Cinespana 2015 : Marisa Paredes soufflera les bougies

Posté par MpM, le 22 septembre 2015

Marisa Paredes

Pour son anniversaire, le festival Cinespana de Toulouse offre à ses spectateurs la présence de l'actrice Marisa Paredes (Talons aiguilles, Tout sur ma mère, La vie est belle...) pour une rencontre animée par le journaliste François-Pier Pelinard Lambert et suivie par la projection de La fleur de mon secret de Pedro Almodovar. Un cadeau largement à la hauteur de la longévité de la manifestation qui célèbre, soutient, montre et défend le cinéma espagnol depuis vingt ans.

Deux autres événements-phare marqueront cette édition spéciale : la projection en plein air de Femmes au bord de la crise de nerfs de Pedro Almodovar, qui aura lieu pour la première fois au Donjon du Capitole, et l'exposition de photos "20 ans de tête à tête" qui réunit les portraits de tous les invités prestigieux passés par Cinespana.

Côté programmation, le festival reste fidèle à sa volonté de donner à voir toutes les formes de cinéma espagnol : courts et longs métrages, fictions et documentaires, premiers films et grands classiques, sans oublier cinéma de genre, animation, et même des films historiques avec les "Regards sur la dictature".

En plus des habituels compétitions et panoramas, on découvrira par ailleurs Márgenes, un projet complet qui englobe une plateforme de vidéo à la demande, un festival en ligne et une société de distribution cinématographique, et qui proposera un échantillon des dernières tendances du cinéma espagnol indépendant à travers trois films et une session de courts-métrages expérimentaux. La "Dernière séance" fera frémir les festivaliers les plus audacieux avec entre autres L’esprit de la ruche de Víctor Erice et [REC] 4 : Apocalypse de Jaume Balagueró. Quant à la section "Politique et société" (anciennement "mémoire et politique"), elle permettra de comprendre comment le cinéma s'est approprié la nouvelle donne politique espagnole et les enjeux contemporains.

Enfin, parmi les nombreux temps forts de cette édition spéciale, un hommage sera rendu à Vicente Aranda, l’un des réalisateurs les plus reconnus du cinéma hispanique, décédé en mai 2015. A cette occasion, le public pourra (re)découvrir La mariée sanglante (1972) et Juana La Loca (2001), qui a lancé la carrière de Pilar López de Ayala.

Entre deux séances, Cinespana sera fidèle à sa réputation de convivialité et de bonne humeur en proposant de nombreuses rencontres avec les invités de sa 20e édition ainsi que des apéro-concerts quotidiens. Partenaire de longue date de la manifestation, Ecran Noir sera de la partie pour ne rien rater de ce 20e anniversaire prestigieux et follement cinéphile.

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Cinespana, 20e édition
Du 2 au 11 octobre 2015
Le site de la manifestation

Toronto 2015 : Room se place favori

Posté par vincy, le 21 septembre 2015

Room

Le Festival international du film de Toronto s'est achevé dimanche soir avec la révélation de plusieurs prix, dont le très convoité prix du public, habituelle rampe de lancement vers les Oscars.

Cette année, Room, drame de Lenny Abrahamson (Frank), adapté du roman d'Emma Donoghue (traduit en France en 2011), a récolté les faveurs des festivaliers et repart avec le People's Choice Award. Il devance les deux autres finaliste: Angry Indian Goddesses de Pan Nalin et Spotlight, de Tom McCarthy, avec Rachel McAdams, Michael Keaton, Mark Ruffalo, Liev Schreiber et Stanley Tucci.

Room est l'histoire d'un petit garçon, Jack, très attaché à sa mère avec qui il habite dans une pièce unique depuis sa naissance. A presque 5 ans, il commence à se poser des questions sur le monde qui l'entoure et les visites étranges du Grand Méchant Nick. Enfermée depuis 10 ans au moins, elle tente de le faire s'échapper de sa captivité. Le film met en scène Brie Larson, déjà parmi les favorites pour l'Oscar de la meilleure actrice, Joan Allen, William H. Macy et Jacob Tramblay dans le rôle du garçon.

Room succède à The Imitation Game12 Years a slave et Happiness Therapy, les trois précédents vainqueurs de ce prix.

Le public choisit aussi ses meilleurs films dans deux autres catégories : le documentaire et les séances de minuit. Pour les documentaires, Winter on Fire: Ukraine's Fight for Freedom d'Evgeny Afineevsky a reçu la préférence des festivaliers, devant This Changes Everything d'Avi Lewis et Al Purdy Was Here de Brian D. Johnson. Pour les films de genre, Hardcore de Ilya Naishuller l'a emporté, devant The Final Girls de Todd Strauss-Schulson et Green Room de Jeremy Saulnier.

Par ailleurs le Festival lançait cette année un nouveau prix, le Toronto Platform Prize, avec un jury composé de Jia Zhang-ke, Claire Denis et Agnieszka Holland. Ce premier prix a récompensé Hurt d'Alan Zweig et donné une mention spéciale à Neon Bull de Gabriel Mascaro, The Promised Land de He Ping et The Clan de Pablo Trapero.

D'autres prix sont remis à Toronto. Voici le palmarès complet:

Prix Netpac (cinéma asiatique): The Whispering Star, de Sion Sono
Prix Discovery Programme Filmmakers: Black, de Adil El Arbi et Bilall Fallah
Prix FIPRESCI (séances spéciales): Desierto, de Jonas Cuaron
Prix FIPRESCI (programme Découverte): Eva Nova, de Mako Skop
Meilleur film canadien: Closet Monster, de Stephen Dunn
Meilleur premier film canadien: Sleeping Giant d'Andrew Cividino
Meilleur court métrage: Maman(s) de Maïmouna Doucouré
Meilleur court métrage canadien: Overpass, de Patrice Laliberté

L’instant Zappette: Consécration et diversité au menu des Emmy Awards !

Posté par wyzman, le 21 septembre 2015

Dimanche 20 septembre avait lieu la 67ème cérémonie des Emmy Awards. Présentée depuis Los Angeles par Andy Samberg (Brooklyn Nine-Nine), la soirée a, comme toujours, récompensé les professionnels de la télévision. Et pour la première fois depuis un paquet d'années, les votants ont visiblement appris de leurs erreurs : les victoires sont justifiées, le choix des gagnants est indiscutable. A commencer par la série Game of Thrones qui est repartie avec pas moins de 4 statuettes (auxquelles on peut ajouter les 8 des Emmy Creative Awards) dont celles de meilleure série dramatique, meilleur second rôle (Peter Dinklage, alias Tyrion Lannister), meilleure réalisation et meilleur scénario (l'épisode 5x10, "Mother's Mercy").

Alors que tout le monde pariait sur une victoire de Mad Men dans la catégorie phare (meilleur drame) à cause de l'effet "ultime saison", l'Académie a enfin perçu les qualités évidentes de Game of Thrones. Il était temps ! Ceci dit, c'est bien Jon Hamm, (alias Don Draper de Mad Men) qui a reçu l'Emmy du meilleur acteur dans une série dramatique. Certains diront que c'était prévisible, d'autres argueront qu'après 8 nominations consécutives, il était plus que temps de lui rendre justice. Une bonne chose de faite donc !

A l'instar de Viola Davis qui est entrée dans l'Histoire cette nuit en devenant la première actrice de couleur à remporter l'Emmy Award de la meilleure actrice dans une série dramatique. En effet, alors qu'Isabel Sanford avait déjà remporté celui de la meilleure actrice de série comique en 1981 pour The Jeffersons, le penchant dramatique de cette catégorie était, jusqu'ici, resté anormalement blanc. Comme l'a dit Viola Davis, déjà nommée à l'Oscar de la meilleure actrice en 2012 pour La couleur des sentiments, la seule différence entre une actrice de couleur et les autres ce sont les opportunités : "On ne peut pas gagner un Emmy pour des rôles qui n'existent simplement pas." Mais peu importe, face à Claire Danes (Homeland), Taraji P. Henson (Empire), Tatiana Maslany (Orphan Black), Elisabeth Moss (Mad Men) et Robin Wright (House of Cards), l'héroïne de How to Get Away with Murder n'a pas démérité. Ne reste plus qu'à savoir ce qu'en dit le président des Emmy Awards, lui qui semblait ne pas franchement croire à la diversité. "Je crois que les gens ne savent pas comment parler de race. C'est comme la sexualité. S'il a fallu 67 ans pour qu'une actrice noire soit nommée meilleure actrice, cela veut dire qu'il y a bien une ligne qui devait être franchie et il faut en prendre conscience" a-t-elle ajouté comme pour envoyer un message aux producteurs, chaînes de télévision et autres professionnels.

Dans le reste de la cérémonie, la diversité était aussi présente avec le second Emmy Award d'Uzo Aduba, nommée pour son rôle de Crazy Eyes dans Orange is the New Black et la victoire de Regina King d'American Crime (meilleure actrice de mini-série). A côté, Veep a dominé les grosses catégories en comédies (4 victoires, dont meilleure actrice pour Julia Louis-Dreyfus) tandis qu'Olive Kitteridge a raflé 6 prix, dont meilleur acteur et meilleure actrice dans une mini série, respectivement Richard Jenkins et Frances McDormand, mais aussi meilleure second-rôle masculin pour Bill Murray. Grâce à elle, la chaîne américaine HBO finit avec un palmarès de 14 statuettes (sur 40 nominations). Enfin, n'oublions pas les deux victoires de Transparent, la série d'Amazon qui suit les aventures d'une famille de Los Angeles dont le père est transgenre. Emmy Awards du meilleur acteur de de série comique (Jeffrey Tambor) et meilleure réalisation d'un épisode de série comique (l'épisode 1x08, "Best New Girl"), déjà auréolée de deux Golden Globes en janvier dernier, elle s'apprête à recevoir Anjelica Huston pour sa saison 2.

C'est donc à des Emmy Awards très justes que les Américains ont assisté hier soir. Diffusée sur la Fox, la cérémonie devrait permettre à la chaîne d'entamer sa saison télévisuelle sous les meilleurs auspices. L'année dernière, 15,6 millions de personne avaient suivi le sacre de Breaking Bad.

Tout Jane Campion en un coffret

Posté par MpM, le 20 septembre 2015

Jane Campion

Seule femme auréolée d'une Palme d'or, unique cinéaste à cumuler Palme d'or du court et du long métrage, Jane Campion est une réalisatrice majeure et captivante dont l'oeuvre est hantée par des personnages féminins forts, ambigus et libres.

Si jusqu'à présent il n'était pas possible aisément de revoir tout son travail, c'est désormais chose faite puisqu'un coffret comportant l'intégralité de ses films (courts et longs) et la première saison de sa série (Top of the lake) a été imaginé par Pathé.

Disponible dès maintenant en pré-commande, et à partir du 28 octobre en magasin,  ce coffret prestigieux se déclinera en DVD (12 DVD) et Blu-ray (10 BR + 1 DVD) et contiendra  de nombreux bonus parmi lesquels plusieurs interviews de Jane Campion elle-même, des scènes coupées, un documentaire sur la réalisatrice, des commentaires audio, des making-off et des secrets de fabrication de Top of the lake.

De quoi patienter en attendant la 2e saison de la série déjà culte de la cinéaste, attendue en 2016.

Contenu du coffret DVD

Longs Métrages
Holy smoke
La leçon de piano
(+ suppléments)
Portrait de femme (+ suppléments)
Bright star (+ suppléments)
In the cut (+ suppléments)
Un ange à ma table
Sweetie
(+ suppléments)
Two friends

Courts-Métrages

After hours
Passionless moments
Peel
A girl's own story
The water diary
The lady bug
Tissues

Série
Saison 1 de Top of the lake (+ suppléments)

Le Méliès de Montreuil: 6 avant-premières pour l’inauguration du plus grand multiplexe art et essai d’Europe

Posté par vincy, le 19 septembre 2015

Ce samedi 19 septembre, Montreuil inaugure (enfin) le nouveau Méliès (lire aussi le Méliès peut s'agrandir...), sa salle de cinéma historique, à l'occasion des Journées Européennes du Patrimoine. Le complexe dispose désormais de 6 salles et de 1105 fauteuils, ce qui en fait le plus grand cinéma Art et Essai d'Europe. La plus grande salle dispose de 319 sièges (soit 69 de plus que dans l'ancien Méliès).

Les festivités débuteront à 16h pour le jeune public. Suivra une fanfare sur la place à 18h, avant un grand concert symphonique à 19h et6 avant-premières avec les équipes de films: Une histoire de fou de Robert Guédiguian, L'académie des muses de Jose Luis Guerin, La vie très privée de Monsieur Sim de Michel Leclerc, Les Portes d'Arcadie de Carole Grand et Vierge sous serment de Laura Bispuri. Tout cela se finira en chanson avec un ciné-karaoke.

Ville de cinéma (Georges Méliès, Charles Pathé y construisirent leurs studios), Montreuil accueille le Méliès depuis 1971. Ce sont alors 3 salles, soit 495 places. Il sera municipalisé définitivement en 2001, alors que le réseau MK2 s'étend, que les multiplexes s'ouvrent aux alentours (y compris le récent Etoile Lilas). C'est l'un des cinémas les plus populaires de la région, avec une programmation pointue, de nombreuses avant-premières et un lieu de débats incontournables pour le cinéma d'auteur. Des réalisateurs étrangers comme Oliver Stone, Wes Anderson, Michael Cimino, Apichatpong Weerasethakul, Tsai Ming Liang, Wang Bing, Naomi Kawase ou encore Miguel Gomes ont rencontré leur public dans cette proche banlieue "de l'autre côté du périph'" comme on dit.
Désormais intégré dans le réseau de cinémas de l'Agglomération Est Ensemble, qui comprend 5 autres cinémas à Bagnolet, Bobigny, Bondy, Pantin et Romainville (totalisant 360000 entrées).

Sous la lune exactement

Ouvert depuis le 19 août, avec Dheepan et Jacques Audiard, le nouveau Méliès, installé place Jean-Jaurès, a intégré toutes les techniques modernes de projection (4K, 7.1, 3D, 35 mm), s'est adapté à tous les publics (ceux en mobilité réduite comme les malvoyants et les malentendants). On y trouve aussi un restaurant de 100 places, La Fabu, une salle de réunion, un espace pour les animations pédagogiques et même une bibliothèque. «Nous avons voulu recréer l’esprit artisanal des anciens studios Méliès. Dès le hall d’entrée, le spectateur est envahi par une ambiance «atelier» grâce à la présence massive du bois» explique l'architecte intérieur Bernard Ropa. Ce qui impressionne avant tout, en entrant, c'est bien cette lune géante gonflable, référence au Voyage dans la lune de Méliès, réalisée par l’artiste Hans Walter Müller.

Pour un coût officiel de 14 millions d'euros hors taxes et hors frais d'études, le Méliès espère séduire 250000 spectateurs chaque année (contre 180000 en moyenne annuelle durant la période 2002-2012).

Le cinéma revient surtout de loin après de longues années de procédures juridiques liées à la découverte d'une "caisse noire" au sein du cinéma et à la mise à l'écart de membres de l'équipe (aujourd'hui réintégrés par le nouveau maire). La Société des réalisateurs français ainsi que de nombreuses personnalités du 7eme art s'étaient mobilisées pour défendre Le Méliès contre l'ancienne maire de la ville, Dominique Voynet, soupçonnée d'affaiblir l'un des cinémas les plus respectés de la région. Une grève de 46 jours avait éclaté en 2013 suite au licenciement du directeur artistique Stéphane Goudet. Ce fut la pire année du Méliès, avec seulement 113 000 entrées.

Tout cela semble bien loin. Et dans son nouvel écrin, le complexe peut désormais briller de mille feux et exhiber sa lune à tous les passants: le Grand Paris dispose dorénavant d'un multiplexe art et essai digne du XXIe siècle.

MI-5 Infiltration : les célèbres espions britanniques combattent le terrorisme en e-cinéma

Posté par MpM, le 18 septembre 2015

MI5

Adapté de la série Spooks ([MI5]), le film MI-5 infiltration de Bharat Nalluri sort ce vendredi sur... les petits écrans. Le thriller classique mais efficace qui compte Kit Harington (Jon Snow dans Games of Throne) dans ses rangs bénéficie en effet d'une sortie "e-cinéma", c'est-à-dire en vidéo à la demande.

Comme de plus en plus de films, il ne passera pas par la case "salle de cinéma" mais vivra directement une existence en ligne via les "boxes" ou plates-formes traditionnelles de VoD, à l'image du Règne de la beauté, le nouveau film de Denys Arcand sorti début septembre et de l'un des deux films d'Eli Roth, The Green inferno, attendu le 16 octobre prochain.

La bonne nouvelle, c'est qu'il est donc possible de découvrir MI-5 infiltration partout en France, depuis son salon ou sa chambre à coucher, ce qui s'allie harmonieusement avec le plaisir vaguement régressif d'un film qui multiplie à l'envi les rebondissements et les jeux de piste. Exactement comme les séries que l'on dévore goulûment en pyjama devant son écran, MI-5 infiltration ne révolutionne ni le cinéma, ni le thriller, mais offre un divertissement parfaitement acceptable.

Si tous les yeux sont braqués sur Kit Harington (qui promène un peu le même air ébahi que dans la série qui fit son succès), on retrouve surtout avec beaucoup de plaisir Peter Firth en vieux briscard cynique de l'espionnage, archétype du super héros infaillible et indestructible mélange d'Ethan Hunt et de James Bond.

L'intrigue, elle, s'inspire des recettes traditionnelles des films d'espionnage : terroriste ultra-dangereux à arrêter, taupe à la tête du MI-5, agent déchu appelé à la rescousse, héros seul face au reste du monde...

On y suit donc un espion vieillissant et son ancien protégé en quête de celui qui a trahi le MI-5, laissant s'échapper un dangereux terroriste au visage étrangement doux (Elyes Gabel, l'une des bonnes idées du film). Ne pouvant faire confiance à personne, les deux hommes ne ménagent pas leurs efforts (double jeu, piratage informatique, négociations avec le FSB...) pour sauver New York des terribles attentats fomentés par leur adversaire.

Même si MI-5 infiltration est loin de rivaliser avec les films qu'il cherche à imiter (de type James Bond, La mémoire dans la peau ou Mission impossible), pourquoi ne pas s'infiltrer un peu avec ce duo efficace et au charme non négligeable ? Petit aperçu avec la bande-annonce ainsi qu'un extrait du film.

Prix FIPRESCI 2015: Pourquoi « Mad Max : Fury Road » est le meilleur blockbuster de l’année?

Posté par geoffroy, le 18 septembre 2015


Ce soir, un film hors normes va recevoir le Prix FIPRESCI du meilleur film de l'année. La critique internationale a plébiscité pour la première fois un "blockbuster" hollywoodien, présenté hors-compétition à Cannes en mai dernier.

Mais pourquoi Mad Max : Fury Road est-il le meilleur blockbuster de l’été ?

L’été 2015 est terminé et avec lui son lot de blockbusters bourrés aux amphétamines. Si je devais ne retenir qu’un film, j’opterai sans hésiter pour Mad Max : Fury Road. C’est simple, le dernier opus de George Miller est un choc visuel, une expérience ciné totale et totalement jouissive qui enterre de son souffle novateur ses petits camarades de jeu en se rappelant au bon souvenir d’un cinéma d’Entertainment ici débarrassé de l’influence néfaste d’une Hollywood gangrénée par ses hordes de « marketeurs ».

Beaucoup ont glosé, à tort, sur le caractère étriqué voire insipide de son scénario. Il s’agit, de toute évidence, d’une erreur d’appréciation – encore que je soupçonne des pointes de mauvaise foi – puisque ce qui compte, dans le geste du réalisateur, n’est pas la complexité supposée d’une histoire à raconter mais la façon dont celle-ci est mise en image. Ainsi, l’essence du cinéma dans son expression originelle est réinvestit par une mise en action essentiellement pictural légitimant sa raison d’être. Tout est scandé par le seul mouvement d’une narration volontairement percutante, merveille de ligne de fuite captant la furie d’un monde dominé par la loi du plus fort.

La quatrième représentation de ce anti-héros mutique devenu l’une des figures mythologiques du 7ème art et de la pop culture en général, est performative. En effet, la course-poursuite qui compose 90% du film fait office de mode opératoire pyrotechnique à même de ressusciter par des faits de « route » l’aura inaltérable d’un personnage en lutte pour sa survie et contre la barbarie d’un monde fumant encore sous les vestiges de sa propre décrépitude. George Miller s’inscrit ainsi en rupture du système sur un contre-pied épatant de gourmandise cinématographique, préférant confiner sa narration dans le cadre d’une typographie bornée, désertique et linéaire pour mieux lui torde le cou dans un élan de mouvement perpétuel. Cette résistance face à la standardisation des productions actuelles honore Miller car il nous évite un reboot inutile d’une franchise historique qu’il n’aurait pas fallu, de toute façon, dénaturer.

Métaphysique des corps dans un monde chaotique

Se faisant, le réalisateur revisite avec brio son œuvre afin de lui donner un souffle épique rare, tout à la fois brutal, hystérique, lumineux, bariolé, esthétique. Comme en atteste le soin apporté à chaque séquence d’un point de vue formel. Par leur composition elles produisent la substantifique moelle d’un langage au service d’une imagerie brassant tout un pan de la pop culture pour élaborer une vision post-moderne à même de redéfinir le film d’action. Le génie de Miller est de nous embarquer dans une embardée cauchemardesque indistincte, intemporelle, sans limite. Le cadre explose pour laisser entrer une sauvagerie primitive modulable à souhait. Et Miller ne s’en prive pas, regorge d’inventivité afin de créer des poches de distorsion, sorte de contrepoint parfait à la linéarité du récit. Aucun salut pour les lâches. Il faut partir au combat, risquer sa vie pour espérer sauver son âme. Fury Road parle de métaphysique des corps dans un monde chaotique, excluant, avilissant, sans espoir. La course-poursuite indique la route à prendre pour vaincre l’inéluctable. Au-delà de la mort l’entraide devient une nécessité. La rédemption, une perspective de salut dans un monde ou tout n’est qu’entrechoquement (ferraille, chair, âme).

Pour spécifier sa vision, le réal étale sa science de la composition. Cette fois il n’est plus question de construire des scènes d’action dans leur métrique, leur durée ou leur autonomie – comme l’avaient très bien fait les frères W avec Matrix Reloaded –, mais de façonner un long tunnel visuel électrisé par le vrombissement de moteurs déchaînés. En ressort un road-movie intense tourné à l’ancienne dans des décors naturels. Ainsi, l’apport, mesuré, du numérique, sert à affiner, plutôt qu’à construire, les contours gargantuesques de cette fable contemporaine .Ce choix propulse le film dans un ailleurs tangible, palpable, ancré à la terre dans la reconquête d’une humanité. Le parcours n’est pas initiatique, il est viscéralement émancipateur. L’affrontement qui pulse les cœurs des différents protagonistes est celui d’une survie. Soit dans l’affirmation d’une domination sanguinaire. Soit en créant les conditions d’une libération.

Pour toutes ces raisons, et plus encore, Mad Max : Fury Road ne peut se réduire à n’être qu’un vulgaire avatar des films post-apocalyptiques. Non, le film revêt un uniforme beaucoup plus estimable puisqu’il est devenu, en quelques semaines seulement, un objet de fascination, une proposition exclusive d’un genre qui a bien du mal à se renouveler. Fury Road peut être fier d’être affublé de l’étiquette « culte » qui, au-delà de son succès public, lui assure déjà la postérité.

Deauville way of life: au cœur de la cérémonie de clôture

Posté par cynthia, le 18 septembre 2015

rachelle lefevreOyé oyé cinéphiles alors que Deauville a fermé son rideau samedi dernier en récompensant 99 homes (Grand prix), revenons sur l'envers du décor de cette cérémonie de clôture.

Vêtus de nos plus beaux habits, nous nous sommes rendus à la cérémonie de clôture de la 41e édition du festival du film américain. Si à Cannes les talons sont requis, à Deauville les baskets et autres flip-flops sont à bannir du tapis rouge : une gentille madame devant nous en a fait les frais. Portant des tennis (plutôt jolise), cette dernière s'est fait recaler par les vigiles à peine le pied posé sur le tapis rouge « Je ne peux pas vous laisser entrer comme ça » lui a-t-il dit, navré pour elle. Elle s'en est donc allé loin du CID, la rage au ventre.

Une fois dans la salle et entourés par la population de Deauville et autres people, nous nous sommes délectés du tapis rouge (retranscrit sur le grand écran du CID) et des commentaires des personnes derrière nous.

Avant toutes choses, il faut savoir que le dress code cette année était le "black and white", comme la chanson de Michael Jackson (bon d'accord je sors...). Rachelle Lefèvre, magnifique, est arrivée sur le tapis rouge en dansant dans une longue robe noire ! Nous nous serions bien vu faire un remake du film Love à ses côtés tant elle nous a émoustillé les rétines par sa beauté : et nous ne sommes pas les seuls. À peine a-t-elle foulé le tapis rouge que les commentaires ont fusé derrière nous : "Oh! Elle est magnifique, non mais regarde, elle est belle... mais elle a fait quoi comme film, elle ?" À croire que la beauté suffit amplement comme critère de fanatisme cinématographique.

Après Rachelle Lefèvre et saPatricia Clarkson flamboyante crinière rouge, c'est au tour de Patricia Clarkson de faire son entrée avec un cortège digne d'un président (trois voitures, rien que ça) : "Elle est très musclée et elle ne porte pas de soutien-gorge !" Ouh mais quel œil madame, en effet sa robe est transparente, d'ailleurs l'actrice en rira quelques minutes plus tard dans son discours de remerciements suite à l'hommage qui lui est rendu.

Attention les commentaires continuent: "Mais elle me dit quelque chose, c'est qui ? " demande l'un. "Elle a fait des films !" répond l'autre. Magnifique commentaire, nous applaudissons bien fort cette intervention verbale sans intérêt ! Pour le côté Wikipédia, nous repasserons...

"Tiens, voilà machin, là !" Nous ne serions vous dire qui était machin car nous étions trop occupé à rire. C'est à ce moment-là que Romane Bohringer arrive (c'est fou comme Deauville propose des célébrités aux rabais) vêtu d'un petit bout de tissu doré, pour la classe nous repasserons aussi ! Le rideau se lève enfin après quelques minutes, la cérémonie commence par l'hommage à Patricia Clarkson (émouvant) puis s'enchaîne avec le Prix d'Ornati-Valenti avec un discours long et barbant au point que nous nous sommes crus en cours d'histoire au lycée (nous attendions la sonnerie).

Le reste des prix fût expédié comme une lettre à La poste mais au moins cela a le mérite d'être moins long et chiant que les César. Nous avons adoré les remerciements à la villa Khiel's, qualifiée de ''conviviale'' (nous nous sommes fait recaler deux fois mais sinon tout va bien). Nous avons aussi adoré le vigile devant la scène qui s'est pris pour Jason Statham à mâcher son chewing-gum fortement tout en regardant à droite et à gauche (c'est Deauville pas une base militaire en Irak, il faut se calmer). Cela dit, il nous a bien préparés au film de clôture : Sicario, déjà découvert à Cannes.

C'est donc sur le jeu parfait de l'équipe du film de Denis Villeneuve que cette 41e édition s'est achevée. Nous en garderons un bon souvenir malgré les flops de cette année, tout en restant impatients de revivre une nouvelle cuvée l'année prochaine!

Bryan Singer plonge 20000 lieues sous les mers

Posté par vincy, le 18 septembre 2015

Jules Verne par Bryan Singer, c'est un peu comme si Spielberg adaptait Proust. Ou presque. Pourtant sur Instagram, le réalisateur des X-Men et Usual Suspects a bien confirmé l'information avec la photographie sur Instagram jeudi 17 septembre du script de 20000 lieues sous les mers. Le scénario est signé Rick Sordelet et Dan Studney.

61 ans après la version de Disney, avec James Mason et Kirk Douglas, le roman de Julie Verne, l'un des plus vendus dans l'histoire de la littérature, publié en 1870, va connaître une nouvelle vie (pleine d'effets spéciaux) au cinéma."C'est mon 50e anniversaire (ouch) et je vient juste d'apporter les dernières touches du script de mon prochain film. Une histoire que je veux re-raconter depuis mon enfance" explique le cinéaste en commentaire sur sa photo.

Il promet un un film d'aventure épique et rempli d'émotion. Reste qu'il finalise la post-production de X-Men Apocalypse, qui doit sortir en mai 2016.

Le film de Richard Fleischer avait récolté deux Oscars (Meilleurs décors, meilleurs effets spéciaux) en 1955. le film avait été un gros succès de l'année 1954 pour Disney (qui le déclina en attraction pour ses parcs). En France, ce fut le 2e plus gros succès de l'année avec 9,6 millions de spectateurs. Il y eut d'autres versions cinématographiques: la première fut signée par Méliès en 1907. Et Michael Caine incarna aussi le Capitaine Nemo en 1997 pour un téléfilm.

Noémie Lvovsky en tournage à Paris et en hommage à La Roche-sur-Yon

Posté par vincy, le 17 septembre 2015

Noémie Lvovsky a repris le chemin des plateaux. Trois ans après les 950000 entrées et 13 nominations aux Césars de Camille redouble, la réalisatrice-scénariste-actrice tourne Demain et tous les autres jours depuis la semaine dernière.

Le tournage s'annonce long puisqu'il durera 18 semaines jusqu'au 20 mai. Selon Le film français, let étalement est lié à l'âge du personnage principal, une fillette de 9 ans interprétée par Lucie Saint Jean. Elle vit seule avec sa mère, personne proche de la démence. Folle? Pas pour la gamine qui veut éviter que sa maman soit internée. Evidemment, le rôle de la mère échoit à Noémie Lvovsky, qui offrira un oiseau bavard à sa fille pour lui tenir compagnie. L'oiseau deviendra surtout un ami et un guide. Le père, séparé, est interprété par Mathieu Amalric et Denis Podalydès sera la voix de l'oiseau. L'acteur jouera directement ses répliques sur le plateau.

Le film est entièrement tourné à paris, même s'il ne bénéficie d'aucune aide de la région Ile-de-France. Le budget de 7M€ semble avoir été compliqué à boucler.

Par ailleurs, le Festival International du Film de la Roche-sur-Yon va rendre un hommage à Noémie Lvovsky en proposant la première rétrospective intégrale de ses films en tant que réalisatrice et une sélection de ses films en tant qu'actrice et scénariste. Noémie Lvovsky rencontrera le public le dimanche 18 octobre.