Les nominations surprenantes de la Guilde des producteurs américains

Posté par vincy, le 5 janvier 2016

8 des 10 films récompensés par la Guilde des producteurs américains (PGA Awards) ont reçu l'Oscar du meilleur film. Sauf surprise, le vainqueur des statuettes dorées hollywoodiennes se trouve dans cette liste. A priori, Spotlight est désormais le grand favori puisque Carol ne figure pas, ô scandale, dans ces nominations. L'autre leçon que l'on peut en tirer c'est la présence de films de genre, assez prépondérants cette année. La présence de Ex Machina, Mad Max, Seul sur Mars, The Revenant, Sicario et Straight Outta Compton est révélatrice d'une tendance intéressante où les films plus classiques, dits "oscarisables" sont moins nombreux. Ce n'est pas forcément qu'une bonne nouvelle. Dans un contexte où le cinéma d'auteur et les films indépendants a de plus en plus de difficultés à trouver son public en Amérique du nord, cela met en péril tout un pan de la production qui a besoin de ces prix hors festivals. Car l'autre leçon, c'est que - hormis trois films - cette liste est composée de films qui ne sont pas passés par les grands festivals. Le box office, le marketing ont eu raison des logiques des distributeurs indépendants (Sundance, Cannes, Venise, Toronto). Mad Max pourrait alors être un gagnant réjouissant: grand public, film de genre, film d'auteur, gros succès, présenté à Cannes, il cumule tous les atouts qu'on peut attendre d'un tel prix.

Les vainqueurs de chaque catégorie seront révélés le 23 janvier.

Darryl F. Zanuck Award (meilleur film)

The Big Short
Le Pont des espions
Brooklyn
Ex Machina
Mad Max: Fury Road
Seul sur Mars
The Revenant
Sicario
Spotlight
NWA: Straight Outta Compton

Meilleur film d'animation

Anomalisa
Le Voyage d'Arlo
Vice-Versa
Les Minions
Snoopy et les Peanuts, le film

Meilleur documentaire

Amy
The Hunting Ground
The Look of Silence
Meru
Something Better to Come

Premières images de Docteur Strange avec Benedict Cumberwatch et de Planetarium avec Natalie Portman

Posté par cynthia, le 5 janvier 2016

benedict cumberbatch docteur strange

Cette semaine le magazine américain Entertainment Weekly a révélé les premières images de la prochaine production des studios Marvel, Docteur Strange. C'est un classe, badass et limite sexy Benedict Cumberbatch qui joue de ses mains dans le célèbre costume du super-héro.

Si le très attendu Captain America Civil War est la figure de proue de l'année pour le studio, il ne faut pas oublier que Docteur Strange sort également sur nos écrans en 2016. Le tournage a déjà commencé au Népal et les premières images de Benedict Cumberbatch dans le costume du héros sont convaincantes. Le film a aussi recruté Chiwetel Ejiofor, Rachel McAdams, Tilda Swinston et Mads Mikkelsen.

Docteur Strange suit l'histoire d'un neurochirurgien qui, a la suite d'un accident, découvre le monde caché de la magie noire et des dimensions alternatives. Sortie en Octobre 2016...

natalie portman planetariumNatalie Portman vient d'achever le tournage du film Planetarium aux côtés de Lily-Rose Depp. L'actrice oscarisée pour Black Swan en 2011 et qui sera bientôt à l'affiche de Jane Got a Gun, vient tout juste de terminer le tournage en France du nouveau film de Rebecca Zlotowski (Grand Central, Belle Épine).

Elle y incarne le rôle de Laura, adepte de spiritisme qui, accompagnée de sa petite sœur, fait la connaissance d'un producteur français controversé. 22 ans après Leon de Luc Besson, Natalie Portman revient montrer son talent d'actrice face à une caméra française. On espère voir le film au prochain Festival de Cannes.

Amy Berg: « Janis Joplin est devenue autant un symbole féministe qu’une légende musicale. »

Posté par kristofy, le 5 janvier 2016

Janis, documentaire d'Amy Berg, est le portrait de l’une des artistes les plus impressionnantes et une des plus mythiques chanteuses de rock et de blues du XXe siècle. Mais elle était bien plus que cela : au-delà de son personnage de rock-star, de sa voix extraordinaire et de la légende, c'était une femme sensible, vulnérable et puissante. Le documentaire est l’histoire d’une vie courte, mouvementée et passionnante qui changea la musique.

Ecran Noir : Une des premières question du film à Janis Joplin est ‘pourquoi est-ce que tu chantes’, de la même façon pourquoi ce documentaire à propos de Janis Joplin ?
Amy Berg : En fait, je voulais faire ce documentaire depuis longtemps, depuis 8 ans environ. Je pense que Janis Joplin est l’une des femmes les plus inspirantes de notre temps. Je me sens profondément connectée à sa musique, elle chante d’une façon très particulière qui semble unique. J’ai toujours pensé que l’histoire de sa vie et des ses luttes serait un film très intéressant à faire au regard de la Femme d’aujourd’hui. Il y a aussi cette sorte de mythologie du ’club des 27’ avec ces musiciens morts à 27 ans comme Jim Morrison, Jimi Hendrix, Kurt Cobain, Amy Winehouse… Je crois qu'il y a un héritage différent selon les chanteurs ou chanteuses. On se souvient de ces chanteurs davantage pour leur talents de musiciens, pour leur groupe, pour ce qu’ils ont apporté de nouveaux ou de différents à la musique. Pour ces chanteuses je crois qu’on a d'abord en tête la cause de leur mort par overdose dans une chambre. Une autre raison de faire ce film était justement de ne pas relier Janis Joplin à l’usage de drogue. Janis a eu des expériences très fortes avec le fait d’être sur scène, avec le fait d’être célèbre et d’avoir des fans. Janis a eu beaucoup d’expériences heureuses dans sa vie autant en amour qu'en musique, et il faut que ça soit tout ça dont les gens doivent se souvenir.

EN : On découvre les débuts de Janis qui va s’imposer comme la leader de son groupe de musique composé d’hommes…
Amy Berg : Janis a voulu évoluer aussi vite que possible dans l’industrie musicale, qui est un univers dominé par les hommes et qui l’était encore plus durant les années 60. Très vite Janis a su attirer et captiver un public qui venait que pour elle, de fait les autres musiciens se sont retrouvés relégués à un second plan : le groupe disparaissait presque derrière ses performances à elle. Janis chantait avec son cœur de telle manière qu’il n’y ait plus de barrière entre elle et le public, il y avait presque communion. Elle est devenue quasiment la première femme star du rock.

EN : Le film semble progresser à la façon de chapitres rythmés par la lecture d’extraits de lettres de Janis Joplin, d’où viennent ces lettres ?
Amy Berg : Janis avaient écrit beaucoup de lettres à sa famille, surtout aux débuts de sa carrière. En préparant ce film j’ai pu voir ces lettres, Janis y raconte beaucoup de choses sur elle-même que personne ne savait. C’était important pour moi de montrer qu’elle avait aussi une personnalité douce et vulnérable en dehors de la scène, alors qu’elle s’impose puissante sur scène. J’ai retenu en particulier de ses lettres le rapport de Janis avec la célébrité. J’ai demandé à la chanteuse Cat Power de lire des extraits de lettres en voix-off, la tonalité de sa voix à elle correspondait la vulnérabilité des écrits de Janis. Les lettres qu’elle a écrites à ses copais Peter puis David ont d’ailleurs une part importante dans le montage. Elle avait rencontré Peter lors de son premier voyage à San Francisco, il était devenu son fournisseur de drogue puis il y a eu leur projet de mariage, mais il n’est jamais venu à la cérémonie. Ce genre d’évènement qui fait un cœur brisé a aussi fait de Janis une chanteuse de blues, sa vie personnelle est liée sa vie de chanteuse. Il y a en particulier l’histoire de ce télégramme de David qu’elle n’a pas reçu et qui je crois aurait pu éviter sa mort prématurée.

EN : Pourquoi avoir choisi de réaliser ce film avec la forme d’un documentaire plutôt qu’une fiction façon biopic ?
Amy Berg : La problématique du documentaire est de se baser sur des archives, quelle qu’en soit la qualité ou la quantité, d’ailleurs pour une certaine partie de l’histoire à raconter c’était un challenge car on n’avait pas de représentation visuelle de ces moments. Par exemple la rupture qu’on vient d’évoquer entre Janis et Peter, il n'y a que une seule image de lui que j’utilise d’ailleurs à un deuxième moment. J’ai contacté la fille de ce Peter qui m’a dit qu’elle n’avait pas plus d'images à cause d’un incendie. On doit faire face à ce genre de chose, à un certain manque de ressources pour raconter un moment de l’histoire en y étant tout de même le plus fidèle possible. Quand on fait un biopic il est bien entendu possible de tout recréer avec des décors et des acteurs. La chose impossible avec un biopic c’est de remplacer la vraie Janis par quelqu’un d’autre, une actrice aurait pu l’imiter un peu mais pas sa voix et ça n’aurait pas du tout été la Janis Joplin. Il y a par exemple ce projet de film sur Nina Simone et c’est pareil : il fallait montrer des images de la vraie chanteuse et pas une actrice (ndr : What Happened, Miss Simone? au festival de Berlin 2015, visible sur Netflix). Janis Joplin était une telle nature et une telle voix unique qu’il était impossible pour moi d’envisager une actrice.

EN : En quoi la vie de Janis des années 60 est-elle exemplaire pour le spectateur d’aujourd’hui ?
Amy Berg : Il y a eu des comparaisons entre mon film et le documentaire sur Amy Winehouse (ndr : Amy au festival de Cannes 2015, en salles le 8 juillet dernier, favori pour l'Oscar du meilleur documentaire) parce qu’il s’agit de deux femmes chanteuses très populaires et mortes à peu près de la même façon au même âge. C’est très différent pour Amy Winehouse qui a eu un rapport terrible avec la célébrité, elle détestait la façon d’être traquée par les médias, et elle a foiré plein de concerts. Pour Janis Joplin c’est très différent, elle aimait vraiment chanter en concert, la scène c’était communiquer avec ses fans, elle appréciait les choses bénéfiques de la célébrité. Janis c’était une tout autre génération où ce qui était souhaitable pour une femme à cette époque était par exemple de devenir une institutrice, une femme au foyer, fonder une famille, mais pas du tout chanteuse. En fait la célébrité et devenir une star était un moyen de faire accepter ce choix de vie dans la musique. A l’époque de Janis la célébrité était presque une nécessité, comme pour obtenir confirmation de son talent. A notre époque une célébrité surexposée comme Amy c’est plutôt un fardeau. Depuis les années 60 c’est Janis Joplin qui a planté un drapeau dans le monde de la musique pour les femmes. Elle a ouvert la porte pour d’autres chanteuses fortes et indépendantes qui allaient arriver après : Pink, Courtney Love, Linda Perry, Juliette Lewis, Amy Winehouse, Lana Del Rey… Janis Joplin est devenue autant un symbole féministe qu’une légende musicale.