L’instant Zappette: Une saison 2 pour Top of the Lake

Posté par wyzman, le 26 juillet 2015

Les fans de séries étrangères peuvent se frotte les mains ! En effet, BBC Two a commandé une deuxième saison de la série événement Top of the Lake. La première saison de ce drame en 6 heures suivait l'enquête de Robin Griffin, après la disparition d'une fillette de douze ans, enceinte de surcroît. Pour rappel, Top of the Lake est diffusée sur BBC Two au Royaume-Uni, Arte en France et Sundance Channel aux Etats-Unis. Si jusque-là, le pitch et l'ambiance de la série sont similaires à Broadchurch, l'une des particularités de Top of the Lake est qu'elle est co-écrite et réalisée par Jane Campion, la réalisatrice de La Leçon de piano et présidente du Festival de Cannes 2014, ainsi que par Gerard Lee, le scénariste de Sweetie et Passionless Moments entre autres. Bien que la série ait eu un succès relatif au Royaume-Uni (2 millions d'accros) et en France (800.000 fans), elle a été acclamée par les critiques. Son interprète principale, Elizabeth Moss, est ainsi repartie avec un Critics' Choice Television Award, un Satellite Award et un Golden Globe de la meilleure actrice dans une mini-série. La série et les scénaristes ont quant à eux étaient nommés aux Emmy Awards, aux Golden Globes et aux SAG Awards.

Bien que Jane Campion ne souhaitait réaliser qu'une seule saison de Top of the Lake, le succès de la série aura eu raison de sa volonté. Espérons dès à présent que malgré ce léger désagrément, la prochaine salve d'épisodes sera aussi bonne que la première. En attendant, nous savons déjà que les nouveaux épisodes ne se dérouleront plus en Nouvelle-Zélande mais entre Sydney et Honk-Kong. Toujours produite par See-Saw Films, déjà à l'origine de Shame et du Discours d'un roi, cette nouvelle saison devrait également compter 6 épisodes d'une heure. Les deux premiers, eux, seront réalisés par Jane Campion herself. Si aucune date de diffusion n'a encore été annoncée, le tournage de la série devrait vraisemblablement débuter au mois de décembre.

La petite reine au cinéma: 40 films qui glorifient le vélo

Posté par vincy, le 26 juillet 2015

Le Tour de France s'achève. La plus grande compétition cycliste du monde a inspiré de nombreuses chansons mais finalement pas tant de films de cinéma. Depuis Le Roi de la pédale (1925), film muet de Maurice Champreux, avec le comique Biscot, ils sont peu à s'être frottés au Tour: Jean Stelli (Pour le maillot jaune, 1939 puis Cinq tulipes rouges, 1949), Louis Malle (Vive le Tour !, 1962, documentaire), Claude Lelouch (Pour un maillot jaune, 1965, documentaire). En 2003, Sylvain Chomet faisait une échappée animée avec Les Triplettes de Belleville, où le héros pédale beaucoup sur les routes de France. Et dix ans plus tard, Laurent Tuel emmenait Clovis Cornillac dans La grande boucle. Mais le Tour de France, course populaire par excellence, n'a pas intéressé réellement le 7e art. Pour preuve ce magnifique dialogue dans Pour rire de Lucas Belvaux où Ornella Mutti, assise sur son canapé, regarde une étape, suscitant l'inquiétude de Jean-Pierre Léaud:
"- Tu regardes le vélo?
- Ça ou autre chose.
- Tu es malade?"

still the waterMais après tout le vélo ce n'est pas que de la compétition au cinéma: un outil de travail, un symbole d'émancipation, un moyen de transport pour les ados... Deux roues peuvent servir à poursuivre ou promener sa bien-aimée (40 ans toujours puceau, Still the Water), faire peur (surtout chez Carpenter) ou faire rire (Le grand blond avec une chaussure noire, Bienvenue chez les Ch'tis).

On pourrait ainsi citer quelques dizaines de films où le vélo nous a embarquer dans son mouvement si cinématographique, ce sentiment de liberté. Belmondo dans L'Homme de Rio qui tente de rejoindre un bateau avec un deux-roues qui grince. Les gamins des Goonies ou Ralph Macchio dans Karate Kid pour aller au lycée ou à la chasse au trésor. Jean-Claude Brialy qui pédale autour d'une table dans Une femme est une femme de Jean-Luc Godard: une variation du vélo de salon. Bill Murray qui écrase consciencieusement le vélo de Jason Schwartzmann dans Rushmore de Wes Anderson. Anne Hathaway qui terminera sa course tragiquement dans Un jour. Vincent Pérez qui fait une obsession sur la petite reine, délaissant sa princesse Sophie Marceau dans Je reste. Joseph Gordon-Levitt, coursier compétitif, qui trace à travers Manhattan dans Premium Rush. A des années lumières de la passion franchouillarde dans Rue des Prairies de Denys de la Patellière où Claude Brasseur, fils de Gabin, devient cycliste professionnel. Ridley Scott qui filme son frère Toni, seul avec son vélo, dans un film d'étude, Boy & Bicycle en 1965 (et en noir et blanc). Ou cette séquence presque onirique dans Pee Wee's Big Adventure de Tim Burton, où le personnage principal, à qui on a volé sa bicyclette, se retrouve cerné par des vélos. Sans oublier tous les films venus du Japon, de Chine, de Taiwan, où le vélo est un transport commun.

Tour de piste

Le vélo a marqué nos esprits cinéphiles dans plusieurs films. On en a retenu 17 parmi les 40 cités dans cet article, sans ordre de préférence, par ordre chronologique.

le voleur de bicycletteLe voleur de bicyclette (1948). Le film de Vittorio De Sica est un chef d'oeuvre du néoréalisme italien. Le vélo est ici un objet de travail précieux dans un contexte de crise sociale et économique.

Jour de fête (1949). Premier long métrage de Jacques Tati, le vélo est celui d'un postier qui nous plonge dans une balade fantaisiste d'une France rurale de l'après-guerre.

Les cracks (1968). Alex Joffé imagine une improbable aventure où Bourvil conçoit une bicyclette plus efficace que celles de ses contemporains et se lance dans la course Paris-San Remo poursuivi par un huissier.

Butch Cassidy et le Kid (1969). Le vélo n'est pas au coeur de ce grand film de George Roy Hill. Mais la scène où Paul Newman emmène Katharine Ross pour une balade romantique en bicyclette, sur un air légendaire de Burt Bacharach, reste l'une des plus belles du 7e art dans le genre.

La bande des quatre (1980). Ce film oublié de Peter Yates, avec Dennis Quaid jeune, Oscar du meilleur scénario et Golden Globe du meilleur film / comédie, est un mélange entre le film de sport et le teen-movie avec des ados qui se prennent de passion pour des cyclistes italiens.

e.t. l'extra terrestreE.T. (1982). Steven Spielberg a sans doute réaliser la scène et l'affiche emblématique du cinéma avec un vélo. La scène: quand les gamins, coincés par un barrage de police, s'envolent avec leurs deux-roues sur fond de soleil couchant. Le vélo qui vole est aussi le symbole du film le plus populaire du réalisateur, avec la pleine lune en arrière plan.

Le prix de l'exploit (1985). American Flyers est un des premiers films avec Kevin Costner, moustachu pour l'occasion. John Badham filme pour l'occasion la course cycliste du Colorado dite L'Enfer de l'Ouest, à travers les montagnes Rocheuses. Un film d'action et de sensation qui aurait pu s'appeler Fast & Furious.

2 secondes (1998). Ce film qubécois de Manon Briand est peut-être le moins connu mais l'un des meilleurs dans le genre. D'un championnat de descente en vélo qu'elle perd, Laurie (Charlotte Laurier) va remettre en question toute sa vie, avec la vitesse dans le sang et le vélo comme idée fixe.

Le vélo de Ghislain Lambert (2001). Quand Philippe Harrel laisse libre cours au génie comique de Benoît Poelvoorde, cela donne cette comédie déjantée où un coureur cycliste belge né le même jour qu'Eddy Merckx et rêvant d'être champion, intègre une grande équipe comme porteur d'eau. Avec un peu de dopage, le rêve n'est pas inaccessible...

Beijing Bicycle (2001). Wang Xiaoshuai signe un conte de la Chine moderne avec ce récit inspiré du Voleur de bicyclette. Un jeune rural est embauché comme coursier à Pékin. Travailleur, il gagne suffisamment d'argent pour s'acheter son propre vélo. Mais un jour, on lui vole son outil de travail...

Laissez-passer (2002). Bertrand Tavernier réalise un film sur l'Occupation et la Résistance, du cinéma durant la guerre, à travers le parcours d'un assistant-réalisateur communiste féru de vélo, incarné par Jacques Gamblin (prix d'interprétation à Berlin). La traversée de la France aurait aussi pu être le titre de ce film.

Be Happy (2008). Sally Hawkins a reçu un prix d'interprétation à Berlin elle aussi pour cet Happy-Go-Lucky doux et léger de Mike Leigh. En institutrice fantaisiste et déterminée, cette bobo un peu baba doit apprendre à conduire, puisque son vélo a disparu... sans qu'elle ait pu lui dire au revoir.

J'ai oublié de te dire (2010). Ce film est listé parce qu'il s'agit de la dernière apparition du regretté Omar Sharif récemment disparu. Sharif incarne un vieil homme, ancien champion cycliste devenu artiste peintre.

le gamin au veloLe gamin au vélo (2011). Grand prix du jury à Cannes, ce film des frères Dardenne, avec Cécile de France, est là encore une forme d'hommage au néoréalisme italien. Un gamin qui cumule les coups durs, un vélo perdu puis volé, une coiffeuse au grand coeur... Tous les ingrédients y sont et les balades à vélo propices à l'évasion loin de la dure réalité.

Wadjda (2012). Trois fois primé à venise, ce film saoudien d'Haifaa Al-Mansour confronte une jeune fille de douze ans aux règles étouffantes de son pays. Une femme n'a pas le droit de faire de vélo et pourtant Wadjda ne rêve que d’une chose : acheter un vélo pour faire la course avec son copain Abdallah.

Near Death Experience (2014). En plein burn-out, Michel Houellebecq décide de prendre son vélo et de grimper dans la montagne, seul, en tenue de coureur. Benoît Delépine et Gustave Kervern l'envoie dans un périple quasi mystique, aux frontières de la mort.

The Program (2015). Stephen Frears s'attaque au Tour de France, au maillot jaune, au dopage et à un champion déchu, Lance Armstrong. Rien que ça. Dans ce biopic sur le cycliste américain, interprété par Ben Foster, le cinéaste britannique franchit la ligne rouge, enfin: drogue et sport, scandale et médias. Le film sort le 16 septembre en France.

Angelin Preljocaj adapte la BD « Polina » de Bastien Vivès, avec Juliette Binoche et Niels Schneider

Posté par vincy, le 26 juillet 2015

polina bdUn metteur en scène parmi les plus importants de notre époque. Un auteur de bande dessinée parmi les plus récompensés de ces dernières années. Et en second-rôle, une star oscarisée, césarisée, primée à Berlin, Cannes et Venise. On a vu pire alchimie sur le papier.

Pour son premier film, Angelin Preljocaj, en coréalisation avec son épouse Valérie Müller-Preljocaj (Le monde de Fred, sorti l'an dernier), adapte la BD de Bastien Vivès Polina. Le tournage vient tout juste de débuter dans les environs d'Aix en Provence. Polina est un album graphique de plus de 200 pages, sorti il y a 4 ans chez KSTR, primé par les librairies de bande dessinée et aussi par la critique BD.

L'histoire est celle de Polina Oulinov, enfant douée choisie pour suivre les cours de danse de Nikita Bojinski, maître exigeante, admirée et redoutée. La relation entre Polina et son mentor est complexe, à la fois conflictuelle et soumise.

Feel-good movie

Le film, en prises de vues réelles, suit le parcours ascendant de cette enfant russe, jusqu'à ses 24 ans lorsque la gloire la mène à une carrière internationale. Rien à voir avec Black Swan. La BD n'est pas aussi torturée. On est plus proche de Billy Elliot, avec en arrière plan la Russie contemporaine et surtout une jolie romance avec un danseur français.

Le tournage s'achèvera dans un premier temps avant la fin de l'été, avant de reprendre en décembre pour les extérieurs. L'actrice principale est une jeune danseuse russe, Nastya Shevtzoda. Autour d'elle gravitent Juliette Binoche (la professeure de Polina, Lyria Elsaj), Niels Schneider (un danseur, Adrien, dont Polina va tomber amoureuse), le danseur étoile Jérémie Belingard (qui est aussi mannequin pour des publicités et époux d'Aurélie Dupont) et Aleksei Guskov (qui était le chef d’orchestre dans Le concert et qui sera là Bojinski).

UGC distribuera le film.

Preljocaj, d'Avignon à Moulins

Juliette Binoche a un programme chargé : elle joue sur scène Antigone en tournée mondiale et s'apprête à tourner le prochain Bruno Dumont (Ma loute). Deux films vont sortir dans les prochains mois: L'attesa et The 33.

Bastien Vivès sortira deux BD à la rentrée: le 7e tome de Last Man, dont la série va être adaptée en série animée au printemps prochain, et Olympia, la suite de la Grande Odalisque.

Enfin Angelin Preljocaj vient de présenter sa dernière création, Retour à Berratham, dans la Cour d'honneur du Festival d'Avignon, à partir d'un texte de l'écrivain Laurent Mauvignier. La pièce sera présentée à Chaillot (Paris) en octobre. Par ailleurs, le Centre national du costume de scène à Moulins lui offre une carte blanche à Angelin Preljocaj à l’occasion du 30e anniversaire de sa compagnie avec une exposition événement : "Angelin Preljocaj, costumes de danse", d'octobre 2015 à mars 2016.