Cannes 2015: Carte postale de Taïwan

Posté par vincy, le 21 mai 2015, dans Cannes, Films, Personnalités, célébrités, stars.

C'est une drôle d'histoire que celle de Taïwan et de Cannes. Une histoire de grand amour qui n'a jamais conduit à la récompense suprême, la Palme d'or. Ce n'est pas faute de grands films ou d'immenses cinéastes. Cette petite île aux confins de l'Orient, toujours revendiquée par la Chine depuis qu'elle a pris son indépendance, n'a jamais manqué à l'appel des grands festivals: quatre Lions d'or à Venise et un Ours d'or à Berlin, notamment grâce à Ang Lee (trois de ces cinq prix). Les deux autres réalisateurs sacrés à Venise sont Tsai Ming-liang et Hou Hsiao-hsien (8 sélections officielles), deux habitués de Cannes: chacun n'est reparti qu'avec un prix, et ont même "partagé" le prix du jury en 2001 pour leur ingénieur du son, Tu Duu-Chih, qui avait travaillé sur Et là-bas quelle heure est-il du premier et Millennium mambo du second.

Le seul prix majeur que le cinéma taïwanais a obtenu à Cannes date d'il y a 15 ans: le prix de la mise en scène, donné à Edward Yang pour son émouvant Yi-Yi.

Sous influence du colonisateur japonais jusqu'en 1945, le cinéma de Taïwan n'a commencé à exister qu'après la seconde guerre mondiale, largement grâce à l'exode provenant de Shanghaï après la conquête du pouvoir chinois par Mao. Il naît réellement - infrastructures, institutions... - qu'au début des années 60, même s'il reste avant tout un outil de propagande, loin du cinéma poétique et allégorique que l'on connaît aujourd'hui. Même si l'esthétisme était déjà très présent, y compris dans les oeuvres populaires (comme celles de kung-fu). A Cannes Classics, cette année, on pourra ainsi revoir le culte A Touch of Zen de King Hu, premier film taïwanais au Festival de Cannes et premier film en langue mandarin à y être présenté: c'était en 1971.

Il faut attendre les années 80 pour que des auteurs s'emparent du 7e art, à leur manière. Outre les quatre cinéastes cités auparavant, les plus connus, d'autres émergent: Chen Kun-hou qui en fut la figure de proue, I-Chen Ko, Yi Chang, Lee You-ning puis plus tard Leste Chen, Yonfan, Lin Shu-yu, Wei Te-Sheng, Stan Lai, ... Et si le nombre de salles diminue sensiblement, le nombre de films produits se maintient autour de la cinquantaine d'oeuvres par an, avec une part de marché très honorable de plus de 20% de spectateurs pour les films locaux. Parfois même, certains, commencent à faire de l'ombre aux blockbusters étrangers. Petit dragon deviendra-t-il grand?

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