Festival International du Film Francophone 2016 : Le palmarès complet

Posté par wyzman, le 6 octobre 2016

Malgré le fait que le FIFF doit actuellement faire face à des difficultés financières, organisateurs et jurés ont fait leur maximum pour faire honneur au cinéma francophone cette année encore. Cinéphiles ou simples curieux, tous les festivaliers de cette 31ème édition ont ainsi pu apprécier la sympathique sélection proposée. Et une fois n'est pas coutume, certains films sont clairement sortis du lot. On pense notamment à Orpheline d'Arnaud des Pallières qui est reparti avec deux prix (Meilleur film et Meilleure comédienne). De son côté, Illégitime d'Adrian Sitaru s'est également vu attribuer deux récompenses (Meilleur scénario et et Meilleur comédien). Et parce que jamais 2 sans 3, Une jeune fille de 90 ans a également réalisé un doublé. Mais l'on retiendra sans aucun doute le Bayard de la meilleure photographie amplement mérité de Ma Vie de Courgette de Claude Barras et le Prix du Jury Junior qui n'est pas passé à côté de 1:54, un premier long métrage puissant et dur signé Yan England !

Jury longs métrages

Bayard d'Or du meilleur film : Orpheline d’Arnaud des Pallières

Prix spécial du jury : Une jeune fille de 90 ans de Valeria Bruni Tedeschi et Yann Coridian

Bayard du meilleur scénario :  Alina Grigore & Adrian Sitaru pour Illégitime

Bayard de la meilleure photographie : David Toutevoix pour Ma Vie de Courgette de Claude Barras

Bayard de la meilleure comédienne : Adèle Haenel, Adèle Exarchopoulos, Véga Cuzytek, Solène Rigot pour Orpheline d’Arnaud des Pallières

Bayard du meilleur comédien : Adrian Titieni pour Illégitime d’Adrian Sitaru

Mention Spéciale : Le Voyage au Groënland de Sébastien Betbeder

Jury Emile Cantillon

Bayard de la meilleure 1ère oeuvre de fiction : Diamond Island de Davy Chou

Prix découverte : Tramontane de Vatche Boulghourjian

Jury courts métrages - compétition internationale

Bayard du meilleur court métrage : Que Vive l'Empereur d’Aude Léa Rapin

Prix spécial du jury : Villeperdue de Julien Gaspar-Oliveri

Mention : Oh What A Wonderful Feeling de François Jaros

Jury courts métrages - compétition nationale - Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB)

Prix du meilleur court métrage : Angelika de Léopold Legrand

Prix spécial du jury : La Saison du silence de Tizian Büchi

Prix de la meilleure photographie : Camille Sultan pour La Saison du silence de Tizian Büchi

Prix d'interprétation : Hajar Koutaine pour A l'arraché d’Emmanuelle Nicot

Jury officiel courts métrages

Prix du meilleur clip : Drifted de Dent De Cuir

Jury junior

Prix du jury junior : 1:54 de Yan England

Prix du public

Long métrage fiction : Il a déjà tes yeux de Lucien Jean-Baptiste

Documentaire : Une jeune fille de 90 ans de Valeria Bruni Tedeschi & Yann Coridian

Court métrage : Villeperdue de Julien Gaspar-Oliveri

Prix Off

Prix Cinevox - long métrage belge : Noces de Stephan Streker

Prix de la critique - long métrage belge : Even Lovers Get the Blues de Laurent Micheli

Prix BeTV - 1ère oeuvre de fiction : Orpheline d’Arnaud des Pallières

Prix Arte - court métrage belge : Les Dauphines de Juliette Klinke

Prix Format court : Une nuit à Tokoriki de Roxana Stroe

Prix RTBF  - court métrage belge : Les Dauphines de Juliette Klinke

Prix BeTV - court métrage belge : Lulu de Michiel Blanchart et Louise Dendraën

Edito: Retour vers le futur….

Posté par redaction, le 6 octobre 2016

En un dessin diffusé sur son compte twitter, Marc Dubuisson a résumé l'angoisse du moment. Nous vivons dans un monde qui semble répéter ses erreurs les plus terribles. Un retour vers le passé qui nous amène dans le futur, sans la voiture du Doc. C'était d'ailleurs flagrant en voyant les films britanniques au Festival de Dinard la semaine dernière. La jeunesse était inquiète, prête à larguer les amarres vers une vie nouvelle, mais angoissée à l'idée d'être piégée par sa condition sociale, ses peurs ou même une société qui ne pousse pas à l'audace. Toujours à Dinard, les professionnels étaient également angoissés par le Brexit. Dans Le Film français, Ken Loach craint même que le cinéma britannique ne se fasse coloniser par les studios américains : "Ils imposeront leur vision du cinéma, leur vision du monde et nous perdrons notre identité".

On ne peut pas lui donner complètement tort tant le cinéma anglais dépend déjà de ses coproductions américaines. La liste des films nommés aux Baftas ressemblent davantage à une liste hollywoodienne qu'on retrouve quelques semaines plus tard aux Oscars. Harry Potter a un ADN 100% british, tout comme James Bond, mais c'est la puissance marketing américaine qui envahit les salles du monde entier. Et que dire cette semaine avec d'un côté un Tim Burton qui a les apparences d'un univers britannique et d'un Bridget Jones dont la forme est davantage celle d'une rom-com made in USA.

L'inquiétude de voir son identité se dissoudre, de ne plus pouvoir défendre sa culture reste un enjeu majeur de ce début de siècle, socialement, politiquement, culturellement. Bien sûr cette identité n'est pas figée, elle se métisse, elle brasse différentes influences, elle s'ouvre à d'autres cultures. Il est d'autant plus important alors de défendre, préserver, promouvoir des films comme Le cancre, Poesia sin fin ou Aquarius, qui s'attachent à conserver leur singularité et à oser des narrations plus complexes, moins formatées.

Cinéma, littérature, musique, art: rien n'empêche le citoyen d'aller voir un "produit" culturel destiné aux masses et d'apprécier un "objet" culturel épanouissant ou dérangeant. On peut douter d'un monde meilleur à venir. Mais justement, la culture est là aussi pour nous éclairer et nous faire voire la lumière au bout du tunnel. Certains films, livres, chansons ou tableaux peuvent nous aider à faire le grand saut pour vivre nos rêves. Ne soyons pas fatalistes. Ne nous résignons pas. Le ciel attendra. Et espérons que d'ici là, Miss Peregrine et Doc parviennent à tordre le temps et remettre le présent dans le bon ordre.