Cannes 2016: Un film finlandais remporte le Grand Prix Un Certain Regard

Posté par vincy, le 21 mai 2016

La diversité du palmarès ne cache pas aussi une étonnante année mineure pour la section Un Certain Regard. Le jury présidé par Marthe Keller, a réparti les prix entre différents films radicalement différents, provenant d'Amérique, d'Europe et d'Asie. L'animation n'est pas oubliée. On peut regretter quelques oublis, des films qui, nous, nous ont plus marqués.

Le Grand prix est revenu à un cinéaste finlandais, qui concoure aussi à la Caméra d'or puisqu'il s'agit de son premier long métrage (en noir et blanc). L'action de The happiest day in the Life of Olli Mäki, se déroule durant l'été 1962, quand Olli Mäki prétend au titre de champion du monde poids plume de boxe.  De la campagne finlandaise aux lumières d’Helsinki, on lui prédit un avenir radieux. Pour cela, il ne lui reste plus qu’à perdre du poids et à se concentrer. Mais il y a un problème - Olli est tombé amoureux de Raija. Le film est distribué en France par Les films du Losange.

Grand prix Un Certain Regard : The happiest day in The Life of Olli Mäki de Juho Kuosmanen

Prix du jury : Harmonium de Koji Fukada

Prix du meilleur réalisateur : Matt Ross pour Captain Fantastic

Prix du meilleur scénario : Voir du pays de Delphine et Muriel Coulin

Prix spécial Un Certain Regard : le film d'animation La tortue rouge de Michael Dudok de Wit

Cannes 2016: Cinema Novo remporte le Prix de L’Oeil d’or du meilleur documentaire

Posté par vincy, le 21 mai 2016

Le 2e prix de l'Œil d’or, qui récompense le meilleur documentaire toutes sélections confondues, a été décerné à Cinema Novo du brésilien Eryk Rocha. Présenté à Cannes Classics, ce film-essai explore poétiquement le mouvement le plus important de l'Amérique latine au cinéma, à travers les pensées de ses principaux auteurs: Nelson Pereira dos Santos, Glauber Rocha, Leon Hirszman, Joaquim Pedro de Andrade, Ruy Guerra, Walter Lima Jr., Paulo César Saraceni, entre autres. L'an dernier, c'était un film chilien, Allende, mi abuelo Allende (Au-delà d'Allende, mon grand-père), qui avait remporté le prix. 17 documentaires étaient sélectionnés cette année.

L'Œil d’or a aussi décerné une mention spéciale à The Cinema Travelers (Inde), de Shirley Abraham et Amit Madheshiya, et également présenté à Cannes Classic. Une fois par an, les cinémas itinérants apportent la magie des films jusque dans les villages reculés de l’Inde. Sept décennies plus tard, tandis que leurs camions et leurs projecteurs tombent en ruine et que les bobines de films se font rare, leur public a été détourné par une technologie numérique enjôleuse. Filmé sur cinq années, Les Cinémas voyageurs accompagnent un exploitant astucieux, un forain bienfaisant et un réparateur de projecteurs non-conformiste, qui portent un magnifique fardeau – continuer de faire marcher les derniers cinémas itinérants au monde.

L’Œil d’or - Le Prix du documentaire a été créé en 2015 par la Scam avec la complicité du Festival de Cannes et en partenariat avec l’Ina.

[20 ans de festival] Cannes 2016 : 2013 – déferlement de cinéma sensuel et hypnotique

Posté par MpM, le 21 mai 2016

On s’en souvient bien, de cette édition 2013, parce qu’elle avait très mal commencé. Des films moyens, des sensations mitigées. "Mauvaise année" déclaraient déjà les festivaliers défaitistes. Il faut reconnaître que les films attendus comme c’est parfois le cas, faisaient pschiiiit les uns après les autres : Jeune et jolie de François Ozon, Le passé d'Asghar Farhadi, Jimmy P. d'Arnaud Desplechin, The immigrant de James Gray, Tel père, tel fils de Kore-Eda Hirokazu…

Mais au fond, peut-être était-ce pour mieux nous submerger d’œuvres fortes et puissantes car on est finalement reparti de Cannes cette année-là avec une impression de dynamisme exceptionnel, presque KO devant la diversité et la qualité des propositions. Des films qui non seulement allaient marquer l'année cinématographique, mais aussi leur époque. A commencer par La vie d'Adèle d'Abdellatif Kéchiche, très sensible histoire d'amour lesbienne qui fait chavirer le jury de Steven Spielberg. On y retrouve condensé, et dans une forme enfin captivante, tout le cinéma du réalisateur, de l'observation sociale à la mise en scène clinique, en passant par le portrait fulgurant d'une génération.

En parallèle, Alain Guiraudie présente en section Un certain regard un film qui restera pour toujours dans les esprits comme le pendant masculin de La vie d'Adèle, L'inconnu du lac, polar ironique et sombre sur fond de communauté homosexuelle naturiste. C'est le triomphe d'un cinéma sensuel, libéré et non normatif qui prend pour acquis les avancées de la société, et valide la loi sur le mariage pour tous qui vient d'être votée dans le plus grand chaos. On se souvient d'ailleurs que l'affiche de L'inconnu du lac sera censurée à Versailles et Saint-Cloud tandis que la tristement célèbre association promouvoir s'en prendra elle au visa de censure de La vie d'Adèle (interdit aux moins de 12 ans).

Il y a aussi une histoire d'amour hors normes et ô combien sensuelle dans le dernier opus de Jim Jarmusch, Only lovers left alive, qui met en scène deux vampires esthètes et centenaires traînant leur spleen dans notre monde obscurantiste. Une fable ultra chic et terriblement romantique qui illumine la compétition et repart injustement bredouille. Même chose pour La grande Bellezza de Paolo Sorrentino, autre hymne à la vie et à la beauté, qui ne séduit pas le jury, mais nous laisse hypnotisés et ravis, sous son charme brillant et ironique, magnifié par une mise en scène tourbillonnante.

On aime aussi l'univers romanesque et tragique de Michael Kohlhaas d'Arnaud des Pallières, perpétuelle recherche de vérité où tout est affaire de justice et de pardon ; le très explosif Touch of sin de Jia Zhang-ke qui livre des relations sociales en Chine une vision au vitriol ; l'épopée loufoque et touchante de Nebraska d'Alexander Payne ; le film noir inondé de rouge, à la beauté vénéneuse, d'Only God forgives de Nicolas Winding Refn... ou encore Inside Llewyn Davis, nouvelle comédie farfelue, absurde et facétieuse des frères Coen.

Peut-être la plus belle édition de notre (courte) histoire de festivaliers, qui rappelle à la fois pourquoi on aime inconditionnellement le cinéma, et pourquoi Cannes restera toujours notre festival de cœur.

[L'instant Glam'] Cannes 2016 – Jour 10: Les feux de l’amour

Posté par cynthia, le 21 mai 2016

Oyé oyé cinéphiles, dixième jour sur la Croisette, le temps passe aussi vite que la langue de Miley Cyrus sur son marteau dans le clip Wrecking ball, les films s'enchaînent et nous déchaînent, et le tapis rouge continue de nous faire rêver.

Hier soir on a aperçu Juliette Binoche avec un livre ouvert sur la tête (casquette originale), Milla Jovovich et ses yeux revolver, Vanessa Paradis tout de blanc vêtu, Lambert Wilson classe et surtout l'équipe de The Last Face de Sean Penn.

Imaginez, vous sortez avec votre collègue de travail... Au début entre les mots d'amour en cachette et les parties de jambes en l'air à côté de la photocopieuse, c'est génial, mais après... Si vous vous séparez... Quel genre d'ambiance il y aurait au bureau? Et bien c'est exactement ce qu'a dû ressentir le (feu) couple Sean Penn/Charlize Theron sur les marches.

Venus présenter The Last Face, les deux compères étaient bien éloignés l'un de l'autre durant le photoshoot, la pauvre Adèle Exarchopoulos se retrouvant souvent au milieu. Je dis la pauvre car j'ai déjà été à sa place et ce n'est jamais joyeux de faire bonne figure au milieu d'un couple séparé. Et dire que l'année dernière encore ils s'aimaient à la folie sur la Croisette... Rien n'est éternel. Ce qui l'est en revanche, c'est leur beauté : Charlize Theron a mis le paquet avec son smoking et sa chemise ouverte laissant place à l'imagination (voulait-elle dégoûter le petit Sean) montrant ainsi qu'elle mérite sa place dans le classement des plus belles femmes du monde. Comme Dior, on l'adore. Sortir avec Charlize Theron doit faire ressentir le même sentiment qu'a eu Leonardo Dicaprio en tenant son Oscar dans les mains pour la première fois. Le Saint Graal, bordel ! Autre beauté, moins flamboyante, de la Croisette, Adèle Exarchopoulos avec son top crop et un jupe longue blanche : sexy, elle a agité les organes reproducteurs de ses fans, fixés sur son nombril exhibé. N'oublions pas Javier Bardem, plutôt cravate que nœud pap, qui respire le sexe à chacun de ses mouvements (le mâle...le vrai) et Jean Reno qui représente le swagg à la Française. Ou pas.

Plus tard dans la soirée pour la projection de l'étrange The Neon Demon de Nicolas Winding Refn, on a croisé Mads Mikkelsen et sa beauté vampirique aux côtés de la douce Kirsten Dunst avant de perdre notre âme devant la sublime Elle Fanning. Il n'est pas étonnant que la jeune actrice ait incarné la Belle au bois dormant... Elle a l'air d'une princesse tout droit sorti d'un conte de fées Disney. Aux côtés de la belle, Nicolas Winding Refn en smoking est monté tel un guerrier viking prêt au combat, afin de supporter les critiques négatives sur son film (un peu comme tous les ans à Cannes). Nous avons aussi été subjugués par Bella Heathcote, la partenaire d'Elle Fanning, qui a montré son penchant pour le sang (demi-spoiler) avec une robe rouge qui, de loin, faisait penser à la texture d'un oiseau effrayé (Black Swan is back?).

Après tout, c'est ça la magie cannoise... Se fringuer en fonction du film que l'on présente intentionnellement.