dans une version animée en marionnettes par le tchécoslovaque Jirí Trnka.

Plus récemment, Persepolis de Vincent Paronnaud et Marjane Satrapi, adapté de la bande dessinée de cette dernière, reçoit le prix spécial du jury en 2007 (ex-aequo avec Lumière silencieuse de Carlos Reygadas) et en 2008 le documentaire animé Valse avec Bashir d'Ari Folman impressionne les festivaliers.

La présence en compétition officielle n'est cependant pas l'apanage d'une production résolument tournée vers un public adulte - du moins pas aux débuts. En 1946, Disney présente sur la croisette deux courts-métrages et un long. Peinture fraîche met ainsi en scène Donald aux prises avec un oiseau l'empêchant de repeindre sa voiture, et dans Le chiot dérobé Pluto tente de sauver un chiot. Quant à La boîte à musique, un long-métrage qui n'en est pas vraiment un (il s'agit en réalité d'une compilation de dix court-métrages), il remportera le Grand prix international du Dessin animé. Une récompense qui disparaît lors des éditions suivantes, ce qui n'empêche pas Disney de remporter coup sur coup un Grand Prix du dessin animé pour Dumbo (1947), et un autre pour L'île aux phoques l'année suivante.

Il est amusant de noter la présence de Disney sur la croisette lors des premières années du Festival, et Walt en personne viendra présenter Peter Pan en 1954 - et recevra une légion d'honneur de la part du ministre de l'information d'alors. Les décennies suivantes cependant, il n'y aura plus de proximité apparente entre le studio aux grandes oreilles et la Riviera : Mary Poppins (1962), La petite sirène (1990) et La belle et la bête (1992) seront présentés hors-compétition, de même que le court-métrage Mickey perd la tête en 1996. Pour élargir aux studios Pixar, rachetés il y a onze ans par Disney, rappelons nous que Là-haut (2011) a récemment ouvert le festival, et que Vice-versa, présenté hors compétition, a été accueilli à bras ouverts en 2015, certains festivaliers jugeant même qu'il était supérieur aux films en lice pour la Palme d'or.

Le Festival de Cannes ne les a certes pas mis en avant, mais historiquement, il n'a pas toujours boudé les films d'animations en compétition officielle. Si ce sont des films plutôt "adultes" qui sont présentés, ouvrir les festivités avec des films multi-générationnels comme Là-haut est tout même bon signe. De plus, l’absence de prix spéciaux pour l'animation (contrairement aux César) prouve qu'à Cannes, les films d'animation sont des œuvres à part entière au sein de la production cinématographique.

Nicolas Santal de Critique-Film

Cannes 2017: Sandrine Kiberlain présidera le jury de la Caméra d’or

Posté par vincy, le 11 avril 2017

sandrine kiberlainPour le 70e Festival de Cannes, Sandrine Kiberlain présidera le Jury de la Caméra d’or, qui récompense une première œuvre issue de la Sélection officielle, de la Quinzaine des Réalisateurs ou de la Semaine de la Critique.

César du meilleur espoir féminin (En avoir (ou pas) de Laetitia Masson en 1996) puis César de la meilleure actrice (9 Mois ferme d'Albert Dupontel en 2014 ), la comédienne (et chanteuse) s'est illustrée à travers des rôles éclectiques au cinéma dans Les patriotes (Prix Romy-Schneider), A vendre, Betty Fisher et autres histoires, Tout va bien on s'en va, Un héros très discret, Le septième ciel, Mademoiselle Chambon ou encore Elle l'adore, cumulant ainsi six nominations aux César. Elle aussi été primée à Montréal, Chicago et Angoulême, en plus d'obtenir un Molière de la révélation théâtrale il y a 20 ans. Elle a ainsi oscillé entre les univers variés d'Edouard Moliaro, Jacques Audiard, Benoît Jacquot, Pascal Bonitzer, Jeanne Labrune, Pierre Salvadori, Jean-Paul Rappeneau,, Nicole Harcia, Maïwenn, Serge Bozon, Alain Resnais ou Bruno Podalydès.

Ses succès les plus populaires sont assez récents (Le petit Nicolas, Les femmes du 6e étage, 9 mois ferme, Les gamins et Un balcon sur la mer sont tous sortis ces dix dernières années). L'an dernier elle était formidable dans Quand on a 17 ans d'André Téchiné. Elle est attendue en 2017 chez Erick Zonca et Sophie Fillières.

Sandrine Kiberlain a déjà été jurée à Cannes, en 2001 et a monté les marches trois fois en compétition et une fois à Un certain regard.

La Caméra d'or sera décernée le 28 mai prochain.

BIFFF 17 : la salsa des démons

Posté par kristofy, le 11 avril 2017

Le BIFFF c’est donc le Bruxelles International Fantastic Film Festival, avec de la fantasy, du thriller, de la science-fiction, et des créatures surnaturelles comme par exemple des démons venu de l’au-delà, voire des enfers. Ils peuvent prendre différentes formes mais leur but est bien connu : vous faire mourir (de peur).

Voilà trois exemples de films qui sauront vous faire trembler le trouillomètre :

Nails
Imaginez être paralysé sur un lit d’hôpital, qu’un genre de fantôme vienne dans votre chambre, et qu’en plus personne ne vous croit, quoi de plus effrayant ? Pourtant à force de vous faire des griffures sur la peau, il pourrait bien vous tuer tout comme certains enfants morts dans le passé… C’est l’occasion de revoir l’héroïne britannique la plus déterminée à survivre, après le gouffre de The Descent et les loups garous de Howl : Shauna Macdonald.

Dans Nails elle doit beaucoup lutter : un accident de voiture l’a rendue paralysée des jambes, avec un tuyau dans la gorge pour un respirateur artificiel qui l’empêche de parler, elle communique avec un ordinateur, son mari lui serait peut-être infidèle, et surtout un démon sa cacherait dans le placard de sa chambre… Heureusement sa situation médicale va s’arranger un peu mais malheureusement pas sa peur, qui va grandir. Le film pioche ici ou là beaucoup d’ingrédients (un passé trouble, des médecins bizarres, des caméras  de surveillance, une créature qui surgit de n’importe où…) presque en dépit de la plus élémentaire logique mais qu’importe, le plaisir de se faire peur est là.

The Void
Le décor de The Void est aussi un hôpita,l mais celui-ci est quasi vide puisque presque tout le monde a été emmené ailleurs. Il reste quelques médecins et infirmières, une jeune fille enceinte sur le point d’accoucher, et un policier qui vient d’amener un homme blessé en bordure de route… et c’est quoi tout ces gens avec des cagoules qui sont arrivés pour entourer le bâtiment ? Dans le genre "fallait pas le laisser entrer", l’homme blessé n’avait pas été pourchassé sans raison, et maintenant cette chose est dans l’hôpital… là où il y aurait quelque chose d’inconcevable et d’encore pire.

« Statistiquement il y a plus de chance de mourir dans un hôpital qu'ailleurs. » Dans The Void, il n’y a pas que le démon qui représente un danger, il y aussi un fou d’ésotérisme qui cherche un passage pour aller ailleurs… Le film est intriguant à défaut d’être pleinement convaincant, une curiosité à voir un jour probablement en vod.

From a House on Willow street
Le début ressemble à un thriller, quatre gangsters sont en train de planifier le kidnapping d’une jeune fille pour obtenir une grosse rançon de son père,  mais il va bien s’agir de fantastique. Le plan est de garder la fille attachée dans une cave le temps d’être payé et de la libérer ensuite, mais c’est difficile de contacter sa famille. L’équipe va finir par se demander qui ils ont enlevé, et bientôt quoi...

Gare au démon qui veut prendre votre âme, surtout que pour lutter contre celui-ci, il faudra autre chose qu’un exorcisme !