[20 ans de festival] Cannes 2016 : 2005-2006 – Les vétérans ont la peau dure

Posté par vincy, le 15 mai 2016, dans Cannes, Festivals, Films.

En regardant le palmarès de l'année 2005, on constate finalement que la jeune génération de cinéastes a eu du mal à s'imposer cette année là. Certes Wang Xiaoshuai a reçu le prix du jury et Cristi Puiu a été révélé avec le Prix Un Certain regard. Mais les rares nouveaux venus - Carlos Reygadas, Hiner Salem - n'ont pas fait le poids face à une édition qui avait des airs de Best-of: Hong Sang-soo, Hou Hsiao-shien, Atom Egoyan, Gus van Sant, David Cronenberg, Lars von Trier... Il n'y avait pas moins de cinq cinéastes déjà palmés en compétition. Et les Dardenne sont d'ailleurs reparti avec leur seconde Palme avec L'enfant, comme pour confirmer cette tendance de non-renouvellement. Jarmush, Haneke, Gitaï, pas vraiment des perdraux de l'année, complètent le palmarès, avec le pas tout jeune Tommy Lee Jones et son premier long métrage.

On retient surtout un festival pas très joyeux, pour ne pas dire très sérieux, malgré la présence de Star Wars, du Match Point de Woody Allen et du jouissif Kiss Kiss Bang Bang de Shane Black.

Et, étrangement, l'année suivante sera totalement différente. Les oeuvres en compétition renouent avec un cinéma moins aride, moins sombre. Là encore, les vieux ne lâchent rien. Ken Loach est enfin palmé, Almodovar nous déride avec son Volver, Moretti fait grincer et rire avec son Caïman, Kaurismäki livre un de ses plus beaux films avec Les lumières du faubourg, pas triste, etc... Cependant, on sent le basculement poindre. Bruno Dumont renoue avec un Grand prix du jury, Rachid Bouchareb, Alejandro González Iñárritu, Andera Arnold se retrouvent au palmarès également. Dans des genres différents, Guillermo del Toro, Paolo Sorrentino, Richard Kelly, Richard Linklater et Lou Ye nous emballent avec leur ton, leur style, leur envie gourmande de cinéma.

Et si on a du subir Da Vinci Code, on s'est régalé avec les X-Men - alors que c'est le plus mauvais opus de la franchise - et surtout Shortbus.

D'une année sur l'autre, on a vécu deux festivals aux antipodes l'un de l'autre. Mais Cannes a confirmé que les "habitués" n'étaient pas prêts à laisser leur place chèrement acquise sous l'ère de Gilles Jacob.

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