Dinard 2016 – Victoria Bedos: « les scénaristes, c’est un peu la dernière roue du carrosse » en France

Posté par kristofy, le 30 septembre 2016

© christophe maulave / ecran noirElle est l'une des pétillantes membres du jury du 27e Festival du film Britannique de Dinard. Durant une pause entre deux films, le jury s'est rendu disponible pour évoquer aussi bien le festival, le cinéma britannique tout comme leur cinéma. L'occasion d'une rencontre en tête à tête avec Victoria Bedos, les yeux dans les yeux.

Ecran Noir : Comment se passe cette expérience de jury franco-britannique ?
Victoria Bedos : C’est la première fois que je suis jurée et j’ai beaucoup de chance avec ce jury de Dinard. Je m’entend hyper bien avec les meufs, on n’arrête pas de papoter entre gonzesses, Jalil Lespert je ne le connaissais pas bien et on s’entend très très bien aussi, pareil avec James D'Arcy. Comme on est un jury franco-britannique, les Français parlent en anglais plutôt que l’inverse évidemment. Moi j’ai un anglais qui n’est pas hyper bon ce qui fait que je dois attendre d’être un petit peu pompette pour oser parler aux jurés anglais. J’ai l’impression que les jurés britanniques ont un regard un peu plus dur sur leur propre cinéma que les jurés français. Forcément pour nous, c’est plus exotique. Je pense que ça va être très drôle les délibérations.

EN : On dit souvent que les acteurs britanniques sont les meilleurs du monde, qu'ils sont toujours extraordinaires, il y aurait quelles différences avec les acteurs français ?
Victoria Bedos : Pour nous français on est devant ces acteurs qui ne parlent pas notre langue, et je crois qu’on est plus critique avec ceux qui parlent notre langue. C’est vrai que chez les acteurs anglais, il y a une sorte de naturel chez eux, on ne les sent jamais vraiment jouer, on a l’impression qu’ils ne savent même pas qu’il y a une caméra qui les filme. Chez les acteurs français parfois on sent que c’est joué, que c’est forcé et que ce n’est pas vrai, on remarque plus l’effet. Je crois que chez les Anglais il y a un apprentissage peut-être différent dans les écoles de théâtre...

EN : ...comme jouer une autre version de soi-même avec votre film Vicky ?
Victoria Bedos : Vicky je l’ai écrit et je joue le rôle principal, mais je n’aurais pas pu le réaliser comme l’a fait Denis Imbert. Avec ce scénario, j’ai adoré continuer l’écriture avec le corps. Tout d’un coup le personnage que j’avais dans la tête et qui me parlait depuis longtemps, j’ai dû l’incarner, et c’est magique parce que c’est comme si je terminais ce travail d’écriture physiquement. Ce prolongement ça m’avait manqué sur le film de La famille Bélier en rendant le scénario, qui est devenu au final la vision de quelqu’un d’autre. Là c’est agréable que j’incarne le personnage moi-même, ça me permet de garder une sorte d’emprise dessus, d’y mettre encore plus ma petite musique en tant que comédienne.

EN : Durant la cérémonie d’ouverture de ce festival de Dinard la marraine, Rebecca O'Brien a rappelé que c’était l'un des rares festival où le métier de producteur est mis en avant. Et pour la place des scénaristes ?
Victoria Bedos : C’est vrai qu’à la cérémonie des César, j’ai été assez étonnée: toute l’équipe de La famille Belier était au troisième rang, et moi qui avait écrit le film avec Stanislas Carré de Malberg, on était tout au fond de la salle, avec d’autres scénaristes d'ailleurs. J'ai découvert que souvent les scénaristes, c’est un peu la dernière roue du carrosse en terme de considération, on est beaucoup moins bien payé, alors que sans nous il n’y a pas de film ou presque. Ce que je veux dire c’est que dans le budget d’un film il n’y a souvent pas grand-chose pour le développement de son écriture. Aux Etats-Unis les auteurs sont beaucoup plus mis en avant, ils ont une place plus primordiale. Je crois que en France vers la fin de la Nouvelle Vague il y a eu cette idée que les auteurs et les réalisateurs étaient la même personne alors que ce sont deux métiers différents. Moi j’adore écrire, mais j’adore jouer aussi. Là où je suis vraiment très heureuse c’est d’avoir trouver mon équilibre avec ces deux métiers.

EN : Si vous pouviez tourner avec n'importe quelle personnalité britannique, ça serait qui ?
Victoria Bedos : Je dirais Clive Owen ! J’ai vu Le fils de l’homme il y a une semaine et ça m’a vachement marqué. Il dégage une putain de virilité, il est à la fois sensible et fort, c’est un vrai mâle. On manque un peu d’acteur viril comme ça en France. Moi j’ai un petit côté masculin, alors ça me plait quand il y a un vrai mec en face, car, du coup ça me féminise. Avoir un partenaire avec un peu de brutalité masculine en lui, ça permet de me fragiliser.

EN : Quel est votre film britannique de chevet ?
Victoria Bedos : Love actually. Déjà c’est un bijou de scénario, l’histoire est tricotée de manière incroyable. Le montage est dingue aussi avec un sens du rythme super en passant d’une histoire à l’autre et qui se mélange les unes aux autres. Justement je suis en train d’écrire un scénario pour un film choral, mais je ne sais pas ce que ça deviendra. Pour moi c’est le principe de la mayonnaise, tous les ingrédients se mélangent dans une danse effrénée. Love actually aussi parce que je suis une midinette, j’adore les comédies romantiques anglaises qui mélangent l’amour et l’humour. Ce n’est pas juste une comédie: il y a aussi du drame. J’adore quand on mélange les genres en fait, c'est un peu ce qu’on appelle la comédie italienne, et ils savent vraiment très bien faire ça en Angleterre.

EN : Et pour votre film britannique préféré en tant que membre du jury ?
Victoria Bedos : Si j’ai un gros coup de cœur je vais tout faire pour que mon petit protégé soit défendu et récompensé. Après on se confronte quand-même au principe de la subjectivité. Moi je n’ai pas eu les mêmes expériences que les autres jurés comme Anne Parillaud ou que Claude Lelouch donc forcément on a des regards et des goûts qui sont différents. Par exemple, la violence je trouve que c'est merveilleusement bien fait au cinéma mais ce n‘est pas mon style, ça me fait du mal parce que je suis très sensible. On a vu des films très différents les uns des autres en compétition. C’est ça qui est chouette en tant que jurée, on part au combat, il faut convaincre les autres que son film préféré est le meilleur.

Le remake de Scarface entre les mains de Terence Winter (Les Soprano)

Posté par vincy, le 30 septembre 2016

Scarface va connaître une troisième vie cinématographique, après les versions de 1932 et 1983. Antoine Fuqua (Training Day, Equalizer, Les Sept Mercenaires, actuellement en salles) devrait réaliser le film, qui se déroulera à Los Angeles avec en toile de fond l'immigration mexicaine, pour le compte de Universal.

Seul souci: le scénario. Après des premiers essais avec Paul Attansio (Donnie Brasco, La somme de toutes les peurs) et David Ayer (Training Day, Fury, Suicide Squad), un script rendu ensuite par Jonathan Herman (Straight Outta Compton, Ghost in the Shell), les producteurs ont finalement engagé Terence Winter, connu pour avoir écrit et produit Les Soprano. Il doit enrichir et améliorer la version de Herman.

Terence Winter a à son actif les scénarios de séries comme Boardwalk Empire et Vinyl. Il a également été nommé à l'Oscar de la meilleure adaptation pour Le Loup de Wall Street. Avant de plancher sur Scarface, il doit finir le scénario du biopic sur Andy Warhol, avec Jared Leto dans le rôle de l'artiste.

Le premier Scarface (1932), aujourd'hui un classique, a été réalisé par Howard Hawks avec Paul Muni dans le rôle principal. 51 ans plus tard, Al Pacino donnait la réplique à Michelle Pfeiffer dans le remake de Brian de Palma, scénarisé par Oliver Stone.

Scarface, à l'origine un polar d'Armitage Trail paru en 1930, est inspiré de la vie d'Al Capone.

Cinespana 2016 : Alex de la Iglesia et Xavier Cugat se partagent la soirée d’ouverture

Posté par MpM, le 30 septembre 2016

Mi gran noche

Traditionnellement, le Festival Cinespana qui commence ce soir propose deux ambiances pour sa soirée d'ouverture. Cette année, les spectateurs auront le choix entre une comédie caustique signée Alex de la Iglesia, Mi gran noche, et Sexo, maracas y chihuahuas de Diego Mas Trelles, un documentaire haut en couleurs sur le musicien catalan Xavier Cugat, star d'Hollywood où il fut chef d'orchestre sur de nombreux tournages.

Dans Mi gran noche (My big night), le trublion du cinéma espagnol s'attaque à la télévision à travers l'interminable tournage d'une émission de fin d'année durant laquelle les différentes personnalités en présence rivalisent d'ego, jusqu'à ce que la situation dégénère hors de tout contrôle. Une nouvelle farce délirante et ironique par le réalisateur de Balada Triste et Les Sorcières de Zugarramurdi. Une belle avant-première que les fans ne manqueront pas, d'autant que le film n'a toujours pas de date de sortie en France...

Portrait chaleureux d'un artiste hors normes

Autre film, autre style, Sexo, maracas y chihuahuas nous emmène sur les pas d'une véritable star de la musique catalane, Xavier Cugat, le seul Espagnol à avoir eu quatre étoiles sur le Walk of Fame de Hollywood Boulevard. Comme l'indique son titre, ce documentaire plein de couleurs et de musique revient sur le parcours exceptionnel de Cugat qui fut amené à travailler avec les plus grandes stars, de Rudolph Valentino à Charlie Chaplin, en passant par Rita Hayworth, Franck Sinatra ou Woody Allen.

A grands renforts d'images d'archives, d'interviews de Cugat lui-même et d'extraits de films, le documentaire retrace le parcours étonnant de cet artiste complet surnommé le "roi de la rumba" en raison de son inspiration éminemment cubaine (il vécut à Cuba de 4 à 18 ans), et qui fit également carrière en tant que caricaturiste. Que l'on soit familier ou non du personnage, c'est par ailleurs l'occasion de se replonger dans l'âge d'or hollywoodien du cinéma muet et de revisiter un demi-siècle de cette musique "tropicale" (comme il aimait à la surnommer lui-même) qu'il a exporté aux quatre coins du monde jusqu'au début des années 70.

Au fond, que l'on soit plutôt jeu de massacre dans les coulisses de la télévision ou portrait chaleureux d'un artiste hors norme, les deux propositions sont une excellente manière de commencer cette nouvelle édition du plus grand festival européen de cinéma espagnol qui, comme à son habitude, réserve de belles découvertes, surprises et moments de convivialité.

Taxi 5 piloté par Franck Gastambide

Posté par vincy, le 30 septembre 2016

Lors de la présentation du line-up d'EuropaCorp au congrès de la FNCF à Deauville, Luc Besson a annoncé la préparation du 5e volet de la saga Taxi, rapporte Le Film Français. Ce nouveau volet de la franchise sera coproduite avec ARP, mais change d'équipe artistique

Ce Taxi 5 sortira le 31 janvier 2018, soit environ vingt ans après le premier film et onze ans après Taxi 4. Cette fois-ci ce sera sans Samy Naceri.

Franck Gastambide et Malik Bentalha, compères dans Pattaya (2 millions d'entrées en France), seront les têtes d'affiche de ce Taxi 5, sous titré "Il était temps de passer la 5e". Gastambide réalisera également le film.

"Je suis content de voir que le taxi sort de sa caisse, ça me fait très plaisir", a annoncé Luc Besson. "C'est la jeune équipe de Pattaya qui est venue nous voir", a-t-il ajouté. "On les laisse faire, je ne m'occupe de rien".

Les quatre premiers films de la série ont cumulé 27 600 000 spectateurs en France.

Le Festival International du Film Francophone de Namur ouvre ses portes

Posté par wyzman, le 30 septembre 2016

Depuis 1986, le FIFF comme l'appellent ses amoureux a pour vocation de faire rayonner le cinéma francophone. Et cette année encore, le pari s'annonce de taille. Néanmoins, les organisateurs se sont à nouveau retroussés les manches pour nous offrir une programmation plus qu'extraordinaire !

Du vendredi 30 septembre au jeudi 6 octobre, le FIFF accueillera du très (très) beau monde. Les cinéphiles déjà présents à Namur ce soir pourront ainsi découvrir La fille inconnue, le nouveau film des frères Dardenne. Mais ce n'est pas tout. Entre les avant-premières, les films en compétition, le focus sur le cinéma belge, les courts métrages, les séances spéciales et les clips, il y en aura pour tous les goûts.

Bien évidemment, nous sommes impatients de découvrir 1h54 de Yan England et de revoir Willy 1er de Ludovic et Zoran Boukherma, Marielle Gautier et Hugo P. Thomas. Mais il n'y a pas que cela ! Boris sans Béatrice de Denis Coté, En amont du fleuve de Marion Hänsel et Ma vie de courgette de Claude Barras devraient vous (re)faire tomber amoureux de la langue française. Vous êtes prévenus.

Pour plus d'informations, n'hésitez pas à consulter le site internet du FIFF. Photos, exclus et conseils, vous devriez y trouver votre bonheur. En espérant vous voir nombreux à Namur dès ce week-end, nous vous souhaitons une très bonne 31ème édition !