Star Wars 7: au box office, l’épisode sera-t-il celui de tous les records?

Posté par geoffroy, le 16 décembre 2015, dans Business, Films.

Star Wars – Le réveil de la force peut-il accrocher le milliard de dollars sur le sol américain ?

Une telle perspective, affolante sur le papier, est loin d’être assurée. Mais, en observant la façon dont la campagne marketing a instrumentalisé l’imaginaire d’un retour aux sources afin de muer une envie d’aller voir le film en un désir inconscient de participer à la prolongation de ce mythe moderne, le nouveau long-métrage de J.J. Abrams pourrait bien faire du succès annoncé un triomphe absolu fédérant quatre générations de spectateurs. Mais jusqu'où? La franchise n'a jamais dépassé les 8 millions de spectateurs en France par exemple...

Rachat, développement et marketing…

En rachetant Lucasfilm à George Lucas pour 4 milliards de dollars, la compagnie Disney s’est rapidement mis à la tâche annonçant dans la foulée de cette acquisition une suite aux aventures légendaires de la première trilogie (La guerre des étoiles 1977, L’Empire contre-attaque 1980 et Le retour du Jedi 1983). Le père a ainsi coupé pour de bon les liens avec sa progéniture qui, libérée de l’emprise d’un patriarche devenu multimilliardaire, peut enfin aller conquérir de nouveaux horizons gage de profits mirifiques. Le marketing mis en place dès 2012 ne consistait pas à vendre le film aux futurs spectateurs mais à présenter la « marque » Star Wars comme l’évènement de l’année si ce n’est de la décennie. La communauté de fans a fait le reste en assurant le service après-vente de cette folie cinématographique planétaire.

Néanmoins, la transition ne pouvait se faire sans quelques précautions. En effet, il n’aurait servi à rien de braquer la horde de fans en proposant une suite originale trop éloignée du dénouement en forme d’happy-end du Retour du Jedi. Non, Star Wars 7 se devait de cultiver la continuité entre cohérence artistique et choix scénaristique. Si, de toute évidence, de nouveaux personnages vont évoluer dans des univers inconnus jusqu’alors, la réintroduction des anciens protagonistes devenus de véritables icônes du space-opera comme de la culture geek, n’est évidemment pas anodin.

Nostalgie quand tu nous tiens…

Revoir Luke Skywalker (Mark Hamill), la Princesse Leia (Carrie Fisher) ou Han Solo (Harrison Ford) constitue un tour de force capable de fédérer sur cette seule accroche de nombreux spectateurs aussi curieux qu’impatients de retrouver ce trio unique dans l’histoire moderne du cinéma de masse. De fait, la « prélogie » de George Lucas (La menace fantôme 1999, L’attaque des clones 2002 et La revanche des Sith 2005) ne constitue en aucun cas la référence du Réveil de la force dont l’encrage visuel nous fait penser à La guerre des étoiles et non à La menace fantôme. Question de filiation, de logique chronologique, de nostalgie savamment alimentée et de bon sens entrepreneurial. En un mot, il fallait reproduire l’esprit des films originaux quitte à renier une partie du travail de Lucas sur sa prélogie tant décriée.

Pour réussir une telle entreprise quoi de plus naturel que de s’appuyer sur la force d’une industrie bâtisseuse de rêve. La démarche semble authentique – pourquoi en douter, d’ailleurs – mais doit se conjuguer avec l’impératif d’exploitation d’un nouveau filon de films hyper rentables. Si la sincérité est de mise, elle vise également à ne choquer personne et surtout pas le fan hardcore des plus susceptibles. Il est évident qu’un tel traitement artistique orchestré au millimètre par un marketing distillant moult bande-annonce et autres spots publicitaires, cherche à faire de chacun – journaliste compris – non pas un spectateur en puissance mais un acteur à part entière responsable de la réussite du film. L’engouement, réel, se transforme en aiguillon du succès. Si le bouche à oreille vient conforter un démarrage que beaucoup qualifie d’historique, Star Wars 7 pourrait bien se rapprocher du milliard de dollars aux États-Unis.

L’exemple de Jurassic World…

D’un point de vue purement comptable, le parallèle avec Jurassic World peut nous éclairer sur la trajectoire possible du 7ème opus de la saga Star Wars. Si les films ne sont pas similaires dans leur approche ou bien dans l’univers qu’il convoque, ils semblent bien reprendre les mêmes recettes que leurs films originaux respectifs (Jurassic World s’inscrit effectivement dans cette logique en prônant le retour à un imaginaire enfantin et qui fonctionne, peu ou prou, sur les mêmes bases scénaristiques que Jurassic Park (idée du dérèglement)).

L’ADN fut donc respecté et le succès par effet d’association, d’adhésion populaire comme de découverte par les plus jeunes, au rendez-vous. SW7 se place indiscutablement sur la même trajectoire que Jurassic World mais se trouve muni d’un référent historique bien plus puissant. Ce qui veut dire que son potentiel en salles est supérieur que l’on prenne en compte sa base de fans ou le public dans sa définition la plus large possible.

Quelques chiffres…

Jurassic World réalise 652M$ en 2015. Soit le meilleur score de l’année lui permettant de se placer directement au 3ème rang des plus gros succès US de tous les temps (hors inflation) juste derrière les 760M$ d’Avatar et les 658M$ de Titanic. Il n’est donc pas illogique de penser que Star Wars 7 fera mieux. Mais jusqu’où peut-il aller ? Si l’ampleur du succès est difficile à jauger, différents facteurs conjoncturels jouent en faveur du film de J.J. Abrams.

1/ L’absence de concurrence face à un film hors norme qui risque bien de tout vampiriser sur son passage.

2/ Des films en fin de carrière qui ont globalement moins bien marchés comme le dernier épisode de la série des Hunger Games.

3/ La période des fêtes de fin d’année idéale pour des sorties en famille et entre copains.

4/ La multiplication des salles IMAX et équipées en projection 3D qui vont gonfler les recettes

Pronostics Ecran Noir de Star Wars Le réveil de la force aux USA : 800 à 850M$

Tags liés à cet article : , , , , , .

exprimez-vous
Exprimez-vous

Vous devez être connecté pour publier un commentaire.