Divergente: divergences entre l’écrit et l’écran

Posté par cynthia, le 17 mars 2015

insurgent

Cette semaine sort le film Divergente 2: l'insurrection. Considéré par certains comme le successeur à Hunger Games, la saga "Divergente" est aussi tirée d'une trilogie littéraire. Mais qui dit adaptation dit forcément différence. L'écran n'est pas un copié collé du papier, que cela plaise aux fans ou non. Personnages, scènes ou encore situations, petite analyse certifiée sans spoilers sur les différences survenues dans l'adaptation de cette saga prometteuse.

«Ces quatre derniers jours, j'ai affronté quatre peurs. Dans la première simulation, j'étais attachée à un pieu et Peter mettait le feu sous mes pieds. Dans une autre, je me noyais de nouveau, cette fois au milieu de l'océan, tandis que la tempête faisait rage autour de moi. Dans la troisième, ma famille se vidait de son sang sous mes yeux. Et dans la dernière, quelqu'un me visait à bout portant et me forçait à tirer sur mes parents. Je sais ce que c'est que la peur, maintenant.»

Divergente est une dystopie. Non il ne s'agit pas d'un syndrome lié à un problème de vue mais bien d'un style littéraire, celui d'un univers post-apocalyptique avec des histoires d'amour en bonus pour faire rêver les plus ingénues.

Tris, le personnage principal, vit dans un monde post-apocalyptique (une sorte de Chicago après fin du monde) où la société est divisée en cinq factions: Altruiste, Audacieux, Érudit, Sincère et Fraternel. Puis enfin un sixième groupe, qui regroupe toutes les personnes qui ont échoué aux épreuves d'initiation ou qui quittent la société, les «Sans Faction». Tris fait partie d'une autre catégorie, les divergents qui selon le gouvernement seraient une menace à l'équilibre du monde.Sur ce sujet, livre et film sont comme cul et chemise (heureusement!). Afin de voir les différences, car il n'y en a, il faut plonger un peu plus dans l'œuvre et surtout la description des personnages, bien moins synthétique dans les romans.

Après avoir lu le livre, voir le film nous fait ressentir un agacement aigu. Malgré le fait que le film soit fidèle à l'œuvre littéraire, nous ne pouvons que constater l'inexistence de certaines scènes importantes et la modification de quelques personnages.

Dans la version cinématographique, Tris (Shailene Woodley) apparaît comme une victime qui peu à peu trouve du courage. Nous pouvons la voir avec la scène du réveil à l'hôpital où, à la limite de la léthargie après son combat avec Peter, elle décide de courir derrière le train afin de passer l'épreuve du drapeau. Pourtant, dans le livre Tris ne bouge pas d'un iota tant elle souffre jusqu'à ce que son supérieur l'oblige. Une envie de la rendre plus forte aux yeux des spectateurs? Un exemple de femme sûre d'elle pour les jeunes adolescentes en quête d'identité? Et le changement des personnages ne s'arrête pas là. Si Tris et Quatre sont assez représentatifs, nous ne pouvons pas en dire autant des personnages secondaires.

«Quatre nous a conseillé hier d’exploiter les faiblesses de notre adversaire, mais à part son absence totale de qualités humaines, Peter n’en a pas.»

Peter (Miles Teller) est dans la version cinéma déjà très irritable. Pourtant, si à l'écran nous avons envie de présenter notre batte de baseball à son crâne, il faut savoir que dans la version écrire Peter est encore plus diabolique (oui c'est possible). Tout d'abord, il hante Tris, tel un détraqué, autant en la taquinant dans la vie réelle que dans ses simulations. Effectivement, c'est lui qui allume le feu qui la submerge durant ses cauchemars et non son imagination. «Je n'aurais jamais cru pouvoir haïr à ce point quelqu'un à l'air aussi gentil[...]!» Il passe son temps à la rendre chèvre, en taguant son lit avec de la peinture ou en la matant en train de s'habiller. «Peter est un petit salopard. Quand on était enfants, il s'en prenait toujours à des grands d'autres factions et, quand un adulte intervenait, il se mettait à pleurer en inventant une histoire […] et ça marchait!» De plus, il a accentué le baromètre de la barbarie en poignardant un audacieux à l'œil, le rendant borgne et sans faction. Ce dernier revient d'ailleurs dans le second tome afin de se venger alors que dans les films, ce personnage n'existe pas.

Il faut savoir qu'il n'est pas le seul personnage envoyé au rang des figurants par la vision filmée. Al serait même le grand gagnant des personnages délaissés. Donc le grand perdant. Si vous avez une perte de mémoire sachez qu'il s'agit de celui qui se suicide dans le premier film après avoir essayé de tuer Tris sous la panique. Dans le livre, il est très important puisqu'il s'agit du personnage masculin le plus proche de notre héroïne, au niveau amical. «Il sourit en me donnant un petit coup de coude.» Par ailleurs, plus nous lisons les passages le concernant plus nous nous questionnons sur les véritables sentiments de ce dernier envers elle.
Ce trait de mystère donnait une certaine importance à son personnage, il était en quelque sorte le rival direct de Quatre, le petit ami de Tris. Cela ne vous rappelle rien? Twilight en avait fait sa marque de fabrique, Hunger Games en a fait de même: le triangle amoureux. Ajouter un autre homme ne fait que pimenter le récit et agite les jeunes fans qui commencent à faire des groupes (Team Peeta/Team Edward). Dans le film, il semblerait que les scénaristes aient préféré passer outre, tout en accentuant la tension sexuelle, imaginaire mais néanmoins palpable, entre Peter et Tris.

Pourtant malgré toutes ces différences irritables (surtout pour un fidèle lecteur), le septième art reste le meilleur ami du livre (surtout pour relancer les ventes).

Peu importe les différences, il faut admettre que les films tiennent la route. En 2h20 environ chacun, l'histoire se déroule à un rythme soutenu qui maintient en haleine (une véritable séance de sport).

Dans le premier volet, le réalisateur Neil Burger prend le soin de montrer le monde de Tris pendant près d'une heure avant de lancer l'action. Cela permet à ceux qui n'ont pas lu le livre de comprendre le dénouement à la perfection et de ce fait de pénétrer dans son monde avec une grande facilité. Ce qui nous amène à évoquer la contribution du film à la vente des livres. Ayant questionné certains spectateurs (tranche d'âge de 20-30 ans), nous avons constaté que la plupart des gens se sont mis à lire le livre après avoir vu le film, d'où le fait que la couverture du nouveau tirage soit ornée de l'affiche du film (cela attire davantage l'œil et surtout les affiches de cinéma, omniprésentes lors des lancements, sont facilement identifiables). Divergente n'est cependant pas la première saga à se voir offrir une seconde vie grâce au cinéma. Twilight, Hunger Games, Le Labyrinthe ont tous surfé sur la vague "Jeunes adultes" commencée avec le phénomène Harry Potter. Le cinéma semble aussi de son côté se frotter les mains d'un tel succès. Les studios signent des partenariats exclusifs avec les éditeurs. Les spectateurs en redemandent (même s'il y a quelques gros échecs comme Eragon). Et on constate qu'un bon quart des films en salles sont des adaptations, et ce depuis les débuts du cinéma. Aujourd'hui, le processus est simplement industrialisé. A tel point que toutes les franchises dans le genre s'offre un ultime volet en deux parties. Divergente ne fera pas exception.

Tim Burton veut faire revoler Dumbo

Posté par vincy, le 17 mars 2015

Alors Big Eyes, son dernier film, sort demain sur les écrans français, Tim Burton a confirmé en fin de semaine dernière qu'il réaliserait la version contemporaine de Dumbo, le dessin animé de Disney que le studio avait annoncé parmi ses projets en juillet dernier .

Burton a sans doute fait ses calculs. Depuis le phénoménal succès d'Alice au pays des merveilles, son box office pâlit (Frankenweenie, Dark Shadows et Big Eyes, respectivement 15e, 11e et 16e de sa filmographie en termes de recettes aux USA).

Le cinéste se lancera dans l'aventure de Dumbo après avoir terminé Peregrine's Home for Peculiars, l'adaptation du roman de Ransom Riggs, avec Kim Dickens, Eva Green, Samuel L. Jackson et Judi Dench. le film est prévu de sortir mondialement en mars 2016.

Dumbo, sorti en 1941 aux Etats-Unis et en 1947 en France, a reçu l'Oscar de la Meilleure partition pour un film musical et le Grand Prix du dessin animé au Festival de Cannes. Son budget modeste (en temps de guerre) et son format assez court (64 minutes!) ne l'empêchèrent pas d'être le premier film d'animation depuis Blanche Neige à être rentabilisé. Et on ne compte pas les multiples re-sorties. Pourtant, ce fut, en nombre de spectateurs, l'un des Disney les moins vus. C'est avec les années qu'il a gagné en popularité. Il est apparu dans plusieurs films, des bandes dessinées et il a même son attraction dans les parcs d'attraction Disney.

La nouvelle version de Dumbo sera un film en prises de vues réelles, avec des images de synthèses (on n'a pas encore trouvé d'éléphanteaux volants), scénarisé par Ehren Kruger (Transformers 2, 3 et 4, c'est dire notre crainte). D'autant que le producteur Justin Springer a dans son CV Tron:Legacy et Oblivion, pas vraiment le genre films animaliers pour les familles.

Disney continue ainsi de puiser dans son patrimoine pour le réinstaller au goût du jour: Alice au pays des merveilles, Maléfique, et Cendrillon qui sort la semaine prochaine, sans oublier La belle et la bête en pré-production actuellement.