Cannes 2016: Ken Loach reçoit sa deuxième Palme d’or

Posté par vincy, le 22 mai 2016


Cette année, il y avait deux sortes de films en compétition au 69e Festival de Cannes: ceux qui observaient le monde, sans oublier de nous faire sourire ou de nous séduire, et ceux qui plombaient le moral avec une vision dépressive ou hystérique des rapports humains. Clairement, le jury a choisi la seconde catégorie, oubliant les amples, beaux ou audacieux Aquarius, Toni Erdmann, Elle ou encore Rester vertical.

Non cette année, le jury a aimé le drame social le plus sombre, les émotions manipulées, des scénarios très classiques et souvent balisés. On se félicitera de prix de la mise en scène pour Assayas (pas de jaloux dans son couple puisque Mia Hansen Love a remporté le prix équivalent à Berlin en février dernier). Deux prix pour Farhadi c'est aussi un film en moins de récompensé. Une deuxième Palme pour Ken Loach, grand monsieur et grand cinéaste, n'est pas honteuse mais son film est mineur et bien moins subtil que la dénonciation de la mondialisation dans Toni Erdmann ou la consécration de la résistance dans Aquarius.

Alors voilà, on vous aimait bien membres du jury. Votre délibération a été passionnelle, très très longue. Mais on préférera notre palmarès, car ce sont ces films qui nous resteront en mémoire, plus que les vôtres, à quelques variantes près.

Palme d'or: Moi, Daniel Blake de Ken Loach (Royaume Uni)

Grand prix du jury: Juste la fin du monde de Xavier Dolan (Canada)
Mise en scène: Cristian Mungiu (Baccalauréat, Roumanie) et Olivier Assayas (Personal Shopper, France)
Interprétation masculine: Shahab Hosseini dans Le client (Iran)
Interprétation féminine: Jaclyn Jose dans Ma'Rosa (Philippines)
Scénario: Asghar Farhadi pour Le client (Iran)
Prix du jury: American Honey d'Andrea Arnold

Palme d'or du court métrage: Timecode de Juanjo Gimenez (Espagne)
Mention spéciale Court métrage: A moça que dançou com o diabo de Joao Paulo Miranda Maria (Brésil)

Caméra d'or: Divines d'Houda Benyamina - Quinzaine des réalisateurs (France)

Cannes 2016: Notre palmarès idéal et celui de nos cauchemars

Posté par vincy, le 22 mai 2016

Imaginons un anti-palmarès cannois. Ceux qu'on ne veut pas voir dans certaines catégories. Voilà ce que cela donnerait après une 69e édition sans grand favori évident et dont de nombreux films ont particulièrement divisé.

Anti-palmarès

Imaginons maintenant que nous soyons au jury. Comme nous avons aimé plusieurs films, ce sont ceux-là que nous aimerions voir au Palmarès ce soir. Et cette année, il y a une certaine unanimité de notre côté.

Palmarès de MpM

Palmarès de Vincy

[20 ans de festival] Cannes 2016 : 2014-2015 – Désaccords hiérarchiques

Posté par vincy, le 22 mai 2016

Les deux dernières années, nous avons manifesté notre désaccord profond avec les choix du jury. Ce ne sera ni la première ni la dernière fois, mais généralement, ça s'alterne. L'enchaînement nous contrarie.

En 2014, Mommy de Xavier Dolan, Mr Turner de Mike Leigh, Les nouveaux sauvages de Damián Szifron, Timbuktu d'Abderrahmane Sissako et surtout Still the Water de Naomi Kawase restent parmi nos grands ou beaux souvenirs de spectateurs. Et pourtant, nous n'avons pas toujours défendu le cinéma de Kawase, mais là elle nous avait mis à terre, et en pleurs. Ignorée par le jury. Alors, certes, Mr. Turner et Mommy ont été au palmarès mais, pour le reste, on a vite compris que le jury de Jane Campion était adepte de films froids et grandiloquents à l'instar de cette tragédie shakespearienne boursoufflée (Winter Sleep de Nuri Bilge Ceylan) ou de cette fable naturaliste sans émotion (Les Merveilles d'Alice Rohrwacher).

C'est tout le problème que l'on vit à Cannes. Quels films défendre? Un cinéma pas forcément facile à aborder au nom du droit à exister ou un cinéma d'auteur qui peut devenir aussi populaire.

C'est souvent sur ce déséquilibre que nos avis divergent. Même si parfois, le formalisme pure, l'innovation de la narration (Oncle Boonmee par exemple) nous séduisent.

L'an dernier, cependant, nous n'avons pas mieux compris les choix du jury des frères Coen. Dheepan, sérieusement, Palme d'or, ça nous a fait presque rire. Le plus mauvais film de Jacques Audiard supplante Carol et son émotion tendue, Le fils de Saul (certes Grand prix) et son audace formelle (en plus de son sujet saisissant), The Assassin (certes prix de la mise en scène), plus beau film de la décennie, Au-delà des montagnes, qui en dit davantage sur notre monde que le parcours nihiliste du personnage de chez Audiard, The Lobster, portrait jouissif d'une société qui impose sa manière de vie avec des raisonnements binaires...

Il est trop tôt pour savoir ce qu'on retiendra réellement de ces deux éditions. Mais, au-delà des désaccord avec le jury, on sait qu'il y a peu de désaccords avec la sélection. Depuis 20 ans, on constate qu'à la fin de chaque année, parmi nos dix, quinze films préférés, une grande partie était à Cannes. Et c'est pour cela qu'on y revient chaque mois de mai. En mai, on voit ce qui nous plaît.

Cannes 2016: La Queer Palm pour « Les vies de Thérèse »

Posté par vincy, le 22 mai 2016

Le jury de la Queer Palm, présidé par les réalisateurs Oliver Ducastel et Jacques Martineau, entourés de la réalisatrice Emilie Brisavoine, du directeur du festival MixBrasil Joao Federici, et journaliste Marie Sauvion, a décerné la 6e Queer Palm à un documentaire, Les vies de Thérèse, réalisé par Sébastien Lifschitz (césarisé pour Les invisibles), présenté à la Quinzaine des réalisateurs. Les prix ont été décernés samedi soir au Silencio de Cannes, avant que la fête se prolonge avec Miss Coca au Vertigo.

Pour consacrer une année où "les films du festival ont offert une grande diversité de personnages féminins, forts, indépendants, différents, résistants", en évoquant "le désir féminin, si longtemps nié et réprimé", le jury a donc opté pour une oeuvre se concentrant sur "une femme et ses combats, mêlant vie privée et engagement politique, balayant les époques, questionnant la sexualité, bousculant les rôles que la société nous impose." Les vies de Thérèse raconte en effet les multiples facettes de l'existence Thérèse Clerc, décédée le 16 février 2016, une "femme qui a su, en traçant son propre chemin, nous ouvrir la voie, nous rappelant sans cesse combien notre désir et notre sexualité peuvent et doivent nourrir notre combat pour une société plus juste."

La Queer Palm du court-métrage a de son côté été attribuée à Gabber lover d'Anna Cazenave-Cambet, un film de coming out "où l'on apprend à faire face à son désir, à lui donner enfin libre court. Gabber lover est un film dont nous ne doutons qu'il apportera un message libérateur aux jeunes spectateurs."

Le jury a tenu à rappeler que la 69e édition du festival a "beaucoup montré de cunnilingus et le jury de la Queer Palm à l'unanimité tient à saluer les réalisatrices et réalisateurs qui ainsi contribuent à la promotion d'une pratique sexuelle nettement plus agréable à regarder que les rapides et franchement machistes coïts auxquels la sexualité des personnages de cinéma s'est longtemps cantonnée. Les beaux personnages féminins du festival nous ont rappelé qu'il fallait toujours faire face et souvent affronter les autres, la société et soi-même pour se construire et façonner autant que faire se peut notre propre destin."

Cannes 2016: les 10 phrases à retenir

Posté par cynthia, le 22 mai 2016

Cannes et sa Croisette ce n'est pas que le glamour, les strass et les films mais c'est aussi les célébrités et leur franc parlé. Ne dit-on pas que les paroles s'envole et les écrits restent? Que nenni les cinéphiles! À Cannes toute parole est éternelle et si vous avez fait les sourds d'oreilles, voici le top 10 des phrases à retenir...

10) Elle de Paul Verhoeven

Anne Consigny citant Virginie Efira: "Ah mais moi Isabelle [Huppert] elle peut me demander ce qu'elle veut!" (Qui a dit qu'il n'y a que le bleu qui est une couleur chaude? Le rouge aussi...)

9) The Last Face de Sean Penn

Sean Penn : "Je pense que ce film avait tous les ingrédients nécessaires…"  (La confiance en soi...voilà la clef du succès!)

8) Mal de Pierres de Nicole Garcia

Marion Cotillard: "J'ai mis deux mois avant de dire Oui [à Nicole Garcia]. J'avais pas envie de dire Non mais j'avais pas envie de lui dire Oui." (Ou Marion Cotillard l'indécise... si vous avez prévu de l'inviter en soirée, la prévenir deux mois à l'avance...).

7) Café Society de Woody Allen

Woody Allen: "Pourquoi je ne suis jamais en compétition? Parce que je ne crois pas à la compétition dans le domaine artistique!" (C'est vrai Woody les Oscars, les Golden Globes, tout ça on s'en fiche...).

6) The Nice Guys de Shane Black

Ryan Gosling: "Je suis Batman et [en regardant Russell Crowe] il est Robin!"

5) Personal Shopper d'Olivier Assayas

Kristen Stewart: "Ce serait plus facile pour moi de vous écrire un mail pour expliquer ce que je suis en train de vous dire!" (On te comprend Kristen, les conférences de presse sont souvent effrayantes! Trop de monde, trop de question!)

4) Money Monster de Jodie Foster

Jodie Foster: "Le choix du casting est la chose la plus importante pour un film!" (Au vu du casting de ton film on peut te dire Jodie que tu as fait du bon travail!)

3) Paterson de Jim Jarmusch

Golshifteh Farahani: "Je disais à chaque fois à Jim [Jarmusch] mais pourquoi tu m'as choisie? Il y a des milliers d'actrices formidables..." (Ah magnifique et talentueuse Golshifteh! Toi, tu as fais l'école de la vie *private joke*)

2) Ma loute de Bruno Dumont

Fabrice Luchini et sa voix haut perchée: "Il [Bruno Dumont] m'a même demandé d'être heureux face à l'apéritif... JE HAIS les apéritifs! Moi ça me fout le bourdon les apéros! Je déteste les apéritifs car ça déplace le moment du dîner! Moi j'aime bien dîner direct!!" (Fabrice va au McDo tu manges "direct"!)

1) The Nice Guys de Shane Black

Ryan Gosling, Russell Crowe et Joel Silver à propos des questions légèrement idiotes de certains journalistes:

Russell Crowe: - "Nous ne sommes pas vraiment des policiers!

Ryan Gosling: - Vous êtes au courant que c'est un film?

Joel Silver: - Je crois que la Police est différente dans ce pays!"