Bruce Willis quitte le tournage du Woody Allen: conflit de planning ou limogeage?

Posté par vincy, le 26 août 2015

Il est rare que le tournage d'un film de Woody Allen suscite des actualités une fois le casting annoncé. La présence de Bruce Willis au générique du prochain film du cinéaste, aux côtés de Kristen Stewart, Jesse Eisenberg, Blake Lively, Parker Posey et Corey Stoll, est annoncée depuis mars (lire aussi notre article du 6 août dernier). Aussi quand on apprend que l'acteur quitte le tournage pour "conflit d'enploi du temps", on doute. D'autant que Willis avait déjà bien aménagé son planning.

En juin il a participé au tournage de The Bombing, un film de guerre chinois, avant d'embrayer pour une comédie d'action signée des frères Cullen en juillet ; en avril, trois mois après avoir donné son accord, il avait abandonné le thriller Wake de John Pogue ; et en mars, il avait décidé de faire ses premiers pas au théâtre sur les planches de Broadway avec "Misery", l'adaptation du roman de Stephen King. La pièce doit être lancée le 22 octobre (jusqu'au 14 février) au Broadhurst Theater.

Donc, on en conclut que tout était bien programmé: il n'avait pas grand chose à faire entre la mi-août et la mi-octobre, excepté le tournage du Woody Allen qui débutait le 19 août, pour quelques semaines. Selon Deadline, la star de Die Hard a finalement considéré qu'il lui était difficile de cumuler le tournage du film d'Allen avec les répétitions pour Misery.

Mais The Wrap a démenti cette version officielle. Selon le média, Bruce Willis aurait en fait été limogé, parce que le comédien était incapable de mémoriser une seule réplique. Sans donner de motifs réels: incompatibilité de caractère (celui de Willis est légendairement considéré comme détestable sur les plateaux des grosses productions) ou divergences artistiques (le réalisateur est jugé comme l'un des plus exigeants de la profession), on ne le saura que si l'un des deux écrit ses Mémoires un jour. D'autant que Bruce Willis a déjà quitté des tournages ou des projets juste avant leur lancement et que Woody Allen a déjà changé un acteur en plein tournage (Michael Keaton a disparu de La Rose pourpre du Caire).

Reste que le réalisateur doit désormais trouver un nouvel acteur pour ce film situé dans les années 50. Et plutôt rapidement s'il ne veut pas rallonger la durée du tournage. D'autant que si Willis a déjà tourné des scènes, il faudra les refaire.

Jacques Audiard emmène John C. Reilly dans un Western

Posté par vincy, le 26 août 2015

jacques audiard cannes 2009Dans un entretien au JDD dimanche dernier puis le lendemain sur RTL, Jacques Audiard, à l'occasion de la campagne promotionnelle de Dheepan, a annoncé que son prochain film serait une adaptation du roman de Patrick deWitt, Les Frères Sisters (The Sisters Brothers).

Son objectif est de "réaliser en Europe un Western à l'époque de la ruée vers l'or, avec de la violence et de la comédie". Le cinéaste explique que ce sera "l'histoire de deux frères et d'un parricide" qui est censée se dérouler entre l'Oregon et la Californie. Les Frères Sisters sera le premier film tourné en anglais pour le réalisateur. John C. Reilly tiendra l'un des rôles principaux.

Il convient là de faire un aparté. Car la présence de John C. Reilly, nommé à l'Oscar pour Chicago, n'est pas anodine. Reilly, 26 ans de carrière au compteur, a tourné avec De Palma, Allen, Francis Veber, Scott (Tony), Paul Thomas Anderson, Scorsese, Raimi, Daldry, Salles, Polanski ou encore Ramsey. Cette année, il était en vedette de trois films au Festival de Cannes: The Lobster, prix du jury, Tale of Tales et Les Cowboys, premier film de Thomas Bidegain, présenté à la Quinzaine.
C'est là que le point commun avec Audiard se place. Scénariste pour Lafosse (A perdre la raison), Bonello (Saint Laurent), Lartigau (La famille Bélier), Bidegain a été co-scénariste de ses films Un prophète (premier César), De rouille et d'os (deuxième César) et Dheepan.

Ce sera donc le troisième film de Reilly avec un réalisateur français. Les Frères Sisters est à l'origine un roman du jeune auteur canadien Patrick deWitt (paru en France il y a trois ans). Le récit se déroule principalement en Oregon, en 1851. Eli et Charlie Sisters, redoutable tandem de tueurs professionnels aux tempéraments radicalement opposés mais d’égale (et sinistre) réputation, chevauchent vers Sacramento, en Californie, dans le but de mettre fin, sur ordre du “Commodore”, leur employeur, aux jours d’un chercheur d’or du nom de Hermann Kermit Warm. Tandis que Charlie galope sans états d’âme – mais non sans eau-de-vie – vers le crime, Eli ne cesse de s’interroger sur les inconvénients de la fraternité et sur la pertinence de la funeste activité à laquelle lui et Charlie s’adonnent au fil de rencontres aussi insolites que belliqueuses avec toutes sortes d’individus patibulaires et de visionnaires qui hantent l’Amérique de la Ruée vers l’or. Deux frères moins liés par le sang et la violence que par l’indéfectible amour qu’en silence ils se portent.

Pour Jacques Audiard, comme il l'a confié à RTL, "on peut dire que la famille, ce n'est jamais gagné! Ça fait l'objet de réflexions, de combats, de compromis". Comme dans Dheepan, Palme d'or du dernier Festival de Cannes.