Arras 2015 : Demain, et si tout changeait ?

Posté par MpM, le 7 novembre 2015

Demain

Vous en avez marre des films qui essayent de vous culpabiliser sur l'épuisement des ressources naturelles et le réchauffement climatique ? Vous aimeriez agir pour l'environnement sans avoir la moindre idée de comment vous y prendre ? Vous avez un grand besoin, par les temps qui courent, d'un peu d'optimisme et d'espoir ?

Dès le 2 décembre, foncez en salles pour voir Demain, un documentaire coréalisé par Cyril Dion et Mélanie Laurent, qui offre un panorama aussi captivant que réjouissant des initiatives citoyennes à travers le monde pour proposer une agriculture responsable, apprendre à se passer du pétrole et du charbon, réinventer une économie parallèle au niveau local ou encore mettre en pratique une démocratie vraiment participative.  Des expériences qui fonctionnent à grande échelle (Détroit, Copenhague, Bâle...) et ont d'ores et déjà prouvé qu'elles pouvaient faire la différence.

A San Francisco, une politique volontariste de recyclage des déchets verts permet par exemple à la ville d'atteindre un objectif de "zéro déchet" tout en vendant le compost ainsi obtenu aux agriculteurs de la région. A Bristol, 600 commerces ont adopté la monnaie locale (le Bristol Pound) et certaines entreprises l'utilisent pour une partie des salaires qu'elles versent. L'Islande est déjà 100% autonome d'un point de vue énergétique. Et ainsi de suite : le film présente tant d'initiatives réussies qu'il est impossible de les citer toutes !

Résultat, non seulement Demain est un manifeste formidable qui ne prêche pas seulement les déjà convertis aux problématiques écologiques contemporaines, non seulement il propose une foule d'idées pour agir concrètement dans son quartier ou son entreprise, mais surtout, il donne envie de s'y mettre !

D'ailleurs, il sera présenté à 100 délégués lors de la COP 21, comme pour montrer aux dirigeants que des solutions existent, et que les citoyens ont commencé à se les approprier avant même que les Etats ne se soient décidés à agir. C'est aussi un excellent moyen de résumer les principaux enjeux de cette conférence et, au-delà, de notre époque, afin de sensibiliser largement le grand public.

"C'était un peu comme des héros"

Présent au Arras Film Festival pour accompagner l'avant-première du film ainsi qu'un débat sur "les acteurs du territoire qui fabriquent le monde de Demain", Cyril Dion est revenu sur l'inutilité de faire la morale aux gens et la nécessité de simplement leur montrer des exemples qui peuvent déclencher l'envie d'agir à son tour.

Ecran Noir : Au début de Demain, vous expliquez qu'à l'origine du film, il y avait une volonté d'action de la part de toute l'équipe, suite notamment à la parution d'une étude très alarmante dans la revue Nature.

Cyril Dion : Oui, il y avait une volonté d'action de notre part en tant que professionnels du cinéma de pouvoir mettre nos compétences au service de quelque chose, mais surtout de faire un film qui donne envie aux gens d'agir. Qui leur donne de leur énergie. Car la plupart des films qu'on voit sur le sujet sont extrêmement catastrophistes. Ils montrent des situations qui sont dramatiques, et c'est utile de savoir que ça existe. Mais quand on sort de là, on est plutôt écrasé que plein d'énergie et d'envie de changer le monde. C'était notre objectif de rompre avec ça. Et pour l'instant, avec les gens qu'on rencontre dans les salles, ça marche.

EN : Le film est intégré dans le COP 21, la grande conférence sur le climat qui se tient à Paris du 30 novembre au 11 décembre...

CD : C'était le point de départ du film : on avait rencontré Philippe Martin, qui était ministre de l'Ecologie à l'époque, et qui nous avait demandé de faire en sorte que le film soit prêt pour la COP 21 pour que ça participe à mobiliser les gens dans ce contexte. Depuis, Laurent Fabius l'a vu, et on le projette le 1er décembre sur les Champs-Elysées avec une centaine de délégués de la COP qui viennent négocier l'accord, et le 2 décembre au Bourget.

EN : Comment avez-vous collecté toutes les initiatives présentées dans le film ?

CD : C'était mon métier pendant plusieurs années puisque j'ai créé une ONG avec Pierre Rabhi qui s'appelle Colibris, je m'occupe d'une collection chez Actes Sud qui s'appelle le domaine du possible, j'ai créé un magazine qui s'appelle Kaise qui traite de ces sujets-là... Donc le problème a plutôt été de choisir parmi toutes les initiatives qu'on connaissait et qui étaient formidables. On a choisi en essayant d'avoir des choses qui soient à une échelle suffisante pour que ce soit représentatif et que ça puisse convaincre même des gens qui sont sceptiques et qui ne connaissent pas. On voulait aussi que ce soit des gens qui nous ressemblent, pas que ce soit des gens marginaux. On a pris à la fois des élus, des citoyens, des entrepreneurs. On voulait qu'ils soient suffisamment charismatiques pour nous toucher et qu'on ait envie de leur ressembler. C'était un peu comme des héros.

EN : Vous avez un exemple d'initiatives dont vous regrettez de ne pas avoir pu parler ?

CD : Il y a plein de choses... On n'a pas du tout parlé de la santé alors qu'il y a plein de choses formidables qui se font. On a très peu parlé de l'habitat. On avait filmé notamment un éco-quartier formidable en Suède et il y a des éco-villages formidables qui se font un peu partout. Et puis on n'a malheureusement pas pu intégrer tous les gens qu'on a filmés et qui avaient de choses passionnantes à nous dire. Par exemple, on avait interviewé la romancière Nancy Huston qui nous parlait de son livre L'espèce fabulatrice et qui nous expliquait que l'être humain fonctionne en se racontant des histoires et que les histoires sont sans doute la chose la plus puissante pour faire changer notre imaginaire et nous donner envie de construire le monde. Que ça a été comme ça de tout temps et que c'est sans doute pour ça que le cinéma a autant d'impact et que les stars de cinéma sont connues comme des sortes de demi-dieux dans un nouveau panthéon. Parce qu'elles expriment tout ce que nous on voudrait exprimer, dans des histoires qui ont une puissance considérable dans l'imaginaire collectif. Et c'est justement une des raisons pour lesquelles on a fait ce film.

Les nominations des European Film Awards: The Lobster, Mustang et des béliers

Posté par vincy, le 7 novembre 2015

the lobster

Pour une fois les European Film Awards sont moins nordiques et même moins orientaux. Le cinéma britannique et la production française sont les grands gagnants des nominations 28e European Film Awards, révélées au Festival de Séville ce samedi 7 novembre et qui seront remis à Berlin le 12 décembre.
On notera aussi que le Festival de Cannes reste le grand pourvoyeur de nominations de l'année. Même si la Palme d'or, Dheepan, a été complètement snobée une fois de plus (après avoir été recalé des Oscars).
Côté français, de Vincent Lindon à Mustang (y compris en meilleur film), en passant par La famille Bélier, tout le spectre de la production est représenté. Mais on notera que dans les catégories "reines", avec Moretti et Sorrentino, le cinéma italien marque plus de points. Evidemment, si on prend en compte le financement de tous ces films, la France est omniprésente dans chacune des catégories...
Mais c'est bien le cinéma britannique qui domine la liste cette année, de l'animation au documentaire en passant par les comédiens. The Lobster, prix du jury à Cannes et film le plus nominé aux British Film Independent Awards cette année, truste la plupart des catégories avec quatre nominations, soit une de moins que Youth, qui part favori. On notera, par mauvais esprit évidemment, qu'entre le homard, les béliers, le pigeon et un mustang, l'animal est au coeur de la liste...

Film européen: Un pigeon perché sur une branche..., Mustang, Béliers, The Lobster, Victoria, Youth
Réalisateur: Roy Anderson (Un pigeon perché sur une branche...), Yorgos Lanthimos (The Lobster), Nanni Moretti (Mia Madre), Sebastien Schipper (Victoria), Paolo Sorrentino (Youth), Ma?gorzata Szumowska (Body)
Actrice: Margherita Buy (Mia Madre), Laia Costa (Victoria), Charlotte Rampling (45 Years), Alicia Vikander (Ex-Machina), Rachel Weisz (Youth)
Acteur: Michael Caine (Youth), Tom Courtenay (45 Years), Colin Farrell (The Lobster), Christian Friedel (13 Minutes), Vincent Lindon (La loi du marché)
Comédie: Un pigeon perché sur une branche..., La famille Bélier, Le tout nouveau testament
Animation: Adama, Shaun le mouton, Le chant de la mer
Documentaire: A Syrian Love Story, Amy, Dancing with Maria, The Look of Silence, Toto and his Sisters
Prix Fipresci de la découverte: Summer Downstairs, Goodnight Mommy, Slow West, Mustang, Limbo
Scénariste: Roy Andersson (Un pigeon perché sur une branche...), Andrew Haigh (45 Years), Radu Jude et Florin Lazarescu (Aferim!), Alex Garland (Ex-Machina), Yorgos Lanthimos et Efthimis Filippou (The Lobster), Paolo Sorrentino (Youth)

Romain Duris chez Jalil Lespert et Nicolas Boukhrief

Posté par vincy, le 7 novembre 2015

Le Film français a annoncé deux nouveaux films pour Romain Duris. D'une part, le remake de Chaos, film de 1999 réalisé par Hideo Nakata (Ring, Dark Water), que devrait réaliser Jalil Lespert (Yves Saint Laurent). Duris, Lespert et Charlotte Le Bon formeront le trio vedette de ce film de genre dont le scénario est signé Andrew Bovell (Un homme très recherché). Universal distribuera le film, pour l'instant sans titre, dont le tournage débutera en janvier prochain. Rappelons l'histoire du film originel : Un jeune homme organise l'enlèvement de la femme d'un riche homme d'affaire. Mais la victime est un peu trop consentante et rien ne se passe comme prévu.

Par ailleurs, depuis cette semaine, Romain Duris tourne à Bruxelles La confession, de Nicolas Boukhrief (Made in France, en décembre en salles), adaptation du roman de Béatrix Beck, Prix Goncourt en 1952, Léon Morin, prêtre (qui avait donné lieu au magnifique film de Jean-Pierre Melville avec Jean-Paul Belmondo et Emmanuelle Riva en 1961).  L'histoire est celle d'un prêtre qui arrive dans le sud-ouest de la France en 1945. Une villageoise irrésistiblement attirée par l'homme d'église, va défier son voeu de chasteté. Elle sera interprétée par Marine Vacth (Belles familles).

D'ici là, Romain Duris, vu récemment dans la pièce de théâtre de Marcial Di Fonzo Bo, "Démons", sera de retour sur le grand écran avec le dernier film de Pascal Chaumeil, Un petit boulot, et le film d'Emmanuel Courcol, Cessez-le-feu.

Michel Ocelot prépare son prochain film d’animation

Posté par vincy, le 7 novembre 2015

Absent des grands écrans depuis le troisième Kirikou, Kirikou et les Hommes et les Femmes, sorti en 2012, Michel Ocelot lance son septième long métrage d'animation, Dilili à Paris. ARTE France Cinéma, déjà coproducteur d'Avril et le monde truqué actuellement en salles, a officialisé son soutien au film mercredi. Dilili à Paris est coproduit par Nord-Ouest films et Studio O, et bénéficie également d'une aide de la région Ile-de-France (à hauteur de 488 000 €)

Le film ne devrait pas sortir avant 2017/2018. Mais le réalisateur a dévoilé le sujet: "Dilili est une petite métis venue de Nouvelle-Calédonie, découvrant le Paris de la Belle Epoque. Les Parisiens l’ont observée pendant des mois dans un village kanak reconstitué, elle décide d’observer à son tour les Parisiens… Il y a surtout un mystère à résoudre : l’enlèvement de petites filles... Un jeune livreur en triporteur, connaissant Paris comme sa poche, accompagne la jeune Dilili parmi des hommes et des femmes fascinants, qui donnent informations, indices et idées aux jeunes héros. Ceux-ci découvriront une secte ténébreuse, et lutteront pour une vie active dans la lumière et le vivre-ensemble…"