Edito: La jungle cannoise

Posté par redaction, le 14 avril 2016

Ça y est. Le compte-à-rebours est lancé pour le 69e Festival de Cannes. Le 11 mai, la planète cinéma se donnera rendez-vous sur la Cote d'Azur. 40000 accrédités (dont 4500 journalistes) et tous ceux qui profitent de l'événement (grandes marques, sociétés d'événementiel, artistes, élus...) débarqueront dans une ville qui a subit des inondations catastrophiques l'automne dernier et qui sera placée en zone de haute sécurité pour cause d'Etat d'urgence. A une époque, il y avait un bateau de la Marine américaine qui surveillait la baie durant le Festival, sans doute pour protéger les citoyens de l'Oncle Sam.

Cannes, c'est une jungle avec toutes les espèces possibles. Ceux qui bronzent et ceux qui ont l'air de vampires à force de passer leur temps dans les salles ou de vivre la nuit. Les exclus (qui ne voient pas les films mais espèrent croiser une star) et les "in" (qui regardent plus souvent leur smartphone que les gens qu'ils percutent sur la Croisette). Les producteurs, exploitants, cinéphiles, critiques, attachés de presse, distributeurs, etc.. qui côtoient les agents, les organisateurs de festivals, les signataires de gros chèques, les employés du festival, les vedettes venues là pour tester leur popularité. La jungle est une immense foire cosmopolite et cacophonique - Cannes ne dort jamais - où chacun essaie de survivre à ce "cinéthon" de 12 jours.

Ecran Noir fêtera son vingtième festival cette année. Et de cette expérience, on tire quelques leçons: un palmarès n'est jamais prévisible; les films les plus attendus sont souvent les plus décevants; les flms dont on ne sait même pas écrire le nom du réalisateur sont souvent les plus excitants; il faut dormir au minimum 4 heures par nuit pour ne pas s'endormir en salle; si on peut voir quelques films à Paris (c'est bon pour le planning), rien ne vaut l'expérience l'enchaînement des projections cannoises (c'est plus stimulant); éviter à tout prix le parcours entre le palais et une section parallèle au moment de la montée des marches; oublier l'idée qu'il y a une actualité voire un monde en dehors de Cannes - sauf quand Strauss-Kahn se fait choper à New York; faire une grosse réserve de café ou de thé; et enfin tout ce qui se passe à Cannes reste à Cannes (même si, avouons-le, à raison de 3 à 5 films par jour, on ne voit pas très bien ce qu'on peut faire de si immoral).

Cannes a ce petit je-ne-sais-quoi qui fait que le Festival est unique. Sa configuration géographique, sa liste de grands noms du cinéma, son mythe et son image "bigger-than-others", ses soirées et ses bars en font un festival pas comme les autres. Dans cette Jungle il s'agit de ne pas perdre son badge, son téléphone, ses lunettes de soleil (ou son parapluie), et son planning de projos. Une fois armés de tout cela, l'accrédité est paré pour affronter la foule, les files d'attente, les serveurs pas forcément sympas, les "Raoul" d'un autre temps que les "moins de 20 ans" n'ont pas connu, les micros qui se tendent à peine le générique de fin terminé (sans nous laisser digérer le film), et la batterie du smartphone qui ne tient pas une journée.

Cannes c'est aussi ça. Une excitation qu'il faut tenir durant 12 jours. Sans débander (certes, quelques uns trichent avec des substances déconseillées). Parfois quelques orgasmes. C'est un plaisir continu. Cette année, le 69 promet d'être torride. Une étreinte mutuelle où l'on promet un Festival bienveillant avec les festivaliers et des festivaliers qui ont envie d'aimer les films projetés. Comme dans le Mépris, Cannes nous demande si on aime ses films. Comme dans Le Mépris, on répond oui (pas toujours, mais quand même assez souvent). Et parfois, on répond qu'on aime ce Festival "totalement, tendrement, tragiquement." Des pieds (qui souffrent) aux yeux et aux oreilles (qui survivent). Il n'y a bien que les fesses qui se reposent.

Cannes 2016 : les stars attendues sur le tapis rouge

Posté par MpM, le 14 avril 2016

julia roberts

Cannes, ce sont avant tout des films en avant-première, des découvertes fortes, un marché foisonnant, une couverture médiatique frénétique. Mais, pour certains, c'est aussi un tapis rouge foulé sous une pluie de paillettes par une myriade de stars.

Cette année, Thierry Frémaux semble avoir voulu gâter le public et la presse people avec un casting 5 étoiles. Ca va briller au firmament sur la croisette ! Et du moment que les temps forts et les surprises cinématographiques sont au rendez-vous, tant mieux.

Petite liste non exhaustive (et par ordre alphabétique) de celles et ceux qui devraient faire le déplacement.

Mathieu Amalric (Le cancre°
Javier Bardem (The last face)
Kim Basinger (The nice guys)
Nathalie Baye (Juste la fin du monde)
Shia La Beouf (American honey)
Charles Berling (Elle)
Juliette Binoche (Ma loute)
Valeria Bruni Tedeschi (Ma loute)
Steve Carell (Café society)
Vincent Cassel (Juste la fin du monde)
George Clooney (Money monster)
Anne Consigny (Elle)
Marion Cotillard (Mal de pierres, Juste la fin du monde)
Russell Crowe (The nice guys)
Catherine Deneuve (Le cancre)
Adam Driver (Paterson)
Joel Edgerton (Loving)
Jesse Eisenberg (Café society)
Virginie Efira (Elle)
Adèle Exarchopoulos (The last face)
Elle Fanning (The neon demon)
Golshifteh Farahani (Paterson)
Marina Foïs (Peicle il nero-
Louis Garrel (Mal de pierres)
Ryan Gosling (The nice guys)
Olivier Gourmet (La fille inconnue)
Adèle Haenel (La fille inconnue)
Rebecca Hall (Le Bon gros Géant)
Christina Hendricks (The neon demon)
Isabelle Huppert (Elle)
Laurent Lafitte (Elle)
Blake Lively (Café society)
Fabrice Luchini (Ma loute)
Viggo Mortensen (Captain Fantastic)
Rossy de Palma (Julieta)
Parker Posey (Café society)
Keanu Reeves (The neon demon)
Jérémie Renier (La fille inconnue)
Julia Roberts (Money monster)
Mark Rylance (Le Bon Gros Géant)
Léa Seydoux (Juste la fin du monde)
Soko (La danseuse)
Michael Shannon (Loving)
Kristen Stewart (Personal shopper, Café society)
Emma Suarez (Julieta)
Charlize Theron (The last face)
Gaspard Ulliel (Juste la fin du monde, La danseuse)

Cannes 2016: les films en compétition

Posté par vincy, le 14 avril 2016

Pour la première fois, le film de clôture sera la Palme d'or. Entre temps, vingt films seront en lice pour la prestigieuse récompense. Dont 13 réalisés par des cinéastes européens. La globalisation est d'ailleurs de plus en plus assumée avec des acteurs ou des réalisateurs traversant les frontières. Andrea Arnold filme aux Etats-Unis et Oliver Assayas retrouve Kristen Stewart. Xavier Dolan s'offre un casting français et Adèle Exarchopoulos tourne chez Sean Penn. Paul Verhoeven adapte un roman français avec des comédiens français et Park Chan-wook transpose un roman britannique.
Pour le reste, il y a peu de surprises. Trois des réalisateurs présents ont déjà eu la Palme d'or. Et hormis quelques un comme Maren Ade, Alain Guiraudie, Kleber Filho Mendonçan, Cristi Puiu et Paul Verhoeven, tous ont déjà connu la compétition (certains régulièrement, pour ne pas dire à chaque film).
Thierry Fremaux a du se justifier en conférence de presse. 1869 films reçus, 49 sélectionnés au total (de 28 pays), mais une Italie et une Russie presque absentes, aucun film chinois, un seul argentin et aucun mexicain, rien d'Inde. Et à côté de cela une forte présence roumaine, américaine, française, ... En fait ce qui importe ici ce sont ceux qui éventuellement manqueraient. Escalante? Scorsese? Bonello? Zlotowski? Kurosawa? Pas prêts, pas encore vus. Et il y aura sans doute quelques ajouts de dernière minute. Il reste un mois.
Le festival joue sur du velours avec de si grands noms, beaucoup de stars. On verra si cela fera un bon cru. En tout cas, les organisateurs ont décidé d'être plus avenants avec une soirée d'ouverture accessible aux accrédités(qui sont des râleurs patentés). 40000 accrédités (dont 4500 journalistes) seront confrontés à une météo imprévisible, un renforcement des normes de sécurité (Etat d'urgence oblige) et différentes perturbations sociales (intermittents, Nuit debout...). Le spectacle sera sans doute partout, et pas seulement sur les marches. mais ce qui compte c'est celui qui sera dans la salle.

Europe
Toni Erdmann de Maren Ade (Allemagne)
Julieta de Pedro Almodovar (Espagne)
American Honey d'Andrea Arnold (Royaume Uni)
La fille inconnue de Jean-Pierre et Luc Dardenne (Belgique)
Personal Shopper d'Olivier Assayas (France)
Ma loute de Bruno Dumont (France)
Rester vertical d'Alain Guiraudie (France)
Mal de Pierres de Nicole Garcia (France)
I, Daniel Blake de Ken Loach (Royaume Uni)
Bacalaureat de Cristian Mungiu (Roumanie)
Sieranevada de Cristi Puiu (Roumanie)
Elle de Paul Verhoeven (Pays-Bas)
The Neon Demon de Nicolas Winding Refn (Danemark)

Amériques
Juste la fin du monde de Xavier Dolan (Canada)
Paterson de Jim Jarmusch (Etats-Unis)
Aquarius de Kleber Mendonça Filho (Brésil)
Loving de Jeff Nichols (Etats-Unis)
The Last face de Sean Penn (Etats-Unis)

Asie
Ma' Rosa de Brillante Mendoza (Philippines)
Agassi de Par Chan-wook (Corée du sud)

Cannes 2016: les films à Un Certain regard

Posté par vincy, le 14 avril 2016

Cosmopolite, la sélection Un certain regard brasse tous les genres et presque tous les continents avec des films venus d'Iran, de Singapour, d'Egypte, du Japon, d'Israël, de Finlande, d'Argentine et de Russie. Du polar au dessin animé (avec une coproduction Wild Bunch-Studio Ghibli signée du néerlandais Michael Dudok de Wit) en passant par un biopic sur la danseuse Loïe Fuller (incarnée par Soko), la sélection est assurément excitante et riche en promesses.

Inversion (Varoonegi) de Behnam Behzadi
Apprentice de Boo Junfeng
Voir du pays de Delphine et Muriel Coulin
La danseuse de Stéphanie di Giusto
Clash (Eshtebak) de Mohamed Diab
La tortue rouge de Michael Dudok De Wit (animation)
Harmonium (Fuchi Ni Tatsu) de Fukada Kôji
Personal Affairs (Omar Shakhsiya) de Maha Haj
Beyond The Mountains and the Hills (Me'ever Laharim Vehagvaot) d'Eran Kolirin
After the Storm de Kore-eda Hirokazu
The Happiedt Day in the Life of Olli Mäki (Hymyilevä Mies) de Juho Kuosmanen
La larga noche de Francisco Sanctis de Francisco Marquez et Andrea Testa
Dogs (Caini) de Bogdan Mirica
Périclès le noir (Pericle il nero) de Stefano Mordini
The Transfiguration de Michael O'Shea
Captain Fantastic de Matt Ross
Le disciple (Uchenik) de Kirill Serebrennikov

Cannes 2016: les films hors-compétition et en séances spéciales

Posté par vincy, le 14 avril 2016

Un Spielberg, on attendait ça depuis E.T. en 1982. Jodie Foster, on en rêvait depuis 1976 (Taxi Driver). Pas de Pixar ou de DreamWorks ni de X-Men, mais une bonne fournée pour ces films présentés sans pression autre que celles des photographes (qui exigent des stars) et des médias (qui ont besoin de stars). Entre les docus, les productions hollywoodiennes et les films un peu plus radicaux, la Sélection s'offre quand même quelques grands noms, assez rares sur la Croisette, de Serra à Vecchiali, aux côtés d'habitués comme Rithy Panh ou Mahamat-Saleh Haroun. Notons aussi qu'avec un docu sur Iggy Pop, Jim Jarmusch se permet d'être doublement représenté (il a aussi un film en compétition).

Hors compétition
Ouverture: Café Society de Woody Allen
Le bon gros géant (The BFG) de Steven Spielberg
Money Monster de Jodie Foster
The Nice Guys de Shane Black
Goksung de Na Hong-jin

Séances de minuit
Gimme Danger de Jimmy Jarmusch (documentaire)
Le train pour Pusan de Yeaon Sang-ho

Séances spéciales
L'ultima Spiaggia de Thanos Anastopoulos et Davide del degan
Hissein Habré, une tragédie tchadienne de Mahamat-Saleh Haroun
La mort de Louis XIV d'Albert Serra
Exil de Rithy Panh
Le cancre de Paul Vecchiali